Romains 3.21-26
Chapitre 3
Introduction
Il est arrivé à plusieurs reprises qu’on me dise : « j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle à t’annoncer ; laquelle veux-tu que je te donne en premier lieu ? » J’ai toujours répondu : « dis-moi d’abord celle qui est désagréable ! » Parce qu’ensuite, la bonne met du baume sur le cœur. Eh bien ! Dans l’Épître qu’il adresse aux Romains, l’apôtre Paul fait de même. Il se montre tout d’abord plutôt brutal quand il établit la condamnation universelle de la race humaine à grands coups de massue. Chaque être humain est sous un anathème; il est placé sans appel possible, sous le verdict du jugement divin à cause du péché endémique qui habite son cœur, et il n’y a pas d’exception. C’est dur à entendre. Heureusement que maintenant vient la bonne nouvelle. Il existe une solution, une seule et elle vient de Dieu. Mais avant de continuer à lire le texte du chapitre 3 de cette Épître, et en arrière-plan de ce qui va suivre, je rappelle une fois encore ce qu’un prophète de l’Ancien Testament a dit concernant notre condition spirituelle et morale :
Nous sommes tous semblables à des êtres impurs, toute notre justice est comme des linges souillés. Nous sommes tous flétris comme un feuillage, nos fautes nous emportent comme le vent (Ésaïe 64.6).
Voilà décrit de manière fort exacte et sans détour mon état spirituel devant Dieu.
Verset 21
Je lis à présent la suite de l’Épître de Paul aux Romains.
Mais maintenant, sans faire intervenir la Loi, Dieu a révélé comment il nous déclare justes, comme l’avaient annoncé les livres de la Loi et les écrits des prophètes (Romains 3.21; Aut).
Ce début de phrase : « Mais maintenant » établit un contraste saisissant avec ce qui précède qui est une condamnation cinglante en long en large et en travers de toute l’humanité. Paul vient tout juste de conclure son discours corrosif en disant : « personne ne sera justifié devant lui par des œuvres ou une bonne conduite ». « Mais maintenant » est placé en opposition aux temps passés de l’Ancienne Alliance régie par la Loi de Moïse. Les rabbins divisent l’histoire humaine en trois époques : la période antérieure à la loi de Moïse, l’âge de la loi et enfin l’âge messianique. Paul considère évidemment que l’histoire du monde est déjà entrée dans sa troisième phase, époque où l’autorité de la loi ne compte plus, une position qui explique pourquoi ses compatriotes se sont si fortement opposés à lui.
« Mais maintenant » est aussi un contraste avec notre situation tragique dans laquelle il nous est impossible d’être déclarés justes en essayant d’obéir aux exigences de Dieu. Ici, Paul dit en substance qu’à partir de maintenant, Dieu nous a placés sous un nouveau régime qui ne tient plus compte de la Loi. Cette idée est accentuée par le fait que dans le texte originel grec, l’expression « Sans faire intervenir la Loi » est placée tout de suite après « Mais maintenant », ce qui apparaît bien dans la version second et que j’ai rendu dans ma traduction.
Littéralement, le texte dit que « la justice de Dieu a été manifestée ». Or, le verbe est au temps parfait ce qui signifie que cette justice a été manifestée et qu’elle l’est toujours parce que Paul fait allusion au sacrifice de Jésus qui est accomplie une fois pour toutes, mais dont les effets demeurent.
Vous trouvez peut-être que je chipote et c’est vrai, mais j’ai de bonnes raisons, car ce sujet primordial concerne le sort éternel des êtres humains. En effet, ce texte répond à la quête universelle qui parcourt une extrémité de la planète à l’autre. Toute personne sincère qui cherche à être acceptée par Dieu se pose la question : « Comment puis-je devenir juste devant le Seigneur qui m’a créé ? » C’est ce qui explique l’importance de la déclaration de l’apôtre : « Mais maintenant, sans la Loi est manifestée la justice de Dieu », selon la version second. En fait, et je continue à être tatillon sur les détails, Paul a déjà dit la même chose tout au début de l’Épître quand il a déclaré : « cet Évangile que j’annonce nous révèle clairement en quoi consiste la justice que Dieu accorde (1.17) ». Il avait alors précisé comment cette justice s’obtient, en citant une parole de l’Ancien Testament qui dit : « Le juste vivra par la foi ». Il n’y a donc rien de nouveau sous le soleil. L’enseignement de Paul concernant la justice de Dieu dans le Nouveau Testament n’est pas étranger aux livres de la Loi de Moïse et aux écrits des prophètes de l’Ancien Testament. Sous le régime de l’Ancienne Alliance, et conformément aux ordonnances prescrites par l’Éternel, les Israélites ont dû construire un Tabernacle puis un Temple dans lequel ils devaient sans cesse immoler des animaux afin d’avoir accès à leur Dieu. En fait, tout au début de la race humaine, Abel, le fils cadet d’Adam et Ève, a déjà dû offrir un agneau en sacrifice afin de pouvoir s’approcher de l’Éternel.
Pour la nation d’Israël, l’offrande minimum était de deux holocaustes par jour ; et cela ne tient pas compte des offrandes à titre personnel qui étaient pour la plupart obligatoires pour des raisons diverses qui sont données dans les livres de la Loi. Sur l’année et pour la nation, avec toutes les fêtes et si j’ai bien compté, au minimum, le nombre d’animaux sacrifiés était le suivant : 115 taureaux, 38 béliers, 1 196 agneaux, et 31 boucs ; une véritable hécatombe, surtout dans les rangs des agneaux.
Ces offrandes interminables préfiguraient la croix sur laquelle le Fils de Dieu en tant qu’Agneau de Dieu, a offert une fois pour toutes le sacrifice parfait et définitif qui a satisfait la Justice absolue de l’Éternel. Moïse ainsi que les prophètes ont eux aussi annoncé la venue et le sacrifice du Christ. Je cite le passage d’Ésaïe qui est probablement le plus connu :
Nous étions tous errants, pareils à des brebis, chacun de nous allait par son propre chemin : l’Éternel a fait retomber sur lui les fautes de nous tous. On l’a frappé, et il s’est humilié, il n’a pas dit un mot. Semblable à un agneau mené à l’abattoir, tout comme la brebis muette devant ceux qui la tondent, il n’a pas dit un mot. Il a été frappé à mort à cause des péchés que mon peuple a commis (Ésaïe 53 6-8).
Tout l’Ancien Testament annonce le Christ. Voilà pourquoi la justice de Dieu a clairement été révélée en Jésus et par lui. La justice qui me rend présentable aux yeux de mon Créateur ne se trouve qu’en Jésus-Christ et exclusivement auprès de lui. Aux Corinthiens, Paul écrit :
Grâce à Dieu vous êtes unis au Christ qui est devenu pour nous justice (1Corinthiens 1.30).
Toujours aux Corinthiens, l’apôtre précise comment cette justice qui vient de Dieu et de Jésus nous est transmise. Je lis le passage :
Celui qui était innocent de tout péché, Dieu l’a fait devenir péché et l’a condamné à notre place pour que dans notre union avec le Christ, nous soyons justes aux yeux de Dieu (2Corinthiens 5.21).
Il va presque sans dire que cette union avec le Christ se réalise par la foi et pas autrement. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est Paul. Je suis encore tatillon car je veux répéter une seconde fois ce que l’apôtre a dit au tout début de l’épître aux Romains. Je lis :
La justice de Dieu se révèle dans l’Évangile par la foi et pour la foi, selon qu’il est écrit : Le juste vivra par la foi (Romains 1.17).
Il ne s’agit pas d’un acte magique, mystique ou d’un rite quelconque, mais d’un acte de foi, toujours la foi et rien que la foi. Ce n’est guère surprenant car ne dit-on pas : « il n’y a que la foi qui sauve ! ». La justice que Dieu donne ne relève d’aucune loi, ni celle de Moïse, ni celle du Sermon sur la Montagne. Ce n’est pas en accomplissant quelque chose, en me soumettant à ceci ou à cela que je deviendrai juste aux yeux de Dieu, car il n’accepte pas l’imperfection. Maintenant que j’ai pris un peu de bouteille, j’ai eu le privilège, au fil des années, de connaître pas mal de gens qui ont placé leur confiance en Jésus-Christ et qui sont morts. La plupart étaient des gens très bien sous toutes les coutures, mais personne n’était parfait. Alors, la question se pose : où sont-ils aujourd’hui, ces gens qui nous ont quittés, et que sont-ils devenus ? Eh bien, sur la base des Écritures, parce qu’ils avaient placé leur foi et leur espérance en Jésus-Christ et rien qu’en lui, ils ont été revêtus de la justice parfaite de Jésus-Christ, c’est à dire de Dieu lui-même, ce qui fait qu’ils ont pu entrer au paradis pour partager la gloire éternelle du Seigneur du ciel et de la terre. Il se trouve qu’un jour vous et moi allons mourir et la question se posera : où irons nous et qu’allons nous devenir ? Dieu a pourvu à la justice dont j’ai besoin pour entrer dans sa présence et je l’ai acceptée. Et
Verset 22
Je continue à lire le chapitre trois.
Dieu déclare les hommes justes par leur foi en Jésus-Christ, et cela s’applique à tous ceux qui croient, car il n’y a pas de différence entre les hommes (Romains 3.22).
Quand j’ai découvert la grâce de Dieu, je pensais que chaque personne en avait plus ou moins besoin selon son degré de déchéance; je croyais alors que plus son âme était noire et plus Dieu devait s’abaisser pour descendre à son niveau. En réalité, et selon l’enseignement des Écritures, nous avons tous besoin de la même justice, de revêtir le même vêtement blanc pourrait-on dire, afin de pouvoir entrer dans la salle des noces éternelles de l’Agneau, quand le Fils de Dieu célébrera son union avec l’Église. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de degrés dans le mal, et qu’il n’y a pas de différence entre les coupables, car il est vrai que certains sont plus éloignés de Dieu que d’autres et ce n’est pas ceux que vous croyez. Cela dit, au final, tout le monde est au même endroit, du même côté de la porte, dehors, à l’extérieur du royaume des cieux.
Sous le régime de la Loi, l’Éternel exigeait que l’homme soit juste. Sous celui de la grâce, c’est le Créateur qui me revêt de sa propre justice et c’est aussi lui qui la pourvoit. Celle-ci est la somme de tout ce que Dieu exige et approuve. L’obtention de la justice par la foi en Jésus ne signifie pas qu’il y a un quelconque mérite dans ma foi car elle n’est qu’un moyen, un instrument pour saisir le don de la vie éternelle. Dans le fond c’est un peu comme un robinet qui ouvre l’arrivée de l’eau. C’est Jésus qui me sauve, sa personne et son oeuvre, car c’est lui qui a offert le sacrifice de réparation de mes fautes ; c’est son sang qui a effacé mes péchés. Moi je n’ai rien à faire sinon à l’accepter, par la foi bien sûr. Si vous sentez la fraîcheur et que je vous prête une petite laine toute fine, et que je vous dis qu’elle a été traitée avec un nouveau produit et qu’elle va vous tenir bien au chaud, vous me croirez peut-être. Si oui, vous endosserez le vêtement ; sinon, vous irez chercher quelque chose d’autre à revêtir. Si je me reconnais coupable devant Dieu, Jésus propose de me revêtir de sa justice, alors, soit je l’accepte, soit je vais voir ailleurs. La foi en Jésus devient ma justice parce qu’elle l’embrasse et me procure tout ce qu’il possède en lui-même. Le fait que c’est par la foi en Jésus-Christ qu’une personne est déclarée juste s’oppose aux conceptions juives qui prétendaient avec insistance détenir une position spéciale devant Dieu en vertu de leur naissance physique. C’est pour cela que Paul enfonce le clou en disant : « il n’y a pas de différence entre les hommes ».
Tous les privilèges antérieurs que les Israélites pouvaient posséder sont désormais inutiles, car sous le régime de la grâce, Dieu offre une position de justice à tous les pécheurs repentants sur la base de leur foi en Jésus-Christ. Puisque tous, Juifs et païens, sont sous l’empire du péché, le salut est offert à tous de la même manière, par la foi. En fait, même dans les Évangiles qui racontent l’histoire de Jésus sous le régime de la Loi, le salut s’obtenait non par les œuvres, mais déjà par la foi en lui, le Fils de Dieu. Il l’a dit lui-même. Je cite le passage :
Et que devons-nous faire pour accomplir les œuvres que Dieu attend de nous ? lui demandèrent-ils encore. — L’œuvre de Dieu, leur répondit Jésus, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. C’est moi qui suis le pain qui donne la vie (Jean 6.28, 29, 35)
Verset 23
Je continue le texte.
Tous ont péché, en effet, et sont privés de la gloire de Dieu (Romains 3.23; Aut.).
La gloire de Dieu (doxa en grec) décrit la splendeur visible qui émane du caractère parfait de Dieu. C’est la gloire de la Shekinah de l’Ancien Testament (Exode 16:10). Elle s’est manifestée dans le Nouveau Testament par la vie même de Jésus, parole et expression du Père (Jean 1:14). Tout homme se trouve à des années lumière de la perfection divine. Paul a probablement à l’esprit l’état originel d’Adam créé à l’image de Dieu ainsi que sa chute par laquelle, en désobéissant, il perdit cette gloire. Il en résulte que « tous sont privés de la gloire de Dieu ». C’est seulement dans le second Adam, c’est à dire Jésus-Christ que l’image de Dieu est restaurée en l’homme. Puisque toute la race humaine a été plongée dans le péché à cause d’Adam, le résultat est le même pour chacun d’entre nous, qui que nous soyons et quelle que soit notre appartenance ethnique ou position sociale. Il n’y a pas de différence entre les êtres humains parce que tous sans exception sont coupables devant Dieu. Les privilèges qui furent accordés aux Juifs n’empêchent pas qu’ils soient comme les païens sous la condamnation de Dieu. Non seulement tous ont péché, mais tous continuent à être privés de la présence de Dieu et de la source de la vie. Le créateur désire que les hommes partagent sa gloire mais leurs péchés ne le permet pas ce qui fait que personne n’est admissible dans le royaume des cieux. Luther a écrit :
« Remarque bien ce que dit l’apôtre : tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu ! C’est là le point capital de cette épître et de toute l’Écriture ; c’est dire que tout ce qui n’est pas purifié par le sang de Christ et justifié par la foi est péché. Embrasse ce texte, car c’est ici que vient périr le mérite des šuvres et toute la gloire de l’homme, pour qu’à Dieu seul soit la grâce et la gloire »
Verset 24
Je continue le texte.
Tous ont péché et ils sont déclarés justes gratuitement par sa grâce ; c’est un don que Dieu leur fait par le moyen de la délivrance apportée par Jésus-Christ (Romains 3.24).
Le verbe qui est traduit « déclarés justes » était utilisé pour la libération d’un prisonnier ou d’un esclave, parfois en échange d’une rançon. Dans l’ancienne version grecque de l’Ancien Testament, ce mot est employé pour parler de la délivrance du peuple d’Israël de l’esclavage égyptien, ou d’une nation étrangère ou encore du péché.
Pour que l’homme, condamné par la loi, obtienne une justice digne de Dieu, il faut qu’elle vienne de Dieu lui-même, et qu’elle lui soit donnée gratuitement. Quelle est la condition imaginable, digne de la sainteté de Dieu, que l’homme puisse remplir ? Il n’y en a pas. Il est tout aussi impossible à l’homme de se rendre juste devant Dieu que de créer un monde à partir du néant. Paul déclare ici que les coupables sont déclarés justes sans raison ; c’est un pur don de la grâce du Dieu miséricordieux parce qu’il n’y a rien en l’homme qui mérite quoi que ce soit. D’ailleurs, la définition de la grâce est « faveur non méritée ». Être déclaré juste par grâce n’a évidemment rien à voir et rien à faire avec les efforts que l’homme peu fournir ou ses mérites. Nous sommes acquittés gratuitement, sans rien payer, en vertu de l’amour immérité de Dieu envers les pécheurs. Le Créateur aime sa créature et c’est bien là l’unique raison pour laquelle il veut le sauver et lui donner la vie éternelle. Je lis un passage :
À cause du grand amour dont il nous a aimés, alors que nous étions spirituellement morts à cause de nos fautes, il nous a fait revivre les uns et les autres avec le Christ (Éphésiens 2.4-5).
Cependant, Dieu se doit d’être fidèle à lui-même. À cause de sa sainteté, il ne pouvait pas simplement fermer les yeux sur les péchés des hommes et les accepter comme ça, bruts, avec la gangue de leurs fautes. Il fallait aussi que justice se fasse parce que le Créateur a été offensé et violé dans son intégrité par la rébellion de sa créature. C’est pour cela que Dieu a dû frapper Jésus et le faire mourir alors qu’il portait les fautes des hommes en son corps sur la croix. Cet acte de justice a satisfait la sainteté divine qui exige le châtiment du coupable. C’est donc grâce à Jésus-Christ que je suis délivré des conséquences de mes péchés, que je suis pardonné. Voilà pourquoi le salut ne peut être obtenu que par l’intermédiaire de Jésus seul. Il est l’unique médiateur entre Dieu et les hommes. Il n’y en a pas d’autre. Ceux qui ont personnellement fait confiance à Jésus-Christ paraîtront, devant la barre du Grand Jugement, revêtus de sa justice. Je cite un passage écrit par l’apôtre Paul :
Mon désir est d’être trouvé en lui, non pas avec une justice que j’aurais moi-même acquise en obéissant à la Loi mais avec la justice qui vient de la foi en Christ et que Dieu accorde à ceux qui croient (Philippiens 3.9).
Le croyant voit sa condamnation abolie et remplacée par une justice capable de supporter les regards de Dieu. Il y a l’habit crasseux et troué de mes rites religieux et de mes bonnes actions, et qui est entaché de mon péché, et il y a le vêtement blanc étincelant de la justice de Dieu; moi, je choisis le second.
Verset 25
Je continue le texte.
C’est Jésus-Christ que Dieu a offert comme une victime destinée comme propitiatoire (à expier les péchés), pour ceux qui croient en son sang (Romains 3.25).
Le croyant est déclaré juste gratuitement, mais la réalisation du plan du salut a nécessité une oeuvre considérable dont Dieu est le seul et unique architecte. Ce verset et le précédent enseignent la voie du salut en trois termes. La grâce éternelle et gratuite de Dieu qui est la cause unique du salut ; Jésus, qui par son sang est devenu le moyen de propitiation, d’expiation du péché, et troisièmement la foi qui est le moyen par lequel l’homme s’approprie personnellement le salut.
Le propitiatoire était le couvercle du coffre de l’alliance qui se trouvait dans le Lieu très saint du Tabernacle puis du Temple. Le Jour du Grand Pardon ou Yom Kippour, le grand-prêtre aspergeait de sang ce couvercle afin de faire l’expiation des péchés du peuple. Ce rite était imposé par la Loi. Dans le Nouveau Testament, l’auteur de l’épître aux Hébreux écrit :
Selon la loi, presque tout est purifié avec du sang ; et sans effusion de sang, il n’y a pas de pardon (Hébreux 9.22).
Le jour du Grand Pardon préfigurait le sacrifice du Christ qui garantit la faveur divine à ceux qui l’acceptent par la foi. La mort de Jésus est le sacrifice final qui a pleinement satisfait toutes les exigences de Dieu.
Verset 26
Je continue.
Ce sacrifice montre la justice de Dieu qui a pu laisser impunis les péchés commis autrefois, au temps de sa patience. Ce sacrifice montre aussi la justice de Dieu dans le temps présent, car il lui permet d’être juste tout en déclarant juste celui qui croit en Jésus (Romains 3.26).
À cause de cette manière de régler en une seule fois le problème du péché, le Seigneur, dans le passé, a pu se montrer patient et temporairement fermer les yeux sur les offenses des hommes et les laisser impunies. En effet, Dieu avait prévu d’avance de pardonner ces péchés au moment où Jésus les porterait sur la croix. Avant la venue du Messie, les croyants étaient déjà sauvés par la foi mais à crédit. Depuis qu’Adam a désobéi à son Créateur, le dilemme divin était de satisfaire sa propre justice vis-à-vis des pécheurs, et en même temps de faire preuve de grâce, d’amour et de miséricorde envers ses créatures rebelles et aliénées et de les amener à lui. La solution a été le sacrifice de Jésus-Christ. La croix fut un châtiment terrible parce que Jésus portait et expiait tous les péchés de l’humanité, passés et à venir. Par ce jugement, Dieu a réussi un tour de force : le péché étant expié, d’une part, l’affront à sa sainteté est lavé, sa justice est satisfaite, et donc sa colère contre l’homme tombe, et d’autre part, il peut désormais réaliser son désir de sauver les hommes coupables; il est libre de déclarer juste tout pécheur qui se repent et place sa confiance en Jésus. En regardant la croix, nous apprenons à connaître l’étendue de nos fautes et nous recevons aussi l’assurance que le pardon de nos péchés, quels qu’ils soient, est possible et certain. Il faut cependant bien souligner que le salut n’est jamais automatique; je dois faire une démarche qui consiste à reconnaître que j’ai offensé le Dieu trois fois saint et je dois aussi accepter le seul moyen qu’il a pourvu à mon salut : je dois placer ma foi exclusivement en Jésus-Christ, car comme le dit l’apôtre Pierre :
C’est en lui seul que se trouve le salut. Dans le monde entier, Dieu n’a jamais donné le nom d’aucun autre homme par lequel nous devions être sauvés (Actes 4.12).
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.