Romains 1.17-21
Chapitre 1
Introduction
Ce ne sont pas les raisons qui manquent de se lamenter de l’état délabré de notre bas monde. Il y en a cependant une que je trouve particulièrement affligeante parce que d’une certaine manière elle résume toutes les autres : c’est l’absence de justice partout et à tous les niveaux. Or j’ai récemment lu quelque part que l’essence d’une marche chrétienne digne de ce nom est l’intégrité, la pratique d’une vie droite telle qu’elle est définie par l’enseignement des Saintes Écritures. S’il en est ainsi, un croyant doit se comporter d’une manière juste dans tout ce qu’il dit ou fait. Les implications éthiques et morales d’une conduite droite dans la vie de tous les jours sont énormes, en particulier dans mes rapports avec autrui. Il faut avouer que rares sont les personnes qui se comportent toujours d’une manière vraiment juste. Quant à moi, j’ai encore bien des progrès à faire dans ce domaine; parfois je suis droit comme un i, rarement; d’autres fois, c’est plutôt tordu, souvent. Dans le premier chapitre de l’Épître aux Romains, Paul commence un long développement sur le thème de la justice de Dieu.
Verset 17
Je continue à lire le texte.
En effet, cet Évangile nous révèle en quoi consiste la justice que Dieu accorde : elle est reçue par la foi et rien que par la foi, comme il est dit dans l’Écriture : Le juste vivra par la foi (Romains 1.17).
Paul énonce le thème principal de sa lettre quand il dit : « l’Évangile nous révèle en quoi consiste la justice que Dieu accorde ». Avant qu’il ne devienne l’apôtre Paul, le problème personnel de Saul de Tarse était de trouver une réponse à la question : « Comment puis-je être en règle avec Dieu ? » Avant l’expérience qui l’arrêta sur le chemin de Damas, Paul s’était efforcé de trouver une solution à la manière juive, en faisant ce qui est bien, c’est-à-dire en accomplissant minutieusement la Loi. Mais aucun homme n’a jamais été sans péché, encore bien parfaitement saint en obéissant à tous les commandements de Dieu. Paul découvrit que par le moyen de la foi en l’oeuvre de Jésus sur la croix, il était justifié devant Dieu. Paul, vous et moi ne pouvons nous changer ni nous rendre juste par nous-mêmes. Nous ne pouvons devenir juste devant le Seigneur qu’en recevant la « justice de Dieu ». Elle est offerte à tout être humain sur la base de sa foi en Jésus-Christ. Par ses propres efforts, aucun homme ne peut atteindre une telle justice, qui gracie et acquitte celui qui est sous la colère et le jugement de Dieu.
Ce mot « justice » est un terme juridique et c’est l’inverse de condamnation; c’est déclarer quelqu’un juste d’un point de vue légal uniquement. Le Créateur seul a le droit de faire une telle déclaration. Il me considère comme pardonné, c’est-à-dire innocent dans le procès qu’il m’a fait à cause de mes fautes. Dans ses conditions, ne peuvent être déclarés justes que ceux qui se reconnaissent coupables. Justifier consiste en une double déclaration. D’abord, elle acquitte le coupable, et ensuite, elle lui confère le statut de juste. Ce verdict de non-culpabilité est d’ores et déjà offert à ceux qui croient et il sera formellement prononcé lors du dernier jugement, premièrement sur ceux qui sous l’Ancienne Alliance ont mis leur foi et leur espérance en l’Éternel, et deuxièmement sur ceux qui sous le régime de la Nouvelle Alliance ont placé leur foi en Jésus-Christ. Toute la démarche qui permet d’accéder à la vie éternelle trouve son origine et son aboutissement dans la foi et par la foi du début à la fin. C’est la foi qui sauve et rien d’autre. Je suis tout d’abord sauvé par ma foi en Jésus-Christ, puis je continue à vivre dans la foi en lui, je mourrai ayant foi en lui et je serai au ciel à cause de ma foi en lui. Pour mieux comprendre, je vais établir un parallèle avec la vie terrestre. Quand je suis né, la sage-femme m’a donné une tape qui m’a fait échapper un cri ce qui a déclenché le système respiratoire. Depuis ce premier jour, je respire de l’air, toujours de l’air et rien que de l’air, et il en sera ainsi jusqu’à mon dernier soupir.
La justice qui est attribuée au croyant n’est cependant pas identique à la Justice absolue et pure qui est l’une des principales caractéristiques de Dieu. Alors que l’Éternel est juste en lui-même, la justice du croyant n’émane pas de lui mais lui a été conférée. Cette justice dont est revêtu celui qui a mis son espérance en Jésus-Christ contraste comme le jour et la nuit avec ce que le meilleur des hommes considère comme juste. Devant Dieu, toute justice humaine est semblable à des chiffons souillés. Le prophète Ésaïe écrit :
Nous sommes tous semblables à des êtres impurs, toute notre justice est comme des linges souillés. Nous sommes tous flétris comme un feuillage, nos fautes nous emportent comme le vent (Ésaïe 64.5).
Cette sentence sur l’humanité est l’équivalent d’une condamnation à mort devant le Dieu trois fois saint et elle est sans appel. Il s’en suit que seul l’homme revêtu de la justice du Christ sera agréé par Dieu car alors, il me considère et me voit au travers de son Fils bien-aimé. Voilà pourquoi nul ne peut gagner ou acheter cette justice au moyen d’un rite quelconque ou de bonnes œuvres quelles qu’elles soient. La justice parfaite que Dieu exige de moi, il l’a pourvue; elle est un don de sa grâce. Dans une autre de ses Épîtres, l’apôtre Paul écrit :
Mon désir est d’être trouvé en Jésus-Christ, non pas avec une justice que j’aurais moi-même acquise en obéissant à la Loi de Moïse, mais avec la justice qui vient de la foi en Christ et que Dieu accorde à ceux qui croient (Philippiens 3.9).
En notre 21e siècle où la tendance est de n’offenser personne en matière religieuse, il est de bon ton de dire qu’il est très bien de croire, d’avoir la foi, mais peu importe en quoi ou en qui on croit. Il va sans dire que là n’est pas l’avis de l’apôtre Paul, ni d’aucun auteur des Textes Sacrés et ni de Dieu évidemment. L’objet de ma foi est extrêmement important, encore plus que la foi en tant que telle. Devant les responsables du peuple d’Israël, l’apôtre Pierre a dit :
Eh bien, sachez-le tous, et que tout le peuple d’Israël le sache : c’est au nom de Jésus-Christ de Nazareth que nous avons agi, de ce Jésus que vous avez crucifié et que Dieu a ressuscité des morts. Il est la pierre rejetée par les constructeurs, par vous, et qui est devenue la pierre principale, à l’angle de l’édifice. C’est en lui seul que se trouve le salut. Dans le monde entier, Dieu n’a jamais donné le nom d’aucun autre homme par lequel nous devions être sauvés (Actes 4.10-12).
C’est la foi en Jésus seul qui sauve, parce que c’est lui qui a porté le châtiment de mes fautes et des vôtres si vous avez mis votre confiance en lui. Plus loin, Paul va expliquer comment cette foi sauve. En effet, bien que Dieu aime ses créatures, il ne peut pas les accepter en sa présence à cause de sa sainteté ; il violerait son propre sens de la justice. Il ne va donc pas ouvrir la porte de derrière du paradis et laisser entrer les coupables discrètement à la nuit tombante. Il fallait que le châtiment encouru par mes fautes tombe, ce qui a eu lieu à la croix. Voilà pourquoi toute foi en qui que ce soit autre que Jésus-Christ conduit au jugement et à la perdition. Jésus seul peut me revêtir de la justice dont j’ai besoin pour comparaître devant mon Créateur.
Le mot « justice » est utilisé une centaine de fois dans le Nouveau Testament, dont 28 fois dans l’Épître aux Romains, alors que le verbe « justifier » y apparaît 15 fois. C’est dire l’importance que revêt ce concept dans la lettre aux Romains.
Quand Paul écrit : « Comme il est dit dans l’Écriture : Le juste vivra par la foi (Romains 1.17) », il cite une parole du prophète Habaquq (2.4) de l’Ancien Testament. Cette déclaration solennelle est répétée deux autres fois dans le Nouveau Testament (Galates 3.11; Hébreux 10.38), donc trois fois en tout. Mais dans chacune des trois citations, l’emphase est sur un mot différent. Ici, Paul souligne le mot « juste »; il dit quelque chose comme : « celui qui est juste va le manifester par sa manière de vivre qui est par la foi en Jésus-Christ ». Le concept de la justice par la foi n’est pas une nouvelle révélation, car même avant Habaquq, Abraham et David étaient conscients de ce principe, ce que Paul va montrer un peu plus loin (ch.4).
Dieu déclare juste devant lui celui qui a placé sa foi en Jésus-Christ et, il faut ajouter, en lui seul. Ce rajout est important parce que tous ceux qui dans le monde se disent chrétiens, affirment croire en Jésus-Christ mais la plupart d’entre eux se trompent eux-mêmes parce que Jésus n’est pas l’unique objet de leur foi. Ils lui ajoutent d’autres choses : des personnes, des objets, des rites, des oeuvres, des prières, des incantations, peu importe quoi. Le concept de la foi en Jésus seul est très simple mais difficile à accepter car il supprime absolument tous les accomplissements et rites humains, et ça, c’est un grand coup de massue porté à l’orgueil de l’homme. C’est grâce à Jésus-Christ et à lui seul que l’homme coupable devant Dieu a la possibilité de devenir juste.
C’est donc avec cette petite phrase toute simple : « Le juste vivra par la foi », que Paul termine l’introduction de son épître aux Romains. Apôtre des non-Juifs, il veut de tout son cœur annoncer la Bonne Nouvelle dans la capitale de l’empire et il se sent ennobli par le fait que Dieu lui a confié cette tâche. Pour lui, en effet, l’Évangile est la manifestation de la puissance du Créateur pour sauver tous ceux qui se confient en Jésus-Christ, qu’ils soient Juifs ou païens. Ce salut par la foi est pour tous et c’est le moyen par lequel Dieu se constitue un seul peuple par Jésus. Tel est le message que l’apôtre va commenter dans cette lettre pour amener les chrétiens de Rome à vivre conformément à leur appel d’être unis à Jésus-Christ et unis entre eux.
Verset 18
À partir d’ici, Paul va commencer une grande dissertation et expliquer pourquoi le jugement divin repose sur tout être humain. Je continue avec le verset 18 du chapitre 1er.
Du haut du ciel, Dieu manifeste continuellement sa colère contre les hommes qui ne l’honorent pas et ne respectent pas sa volonté. Ils étouffent ainsi malhonnêtement la vérité (Romains 1.18).
Alors que la déclaration précédente : « le juste vivra par la foi » est plutôt positive et donne la marche à suivre pour plaire à Dieu, ce verset établit la culpabilité de l’homme. À peine l’apôtre a-t-il affirmé le moyen par lequel Dieu gracie et justifie le coupable, qu’il passe sans transition à une condamnation sévère et sans appel de toute la race humaine. Mais en réalité, Paul ne fait que poursuivre le raisonnement qu’il a commencé en donnant la raison pour laquelle vous et moi avons besoin d’être sauvés; c’est parce que nous sommes sous la colère de Dieu pour avoir réagi négativement à ce que nous connaissons naturellement de lui. Littéralement, le texte grec dit « le juste vivra par la foi. Car la colère de Dieu est révélée du ciel .. » Il faut bien remarquer la transition établie par la particule « car ». La justice de Dieu qui s’obtient par la foi est indispensable, car la colère de Dieu se révèle à cause de la déchéance morale de l’humanité.
La colère divine est un thème important dans l’épître aux Romains ; il s’agit évidemment d’une colère sainte, exempte de tout ressentiment personnel et du trouble que produit la colère humaine. La colère de Dieu est un jugement porté sur le péché de l’homme, et le salut consiste à en être délivré. La mort du Christ sur la croix n’a pas rendu l’Éternel plus indulgent envers les fautes des hommes; il n’a jamais changé à cet égard. Cependant, depuis la mort du Christ sur la croix, l’immense portail qui donne accès au paradis est grand ouvert.
La colère sainte dont parle Paul est l’expression et le bras exécutant de la justice du Seigneur du ciel et de la terre. Cette colère s’oppose au salut et à la justice qui s’obtiennent par la foi en Jésus-Christ seul.
Qui sont les hommes qui n’honorent pas Dieu, qui ne respectent pas sa volonté et qui étouffent la vérité ? L’apôtre a plus particulièrement en vue le monde païen car il va faire allusion à des pratiques idolâtres qui ne sont plus en vogue chez les Juifs depuis leur retour de l’exode babylonien à la fin du 6e siècle av. J-C. Cependant, et en second lieu, Paul a également à l’esprit les Israélites, car dans le passé, les prophètes de l’Ancien Testament les ont maintes fois accusés de bien des fautes qui seront évoquées, et notamment l’adoration de fausses divinités. Le Créateur est en colère parce que, bien qu’il se soit clairement manifesté aux hommes, ils l’ont rejeté. Dans son indignation, il conteste et s’oppose aux êtres humains car ils lui manquent de respect et sont coupables de toutes sortes d’actes vils contre lui.
De naissance, tous les hommes possèdent une certaine connaissance innée de la réalité de Dieu, mais à cause de leur rébellion, ils tordent, faussent et corrompent cette vérité qui est en eux. Comme ils refusent volontairement de se soumettre à leur Créateur, ils mettent un frein au projet bienveillant qu’il a pour eux. Cette attitude de rejet de la vérité est la première raison donnée par Paul pour expliquer la condamnation divine universelle. Il utilisera le même argument plus loin contre les Juifs.
Versets 19-20
Je continue.
En effet, ce qu’on peut connaître de Dieu est évident pour eux, Dieu lui-même le leur ayant fait connaître. Car, depuis la création du monde, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité se voient dans ses œuvres quand on y réfléchit. Ils n’ont donc aucune excuse (Romains 1.19-20).
Puisque Dieu est Esprit, toutes ses caractéristiques sont invisibles à mes yeux et ne peuvent être comprises par mon entendement que lorsqu’elles sont reflétées dans ses oeuvres, c’est-à-dire dans la création, ce qu’on appelle la nature. Celle-ci révèle la personne et la puissance du Dieu créateur. Bien qu’il se suffise à lui-même, il a un jour décidé de créer l’univers. C’est pourquoi sa divinité, la somme des caractéristiques qui font que l’Éternel est Dieu, transparaît au travers de tout ce qui nous entoure. Le même enseignement est donné dans des passages de psaumes de l’Ancien Testament. Je lis deux extraits :
Quand je contemple le ciel que tes doigts ont façonné, les étoiles et la lune que tes mains ont disposées… Tous les cieux proclament combien Dieu est glorieux, l’étendue céleste publie l’œuvre de ses mains. Un jour en informe un autre, une nuit à l’autre nuit en transmet la connaissance. Ce ne sont pas des paroles, ce ne sont pas des discours, ni des voix qu’on peut entendre. Cependant, leur voix parvient jusqu’aux confins de la terre et leurs accents dans tout l’univers. Dieu a dressé dans le ciel pour le soleil une tente (Psaumes 8.4 ; 19.2-5).
La présence de Dieu est non seulement visible au travers de sa création, mais aussi dans la manifestation de sa bonté. Paul a bien souligné ce concept à la foule de la ville de Lystre où il avait guéri un paralytique de naissance. Je cite le passage :
Dieu n’a jamais cessé de donner des témoignages de sa bonté, car il vous envoie du ciel la pluie et des fruits abondants en leur saison. Oui, c’est lui qui vous donne de la nourriture en abondance et comble vos cœurs de joie (Actes 14.17).
Chaque personne a en elle la connaissance innée et intuitive que Dieu a créé tout ce qui est. Quand on explique à un enfant que la nature est l’œuvre d’un créateur, il trouve cela tout à fait logique et n’a aucune objection. Mais si on lui dit que tout est arrivé tout seul comme ça par hasard, il fronce les sourcils et commence à poser des questions essayant de trouver un sens au non-sens qu’il vient d’entendre. Le psalmiste l’exprime ainsi :
Les insensés disent : “ Dieu n’existe pas. ” Ils sont corrompus, leurs actions sont dégradantes, et aucun ne fait le bien (Psaumes 14.1).
Un homme qui nie l’existence de Dieu est fou, il a perdu la raison. Ce genre d’affirmation a souvent un mobile caché, celui de vivre comme bon me semble, à la « ni Dieu ni diable », de manière corrompue et dégradante.
L’apôtre Paul conclut sa description de la révélation naturelle disant : « Ils n’ont donc aucune excuse ». Cette affirmation est importante. Le témoignage rendu à Dieu dans la nature est si évident et si constant que l’on ne peut pas dire qu’on ne l’a pas vu. Dans ce cas, la condamnation des hommes est fondée non sur leur rejet de Jésus-Christ, dont ils n’ont pas entendu parler, mais sur leur choix délibéré de rejeter, d’éteindre la lumière qu’ils possèdent en eux. Il est vrai cependant, que la révélation de Dieu dans la nature est incomplète, car les perfections morales de Dieu, sa justice, sa sainteté, sa miséricorde ne sont pas mises en évidence. De plus, le désordre du péché trouble et obscurcit tout. Néanmoins, la révélation naturelle aurait dû suffire à empêcher l’homme de s’adonner à une idolâtrie dégradante.
Verset 21
Je continue le texte.
Car alors qu’ils connaissent Dieu, ils ont refusé de lui rendre l’honneur que l’on doit à Dieu et de lui exprimer leur reconnaissance. Ils se sont égarés dans des raisonnements absurdes et leur pensée dépourvue d’intelligence s’est trouvée obscurcie (Romains 1.21).
Dieu condamne les païens parce qu’ils l’ont outragé par leur ingratitude, en refusant de lui exprimer leur reconnaissance et en se détournant de lui. Cet éloignement de Dieu est le péché par excellence et la source de tous les autres péchés. Non seulement les hommes ont rejeté l’évidence manifeste de Dieu comme créateur souverain, mais ils ont aussi perverti cette connaissance de la gloire de Dieu en la transformant en idolâtrie. Les hommes se sont détournés du but même pour lequel l’Éternel les avait créés : lui rendre gloire pour qui il est, et le remercier pour ce qu’il fait. L’attitude religieuse de l’humanité est ambiguë. D’un côté, elle connaît Dieu au travers de la nature, mais d’un autre, cette connaissance ne conduit personne à adopter une attitude juste et sensée face au Créateur. Voilà pourquoi nous avons besoin d’une révélation spéciale, celle que nous donne les Textes Sacrés.
Les êtres humains se laissent guider par leur coeur rebelle ce qui fait qu’il n’est pas étonnant qu’ils se soient sérieusement égarés, devenant vains dans leurs pensées et moralement corrompus. Le coeur de l’homme, siège de toute la vie de l’esprit, de l’intelligence et des affections, a été enveloppé dans les ténèbres. Quand la vérité est rejetée, la capacité de la reconnaître et de l’accepter se détériore avec le temps. L’homme ne peut jamais s’améliorer de lui-même sur le plan moral ou spirituel. Au contraire, il empire au fur et à mesure qu’il refuse la lumière qui lui est présentée concernant la réalité de Dieu comme créateur souverain. L’homme rebelle : le païen et plus encore le Juif parce qu’il a reçu la loi de Moïse, est doublement coupable et donc mérite la condamnation. Non seulement l’homme commet des actes répréhensibles mais il rejette le le Fils de Dieu comme le dit l’apôtre Jean qui écrit :
Et voici en quoi consiste sa condamnation : c’est que la lumière est venue dans le monde, mais les hommes lui ont préféré les ténèbres, parce que leurs actes sont mauvais. En effet, celui qui fait le mal déteste la lumière, et il se garde bien de venir à la lumière de peur que ses mauvaises actions ne soient révélées (Jean 3.19-20).
Le schéma traditionnel évolutionniste de l’homme commence avec un être poilu vivant au fond d’une caverne dans un état primitif et très peu de capacité intellectuelle. Au fil des millénaires, il s’améliore à tous les niveaux y compris sur le plan religieux où il finit par embrasser le monothéisme. En réalité, dans les domaines moraux et spirituels, et comme je l’ai déjà dit, c’est tout le contraire qui se produit. Toutes les tribus, aussi primitives soient-elles, possèdent une tradition qui remonte au temps où leurs ancêtres avaient la révélation nécessaire pour adorer le Dieu unique et développer une culture riche et bienfaisante pour tous les membres de la tribu. Mais tous les peuples païens, sans exception, ont choisi de tourner le dos à la lumière divine pour se donner à fond à leurs penchants mauvais. C’est de ce choix délibéré qu’est issue toute l’idolâtrie qui a empoisonné notre monde et qui l’empoisonne encore aujourd’hui où le sexe, le pouvoir et l’argent mènent le bal.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.