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28 déc. 2022

Luc 23.8-54

Chapitre 23

Versets 8-12

Quand on rencontre une personne et qu’on est heureux de la voir, c’est généralement parce que c’est un ami, un personnage illustre ou quelqu’un qui va nous rendre un service. Hérode Antipas est ravi de rencontrer Jésus, mais pas pour les bonnes raisons. Pendant le plus grand drame de l’Histoire, Jésus passe de main en main comme un paquet de linge sale. Il se trouve successivement devant le grand conseil juif, le gouverneur romain et maintenant c’est autour d’un renard. Seulement, ce despote débauché, superstitieux et meurtrier ne désire pas voir un roi mais un fou du roi qui le divertisse. Ce qu’il veut c’est un numéro de cirque, mais Jésus ne rentre pas dans son jeu. Je continue à lire dans le chapitre 23 de l’évangile selon Luc.

Hérode fut ravi de voir Jésus car, depuis longtemps, il désirait faire sa connaissance, parce qu’il avait entendu parler de lui, et il espérait lui voir faire quelque signe miraculeux. Il lui posa de nombreuses questions, mais Jésus ne lui répondit pas un mot. Pendant ce temps, les chefs des prêtres et les spécialistes de la Loi se tenaient là debout, lançant, avec passion, de graves accusations contre lui. Alors Hérode le traita avec mépris, ses soldats en firent autant, et ils se moquèrent de lui, en le revêtant d’un manteau magnifique. Hérode le fit reconduire ainsi chez Pilate. Hérode et Pilate, qui jusqu’alors avaient été ennemis, devinrent amis ce jour-là (Luc 23.8-12).

L’interrogatoire a duré longtemps mais jusqu’au bout Jésus n’a pas dit un mot. Ce silence significatif dit au meurtrier de Jean-Baptiste qu’il est moralement incapable et indigne d’entendre une seule parole du Sauveur.

Le Seigneur et ce roi d’apparat sont tous deux descendants d’Abraham, mais Hérode est issu d’Esaü, frère de Jacob, une branche sémite rejetée par Dieu. De plus, Hérode a dépassé le point de non-retour dans sa conscience endurcie. Pour lui, les dés sont jetés. Le Seigneur n’a rien à ajouter à ce que lui a déjà dit Jean-Baptiste. Blessé par le silence de Jésus et pour se moquer de lui, Hérode le revêt d’un manteau digne d’un monarque, ne se doutant pas qu’il est véritablement un roi : le roi de gloire. Ce vêtement sera remplacé par un autre, de pourpre, cadeau du gouverneur Pilate, puis il sera tiré au sort par les soldats, qui accompliront ainsi une prophétie (Psaume 22.19).

On ignore pourquoi Pilate et Hérode étaient ennemis. Mais ce dernier a dû être flatté de voir le gouverneur reconnaître son autorité.

Versets 13-25

Je continue le texte.

Pilate convoqua les chefs des prêtres, les dirigeants et le peuple. Il leur dit : — Vous m’avez amené cet homme en l’accusant d’égarer le peuple. Or, je l’ai interrogé moi-même devant vous, et je ne l’ai trouvé coupable d’aucun des crimes dont vous l’accusez. Hérode non plus, d’ailleurs, puisqu’il nous l’a renvoyé. Cet homme n’a rien fait qui mérite la mort. Je vais donc lui faire donner le fouet et le relâcher. À chaque fête, Pilate devait leur accorder la libération d’un prisonnier. Mais la foule entière se mit à crier : — À mort ! Relâche Barabbas ! Ce Barabbas avait été mis en prison pour une émeute qui avait eu lieu dans la ville et pour un meurtre. Mais Pilate, qui désirait relâcher Jésus, adressa de nouveau la parole à la foule, qui se mit à crier : — Crucifie-le ! Crucifie-le ! — Mais enfin, leur demanda-t-il pour la troisième fois, qu’a-t-il fait de mal ? Je n’ai trouvé en lui aucune raison de le condamner à mort. Je vais donc lui faire donner le fouet puis le remettre en liberté. Mais ils devinrent de plus en plus pressants et exigèrent à grands cris sa crucifixion. Finalement, leurs cris l’emportèrent. Pilate décida alors de satisfaire à leur demande. Il relâcha donc celui qu’ils réclamaient, celui qui avait été emprisonné pour une émeute et pour un meurtre, et leur livra Jésus pour qu’ils fassent de lui ce qu’ils voulaient (Luc 23.13-25).

Retour à l’envoyeur ! Pilate est à nouveau aux prises avec les religieux dont il n’arrive pas à se dépatouiller. Il reconnaît l’innocence de Jésus à trois reprises, mais il n’a pas de conscience ni le courage de le relâcher. Son vice d’opportunisme politique l’a piégé. Par lâcheté, Pilate se  contente d’une parodie de justice; il livre Jésus à la mort et fait libérer un meurtrier. Le peuple et ses chefs teigneux préfèrent un bandit de grands chemins à Jésus, un insurgé assassin plutôt que le Messie, un homme doux et humble de cœur qui compatit avec ceux qui souffrent et qui les guérit de leurs maladies. Mais Dieu va transformer cette injustice incommensurable en une bénédiction pour toute la race humaine. Il va sans dire que la crucifixion est une forme d’exécution particulièrement cruelle et humiliante ; elle était réservée aux esclaves, aux criminels et aux rebelles à l’autorité de Rome.

Versets 26-31

Je continue le texte.

Pendant qu’ils l’emmenaient, ils se saisirent d’un certain Simon de Cyrène, qui revenait des champs, et l’obligèrent à porter la croix derrière Jésus. Une foule de gens du peuple le suivait. Il y avait aussi beaucoup de femmes en larmes, qui se lamentaient à cause de lui. Se tournant vers elles, il leur dit : — Femmes de Jérusalem, ne pleurez pas à cause de moi ! Pleurez plutôt à cause de vous-mêmes et de vos enfants car, sachez-le, des jours viennent où l’on dira : “ Heureuses les femmes qui ne peuvent pas avoir d’enfant et celles qui n’en ont jamais eu et qui n’ont jamais allaité. ” Alors on se mettra à dire aux montagnes : “ Tombez sur nous ! ” et aux collines : “ Couvrez-nous ! ” Car si l’on traite ainsi le bois vert, qu’adviendra-t-il du bois mort ? (Luc 23.26-31).

Cette foule se compose de curieux avides de spectacles sanguinaires mais aussi de femmes qui comprennent l’injustice subie par Jésus. Elles savent faire la différence entre le Seigneur et les deux malfaiteurs qui marchent à la mort avec lui. Ces femmes qui suivent le cortège funèbre de Jésus portant sa croix, ne sont pas celles qui ont suivi Jésus de la Galilée, mais des habitantes de Jérusalem. Jésus n’est pas insensible à leurs larmes et il s’arrête pour parler aux seuls êtres qui lui témoignent de la compassion. Mais voulant que son triste sort éveille leur conscience, il leur lance un avertissement solennel; il leur fait sentir le crime de leur ville et de leur peuple; c’est sur elles-mêmes qu’elles doivent pleurer et sur leurs enfants qui seront les témoins et les victimes des périodes d’intenses tribulations qui vont s’abattre sur la nation, et que Jésus prophétise. Parce qu’il va mourir, la venue du royaume est différée et remplacée par des redoutables jugements de Dieu. Lors du siège de la ville, ce fut l’horreur; les mamans mangeaient leurs nourrissons morts de faim, tellement la famine était sévère. C’est ce qui explique pourquoi les femmes n’ayant pas d’enfants sont dites heureuses. Quand les Romains ont pénétré dans Jérusalem, tous ceux qui n’ont pas pu se cacher ont été massacrés sur-le-champ. Voilà pourquoi les habitants invoquèrent le couvert des montagnes et des collines (comparez Osée 10.8).

Jésus est le bois vert; si lui le Saint et le Juste doit souffrir ainsi qu’en sera-t-il du bois mort qui représente les Juifs incroyants et endurcis. Ils seront exterminés.

Versets 32-34

Je continue.

Avec Jésus, on emmena aussi deux autres hommes, des bandits qui devaient être exécutés en même temps que lui. Lorsqu’ils furent arrivés au lieu appelé “ le Crâne ”, on cloua Jésus sur la croix, ainsi que les deux bandits, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche. Jésus pria : — Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. Les soldats se partagèrent ses vêtements en les tirant au sort (Luc 23.32-34).

Comme Barabbas, leur chef, ces deux bandits sont des insurgés. Etant donné que Luc s’adresse aux non-Juifs, il ne dit pas que les événements qui entourent la mort de Jésus accomplissent les prophéties de l’Ancien Testament. Il veut seulement montrer que cet homme est le Messie et que sa miséricorde s’étend jusqu’à ses ennemis qui l’ont condamné à mort. Bien que crucifié, Jésus est toujours le Fils de Dieu avec le pouvoir de pardonner les péchés. C’est ici la première des sept paroles du Seigneur sur la croix; Luc seul la rapporte.

La façon dont les soldats se sont appropriés les vêtements de Jésus est prophétisée dans un Psaume de David. Je lis le passage :

Ils se partagent mes habits et tirent au sort ma tunique (Psaumes 22.19).

Cette tunique est un manteau de pourpre avec lequel les soldats romains ont revêtu Jésus (Matthieu 27.28). Ils ne se doutent évidemment pas qu’ils accomplissent une prophétie.

Versets 35-38

Je continue le texte.

La foule se tenait tout autour et regardait. Quant aux chefs du peuple, ils ricanaient en disant : — Lui qui a sauvé les autres, qu’il se sauve donc lui-même, s’il est le Messie, l’Élu de Dieu ! Les soldats aussi se moquaient de lui. Ils s’approchaient et lui présentaient du vinaigre en lui disant : — Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! Au-dessus de sa tête, il y avait un écriteau portant ces mots : “ Celui-ci est le roi des Juifs ” (Luc 23.35-38).

Si Jésus était descendu de la croix, comme il en avait le pouvoir, il n’aurait pas pu être mon sauveur et l’agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde.

L’écriteau : « Celui-ci est le roi des Juifs » fut rédigé en grec, la langue de la culture, des sciences, du commerce et du Nouveau Testament ; en latin, la langue politique et militaire de l’administration romaine ; et en hébreu, la langue du peuple choisi et des Écritures de l’Ancienne Alliance. Dans tous ces domaines, Jésus sera le souverain quand il viendra établir son royaume sur terre.

Versets 39-43

Je continue.

L’un des deux criminels attachés à une croix l’insultait en disant : — N’es-tu pas le Messie ? Alors sauve-toi toi-même, et nous avec ! Mais l’autre lui fit des reproches en disant : — Tu n’as donc aucun respect de Dieu, toi, et pourtant tu subis la même peine ? Pour nous, ce n’est que justice : nous payons pour ce que nous avons fait ; mais celui-là n’a rien fait de mal. Puis il ajouta : — Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras régner. Et Jésus lui répondit : — Vraiment, je te l’assure : aujourd’hui même, tu seras avec moi dans le paradis (Luc 23.39-43).

D’après les autres Évangiles, les deux malfaiteurs ont tout d’abord insulté Jésus. C’est Barabbas leur chef, qui aurait dû se trouver sur la croix au milieu d’eux. Pourquoi Jésus ? Les heures s’écoulent lentement pour un crucifié. Les deux larrons ont le temps de réfléchir. Au bout d’un temps l’un d’eux brise le silence et dit : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras régner ». Cette supplication renferme l’humilité qui ne demande qu’un souvenir, la confiance qui se jette dans les bras du Sauveur, la foi qui voit dans cet homme un roi qui viendra un jour établir son royaume avec puissance et gloire. Mais à ce bon larron comme on l’appelle, qui meurt pour ses crimes, d’où viennent ces sentiments de repentance et de foi ? Il se peut bien sûr qu’il ait vu Jésus exercer la miséricorde envers de grand pécheurs, mais sans trop y prêter attention, car n’étant pas religieux pour un sou, il ne se sentait pas concerné. Patriote, il voulait avant tout se débarrasser par la force du joug romain. Cependant, sa situation présente peut aussi expliquer la transformation de son âme par l’action de la grâce de Dieu. Au bout de quelques heures d’agonie sur sa croix, sa condamnation qui le voue à une mort horrible a réveillé sa conscience. Puis, il a marché à côté de Jésus du palais de Pilate jusqu’au Calvaire. Il a vu sa douceur, la majesté et la sainteté de son être, il a prêté attention aux paroles solennelles et prophétiques adressées aux femmes de Jérusalem. Et il vient d’entendre, à l’instant même, l’émouvante prière du Sauveur pour ses ennemis, sur lesquels il a imploré le « pardon du Père. Le bon larron est maintenant persuadé que celui qu’on crucifie comme roi et Fils de Dieu, l’est vraiment. Alors, il se jette aux pieds du Seigneur, du moins mentalement. Tout ce qu’il peut faire c’est demander à Jésus de se souvenir de lui. Il tend sa main et aussitôt le Seigneur l’a prend, pour ainsi dire et lui garantit le paradis ce jour-même. Pourtant, il est coupable ce qu’il reconnaît d’ailleurs. Il n’a jamais fait quoi que ce soit de bien pour mériter le ciel, et il n’était pas religieux pour un poil. Non ! Rien de tout cela ! Il a seulement tendu une main vide au Seigneur. Dans son malheur, il a eu la chance inouïe d’être crucifié aux côtés du Créateur qui lui a remis sa dette. Et c’est ainsi que dès l’instant de sa mort, cet assassin révolté, s’est retrouvé dans le royaume des cieux.

Versets 44-49

Je continue le texte.

Il était environ midi, quand le pays tout entier fut plongé dans l’obscurité, et cela dura jusqu’à trois heures de l’après-midi. Le soleil resta entièrement caché. Le grand rideau du Temple se déchira par le milieu. Alors Jésus poussa un grand cri : — Père, je remets mon esprit entre tes mains. Après avoir dit ces mots il mourut. En voyant ce qui s’était passé, l’officier romain rendit gloire à Dieu en disant : — Aucun doute, cet homme était juste. Après avoir vu ce qui était arrivé, tout le peuple, venu en foule pour assister à ces exécutions, s’en retourna en se frappant la poitrine (comparez Zacharie 12.10). Tous les amis de Jésus, ainsi que les femmes qui l’avaient suivi depuis la Galilée, se tenaient à distance pour voir ce qui se passait (Luc 23.44-49).

Luc rapporte plusieurs phénomènes qui se sont produits à la mort de Jésus. Il y eut tout d’abord des ténèbres inexplicables de midi à 15 heures; quand le soleil de justice s’est éteint à cause de la perversité humaine, le soleil de la nature s’est voilé de ténèbres. Deuxièmement, le rideau du temple, qui sépare le Lieu saint du Lieu très saint où Dieu avait localisé sa présence, s’est déchiré tout seul de haut en bas et en son milieu. Cette ouverture signifie que grâce à la mort de Jésus, tout être humain a désormais accès à Dieu sans avoir recours au système sacrificiel de l’Ancienne Alliance. Jésus en tant qu’agneau de Dieu, est pour l’éternité le seul sacrifice nécessaire. En troisième lieu, Jésus n’est pas mort suite aux blessures qu’il a reçues alors qu’il luttait désespérément pour respirer. Sa mort eut lieu parce qu’il y a consenti. C’est par un acte volontaire qu’il a expiré et abandonné sa vie. Quatrièmement, l’officier romain de service reconnaît en Jésus un homme juste et même le Fils de Dieu selon Matthieu (27.54) et Marc (15.3); il discerne la main de Dieu dans ce qu’il vient de vivre et son sentiment religieux ne s’y est pas trompé. Finalement, tous ceux qui ont assisté à la mort de Jésus sont terrorisés et pleins de remords car ils pressentent que les responsables du peuple ont commis un crime effroyable et que le jugement de Dieu va tomber sur Israël.

La crucifixion de Jésus fut entourée d’une atmosphère surréaliste; aucun évangéliste ne décrit sa mort en détail; c’est comme si l’Esprit de Dieu avait jeté un voile sur cette scène trop effroyable pour être racontée. Matthieu écrit que « Vers trois heures, Jésus cria d’une voix forte : ‑ Eli, Eli, lama sabachthani ? ce qui veut dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as‑tu abandonné (Matthieu 27.46)? » Cette exclamation s’est élevée des profondeurs de l’âme de Jésus ! Il emprunte à un Psaume (22:1) les paroles saintes qui peuvent exprimer ce qu’il éprouve, et Matthieu les a conservées dans la langue originale afin de n’y rien changer. L’angoisse du Sauveur est ce sentiment d’être abandonné par Dieu. Jésus demande pourquoi. Lui qui est saint et juste sait qu’il ne peut trouver en lui la cause de cette insondable souffrance. Ce qui lui voile la face de son Père est le sombre nuage du péché de l’homme, ce péché pour lequel il meurt. Il ne dit plus : mon Père, mais : mon Dieu ! Mais ce cri d’épouvante se termine bientôt par un chant de délivrance : Tout est accompli !, que nous rapporte Jean (19.30) suivi de cette douce parole de confiance et d’amour : Mon Père, je remets mon esprit entre tes mains (Luc 23.46; comparez Psaume 31.6) ! Jésus a été un moment abandonné, afin que je ne le sois jamais !

Alors qu’il se passe des événements importants sur terre, ils le sont encore davantage dans les cieux. Premièrement, il y a un règlement de comptes entre Dieu le Fils, Dieu le Père et Satan. Ce dernier perd sa main-mise sur l’humanité. Le Père se détourne momentanément de son Fils parce qu’il porte tous les péchés jamais commis. Le Fils les expie. Deuxièmement, le Tabernacle céleste est purifié par le sang que Jésus verse sur la croix, selon un texte de l’épître aux Hébreux (9.11,12).

Après la mort de Jésus eut lieu son ensevelissement. Sa mort et sa mise au tombeau, puis sa résurrection décrite dans le dernier chapitre de l’évangile, forment un tout qui représente le cœur même du christianisme. En effet, l’apôtre Paul écrit :

Je vous ai transmis, comme un enseignement de première importance : le Christ est mort pour nos péchés, conformément aux Écritures ; il a été mis au tombeau, il est ressuscité le troisième jour, comme l’avaient annoncé les Écritures (1Corinthiens 15.3-4).

Versets 50-52

Je continue le texte.

Il y avait un homme, appelé Joseph, un membre du Grand-Conseil des Juifs. C’était un homme bon et droit qui n’avait pas approuvé la décision ni les actes des autres membres du Grand-Conseil. Il venait d’Arimathée, en Judée, et attendait le royaume de Dieu. Il alla demander à Pilate le corps de Jésus (Luc 23.50-52).

Les 4 Évangiles décrivent en détail l’ensevelissement de Jésus pour bien montrer qu’il était réellement mort. Il va sans dire qu’il fallait qu’il meure afin de ressusciter. Apparaît sur scène Joseph. Homme éminent du village d’Arimathée situé dans le territoire de Benjamin et à 35 km au nord-ouest de Jérusalem; il est possible que Jésus y soit passé. Jean nous apprend aussi que Joseph était « disciple du Seigneur, mais il s’en cachait par peur des autorités religieuses » (Jean 19.38). Mais maintenant, à l’heure du danger, quand la cause de Jésus paraît perdue, cet homme qui jusqu’alors était intimidé, trouve le courage d’accomplir un saint devoir envers son Maître. Jean mentionne aussi Nicodème, un autre membre du Grand Conseil, comme disciple secret de Jésus. C’est ensemble qu’ils ont enseveli le Seigneur (Jean 19.39,40). On aurait pu leur reprocher d’avoir suivi le Seigneur de loin à pas feutrés, mais au vu de leur action quand le corps de Jésus était pendu, sans vie, sur la croix, il est préférable de ne pas émettre de jugement sur la qualité de l’engagement de ces deux hommes. Au moment où tous les apôtres ont déguerpi et se cachent tout tremblant sous leur lit, ces deux hommes sortent de l’ombre pour manifester leur amour pour le Christ et ensevelir son corps.

En général, les dépouilles des suppliciés étaient laissés sur place à pourrir ou jetés dans une fosse commune. C’est ce qui est arrivé aux deux brigands qui furent crucifiés de chaque côté de Jésus. La démarche de Joseph de se rendre auprès de Pilate pour demander le corps du Seigneur n’est pas une petite affaire car en agissant ainsi, il se déclare ouvertement son disciple et risque fort de se faire éjecter du Grand Conseil.

Versets 53-54

Je continue le texte.

Après l’avoir descendu de la croix, il l’enroula dans un drap de lin et le déposa dans un tombeau taillé en plein rocher, où personne n’avait encore été enseveli. C’était le vendredi, avant le début du sabbat (Luc 23.53-54).

Ce tombeau est la propriété familiale de Joseph. Il l’a fait tailler pour lui-même. Les Juifs qui en avaient les moyens se faisaient enterrer dans un certain luxe en attendant la résurrection des justes, à laquelle ils croient qu’ils participeront. On ne sait pas vraiment où se trouve le lieu exact où Jésus fut inhumé. Deux endroits différents ont été proposés aux touristes, mais comme les Romains ont totalement détruit Jérusalem et ses environs, il est peu probable que l’un de ces sites soit le véritable. De toute façon, c’est sans importance, car ce qui compte vraiment, c’est de placer sa confiance en la personne du Christ ressuscité et pas d’aller voir son tombeau ou de toucher quelque chose qui lui aurait appartenu.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

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