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04 juil. 2022

Matthieu 13.1-39

Chapitre 13

Introduction

Les jeunes sont quelques fois difficiles à comprendre parce qu’ils inventent leur propre vocabulaire et seuls les initiés peuvent suivre. C’est d’ailleurs leur but, faire en sorte que les adultes, les parents en particulier ne sachent pas de quoi ils parlent. Il existe bien d’autres façons de communiquer à un groupe restreint. Ainsi, certaines prophéties de l’Ancien Testament qui ne se sont pas encore accomplies sont particulièrement difficiles à déchiffrer. Leur étude demande beaucoup d’humilité et la plus grande prudence. Et puis il y a tout l’enseignement sur le royaume de Dieu que Jésus a donné sous forme de paraboles. Elles avaient un double but. C’était un jugement contre les indifférents et les antagonistes, tandis que ceux qui avaient le cœur bien disposé à l’égard du Christ discernaient les vérités exposées ou cherchaient l’explication. Je cite Jésus :

Voici pourquoi je me sers de paraboles, pour leur parler : c’est que, bien qu’ils regardent, ils ne voient pas, et bien qu’ils écoutent, ils n’entendent pas et ne comprennent pas. Vous, au contraire, vous êtes heureux, vos yeux voient et vos oreilles entendent ! (Matthieu 13.13, 16).

Versets 1-9

Je commence le chapitre 13 de Matthieu.

Ce jour-là, Jésus sortit de chez lui et alla s’asseoir au bord du lac. Autour de lui la foule se rassembla si nombreuse qu’il dut monter dans une barque. Il s’y assit. La foule se tenait sur le rivage. Il prit la parole et leur exposa bien des choses sous forme de paraboles. Il leur dit : — Un semeur sortit pour semer. Alors qu’il jetait sa semence, des grains tombèrent au bord du chemin ; les oiseaux vinrent et les mangèrent. D’autres tombèrent sur un sol rocailleux et, ne trouvant qu’une mince couche de terre, ils levèrent rapidement parce que la terre n’était pas profonde. Mais quand le soleil fut monté haut dans le ciel, les petits plants furent vite brûlés, et comme ils n’avaient pas vraiment pris racine, ils séchèrent. D’autres grains tombèrent parmi les ronces. Celles-ci grandirent et étouffèrent les jeunes pousses. D’autres grains enfin tombèrent sur la bonne terre et donnèrent du fruit avec un rendement de cent, soixante, ou trente pour un. Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! (Matthieu 13.1-9).

Le jour même du rejet officiel du royaume par les chefs religieux d’Israël, Jésus donne un enseignement en paraboles. La première de cette série n’est pas précédée d’une phrase du genre : Le royaume des cieux ressemble à, comme les autres, parce qu’elle illustre la réaction de l’homme en général face à la révélation divine. Cette parabole est très importante, car Jésus va en donner l’explication, ce qu’il fera également pour celle de l’ivraie et du bon grain, mais pas pour les autres. L’histoire racontée par Jésus est des plus ordinaire : un semeur suivi de nombreux oiseaux qui mangent les graines qu’il sème ; le sol pierreux de Palestine peu propice à la culture ; le chemin qui longe les champs cultivés ; une zone d’épines, et enfin une bonne terre bien grasse. La semence tombe en quatre endroits différents et la majeure partie est perdue. Le problème n’est pas la qualité du produit, mais les terrains qui la reçoivent. Tout dépend donc de la condition du sol.

Versets 18-23

Je continue plus loin avec l’explication de Jésus :

— Vous donc, écoutez ce que signifie la parabole du semeur : Quand quelqu’un entend le message qui concerne le royaume et ne le comprend pas, le diable vient arracher ce qui a été semé dans son cœur. Tel est celui qui a reçu la semence au bord du chemin. Puis il y a celui qui reçoit la semence sur le sol rocailleux : quand il entend la Parole, il l’accepte aussitôt avec joie. Mais il ne la laisse pas prendre racine en lui, car il est inconstant. Que surviennent des difficultés ou la persécution à cause de la Parole, le voilà qui abandonne tout. Un autre encore a reçu la semence parmi les ronces. C’est celui qui écoute la Parole, mais en qui elle ne porte pas de fruit parce qu’elle est étouffée par les soucis de ce monde et par l’attrait trompeur des richesses. Un autre enfin a reçu la semence sur la bonne terre. C’est celui qui écoute la Parole et la comprend. Alors il porte du fruit : chez l’un, un grain en rapporte cent, chez un autre soixante, chez un autre trente (Matthieu 13.18-23).

La semence est la parole de Dieu et des prophètes, et celle du Christ et des apôtres, tous ceux qui répandent la bonne nouvelle du royaume. Le champ est le monde et le semeur est Jésus lui-même. Tout enseignement est comme une semence qui, plantée dans un cœur, a le pouvoir de prendre racine et de produire du fruit. Mais elle ne se développera que dans une terre préparée, prête à la recevoir. La première partie de cette bonne parole de Jésus atteint quelqu’un qui est en périphérie. Ce sont ceux qui sont de culture chrétienne, mais pour qui le Christ est un accessoire dont l’enseignement éthique est intéressant, mais sans plus.

À titre personnel, ils ne s’intéressent ni à Jésus ni aux Écritures. Ils ne savent pas qu’Il est beaucoup plus qu’un simple personnage historique, un être unique et divin, incomparable en sa personne et par l’œuvre rédemptrice qu’il a accomplie. Ces chrétiens de nom se rencontrent dans tous les pays dits catholiques ou protestants, mais leur cœur est aussi dur qu’un chemin battu. Les oiseaux représentent Satan qui s’empresse d’éliminer toute possibilité de se poser les questions essentielles de la vie : D’où je viens, qu’est-ce que je fais ici et qu’y a-t-il après cette vie ? Le diable est à l’origine de tout ce qui nous distrait et nous amuse. Il ne veut pas que je réfléchisse, mais désire au contraire que je m’occupe l’esprit de futilité, de n’importe quoi, afin de ne surtout pas penser à l’éternité et à ma vie absurde et inconséquente ici-bas.

Le deuxième groupe est représenté par les endroits rocailleux. Ce sont des gens superficiels et sans consistance. Ils trouvent que le Christ est un personnage merveilleux digne d’un grand intérêt, ressentent vivement l’amour de Dieu en eux-mêmes et ont même la larme facile. Mais ils sont tout aussi émus par un morceau de musique ou l’histoire tragique d’une personnalité mondaine. Ils sont gouvernés par les désirs et les émotions du moment. Certes, ils trouvent le sauveur merveilleux, mais ce sont des girouettes, car leur enthousiasme est de courte durée. Dès que survient l’occasion de prendre partie pour Jésus et de mettre en pratique ses paroles, ils disparaissent des rangs des croyants.

Le groupe suivant est comparé à des épines. Ce sont ceux dont la vie est encombrée de mille et une choses qui prennent toute la place dans leur cœur. Qu’ils soient riches ou pauvres, ils sont préoccupés par l’argent, par ce qu’ils ont ou n’ont pas. Les préoccupations de la vie, même celles qui sont légitimes, les absorbent complètement. Telles des épines, les soucis éclipsent puis étranglent les vraies questions que tout être humain devrait se poser et la Parole de Dieu ne trouve pas de place dans leur cœur. Ces trois types de terrains que Jésus décrit représentent des gens qui se disent chrétiens, mais qui en réalité ne le sont pas.

Finalement, une partie de la semence tombe dans de la bonne terre, prend racine et porte beaucoup de fruits. Ce sont ceux qui entendent la Bonne Nouvelle, la comprennent et l’acceptent après en avoir mesuré les implications. Elle fait alors une différence notable dans leurs vies. Après cette première parabole, Jésus ajouta : Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! Nous avons tous des oreilles, mais le Seigneur sous-entend que pour certains d’entre nous elles sont bouchées lorsqu’il s’agit de comprendre les enseignements ayant une portée spirituelle.

Versets 10-11

Je continue le texte.

Alors ses disciples s’approchèrent et lui demandèrent : — Pourquoi te sers-tu de paraboles pour leur parler. Il leur répondit : — Vous avez reçu le privilège de connaître les secrets du royaume des cieux, eux ne l’ont pas reçu (Matthieu 13.10-11).

Les paraboles posaient même des difficultés aux disciples. Jésus utilisait ces histoires énigmatiques tirées de la vie courante pour enseigner en priorité ceux qui le suivaient. En second lieu, ces paraboles opéraient un tri parmi la multitude qui écoutait le Christ. Seuls ceux qui avaient le cœur bien disposé à son égard tentaient de discerner le message qu’il donnait. Le troisième objectif de ces récits était d’éveiller la curiosité et l’intérêt des personnes venues l’écouter et de les amener à trouver en Jésus une réponse aux questions de la vie et surtout le pardon de leurs fautes.

Pour les malintentionnés qui cherchaient dans les paroles de Jésus de quoi l’accuser et pour ceux qui avaient déjà pris position contre Lui, ces discours demeuraient hermétiques. C’est ainsi que Jésus mettait littéralement en pratique ce qu’il avait dit lors du Sermon sur la Montagne :

Gardez-vous de donner aux chiens ce qui est sacré, et ne jetez pas vos perles devant les porcs, de peur qu’ils ne piétinent vos perles et que les chiens ne se retournent contre vous pour vous déchirer (Matthieu 7.6).

Versets 12-13

Je continue le texte.

Car à celui qui a, on donnera encore, jusqu’à ce qu’il soit dans l’abondance ; mais à celui qui n’a pas, on ôtera même ce qu’il a. Voici pourquoi je me sers de paraboles, pour leur parler : c’est que, bien qu’ils regardent, ils ne voient pas, et bien qu’ils écoutent, ils n’entendent pas et ne comprennent pas (Matthieu 13.12-13).

Les vindicatifs qui suivent Jésus ne voient pas la lumière à cause de leur âme qui aime les ténèbres. Ceux qui avaient un cœur droit et sincère désiraient comprendre Jésus. Depuis toujours, la Parole de Dieu éclaire ceux qui sont bien disposés et juge les personnes qui ont le cœur tordu ou indifférent aux réalités spirituelles. Si dans un esprit de soumission j’accepte ce que Dieu m’offre, alors je commence à saisir les vérités célestes et désire en savoir davantage. Les propre-justes qui se croient en règle avec Dieu tout en rejetant le Christ verront éventuellement s’effondrer tous les faux-semblants dans lesquels ils ont mis leur confiance. Les Pharisiens, par exemple, avaient fait des rites le centre de leur vie religieuse dans le but d’être admirés du peuple. Ils finirent tous massacrés par les Romains. Suite à des paroles déjà menaçantes, Jésus enfonce encore le clou en citant un jugement tiré d’un prophète.

Versets 14-17

Je continue.

Pour eux s’accomplit cette prophétie d’Ésaïe : Vous aurez beau entendre, vous ne comprendrez pas. Vous aurez beau voir de vos propres yeux, vous ne saisirez pas. Car le cœur de ce peuple est devenu insensible, ils ont fait la sourde oreille et ils se sont bouché les yeux, de peur que leurs yeux ne voient, et que leurs oreilles n’entendent, de peur que leur cœur ne comprenne, qu’ils ne se tournent vers moi et que je les guérisse. Vous, au contraire, vous êtes heureux, vos yeux voient et vos oreilles entendent ! Vraiment, je vous l’assure : beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez, mais ne l’ont pas vu ; ils ont désiré entendre ce que vous entendez, mais ne l’ont pas entendu (Matthieu 13.14-17).

Les disciples sont dans une situation sans précédent dans l’histoire du salut. À cause de la présence de Jésus au milieu d’eux, ils sont témoins de l’accomplissement des promesses de Dieu. Après cette première parabole, Jésus va en donner six autres. Elles sont toutes introduites par une expression du type : Le royaume de Dieu est semblable à. Jésus va révéler ce qui va se passer après sa résurrection et son ascension. Il va dévoiler des mystères auxquels l’Ancien Testament fait à peine allusion. Ces histoires sont bâties autour de ceux qui feront partie du royaume intérimaire qu’il va établir. La période considérée est celle qui débuta après l’ascension de Jésus et qui durera jusqu’à son retour.

Pendant ce temps, Dieu est en train de choisir du milieu des nations un peuple qui lui appartienne. Ce nouveau royaume s’appelle l’Église et ses citoyens sont ceux qui font confiance en Jésus. La réalité de cet organisme est attestée par la seule présence de ses sujets en chair et en os éparpillés de par le monde. Le fonctionnement de l’Église est différent de celui du royaume messianique décrit dans l’Ancien Testament et qui reste à établir. Dans ce dernier, le Roi régnera dans toute sa gloire sur Israël, et tout écart sera immédiatement et sévèrement châtié.

Versets 24-26

Je continue le texte :

Il leur proposa une autre parabole : — Il en est du royaume des cieux comme d’un homme qui avait semé du bon grain dans son champ. Pendant que tout le monde dormait, son ennemi sema une mauvaise herbe au milieu du blé, puis s’en alla. Quand le blé eut poussé et produit des épis, on vit aussi paraître la mauvaise herbe (Matthieu 13.24-26).

Ce récit fait probablement allusion à une rivalité entre agriculteurs. L’ivraie s’appelle zizanie en grec, c’est tout dire. Aux premiers stades de croissance, cette semence est très semblable au blé. Par contre, au moment de la moisson, les deux plantes sont faciles à distinguer. La loi romaine punissait quiconque semait des graines sauvages dans la terre d’un autre. Le Christ raconte cette histoire pour expliquer les scandales qui ont lieu au beau milieu de ceux qui font partie de son royaume. L’ennemi, décrit comme rusé et méchant, commet un acte de pure malice, car il n’a rien à gagner à empoisonner ainsi son voisin.

Versets 27-30

Je continue.

Les serviteurs du propriétaire de ce champ vinrent lui demander : — Maître, n’est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ ? D’où vient donc cette mauvaise herbe ? Il leur répondit : — C’est un ennemi qui a fait cela ! Alors les serviteurs demandèrent : — Veux-tu donc que nous arrachions cette mauvaise herbe ? — Non, répondit le maître, car en enlevant la mauvaise herbe, vous risqueriez d’arracher le blé en même temps. Laissez pousser les deux ensemble jusqu’à la moisson. À ce moment-là, je dirai aux moissonneurs : « Enlevez d’abord la mauvaise herbe et liez-la en bottes pour la brûler : ensuite vous couperez le blé et vous le rentrerez dans mon grenier » (Matthieu 13.27-30).

Les racines du blé et de l’ivraie étaient souvent si inextricablement entrelacées que l’arrachage de l’un entraînait celui de l’autre. Dans sa sagesse, le Christ permet au faux de coexister avec le vrai pendant l’établissement de l’Église. En condamnant le méchant, il punirait indirectement le juste, car tous deux se côtoient constamment et cela jusque dans la même famille.

Versets 37-39

Un peu plus loin, le Seigneur donne l’explication de cette histoire. Je la lis :

— Celui qui sème la bonne semence, c’est le Fils de l’homme ; le champ, c’est le monde ; la bonne semence, ce sont ceux qui font partie du royaume. La mauvaise herbe, ce sont ceux qui suivent le diable. L’ennemi qui a semé les mauvaises graines, c’est le diable ; la moisson, c’est la fin du monde ; les moissonneurs, ce sont les anges (Matthieu 13.37-39).

L’ivraie représente toutes les fausses croyances religieuses. Il y en a une telle quantité dans la chrétienté que c’est à en perdre son latin. Ceux qui se disent croyants sont tellement différents les uns des autres dans ce qu’ils croient et pratiquent, qu’il y a de quoi décourager le plus persistant des honnêtes gens, qui rechercheraient la vérité d’un cœur sincère. Qui a raison ? C’est là que l’on reconnaît la ruse du diable qui a bien fait son travail de confusion. En plus des catholiques romains, il y a les Grecs orthodoxes, beaucoup de familles d’Églises protestantes, les témoins de Jéhovah, les Mormons, les moonistes, les enfants de Dieu, et j’en passe. Comment s’y retrouver ? Malheureusement, la plupart des gens en recherche abandonnent en cours de route, découragés.

Pourtant, la promesse du Christ, Demandez, et vous recevrez ; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et l’on vous ouvrira (Matthieu 7.7), demeure d’actualité. Alors, persévérons, sachant que Dieu guidera immanquablement celui qui le cherche de tout son cœur. Aujourd’hui au 21e siècle, le blé continue à croître et il existe de par le monde beaucoup de vrais disciples du Christ, qui rayonnent de son amour, font connaître la parole de Dieu autour d’eux, et qui n’hésiteraient pas à donner leur vie pour leur Maître et Seigneur. À côté de cela, notre époque est en pleine déconfiture. Il y a non seulement le laisser-aller moral, mais aussi une très grande confusion religieuse.

Dans les pays occidentaux en particulier, les masses médias, au nom de la sainte tolérance, prônent l’amalgame de toutes les croyances. Cette sinistre machination ne fait qu’amplifier le chaos spirituel des eaux troubles dans lesquelles nagent nos contemporains. Un point pour l’ivraie c’est vrai, mais une bataille ne fait pas la guerre et la victoire du blé est assurée.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

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