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01 juil. 2022

Matthieu 12.22 – 13.1

Chapitre 12

Introduction

Une fois avec un collègue nous avons rendu visite à une vieille dame ayant perdu la raison qui habitait dans un petit pavillon. Quand nous étions tous les trois dans une chambre, on entendait les meubles des autres pièces se déplacer tout seul. Et puis çà et là sur les murs intérieurs, on voyait des empreintes bien découpées de tasses qui avaient pénétré d’un bon cm dans le plâtre et la brique de la cloison. Pour que de la vaisselle s’enfonce dans un mur en briques avant de se casser, il faut qu’elle soit projetée à la vitesse d’un obus. Si vous pouvez armer un fusil de chasse avec une tasse de thé comme munitions, alors vous pourrez reproduire ce phénomène. Cette dame était tourmentée par des démons.

Versets 22-23

Je continue à lire dans le chapitre 11 de Matthieu.

On amena encore à Jésus un homme qui était sous l’emprise d’un démon qui le rendait aveugle et muet. Jésus le guérit, et l’homme put de nouveau parler et voir. La foule, stupéfaite, disait : — Cet homme n’est-il pas le Fils de David ? (Matthieu 12.22-23).

Le peuple commence à croire que Jésus est le Fils de David, le Messie. Cette remarque était lourde de menaces pour les religieux qui avaient la main mise sur le peuple. Il leur fallait agir vite, car si les petites gens commencent à croire que Jésus est le Messie promis dans l’Ancien Testament, c’en est fini de l’autorité et du prestige de la classe religieuse gouvernante.

Verset 24

Je continue.

Les pharisiens, ayant appris ce qu’on disait de Jésus, déclarèrent : — Si cet homme chasse les démons, c’est par le pouvoir de Béelzébul, le chef des démons (Matthieu 12.24).

Ne pouvant contester les pouvoirs de Jésus, les Pharisiens essayent de le discréditer aux yeux du peuple. Par jalousie, ils attribuent son autorité à Satan, ce qui est une accusation extrêmement grave.

Versets 25-27

Je continue.

Mais Jésus, connaissant leurs pensées, leur dit : — Un pays déchiré par la guerre civile est dévasté. Aucune ville, aucune famille divisée ne peut subsister. Si donc Satan se met à chasser Satan, son royaume est divisé contre lui-même. Comment alors ce royaume subsistera-t-il ? D’ailleurs, si moi je chasse les démons par Béelzébul, qui donc donne à vos disciples le pouvoir de les chasser ? C’est pourquoi ils seront eux-mêmes vos juges (Matthieu 12.25-27).

Le Christ avait sur terre un pouvoir illimité ; il disposait d’une autorité absolue et continuelle sur tous les mauvais esprits. Il relève donc l’absurdité des accusations qui sont portées contre lui et souligne l’incohérence et la mauvaise foi évidente des Pharisiens. Les religieux croyaient que les exorcistes juifs chassaient les démons par la puissance de Dieu, alors, pourquoi pas Jésus ? En l’attaquant ainsi, les Pharisiens condamnent ceux des leurs qui font la même chose.

Versets 28-30

Je continue.

Mais si c’est par l’Esprit de Dieu que je chasse les démons, alors, de toute évidence, le royaume de Dieu est venu jusqu’à vous. Ou encore : Comment quelqu’un peut-il pénétrer dans la maison d’un homme fort et s’emparer de ses biens s’il n’a pas, tout d’abord, ligoté cet homme fort ? C’est alors qu’il pillera sa maison. Celui qui n’est pas avec moi, est contre moi, et celui qui ne se joint pas à moi pour rassembler, disperse (Matthieu 12.28-30).

Béelzébul est l’homme fort de cette parabole, mais Jésus le combat et prend possession de son territoire. En expulsant les démons, le Christ annonce que Satan est en train d’être ligoté, ce qui sera réalisé à la croix. En acceptant de donner sa vie en sacrifice pour les fautes des hommes, Jésus a arraché les victimes des griffes de Béelzébul. Jésus dit : Si je chasse les démons par l’Esprit de Dieu, alors c’est que je suis le Messie prophétisé dans l’Ancien Testament. Les Pharisiens ne peuvent pas se défiler. Soit ils acceptent l’explication de Jésus, soit ils s’enfoncent dans leurs accusations ridicules et très graves. Celui, qui ne se joint pas au Christ, est forcément du côté de l’ennemi, car dans cette bataille entre deux royaumes, la neutralité est impossible.

Versets 31-32

Je continue.

C’est pourquoi je vous avertis : tout péché, tout blasphème sera pardonné aux hommes, mais pas le blasphème contre le Saint-Esprit. Si quelqu’un s’oppose au Fils de l’homme, il lui sera pardonné ; mais si quelqu’un s’oppose au Saint-Esprit, il ne recevra pas le pardon, ni dans la vie présente ni dans le monde à venir (Matthieu 12.31-32).

Le blasphème n’est pas une insulte, mais une déclaration volontairement fausse contre Dieu. Les pharisiens outragent le Saint-Esprit en déclarant que Jésus agissait pour le compte de Satan, plutôt que par la puissance de Dieu. En attribuant à l’ennemi l’œuvre de délivrance accomplie par le Seigneur, les Pharisiens s’excluent eux-mêmes de cette libération. C’est la culpabilité historique des autorités religieuses juives du temps de Jésus. Cette faute si grave est un refus obstiné et persistant de la personne du Christ à la lumière de son enseignement et de ses miracles. Le blasphème est le rejet conscient de l’action de Dieu et de Dieu lui-même.

Verset 33

Je continue.

— Considérez ou bien que l’arbre est bon et que son fruit est bon, ou bien que l’arbre est mauvais et que son fruit est mauvais, car c’est à son fruit que l’on reconnaît l’arbre (Matthieu 12.33).

Jésus demande aux pharisiens de lui appliquer le critère de jugement qu’il a lui-même énoncé précédemment concernant les faux prophètes. Puisque son ministère de délivrance est un bon fruit, c’est que l’arbre, lui-même, l’est aussi.

Versets 34-37

Je continue.

Espèces de vipères ! Comment pouvez-vous tenir des propos qui soient bons alors que vous êtes mauvais ? Car ce qu’on dit vient de ce qui remplit le cœur. L’homme qui est bon tire de bonnes choses du bon trésor qui est en lui ; mais l’homme qui est mauvais tire de mauvaises choses du mauvais trésor qui est en lui. Or, je vous le déclare, au jour du jugement les hommes rendront compte de toute parole sans fondement qu’ils auront prononcée. En effet, c’est en fonction de tes propres paroles que tu seras déclaré juste, ou que tu seras condamné (Matthieu 12.34-37).

Comme Jean-Baptiste, Jésus colle aux religieux le sobriquet pas très élogieux de vipère. La rupture avec les Pharisiens est consommée et irréparable. Le Seigneur discerne en effet que leur aveuglement est profondément enraciné et pas une simple façade. Ce qui est dans le cœur sort éventuellement par la bouche, car la parole est un reflet de l’âme. Chaque homme a un compte bancaire en lui-même où il range son trésor de pensées et de sentiments. C’est de cet amalgame qu’il tire tout ce qu’il dit ou fait. Le cœur sort des lèvres.

Versets 38-39

Je continue.

Quelques spécialistes de la Loi et des pharisiens intervinrent en disant : — Maître, nous voudrions te voir faire un signe miraculeux. Il leur répondit : — Ces gens de notre temps qui sont mauvais et infidèles à Dieu réclament un signe miraculeux ! Un signe¼ il ne leur en sera pas accordé d’autre que celui du prophète Jonas (Matthieu 12.38-39).

Les religieux veulent maintenant que Jésus les amuse. Quelle insulte ! Ou pire encore, ces vipères hostiles lui tendent un piège dans l’espoir de le mordre. Ils avaient assisté à beaucoup de guérisons et ce n’est pas une de plus qui allait changer leur parti-pris contre le Christ. Un cœur incrédule ne fera de toute façon pas confiance au Seigneur, avec ou sans miracles.

Versets 40-41

Je continue.

En effet, comme Jonas resta trois jours et trois nuits dans le ventre du poisson, ainsi le Fils de l’homme passera trois jours et trois nuits dans le sein de la terre. Au jour du jugement, les habitants de Ninive se lèveront et condamneront les gens de notre temps, car eux, ils ont changé de vie en réponse à la prédication de Jonas. Or, il y a ici plus que Jonas (Matthieu 12.40-41).

Soit dit en passant, Jésus accepte sans réserve l’historicité de ce prophète et sa mésaventure avec un monstre marin qui l’a avalé. Il fut recraché par ce poisson après 3 jours dans son ventre. Cette histoire de l’Ancien Testament est mise en parallèle avec la mort et la résurrection du Christ, qui étaient alors des événements à venir. Jésus dit en quelque sorte que les déboires subis par Jonas étaient une annonce prophétique de ce qui va lui arriver dans peu de temps. Ninive était la capitale de l’empire d’Assyrie, des ennemis qui menaçaient Israël à l’époque de Jonas. Ce dernier alla y prêcher le jugement imminent de la ville, sur quoi le roi et tous les habitants, sans avoir pourtant vu un seul miracle, se repentirent de leur méchanceté. Le roi de Ninive fit proclamer le décret suivant :

Hommes et bêtes doivent se couvrir de toiles de sac et crier à Dieu de toutes leurs forces ! Que chacun abandonne sa mauvaise conduite et les actes de violence qu’il commet (Jonas 3.6-8).

Or Jésus est bien plus grand que le prophète Jonas. Mais malgré cela, les dirigeants religieux sont là plantés comme des piquets, incrédules et insensibles sauf que de surcroît ils sont dangereux.

Verset 42

Je continue le texte.

Au jour du jugement, la reine du Midi se lèvera avec ces gens de notre temps et elle les condamnera, car elle est venue du bout du monde pour écouter l’enseignement plein de sagesse de Salomon. Or, il y a ici plus que Salomon (Matthieu 12.42).

La reine de Saba fit environ 1 600 km pour aller écouter la sagesse légendaire du roi Salomon dont elle avait entendu parler. Le Christ annonce ici la participation des habitants de Ninive et de la reine du Midi, pourtant des païens, au jugement des Juifs, le peuple élu. Ces paroles de Jésus ont dû faire l’effet d’une bombe sur les Pharisiens, qui justement croyaient l’inverse. Ils enseignaient qu’eux jugeraient les non-Juifs.

Versets 43-45

Je continue.

Lorsqu’un esprit mauvais est sorti de quelqu’un, il erre çà et là dans des lieux déserts, à la recherche d’un lieu de repos et il n’en trouve pas. Il se dit alors : Mieux vaut regagner la demeure que j’ai quittée. Il y retourne donc et la trouve vide, balayée, et mise en ordre. Alors il va chercher sept autres esprits encore plus méchants que lui et les ramène avec lui. Ils envahissent la demeure et s’y installent. Finalement, la condition de cet homme est pire qu’avant. C’est exactement ce qui arrivera à ces gens de notre temps qui sont mauvais (Matthieu 12.43-45).

L’homme avec un démon représente Israël. Les pharisiens qui avaient la responsabilité du peuple ont tout d’abord eu une réaction positive au message de Jean-Baptiste et de Jésus-Christ en reconnaissant leur culpabilité. Ce fut très provisoire, car maintenant, par leur refus d’accepter le Messie, la nation et les dirigeants religieux s’exposent à des malheurs terribles. Le remords est une bonne chose, s’il provoque un changement intérieur. Sinon, il est plus qu’inutile puisqu’il conduit à une situation bien pire qu’auparavant, comme l’explique Jésus.

Dans cette analogie, le démon revient en force parce qu’il n’a pas été remplacé par quelqu’un de permanent et de plus fort, en l’occurrence le Christ. Les Pharisiens sont donc en train de mettre un comble à leurs fautes en durcissant leur position contre Jésus et en complotant sa mort. En rejetant le royaume de Dieu, les Pharisiens conduisent la nation au royaume de Satan et à sa destruction, ce qui eut lieu en l’an 70 par les Romains.

Versets 46-50

Je finis le chapitre.

Pendant que Jésus parlait encore à la foule, voici que sa mère et ses frères se tenaient dehors, cherchant à lui parler. Quelqu’un vint lui dire : — Ta mère et tes frères sont là. Ils cherchent à te parler. Mais Jésus lui répondit : — Qui est ma mère ? Qui sont mes frères ? Puis, désignant ses disciples d’un geste de la main, il ajouta : Ma mère et mes frères, les voici. Car celui qui fait la volonté de mon Père céleste, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère (Matthieu 12.46-50).

Ce passage est particulièrement affligeant. Le texte parallèle de Marc relate que les parents de Jésus vinrent pour littéralement se saisir de lui, sans doute parce qu’ils étaient troublés par son ministère qui l’opposait aux religieux. Ils voulaient certainement lui parler et le raisonner, lui dire d’y aller doucement, qu’il se mettait toutes les autorités religieuses du pays à dos et que ce n’était pas bon du tout. L’Évangile de Jean précise que les demi-frères du Christ n’acceptaient pas non plus son message. Dans ce passage, Jésus ne remet pas en cause l’importance de la famille, mais la qualité de sa relation avec ses disciples, les hommes et les femmes qui croient en lui et le suivent. Les liens qu’il entretient avec eux sont plus profonds que ceux de la chair avec sa mère et ses frères. Il est admirable que le Roi de l’univers considère le plus insignifiant des croyants comme son propre frère ou sa propre sœur.

Tous les miracles et guérisons, que jusqu’ici Jésus a opérés, n’ont fait que jeter de l’huile sur le feu. Ils ont augmenté l’endurcissement des autorités religieuses à son égard. Les Pharisiens, en particulier, se voient obligés de trouver une explication qui s’accorde avec leur tradition. Alors, ils décident d’accuser Jésus de s’être lié à Béelzébul, prince des démons. Une telle condamnation qui s’oppose aux faits est absurde et une preuve d’aveuglement sévère des religieux. De plus, elle entraîne une malédiction éternelle, la faute impardonnable, sur ceux qui adhèrent à ce point de vue. Une division inexorable s’est opérée en Israël entre d’un côté les autorités religieuses qui désirent assassiner le Seigneur, et de l’autre ceux qui croient qu’il est le Messie.

Chapitre 13

Introduction

Jésus avait commencé son ministère comme Jean-Baptiste, avec le message : Changez intérieurement, repentez-vous, car le royaume des cieux est proche. Il fut suivi du Sermon sur la Montagne qui énonçait les lois qui régiraient la nouvelle forme de gouvernement que le Christ venait établir sur terre. Ensuite, il envoya ses disciples parmi les brebis perdues d’Israël, les Juifs, les descendants d’Abraham pour annoncer Sa venue. Conformément aux prophéties de l’Ancien Testament, il fit de nombreux miracles et surtout des guérisons attestant par là qu’il était bien le Fils de Dieu, le Messie. Rejeté, il changea l’orientation de son enseignement. D’abord, il prononça une sévère condamnation contre les villes qui avaient assisté à ses prodiges et étaient restées impénitentes. Ensuite, il invita les individus insatisfaits de leur vie religieuse superficielle et sans lendemain, à se tourner vers lui, à lui faire confiance et à le suivre comme Maître afin de trouver le repos de l’âme.

Plus tard, sur le mont des Oliviers, Il donnera le discours concernant le futur royaume qu’Il viendra établir avec force et fracas comme cela est aussi décrit dans le livre de l’Apocalypse, le dernier du Nouveau Testament. Mais en attendant, que va-t-il arriver à ce royaume, qui d’abord annoncé comme imminent a été rejeté officiellement par la classe religieuse dirigeante ? Il est évident qu’il ne va pas être établi dans l’immédiat.

C’est à cette question que Jésus va répondre dans le chapitre 13 où il parle des mystères du royaume. Ce texte nous concerne directement puisque nous vivons dans cette période intérimaire, entre sa première et seconde venue. Maintenant donc, devant les foules qui le suivaient toujours, le Christ va opter pour un changement radical de méthode d’enseignement. Il va parler du royaume de Dieu au moyen de paraboles pour des raisons qu’il expliquera plus tard à son cercle de disciples. À la différence d’un proverbe, elles racontent une histoire qui est vraie dans sa nature et qui exprime une vérité spirituelle. Ce discours constitue un des textes principaux de l’Évangile de Matthieu. Il eut lieu le même jour où l’hostilité des Pharisiens fut si forte qu’elle creusa un abîme maintenant infranchissable entre eux et Jésus.

C’est donc par le biais de ces histoires chargées de symboles que le Seigneur va décrire la nouvelle forme que prendra le royaume qui a été rejeté par les autorités religieuses au nom d’Israël. Jésus va dévoiler un mystère, quelque chose qui tout au long de l’Ancien Testament et jusqu’à présent n’avait pas été révélé par Dieu. Ce mystère est l’établissement de l’Église au sens large du terme, celle qui comprend l’ensemble de tous ceux qui ont mis leur confiance dans le Christ indépendamment de leur langue, race ou appartenance religieuse traditionnelle. On ne fait pas partie de l’Église de Jésus-Christ en naissant en Occident ou en étant baptisé. D’ailleurs, aucun sacrement, rite, cérémonie ou liturgie ne confère de droit ni une quelconque justice à quiconque.

Dans l’Ancien Testament, un prophète a dit et je cite : le juste vivra par la foi (Habaquq 2.4). Cette parole est répétée à trois reprises dans le Nouveau Testament. Comme on dit quelques fois, il n’y a que la foi qui sauve. Ceux qui prononcent ces paroles avec un sourire en coin ne se rendent pas compte qu’ils disent une profonde vérité et la plus sublime de l’univers.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

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