Jérémie 3.1-25
Chapitre 3
Introduction
Supposons que vous ayez le choix entre habiter le long d’un ruisseau à l’eau bien pure ou à proximité d’une citerne rouillée et percée. Que choisissez-vous ? Cette question est ridicule, n’est-ce pas ? Eh bien pas tant que ça, car par la voix de son prophète Jérémie, l’Éternel dit à Israël :
Mon peuple a commis un double mal : il m’a abandonné, moi, la source d’eaux vives, et il s’est creusé des citernes, des citernes fendues et qui ne retiennent pas l’eau (Jérémie 2.11-13).
Incroyable, mais vrai ! Les Israélites ont rejeté le seul vrai Dieu pour lui substituer des idoles de néant.
Les cinq premières années du ministère de Jérémie précèdent la découverte dans le Temple du parchemin des cinq livres de Moïse, qui est enfoui quelque part au milieu d’un débarras épouvantable. Pendant tout ce temps, Jérémie donne au peuple deux séries de messages alors que Josias règne sur Juda. C’est un bon roi qui se lie d’amitié avec le prophète. À tous les deux ils s’attaquent à l’idolâtrie endémique qui telle une pieuvre tentaculaire a envahi les moindres recoins du royaume. Ils ont un certain succès, mais qui se révélera superficiel.
Verset 1
Je commence de lire le troisième chapitre du livre de Jérémie.
Que dire ? Si un mari divorce d’avec son épouse, qu’elle le quitte pour appartenir à un autre, est-ce que son ancien mari retournera vers elle ? Le pays n’en serait-il pas souillé ? Or, toi, qui t’es prostituée avec de nombreux partenaires, tu reviendrais vers moi ! déclare l’Éternel (Jérémie 3.1).
Selon la Loi de Moïse, un homme ne peut pas reprendre la femme qu’il a répudiée (Deutéronome 24.4). Jérémie utilise cette métaphore pour montrer au peuple de Juda qu’il se conduit exactement comme une prostituée qui s’entoure de nombreux clients, en vouant un culte aux fausses divinités des peuples environnants. En tant que nation, Juda atteint un tel niveau de déchéance que le jugement ne peut plus être évité. Néanmoins, au niveau individuel, il est toujours possible de revenir à Dieu.
Verset 2
Je continue.
Lève les yeux, regarde les hauteurs du pays : y a-t-il un endroit où tu ne te sois pas livrée à l’inconduite ? Tu guettais tes amants, assise sur le bord des chemins, comme le bédouin guette ses victimes dans le désert. Et tu as souillé le pays par tes prostitutions et tes perversités ! (Jérémie 3.2).
En hébreu, le vocabulaire qui décrit ces images est d’une crudité à faire rougir un bidasse aguerri ou un charretier. Les auteurs sacrés n’ont pas peur de choquer l’oreille pour toucher la conscience.
De même qu’une prostituée ou le bandit de grand chemin attend le passant au bord du chemin, la première pour séduire, l’autre pour piller, les habitants de Juda ont établi des autels idolâtres à tous les coins de route et à l’entrée des portes des villes (2Rois 23.8 ; Ézéchiel 16.25). Jérémie les décrit comme étant à la fois la courtisane et le passant.
Une idole n’est pas seulement une statue, mais tout ce qui remplace Dieu dans ma vie, comme la recherche du plaisir ou des émotions fortes par exemple. Le sport et la musique sont des idoles pour des millions pour ne pas dire des milliards d’individus. Les objets de convoitise sont des idoles. L’homme est ainsi fait que la neutralité n’existe pas ; s’il n’adore pas le Dieu vivant et vrai il adorera des idoles.
Versets 3-5
Je continue.
C’est pourquoi les averses ont été retenues, et les dernières pluies ont cessé de tomber. Mais tu as eu le front d’une prostituée et tu as refusé de rougir de ta honte ! Maintenant, n’est-ce pas, tu m’appelles : “ Mon père, tu es l’ami de ma jeunesse ! ” Et tu demandes même : “ Sera-t-il toujours en colère ? Et son ressentiment, le gardera-t-il à jamais ? ” Voilà ce que tu dis, tout en continuant à commettre le mal avec acharnement ! (Jérémie 3.3-5).
Ici se termine la première série de messages de Jérémie (2.1-3.5).
La Palestine a deux saisons pluvieuses, et si les pluies ne sont pas abondantes, les récoltes sont compromises (Deutéronome 11.14 ; Osée 6.3). La pluie tombe en automne au moment des semailles et au printemps, un peu avant la maturité des céréales. Même aujourd’hui le pays d’Israël est très sec. Les Juifs ont cherché du pétrole dans le désert du Néguev mais il y ont trouvé de l’eau, une commodité encore plus précieuse que l’or noir. A la fin des temps, quand les descendants d’Israël retourneront chez eux pour entrer dans le millénium, ils ne manqueront de rien et Dieu leur donnera la pluie au bon moment.
Au temps du roi Josias, l’Éternel prive son peuple des bénédictions prévues par l’alliance du mont Sinaï, parce qu’il veut l’amener à changer d’attitude ; mais c’est en vain. Quand Jérémie donne cette prédication, le climat politique est relativement tranquille mais la sécheresse sévit (Jérémie 5.24-25). Les châtiments divins, aussi bien que les réformes commencées par le pieux roi Josias, ne font qu’amener sur les lèvres des infidèles des formules hypocrites de piété et d’espérance.
Verset 6
À partir d’ici va commencer la deuxième série de messages de Jérémie (Jérémie 3.6–6.30) dans laquelle il annonce au peuple de Juda les châtiments terribles qui vont le frapper et que seule une conversion sincère pourrait ajourner. Le peuple en tant que tel a atteint un point de non-retour et leur jugement est donc déjà arrêté. Cependant, tant que l’Éternel appelle, il y a de l’espoir. Voilà pourquoi, tout enfant prodigue, garçon ou fille, famille, église ou nation, peut toujours revenir à Dieu.
Dans la parabole du fils prodigue (Luc 15.11 ss), quand ce garnement est rentré à la maison il n’a subi aucune brimade ; il faut dire qu’il avait déjà eu son compte dans le pays où il était. Il a été très bien reçu par son père qui l’a embrassé et ordonné un festin en son honneur.
Si l’Éternel accuse son peuple d’infidélité, c’est parce qu’il refuse de courber l’échine devant lui. C’est aussi l’histoire du royaume des 10 tribus du Nord, que le prophète Osée compare à un animal récalcitrant quand il dit : « Comme une vache rétive, Israël est rétif » (Osée 4.16). Juda suit exactement le même schéma que le royaume du Nord.
Je ne sais pas si vous avez déjà essayé de faire monter un bovin rétif dans un camion ou si vous avez assisté à ce spectacle, mais il vaut le détour. On mène lentement l’animal qui commence à monter la rampe quand subitement il se cabre, il se raidit et devient un poids mort d’une tonne qui refuse absolument de bouger, et au pire, il se laisse même glisser jusqu’au bas de la rampe qu’il a grimpée. Eh bien le peuple de Juda se comporte de cette façon envers l’Éternel. Non seulement il refuse de lui obéir, mais il fait exactement le contraire. Il s’est détourné de Dieu et fricote avec d’innombrables idoles. Je continue le texte.
L’Éternel me dit au temps du roi Josias : — As-tu vu ce qu’a fait Israël, l’infidèle ? Elle qui allait sur toute montagne élevée et sous tout arbre vert pour s’y prostituer (Jérémie 3.6).
Le mot « infidèle » est littéralement : « celle qui s’est détournée, qui a déserté le domicile conjugal ». Le prophète compare d’abord la conduite de Juda à celle des 10 tribus du nord qui avaient déjà subi le châtiment de Dieu puisqu’elles avaient été déportées par les Assyriens.
Versets 7-8
Je continue.
Et moi, je me disais : Après avoir fait tout cela, elle reviendra à moi. Mais elle n’est pas revenue, et sa sœur, Juda-la-perfide, en a été témoin. Elle a bien vu que j’ai répudié Israël-l ’infidèle et que je lui ai donné sa lettre de divorce à cause de tous les adultères qu’elle avait commis. Mais sa sœur, Juda-la-perfide, n’en a ressenti aucune crainte ; au contraire, elle est allée se prostituer à son tour (Jérémie 3.7-8).
Les épithètes « l’infidèle » et « la perfide » attribuées respectivement au royaume des X tribus du Nord et à Juda sont des surnoms et des blâmes qui soulignent l’indignation de Dieu devant la conduite coupable des deux royaumes qui constituent son peuple. Ils sont comparés à deux sœurs mariées qui ont manqué à leurs devoirs chacune à sa manière. Cependant, la faute de Juda est plus grave parce que ces Israélites-là ont vu de leurs yeux ce qui est arrivé aux X tribus à cause de leur idolâtrie, mais au lieu d’en tirer une leçon salutaire, ils commettent les mêmes abominations en pire.
À la rigueur, on pourrait presque dire qu’Israël a péché par ignorance puisque le royaume du Nord ne possédait ni Temple ni même, semble-t-il, un exemplaire de la Loi. Juda par contre est sans excuse, car il a trahi le serment de fidélité à l’Éternel en toute connaissance de cause (Comparez Ésaïe 48.8 ; Ézéchiel 16.51 ; 23.11). L’objectif de Jérémie n’est pas de censurer le royaume des X tribus qui a disparu, mais de montrer combien la culpabilité de Juda est aggravée par l’exemple du châtiment d’Israël Nord.
Versets 9-10
Je continue.
Par la clameur de ses prostitutions, Israël a souillé tout le pays, commettant l’adultère avec des idoles de bois et de pierre (Autre). Et malgré tout cela, sa sœur, Juda-la-perfide, n’est pas revenue à moi de tout son cœur : son retour n’était qu’un leurre, l’Éternel le déclare (Jérémie 3.9-10).
Le prophète rappelle le tumulte des fêtes idolâtres qui ont lieu partout en Israël Nord avant que ce royaume ne soit détruit par les Assyriens, puis il montre du doigt le peuple de Juda qui dans sa majorité suit d’assez loin les réformes religieuses que le bon roi Josias entreprend et impose à la nation. Certes, une partie du peuple s’est repentie de ses mauvaises actions et a renoué avec l’Éternel, mais c’est une minorité. Les autres ont suivi le mouvement par obligation mais sans conviction ni sincérité, ce qui se révélera de manière flagrante une fois que Josias aura disparu. En effet, les rois qui lui succéderont remettront vite le train de l’idolâtrie sur les rails et les habitants de Juda s’empresseront de monter dedans pour se donner à nouveau corps et âme et à cœur joie, à la prostitution religieuse grotesque que leurs ancêtres pratiquaient déjà.
Verset 11
Je continue de lire dans le chapitre 3 du livre de Jérémie.
Et l’Éternel me dit : — Israël-l’infidèle paraît plus juste que Juda-la-perfide (Jérémie 3.11).
Ici encore, les habitants de Juda sont sévèrement critiqués parce que non seulement ils n’ont pas tenu compte du châtiment subi par le royaume frère du nord, mais ils ont fait pire.
Juda est « perfide » parce que déloyale malgré ses privilèges qui sont : des rois issus d’une même lignée, le Temple, le sacerdoce lévitique, l’avertissement du châtiment d’Israël, et jusqu’ici, sa propre préservation.
Verset 12
Je continue.
Va, et crie ces paroles, en direction du nord : Reviens, Israël-l’infidèle ! l’Éternel le demande. Je n’aurai plus pour toi un visage sévère, car je suis bienveillant, l’Éternel le déclare, et je ne serai pas en colère à toujours (Jérémie 3.12).
Cette invitation qui est de revenir à la fois à l’Éternel et dans le pays promis est surprenante parce qu’elle semble être adressée aux X tribus du nord qui ont été rayées de la carte géopolitique depuis presque un siècle. Cependant, les plus pauvres ont pu rester au pays et d’autres se sont réfugiés en Juda. Alors quand Josias organise une grande fête de Pâque à Jérusalem, les Israélites des 10 tribus du Nord sont présents (2Chroniques 34.33 ; 35.18).
Par ailleurs, d’après l’historien juif Josèphe, quand les exilés de Juda sont revenus de l’exil babylonien, des descendants des captifs des X tribus étaient parmi les colons (Comparez 1Chroniques 9.3 ; Luc 2.36).
Une autre explication possible est que Jérémie choisit parfois d’appeler Juda du nom d’Israël (3:20-23) parce que le royaume des X tribus du Nord, qui portait ce nom, a disparu à tout jamais en tant qu’entité politique indépendante.
Cela dit, les paroles de Jérémie ont aussi une portée prophétique, car elles annoncent la restauration future des descendants des 12 tribus d’Israël (Ésaïe 9.1), ce qui aura lieu au début du millénium. En effet, même sévèrement punis, les Israélites bénéficient toujours des promesses que l’Éternel a faites à leurs ancêtres.
Verset 13
Je continue.
Mais reconnais ta faute : c’est contre l’Éternel ton Dieu que tu t’es révoltée et tu as prodigué tes faveurs çà et là à des dieux étrangers sous tous les arbres verts. Et tu ne m’as pas écouté, l’Éternel le déclare (Jérémie 3.13).
L’appel à la repentance est toujours d’actualité et s’adresse à chaque être humain de toutes les époques, et cet appel est indépendant de qui il est ou de ce qu’il a fait. C’était vrai pour les Israélites, c’est vrai pour les Juifs, les Arabes, les blancs, les noirs et tous les autres. Dans le livre des Actes, on lit :
Dieu, sans tenir compte des temps d’ignorance, annonce maintenant à tous les hommes, en tous lieux, qu’ils aient à se repentir, car il a fixé un jour où il jugera le monde entier en toute justice, par un homme qu’il a désigné pour cela, ce dont il a donné à tous une preuve certaine en le ressuscitant d’entre les morts (Actes 17.30-31 ; LSG).
Jésus est mort pour les péchés de tous les hommes afin qu’ils puissent recevoir le pardon de leurs péchés et la vie éternelle. Tout ce que Dieu me demande est de reconnaître que je suis coupable devant lui et d’accepter Jésus-Christ comme mon Sauveur.
Versets 14-15
Je continue le texte.
Revenez donc, enfants rebelles ! L’Éternel le demande, car c’est moi votre maître. Et je vous prends, un d’une ville et deux d’une famille, pour vous amener à Sion. Là, je vous donnerai des bergers à ma convenance, ils vous dirigeront avec du savoir-faire et du discernement (Jérémie 3.14-15).
L’Éternel rappelle à son peuple que c’est lui son maître et non pas l’idole Baal ou une autre divinité.
Chez les Hébreux, la famille est très étendue ; elle représente une grande subdivision de la tribu et peut compter plus d’individus qu’une petite ville. Jérémie n’annonce pas le salut en masse du peuple ni sa restauration politique, mais il dit qu’un certain nombre d’Israélites sera sauvé, surtout à la fin des temps. Contrairement à l’époque de Jérémie, ils seront alors guidés par des bergers qui sont fidèles à l’Éternel.
Verset 16
Je continue.
Or, quand dans le pays, vous vous serez multipliés — l’Éternel le déclare — oui, lorsque vous serez devenus très nombreux, alors on ne parlera plus du coffre de l’alliance de l’Éternel. On n’y pensera plus et l’on ne s’en souviendra plus. Il ne manquera à personne et l’on n’en fera pas un autre (Jérémie 3.16).
Tout au long du livre de Jérémie apparaît de temps à autre une lueur, un peu comme quand on fait une balade sous un ciel bas, et que tout à coup un rayon de soleil perce la voûte grise et réjouit toute la nature. Ici, l’accroissement numérique de la nation est un signe de la faveur de Dieu (comparez Deutéronome 28.3-4 ; 30.9 ; Ésaïe 27.6 ; Jérémie 31.27 ; Ézéchiel 36.37).
Pendant le millénium, les anciens symboles religieux seront abolis ; même le coffre de l’alliance qui est considéré comme le marchepied de Dieu (1Chroniques 28.2 ; Psaumes 99.5 ; 132.7) disparaîtra. En fait, c’est déjà fait puisque après le retour de la captivité babylonienne et la reconstruction du Temple, le Lieu très saint resta vide. Ce coffre qui représente la présence de Dieu n’était en réalité que provisoire.
Versets 17-18
Je continue.
À cette époque-là, on nommera Jérusalem : “ Trône de l’Éternel ”, et toutes les nations s’assembleront en elle au nom de l’Éternel, oui, à Jérusalem. Elles ne persisteront plus dans leur obstination au mal. En ce temps-là, la communauté de Juda rejoindra celle d’Israël et, du pays du nord, elles reviendront ensemble vers le pays que j’ai donné en patrimoine à vos ancêtres (Jérémie 3.17-18).
Cette prophétie est l’un des sommets de la révélation de l’Ancien Testament. Ce n’est plus le coffre de l’alliance qui sera le trône de Dieu mais la ville de Jérusalem. Les prophètes Michée (ch.4) et Ésaïe (ch.2) ont déjà annoncé que la ville sainte sera la capitale du millénium et que toutes les nations y afflueront pour être instruites dans la Loi de l’Éternel. Mais leurs oracles ne sont pas aussi précis que celui de Jérémie.
Verset 19
Je continue.
Et moi, qui me disais : Je voudrais vous traiter comme des fils ! J’aimerais vous donner un pays de délices, vous faire entrer en possession de ce qu’il y a de plus beau au milieu des nations. Je me disais aussi : Vous m’appellerez : “ Père ” et vous ne cesserez pas de me suivre (Jérémie 3.19).
Retour au présent déprimant où règnent les ténèbres de l’idolâtrie dans le royaume de Juda. Si le peuple abandonne les faux dieux pour retourner à l’Éternel, il redeviendra son Père. Dieu est en effet le Père de la nation. Dans le livre de l’Exode on lit qu’il a dit à Moïse : « Tu diras au pharaon : Voici ce que dit l’Éternel : Israël est mon fils aîné » (Exode 4.22). Cependant, Dieu n’est pas le Père des Israélites à titre individuel ; même Moïse ou David n’a pas été appelé « fils de Dieu » mais « serviteur » (Psaumes 89.4 ; Josué 1.2). Ce n’est que sous le régime de la grâce et de la Nouvelle Alliance où nous sommes actuellement, que chaque être humain peut devenir un enfant de Dieu (Jean 1.12).
Verset 20
Je continue.
Mais vous m’avez trahi ô communauté d’Israël, comme une femme qui trompe son mari, l’Éternel le déclare (Jérémie 3.20).
Le prophète Osée (755-710 av. J-C) utilise la même image pour le royaume israélite des X tribus du Nord.
Versets 21-22
Je continue.
Un cri se fait entendre sur les lieux élevés : ce sont les pleurs et les supplications des gens du peuple d’Israël, car ils ont adopté une conduite corrompue, ils ont oublié l’Éternel leur Dieu. “ Revenez donc, enfants rebelles, et je vous guérirai de vos égarements. ” Nous voici, nous voici, nous revenons à toi car toi, tu es l’Éternel notre Dieu ! (Jérémie 3.21-22).
Les réformes religieuses du roi Josias ont entraîné un réveil partiel. Aux cris joyeux que pousse le peuple dans ses fêtes idolâtres sur les hauteurs (Jérémie 3.9) succèdent des gémissements de repentance. Dieu promet de pardonner à ceux qui reviennent véritablement à lui.
Verset 23
Je continue.
Oui, on nous a trompés là-haut sur les collines et par le tumulte des montagnes. Car c’est l’Éternel notre Dieu qui accomplit le salut d’Israël (Jérémie 3.23 ; Autre).
Le tumulte des montagnes décrit les réjouissances bruyantes qui accompagnent les cultes idolâtres. Les Israélites repentants reconnaissent que ces fêtes et toutes les activités qui les accompagnent sont une vaste tromperie. Le secours ne vient pas des hauts sommets mais de Dieu. Dans le psaume 121, David écrit :
Je lève les yeux vers les montagnes. Mais d’où me viendra le secours ? Mon secours vient de l’Éternel qui a fait le ciel et la terre (Psaumes 121.1-2 ; Autre).
Verset 24
Je continue.
Depuis notre jeunesse, la honte a dévoré, tout ce qu’avait gagné le travail de nos pères, leurs brebis et leurs bœufs, ainsi que leurs fils et leurs filles (Jérémie 3.24 ; Autre).
Le mot hébreu traduit par « honte » est un terme technique qui désigne plus particulièrement le culte au faux dieu Baal. Les cultes aux idoles ont un coût exorbitant pour leurs adorateurs : une partie de leurs troupeaux est sacrifiée mais aussi des enfants que parfois on offre sur l’autel de Molok en particulier.
Verset 25
25
Je finis de lire le chapitre 3.
Couchés dans notre honte, nous avons l’infamie pour couverture. Car nous et nos ancêtres, depuis notre jeunesse et jusqu’à aujourd’hui, nous avons tous péché contre l’Éternel, notre Dieu, et nous n’avons pas obéi à l’Éternel, lui, notre Dieu (Jérémie 3.25).
Les Israélites repentants procèdent à leur mea culpa. Ils reconnaissent leur culpabilité et s’invitent les uns les autres à s’humilier devant Dieu. C’est une excellente initiative. Dans sa première épître aux Corinthiens, l’apôtre Paul écrit :
Si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés (1Corinthiens 11.31 ; SER).
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.