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05 sept. 2024

Éphésiens 1.1

Chapitre 1

Introduction

Nous sommes en l’an 62. L’empereur Néron règne en grand despote. Quelque part dans la ville de Rome, se trouve une maison sans allure particulière sauf que devant la porte sont deux soldats armés jusqu’aux dents. On dirait des légionnaires en campagne. Mais qui peuvent-ils bien garder ? Surtout qu’au fil des jours, on voit des gens entrer et sortir très librement. C’est ainsi que plusieurs personnes sont venues de distantes villes de l’empire pour repartir quelque temps plus tard en direction de la province romaine appelée à cette époque « l’Asie », et qui se trouve aujourd’hui à l’ouest de la Turquie. Ces hommes sont les porteurs des parchemins les plus sublimes de la foi chrétienne, des documents qui auraient un prix inestimable s’ils existaient encore.

L’empereur et son administration n’ont aucune idée de la signification de ces écrits, rédigés par un prisonnier de droit commun, qui à leurs yeux n’est rien d’autre qu’un trouble-fête sans renommée particulière. Si Néron avait su et compris ce que représentaient ces parchemins, les porteurs auraient été arrêtés et les documents saisis. Quand ces hommes, en petits groupes, prennent congé de l’apôtre Paul qui est alors en résidence surveillée, plusieurs d’entre eux ont en leur possession des lettres destinées aux églises dont l’épître aux Éphésiens. Cette lettre ainsi que la plupart de celles écrites par Paul alors qu’il est prisonnier à Rome (Actes 28.16-30), ont atteint leurs destinataires et même circulé dans l’empire avant d’être rassemblées pour faire partie des livres inspirés du Nouveau Testament. Ces lettres sont appelés « Épîtres de la captivité » et leur caractéristique est d’avoir été écrites alors que l’apôtre Paul attend de comparaître devant l’empereur à qui il a fait appel pour se défendre des fausses accusations portées contre lui par les Juifs.

Les porteurs de ces épîtres sont identifiés dans le Nouveau Testament ; il s’agit d’Épaphrodite, originaire de la ville de Philippe qui achemina l’Épître dite aux Philippiens (Philippiens 4.18) ; Typhique, de la ville d’Éphèse, qui porte les « Épîtres aux Éphésiens (Éphésiens 6.21) et aux Colossiens (Colossiens 4.7-9) », ainsi que la lettre destinée à Philémon, un riche aristocrate de la ville de Colosses (Philémon 10), à moins que le porteur de cette dernière lettre ait été Onésime, un esclave qui s’est enfui de chez son maître Philémon.

Les 4 épîtres que j’ai mentionnées sont des exposés sur la personne de Jésus-Christ, sur la vie chrétienne, sur l’Église, et sur les relations entre Jésus et son Église. Chaque lettre développe un ou plusieurs aspects particuliers du christianisme. Ainsi, dans l’Épître aux Éphésiens, l’accent porte sur l’Église universelle composée de tous les croyants en tant que corps du Christ. L’Épître aux Colossiens parle aussi de l’Église, mais le thème est la personne de Jésus en tant que tête du corps, c’est-à-dire chef de tous les croyants. L’Épître aux Philippiens présente la vie chrétienne comme une dynamique relationnelle ce que Paul exprime en disant :

Je peux tout par Jésus-Christ qui me fortifie (Philippiens 4.13).

L’Épître à Philémon explique comment vivre le christianisme dans une société païenne où la moitié des citoyens sont esclaves. Paul écrit à son ami chrétien Philémon au sujet d’Onésime, son esclave évadé, pour lui dire :

Par solidarité envers moi, accueille-le comme s’il s’agissait de moi-même. Si tu as été lésé par lui ou s’il te doit quelque chose, porte cela sur mon compte (Philémon 17-18).

Voilà un bel exemple de vie chrétienne pratique !

Pour ce qui est d’Éphèse, Paul avait voulu s’y rendre pour l’évangéliser, lors de son second voyage missionnaire, parce que c’était la principale ville de la province romaine d’Asie, mais il ne put le faire. Dans le livre des Actes, l’historien Luc que Paul appelle aussi : « le médecin bien-aimé (Colossiens 4.14) nous donne un compte rendu de ce second voyage missionnaire, et parlant de Paul, Silas et Timothée, il dit :

Ils traversèrent la Galatie phrygienne parce que le Saint-Esprit les avait empêchés d’annoncer la Parole dans la province d’Asie (Actes 16.6).

Assez curieusement, l’obstacle est le Saint-Esprit lui-même qui a dit à Paul dans une vision : « Je ne veux pas que tu y ailles maintenant ! » Nous ignorons la raison de cet empêchement, mais nous savons que l’heure de Dieu est parfaite car il ne fait jamais d’erreur. L’apôtre Paul a donc obéi et s’est dirigé vers l’ouest, en direction de la Macédoine, une province romaine située en Grèce. Il alla dans les villes de Philippes, de Bérée, d’Athènes, de Corinthe et ce n’est qu’au retour de ce périple qu’il peut enfin faire une halte à Éphèse où il annonce la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ aux Juifs (Actes 18.19).

Paul est si impressionné par les occasions que Dieu lui offre de répandre l’Évangile qu’il promet aux Éphésiens de revenir, ce qu’il fait effectivement pendant son 3e voyage missionnaire. C’est à l’occasion de ce nouveau périple qu’il fait la connaissance d’un autre missionnaire appelé Apollos, un homme érudit qui lui aussi est venu à Éphèse pour y prêcher. Cependant, ne connaissant pas la grâce de Jésus-Christ, il annonce seulement le baptême de repentance de Jean-Baptiste. Qu’à cela ne tienne, plus tard, après avoir été enseigné par Paul, il devient un prédicateur puissant de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ et de la grâce de Dieu.

Alors qu’il se trouve à Éphèse, Paul commence un ministère de grande envergure qui dure deux ans. Il prêche d’abord dans la synagogue des Juifs puis après s’être fait jeté comme un malpropre, il continue son enseignement dans une école privée de Tyrannus, puis « de maison en maison » (Actes 19:1-40; 20:16-38). C’est ainsi que la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ se répand dans toute la ville, jusque dans la province romaine d’Asie et même au-delà. C’est sans doute à cette époque que sont également fondées les Églises de Smyrne, Pergame, Thyatire, Sardes, Philadelphie et Laodicée, qui avec Éphèse sont mentionnées dans le livre de l’Apocalypse (Apocalypse 2-3).

Quand on considère les fouilles archéologiques réalisées en Asie Mineure, c’est-à-dire la Turquie, il ne fait pas de doute que c’est la région où au 1er siècle de notre ère, la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ est la plus répandue. À cette époque, des millions de gens habitent l’Asie Mineure, la Turquie actuelle, tandis que la cité portuaire d’Éphèse compte au moins 250.000 habitants et est située dans la province d’Asie.

Il est probable que Éphèse fut fondée à l’époque du patriarche Jacob et de ses fils, quand l’Empire hittite occupe l’Asie Mineure. Officiellement cependant, ce sont les Grecs qui la développèrent au 11e siècle avant J-C. Conquise par différents peuples, puis par les Perses, Éphèse finit par tomber dans le giron d’Alexandre le Grand, ce qui favorisa d’autant la culture grecque sur toute la côte ouest de l’Asie Mineure. Éphèse, qui est proche de l’actuelle ville d’Izmir, devient romaine en 133 avant J-C. Seconde seulement à Rome, cette cité vaut le détour pour son climat agréable et sa culture cosmopolite ; d’ailleurs, les hauts dignitaires de l’empire romain aiment venir y goûter quelques repos.

Kipling, le célèbre auteur anglais a dit : « L’Orient est l’Orient et l’Occident est l’Occident, et jamais ils ne se rencontreront. » Il s’est trompé, car ces deux points cardinaux se rencontrent à Éphèse. Cette ville est prospère jusqu’à ce qu’elle est détruite par les Goths au 3e siècle de notre ère. Bien que rebâtie, elle ne regagnera jamais sa splendeur d’antan. Elle continue à décliner sous l’Empire byzantin et son port rempli de sédiments est abandonné au 14e siècle. En fait, l’ancienne ville se trouve aujourd’hui à 10 km de la mer. Pourtant, à son apogée, le port d’Éphèse est la principale ville de l’ouest de l’Asie Mineure, ainsi qu’un centre commercial, culturel et religieux de première importance. Éphèse occupe une place importante dans l’histoire apostolique et dans les écrits du Nouveau Testament. C’était la capitale de l’Ionie, une région historique du monde grec antique située à l’ouest de l’Asie mineure. L’Ionie était un royaume situé dans un rayon de 170 km autour de la ville actuelle d’Izmir. l’Ionie emprunte son nom à Ion, ancêtre fondateur légendaire des peuples de cette région. C’est en Ionie que se sont développées les premiers rudiments philosophiques occidentaux chez les penseurs appelés Présocratiques.

Sous Rome, Éphèse est le chef-lieu de l’Asie proconsulaire. Située près de la mer Égée, à peu près à égale distance de Smyrne et de Milet, Éphèse est le point principal de passage entre l’Asie et l’Europe. La ville est célèbre par son commerce et plus encore par son temple de Diane qui en fait le centre du culte de toute la région. Les arts occultes du paganisme y sont florissants (Actes 19:13,19,24). Érigé au 6e siècle avant J-C le temple de Diane, appelé « Artémision » est très richement décoré, et d’une dimension gigantesque. Il fait 138 m sur 72, et avec ses colonnes de 20 m de haut, il est 2 fois plus grand que le Parthénon auquel d’ailleurs il ressemble. C’est le plus grand temple jamais construit par les Grecs et l’une des 7 merveilles du monde antique. Cet édifice admirable contient des œuvres d’art, mais surtout l’idole Diane, « la grande déesse-mère » d’Orient aussi appelée « l’Artémis des Éphésiens ». Vulgaire et hideuse, elle est ornée d’un corselet aux multiples mamelles, symbole de fécondité, et ses jambes sont enserrées dans un corset. Toutes sortes d’actes sexuels pervers sont commis à l’ombre de son temple.

Au premier siècle alors que le christianisme prend racine, Éphèse attire encore beaucoup de pèlerins. Les orfèvres de la ville en profitent et font un fric monstre en fabriquant et vendant une bimbeloterie de dévotion et de souvenirs, dont les fameuses répliques du temple confectionnées en argent. Peu de visiteurs quittent la ville sans emporter avec eux un tel bibelot. C’est dans ce contexte que l’apôtre Paul s’installe dans Éphèse au cours de son 3e voyage missionnaire. Selon son habitude, il commence d’abord par annoncer la Bonne Nouvelle dans la synagogue des Juifs, mais après plusieurs mois de ministère, il est chassé. C’est alors qu’il enseigne dans l’école d’un certain Tyrannus. Dans le livre des Actes, Luc dit :

Cela dura deux ans, si bien que tous les habitants de la province d’Asie, tant Juifs que Grecs, entendirent la Parole du Seigneur (Actes 19.10).

Cette période fut peut-être bien la plus faste, la plus fructueuse du ministère de l’apôtre. D’ailleurs, il considère Éphèse comme une porte grande ouverte à l’Évangile, ce qui fait qu’il y reste plus longtemps que partout ailleurs. Dans son épître aux Corinthiens, il écrit :

Pour le moment, je vais rester à Éphèse jusqu’à la Pentecôte, car j’y ai trouvé de grandes possibilités d’action, en même temps que beaucoup d’adversaires (1Corinthiens 16.8-9).

Comme Paul est resté à Éphèse pendant deux ans (55-57), il a l’opportunité de donner à ceux qui viennent l’écouter un enseignement sur le christianisme qui est particulièrement approfondi.

Quand Paul écrit la lettre qui s’appelle « l’épître aux Éphésiens », elle ne mentionne probablement pas les destinataires parce que l’apôtre l’a conçue comme une lettre circulaire de portée générale destinée aux églises d’une vaste région, et non comme un message adressé à une église particulière. « À Éphèse » signifie simplement que cette lettre a été lue en premier lieu par les chrétiens de cette ville avant d’être portée par un courrier dans une autre église.

Le témoignage de la lettre aux Éphésiens elle-même (Éphésiens 1:1; 3:1) et l’attestation des Pères de l’Église (Polycarpe, Ignace, le canon de Muratori, Irénée, Clément d’Alexandrie, Tertullien, l’hérétique Marcion, canon d’Eusèbe, Irénée) soutiennent la tradition selon laquelle cette épître est de l’apôtre Paul. Elle a de nombreux points communs avec celle adressée aux Colossiens et les thèmes de ces deux épîtres se complètent plutôt bien. Bien sûr, les mauvaises langues critiquent cette épître en faisant valoir qu’elle contient des termes qui ne se trouvent pas dans les autres lettres de Paul ; comme si un homme de la trempe et du génie de Paul, écrivant dans la langue la plus riche qui existe, ne peut pas varier son vocabulaire et en élargir les limites !

Cependant, on ne peut pas lire cette épître sans être pénétré par la puissance de vérité et de vie qui l’anime, et donc sans être convaincu que c’est bien là la pensée et le style du grand apôtre.

Quand Paul est à Éphèse, il est d’abord persécuté par les Juifs et ensuite par les païens. En effet, sa prédication qui répand « la parole du Seigneur » parmi les foules de la ville d’Éphèse, compromet sévèrement le commerce religieux en sapant le culte de la déesse Diane. Voyant leur revenu baisser au fur et à mesure que l’Évangile se répand dans Éphèse, les orfèvres sont de plus en plus inquiets. Alors, à l’appel de leur chef Démétrius, ils provoquent une émeute qui force Paul à quitter la ville précipitamment. Alors, suite à cet incident il prend le bateau pour la Grèce (Actes 19.24-20.1).

Paul devint très attaché aux chrétiens de l’église qu’il fonda dans la ville d’Éphèse et son adieu aux responsables de l’assemblée fut des plus émouvants (Actes 20.17-38).

Pendant son ministère à Éphèse, beaucoup de personnes découvrent qui est Jésus-Christ et l’acceptent comme leur Sauveur. Peut-être même que c’est la ville qui a vécu le plus grand réveil spirituel de tous les temps. Pourtant aujourd’hui, la Turquie est presque à 100 % musulmane.

Cela dit, quand on lit attentivement l’épître que Paul adresse aux Éphésiens, on est quand même surpris de la profondeur de son enseignement, car il signifie que l’apôtre estime que les chrétiens du premier siècle sont tout à fait capables de comprendre ce qu’il leur écrit et même de le mettre en pratique. Et pourtant, ils vivent dans un environnement païen pur et dur. Les chrétiens du premier siècle ont dû atteindre un niveau spirituel d’une magnitude qui fait aujourd’hui défaut dans la majorité des églises évangéliques. Par exemple, on sait que les chrétiens à qui s’adresse cette épître, dont les Éphésiens bien sûr, ont un amour ardent pour le Christ (Apocalypse 2.4), un amour qu’ils mettent en pratique dans leur vie quotidienne et qu’ils expriment aussi de tout leur cœur en actions de grâces (Éphésiens 5.19-28).

L’Épître aux Éphésiens est une grandiose méditation théologique dont la sérénité contraste avec le ton et la polémique d’autres lettres de Paul comme celles qu’il adresse aux Corinthiens ou aux Colossiens par exemple. L’épître aux Éphésiens ne traite d’aucun problème pressant et se présente sous la forme d’un exposé de la foi chrétienne alors que l’apôtre est déjà à un stade avancé dans sa vie spirituelle. Comme ses autres lettres, elle se compose de deux parties, l’une théologique en trois chapitres, qui évoque d’une part ce que Dieu a fait pour les croyants par Jésus-Christ et d’autre part, l’unité du peuple de Dieu dans son union au Christ (chapitres 1-3). La seconde partie, également en trois chapitres, est faite de recommandations pratiques (chapitres 4-6).

Nous avons besoin de ces deux parties. En effet, même si d’un côté il est vrai que Jésus-Christ est le chef de l’Église, qu’il est au ciel et que les croyants lui sont identifiés, d’un autre côté, les pieds de cette Église sont encore ici-bas sur terre, ce qui fait que Paul ne nous laisse pas confortablement assis dans les cieux, mais nous exhorte à vivre en tant que disciples du Christ. Par exemple, dans cette épître aux Éphésiens, il écrit :

Je vous demande donc instamment de vous conduire d’une manière digne de l’appel qui vous a été adressé (Éphésiens 4.1).

Cette épître est très logiquement construite. Dans la section doctrinale en 3 parties, Paul explique que l’Église est un corps, un temple et un mystère ; même chose pour la section pratique qui comporte aussi 3 parties. Tout d’abord, Paul montre que l’Église est une humanité nouvelle qui doit manifester une qualité d’amour désintéressé pour Dieu et les autres. Ensuite, il décrit l’Église comme la future épouse de Jésus-Christ (2Corinthiens 11.2).

Aujourd’hui, l’Église est la fiancée de Jésus, mais non son épouse. Le mariage de l’Agneau aura lieu dans le royaume de Dieu.

En troisième lieu, Paul compare l’Église à un soldat qui sur terre doit se battre. À ce sujet, un plaisantin a dit : « L’ordre de Paul est intéressant parce qu’en général c’est l’inverse ; les gens se marient d’abord et ensuite ils se transforment en soldats et la bagarre commence. » Blague à part, ce n’est évidemment pas ainsi que Paul conçoit la vie chrétienne. L’apôtre est très pratique dans ses exhortations parce qu’il sait très bien que les chrétiens ont des problèmes dus au péché et des ennemis à cause de Satan, le Prince des ténèbres.

L’Épître aux Éphésiens révèle l’Église comme le chef-d’œuvre de Dieu, mystère encore non révélé dans l’Ancien Testament (Éphésiens 2.10). Elle est bien plus merveilleuse que le plus beau temple fait de mains d’hommes, car elle est composée de pierres vivantes habitées par le Saint-Esprit. En tant que corps du Christ, l’Église est appelée à marcher comme Lui a marché, et à combattre les ruses du diable. Un jour, l’Église quittera brusquement ce monde et sera présentée au Christ comme son épouse dans ce qui s’appelle : « le mariage de l’Agneau ».

La lettre aux Éphésiens a été appelée « l’épître du 3e ciel » ou encore « les Alpes du Nouveau Testament », parce que beaucoup de commentateurs bibliques la considèrent comme le summum de la vérité divine, l’apogée de la révélation biblique. Elle est tellement sublime, vertigineuse et riche qu’il est impossible de sonder toutes ses profondeurs ou d’accéder à tous ses sommets.

Paul amorce la première partie qui donc est théologique comme je l’ai dit, par une prière de remerciement pour ce que Dieu a fait pour nous par et en Jésus-Christ. En vertu de sa seule volonté et de son amour, il nous a élus, prédestinés, délivrés de nos péchés, et il nous a donnés son Esprit (Éphésiens 1.3-14). La prière se prolonge par la demande que les Éphésiens reçoivent la pleine connaissance de Dieu et de ce salut (Éphésiens 1.15-22).

L’apôtre définit ensuite être sauvé comme un passage de la mort à la vie et rappelle qu’on reçoit le salut par la foi comme une grâce ; c’est un don de Dieu (Éphésiens 2.1-10) ; et l’une des dimensions de ce salut est l’union en un seul corps, en une seule entité, de tous les croyants Juifs et païens (Éphésiens 2.11-22).

Paul situe ensuite sa mission apostolique dans le cadre du plan de salut de Dieu. En tant qu’apôtre des non-Juifs, il contribue à la formation du peuple de Dieu par sa prédication de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ et par son enseignement sur la participation des païens au salut au même titre que les Juifs (Éphésiens 3.1-13). Cette partie théologique se termine par une nouvelle intercession de Paul pour ses lecteurs afin qu’ils comprennent l’amour de Dieu envers eux. Puis, cette prière est suivie d’une doxologie qui souligne la puissance de Dieu (Éphésiens 3.14-21).

Dans l’épître aux Éphésiens l’apôtre Paul utilise 19 fois l’une des formes verbale ou nominale de l’amour, et seulement 107 fois pour l’ensemble de ses autres lettres. En d’autres mots, le sixième de toutes ses références à l’amour se trouve dans cette petite épître aux Éphésiens. En outre, cette lettre commence et finit sur le thème de l’amour (Éphésiens 1.4, 6 ; 6.23, 24) ; c’est dire la place très importante que tient ce thème dans cette épître.

Dans la partie pratique des exhortations, Paul encourage ses lecteurs à vivre entre eux dans la paix et l’unité du peuple de Dieu. Cette unité se réalise par le Saint Esprit et grâce à l’enseignement des vérités fondamentales de la foi chrétienne contenues dans la Parole de Dieu. De cette unité doit résulter un attachement toujours plus profond des croyants au Christ et une marche chrétienne dans l’amour. Aimer son prochain comme soi-même est l’huile qui permet le bon fonctionnement des rapports humains, qu’il s’agisse de relations dans la famille ou dans la communauté chrétienne, dans laquelle chacun est tenu d’assumer le rôle qui lui est assigné par le Saint Esprit au service de toute l’assemblée (Éphésiens 4.1-16).

L’apôtre insiste ensuite sur le fait que les chrétiens ne doivent plus vivre comme les païens, mais selon la volonté de Dieu (Éphésiens 4.17-24). Suivent alors diverses recommandations concrètes qui montrent en quoi consiste la vie nouvelle (Éphésiens 4.25-5.16). Puis, Paul aborde la manière de vivre les relations dans plusieurs domaines comme l’église, le couple, la famille, le prochain et surtout les devoirs des maîtres et des esclaves (Éphésiens 5.17-6.9).

Finalement, Paul évoque la nature du combat spirituel en soulignant le besoin des ressources que Dieu communique, d’où l’importance de la prière, qui est la réalité ultime dans laquelle se vit la dépendance vis-à-vis de Dieu (Éphésiens 6.10-20).

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

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