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29 déc. 2022

Luc 23.55 – 24.27

Chapitre 23

Introduction

Chaque nation a son drapeau et son histoire et ses victoires militaires, ce qui évidemment signifie une cinglante défaite pour le camp opposé et des montagnes de cadavres des deux côtés. Mort, souffrances, le mal, le jugement, le péché qui nous colle à la peau, voilà nos véritables ennemis, mais Dieu les a vaincus par la croix et surtout par la résurrection de Jésus-Christ, le champion de l’homme. L’événement le plus glorieux de toutes les Écritures est aussi ma victoire. Les évangélistes mentionnent les circonstances qui entourent la résurrection mais ce ne sont pas toujours les mêmes parce qu’ils ont écrit indépendamment l’un de l’autre. Par contre, tous les quatre montrent que la résurrection est le fondement du christianisme.

Jésus est mort le vendredi. Ce dernier jour de sa présence humaine sur terre a vu les personnes les plus inattendues offrir un témoignage à sa grandeur. Dieu s’est arrangé pour que malgré la débandade des apôtres, son fils soit entouré d’êtres humains significatifs. Tout d’abord, et même s’il ne s’est pas porté volontaire, Simon de Cyrène porte sa croix. Comme son nom est mentionné c’est qu’il était connu dans l’Église primitive ; puis les femmes de Jérusalem le suivent sur le chemin du calvaire ; ensuite le larron repentant et l’officier romain reconnaissent sa véritable identité ; enfin, Joseph d’Arimathée et Nicodème s’assurent que le corps de Jésus ne reste pas pendu sur la croix et qu’il reçoive un ensevelissement honorable. L’Évangile selon Jean précise que :

Tous deux prirent donc le corps de Jésus et l’enveloppèrent de linges funéraires en y mettant des aromates, selon les usages funéraires des Juifs (Jean 19.40).

A la veille de sa mort puis au pire moment de sa vie, Jésus agit comme le Fils de Dieu. Il prophétise le reniement de Pierre, pardonne le larron repentant, lui ouvrant ainsi toute grande la porte du paradis, et enfin par un acte de sa seule volonté, il donne sa vie en sacrifice pour le péché afin que la justice de Dieu soit satisfaite à mon égard.

Versets 55-56

Je finis de lire le chapitre 23 de l’évangile selon Luc.

Les femmes qui avaient accompagné Jésus depuis la Galilée suivirent Joseph, elles regardèrent le tombeau et observèrent comment le corps de Jésus y avait été déposé. Ensuite, elles retournèrent chez elles et préparèrent des huiles aromatiques et des parfums. Puis elles observèrent le repos du sabbat, comme la Loi le prescrit (Luc 23.55-56).

Ce petit groupe de femmes était les humbles servantes de Jésus et des apôtres. Elles se montrent fidèles jusqu’au bout. Après avoir vu où le corps de leur maître est déposé, elles rentrent chez elles et ne bougent pas le samedi. Mais elles ont bien l’intention de revenir au tombeau le dimanche avec des huiles et des parfums.

C’est gentil de leur part, mais Dieu a une meilleure idée; il va conclure le plan de rédemption de l’humanité avec la résurrection de son Fils Jésus Christ.

Chapitre 24

Versets 1-3

Je commence à lire le chapitre 24, le dernier de l’évangile selon Luc.

Le dimanche matin de très bonne heure, les femmes se rendirent au tombeau emportant les huiles aromatiques qu’elles avaient préparées. Elles découvrirent que la pierre fermant l’entrée du sépulcre avait été roulée à quelque distance de l’ouverture. Elles pénétrèrent à l’intérieur, mais ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus (Luc 24.1-3).

Alors que les femmes sont en route, Marc nous apprend qu’en chemin

Elles s’étaient demandé les unes aux autres : – Qui nous roulera la pierre qui ferme l’entrée du tombeau  (Marc 16.3)?

Tandis que Matthieu raconte ce qui se passe au tombeau dont la pierre a été scellée et qui est gardé par des soldats. Je lis le passage :

Après le sabbat, comme le jour commençait à poindre le dimanche matin, Marie de Magdala et l’autre Marie se mirent en chemin pour aller voir la tombe. Tout à coup, voici qu’il y eut un violent tremblement de terre : un ange du Seigneur descendit du ciel, s’approcha de la tombe, roula la pierre de côté et s’assit sur elle. Il avait l’apparence de l’éclair, et ses vêtements étaient aussi blancs que la neige. Les gardes furent saisis d’épouvante : ils se mirent à trembler et devinrent comme morts (Matthieu 28.1-4).

Ces femmes qui avaient fidèlement suivi Jésus, arrivent sur place et furent les premières personnes à constater l’absence du corps de Jésus. Il s’agit de Marie-Madeleine, Marie, mère de Jacques, Jeanne, femme de Chuza, intendant d’Hérode (Luc 24:10; 8.3; Matthieu 28:1), Salomé (Marc 16:1) et d’autres non nommées. C’est leur dévouement qui les motive à se rendre sur le lieu de la sépulture. Ces femmes ne doutent pas un instant qu’elles vont embaumer le corps de Jésus avec leurs aromates. La possibilité de la résurrection ne leur a pas effleuré la pensée et tous les disciples ont le même état d’esprit. Aucun d’entre eux ne s’y attendait. Cette incrédulité est l’une des nombreuses preuves de la réalité historique de la résurrection de Jésus. L’expression « Seigneur Jésus » apparaît ici pour la première fois; elle dénote que, malgré sa mort humiliante, son statut divin n’a jamais changé.

Versets 4-8

Je continue le texte de Luc et j’y ajoute celui de Matthieu.

Pendant qu’elles en étaient encore à se demander ce que cela signifiait, deux personnages vêtus d’habits étincelants se tinrent tout à coup devant elles. Elles étaient tout effrayées et baissaient les yeux vers le sol. Mais l’ange, s’adressant aux femmes, leur dit : – Vous autres, n’ayez pas peur ; je sais que vous cherchez Jésus, celui qui a été crucifié. Il n’est plus ici, car il est ressuscité comme il l’avait dit. Venez voir l’endroit où il était couché (Matthieu 28.5-,6). Ils (les deux anges) leur dirent alors : — Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? Il n’est plus ici, mais il est ressuscité. Rappelez-vous ce qu’il vous disait quand il était encore en Galilée : “ Il faut que le Fils de l’homme soit livré entre les mains des pécheurs, qu’il soit crucifié, et qu’il ressuscite le troisième jour. ” Elles se souvinrent alors des paroles de Jésus (Luc 24.4-8). Matthieu ajoute : Puis allez vite annoncer à ses disciples qu’il est ressuscité d’entre les morts. Et voici : il vous précède en Galilée. Là vous le verrez. Voilà ce que j’avais à vous dire (Matthieu 28.7).

Les vêtements étincelants des deux personnages et la réaction effrayée des femmes montrent que ce sont des êtres célestes venus de l’au-delà pour témoigner à ces femmes apeurées que leur Maître est bien vivant. Les anges du ciel sont les premiers hérauts du Prince de la vie brisant les liens de la mort, comme ils ont été les premiers à annoncer sa naissance (Luc 2:13).

Ces deux anges demandent littéralement aux femmes : « Pourquoi cherchez-vous le vivant avec les morts ? ». En venant au tombeau, ces gentes dames, comme plus tard Pierre et Jean, cherchent un mort parmi les morts. Voilà bien la preuve, s’il en était besoin d’une, que ceux qui ont pourtant suivi et écouté Jésus pendant 3 ans, assisté à ses miracles et entendu dire qu’il ressusciterait n’en croyaient rien. Les prédictions maintes fois répétées de Jésus, ont fait si peu d’impression sur l’esprit des disciples qu’ils ne s’attendaient ni à la mort ni à la résurrection de leur Maître. Ce n’est qu’en le voyant de leurs deux yeux qu’ils croiront enfin; alors seulement, ils perdront leurs écailles spirituelles.

Jean nous dit aussi qu’à un moment donné, sans préciser quand, Marie-Madeleine était seule devant le tombeau vide. Il est probable que sur le chemin du retour avec les autres femmes, Marie a soudainement été prise d’un doute; avait-elle rêvé ? Voulant en avoir le cœur net, elle retourne sur ses pas. Je lis la suite :

Marie se tenait dehors près du tombeau, et pleurait. Tout en pleurant, elle se pencha vers le tombeau : elle vit deux anges vêtus de blanc, assis à l’endroit où le corps de Jésus avait été déposé, l’un à la tête et l’autre aux pieds. Ils lui dirent : – Pourquoi pleures-tu ? – On a enlevé mon Seigneur, leur répondit-elle, et je ne sais pas où on l’a mis. Tout en disant cela, elle se retourna et vit Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c’était lui. – Pourquoi pleures-tu ? lui demanda Jésus. Qui cherches-tu ? Pensant que c’était le gardien du jardin, elle lui dit : – Si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis, pour que j’aille le reprendre. Jésus lui dit : – Marie ! Elle se tourna vers lui et s’écria en hébreu : – Rabbouni (ce qui veut dire : Maître) ! Marie de Magdala alla donc annoncer aux disciples : – J’ai vu le Seigneur ! Et elle leur rapporta ce qu’il lui avait dit (Jean 20.11-16,18).

Dans son évangile, Jean relate un incident qui a eu lieu après la résurrection et qui concerne Thomas mais qui illustre bien l’incrédulité inouïe des disciples. Je lis le passage :

L’un des Douze, Thomas, surnommé le Jumeau, n’était pas avec eux lors de la venue de Jésus. Les autres disciples lui dirent : — Nous avons vu le Seigneur ! Mais il leur répondit : — Si je ne vois pas la marque des clous dans ses mains, si je ne mets pas mon doigt à la place des clous, et si je ne mets pas la main dans son côté, je ne croirai pas. (Jésus est alors apparu et à dit à Thomas 🙂 — Place ton doigt ici, vois mes mains ; avance ta main et mets-la dans mon côté. Ne sois donc pas incrédule, mais crois. Thomas lui répondit : — Mon Seigneur et mon Dieu ! — Parce que tu m’as vu, tu crois ! lui dit Jésus. Heureux ceux qui croient sans avoir vu (Jean 20.24-25, 27-29).

Depuis cet événement, Thomas est devenu synonyme de douter. Il est vrai que son attitude surprend, mais avant de lui jeter la pierre, je dois m’assurer que j’aurai fait mieux que lui. En effet, j’aimerais bien voir avant de croire, mais dans sa sagesse, Dieu ne conçoit pas les choses comme ça. Il désire que je manifeste ma foi en lui sur la seule base des Écritures.

Suite au tombeau vide et à leur entrevue avec l’ange, ces femmes « se souvinrent des paroles de Jésus » dit le texte. Ce n’est pas tellement qu’elles avaient oublié ce que Jésus avait dit à tous ses disciples, mais bien plutôt qu’elles ont enfin cru qu’il ressusciterait. La lumière s’est faite dans leur tête et dans leur cœur.

Versets 9-12

Je continue à lire dans le dernier chapitre de l’évangile selon Luc.

Elles revinrent du tombeau et allèrent tout raconter aux Onze, ainsi qu’à tous les autres disciples. C’étaient Marie de Magdala, Jeanne, Marie, la mère de Jacques. Quelques autres femmes, qui étaient avec elles, portèrent aussi la nouvelle aux apôtres ; mais ceux-ci trouvèrent leurs propos absurdes et n’y ajoutèrent pas foi. Pierre, cependant, partit et courut au tombeau. En se penchant, il ne vit que des linges funéraires. Il s’en retourna, très étonné de ce qui s’était passé (Luc 24.9-12).

Matthieu précise que les femmes

quittèrent le tombeau en hâte, tout effrayées, mais en même temps remplies d’une grande joie, et elles coururent porter la nouvelle aux disciples (Matthieu 28.8).

L’attitude des disciples reflète la culture de leur temps qui n’accorde aucun crédit aux dires d’une femme. En fait, à cette époque, la parole d’une femme n’était pas recevable dans un procès. Les apôtres prennent donc leur témoignage pour des rêveries. Moi, j’en tombe à la renverse. Il faut dire ce qui est, ces disciples n’ont jamais vraiment cru le Seigneur; ce sont des incrédules invétérés et en plus il sont machos. Toutefois, Pierre, qui part au quart de tour et qui a très mauvaise conscience depuis qu’il a renié son Maître, se dérange quand même et va voir. Sait-on jamais ? Dans son évangile, Jean est plus précis que Luc et nous informe que Marie de Magdela, aussi appelée Marie-Madeleine, leur a fait un rapport de sa première visite au tombeau et que lui, Jean, y est allé avec Pierre pour voir sur place. Je lis le passage :

Alors elle courut prévenir Simon Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait. – On a enlevé le Seigneur de la tombe, leur dit-elle, et nous n’avons aucune idée de l’endroit où on l’a mis. Pierre sortit donc, avec l’autre disciple, et ils se rendirent tous deux au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple, plus rapide que Pierre, le distança et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il vit les linges funéraires par terre, mais il n’entra pas. Simon Pierre, qui le suivait, arriva alors. Il entra dans le tombeau, vit les linges qui étaient par terre, [..]Alors l’autre disciple, celui qui était arrivé le premier, entra à son tour dans le tombeau. Il vit, et il crut (Jean 20.2-6,8).

Jean arrive le premier au sépulcre. S’étant baissé pour regarder dans la grotte, il voit les linges qui avaient enveloppé le corps de Jésus, mais il est retenu par la crainte instinctive que lui inspirent le mystère de la mort et l’incertitude de la situation et n’ose pas y pénétrer. Sur ces entrefaites arrive Pierre. Plus téméraire et aussi plus âgé que Jean, il entre résolument dans la grotte. Il observe et remarque les linges qui ont été jetés ça et là. Jean le suit et tous deux constatent que le tombeau est vide. Jean croit enfin que Jésus est le Messie et le Fils de Dieu. Par contre, la possibilité que Jésus soit ressuscité n’a pas effleuré l’esprit de Marie-Madeleine, ni de Pierre non plus puisque Luc dit de lui qu’il est très étonné et ne sait que penser. Bravo Pierre ! Tu as gagné le premier prix au grand concours du doute. Mais il doit dormir debout; faut le secouer pour qu’il se réveille !

Jean note encore un autre détail qu’il est facile de négliger. Il dit que Pierre a aussi vu

le linge qui avait enveloppé la tête de Jésus, non pas avec les linges funéraires, mais enroulé à part, à sa place (Jean 20.7).

Ce linge est soigneusement plié et placé à la tête du cercueil en pierre sur lequel Jésus avait été placé. Mais pourquoi donc ? Pour comprendre la signification de ce linge, il faut connaître certaines coutumes juives. A cette époque, le serviteur d’un homme noble met la table puis disparaît hors de vue jusqu’à ce que son maître ait fini de manger. Une fois le repas terminé, le maître se lève, essuie ses doigts, sa bouche et sa barbe avec la serviette, la jette sur la table n’importe comment puis s’en va. Ce geste signifie : J’ai fini, débarrasse ! Mais si le maître se lève de table et après s’être essuyé, plie la serviette et la place à côté de son assiette, le serviteur ne touche à rien parce que ce linge plié signifie : Je reviens.

Jésus est ressuscité, mais ce linge plié posé sur le cercueil en pierre là où reposait sa tête signifie : Je reviens.

Dans le dernier chapitre de l’Apocalypse, le dernier du Nouveau Testament, Jésus dit trois fois qu’il revient. Je lis ces passages :

– Voici, dit Jésus, je viens bientôt ! Heureux celui qui garde les paroles prophétiques de ce livre. – Oui, dit Jésus, je viens bientôt. J’apporte avec moi mes récompenses pour rendre à chacun selon ce qu’il aura fait. Et l’Esprit et l’Epouse disent : – Viens ! Que celui qui entend ces paroles dise : – Viens ! Le témoin qui affirme ces choses déclare : – Oui, je viens bientôt !  Oh oui, qu’il en soit ainsi : Viens Seigneur Jésus ! (Apocalypse 22.7,12,17,20).

À partir d’ici, Jésus va se montrer à ses fidèles et leur expliquer sa résurrection à partir de l’Ancien Testament. Il aura fort à faire, car ses disciples sont plutôt lourds et lents à comprendre, mais le Seigneur est patient.

Versets 13-16

Je continue le texte de Luc.

Le même jour, deux disciples se rendaient à un village nommé Emmaüs, à une douzaine de kilomètres de Jérusalem. Ils s’entretenaient de tous ces événements. Pendant qu’ils échangeaient ainsi leurs propos et leurs réflexions, Jésus lui-même s’approcha d’eux et les accompagna. Mais leurs yeux étaient incapables de le reconnaître (Luc 24.13-16).

Luc est le seul à nous rapporter cette histoire. Nous sommes toujours dimanche, le jour de la résurrection et en fin d’après-midi. Ces deux disciples quittent Jérusalem et retournent chez eux à Emmaüs, un village qu’on a pas réussi à situer. En chemin, ils parlent de la mort et de la soi-disant résurrection du Christ, mais sans y croire. En effet, leur départ de la ville sainte montre qu’ils ont perdu tout espoir de revoir Jésus vivant. De plus, quand le Seigneur se joint à eux, ils le prennent probablement pour l’un des nombreux pèlerins qui sont venus à Jérusalem pour la fête de Pâque et donc ils ne le reconnaissent pas. Il se peut que cet aveuglement soit du à une action divine; en effet, Jésus ne veut pas être reconnu afin d’instruire ces deux disciples et de les persuader de sa résurrection par les Écritures, avant de se manifester franchement à eux. L’autre possibilité qui expliquerait leur aveuglement est leur incrédulité, surtout qu’une fois ressuscité avec un corps glorifié, Jésus devait être très différent de l’homme ordinaire qu’il était et que ses disciples connaissaient. J’imagine que si jésus n’était pas le Fils de Dieu, il commencerait sûrement à se dire : Avec des disciples pareils, mon projet de faire connaître le salut au monde entier est plutôt mal parti. Heureusement, rien ne peut contrecarrer les plans du Seigneur de l’univers.

Versets 17-19

Je continue le texte.

Il leur dit : — De quoi discutez-vous en marchant ? Ils s’arrêtèrent, l’air attristé. L’un d’eux, nommé Cléopas, lui répondit : — Es-tu le seul parmi ceux qui séjournent à Jérusalem qui ne sache pas ce qui s’y est passé ces jours-ci ? — Quoi donc ? leur demanda-t-il. — Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth. C’était un prophète qui agissait et parlait avec puissance, devant Dieu et devant tout le peuple (Luc 24.17-19).

Les deux disciples sont interloqués par la question de cet inconnu qui marche en leur compagnie, mais l’étonnement de Cléopas est humoristique parce qu’en réalité, Jésus est le seul qui sache vraiment comment tout s’est passé. L’intérêt qu’il porte à ces deux disciples gagne bientôt leur confiance; les questions que Jésus leur pose les invitent à lui ouvrir leur cœur.  La tristesse de ces deux disciples est à la hauteur de leur incrédulité. Par ailleurs, leur discours montre que personne dans Jérusalem et dans ses environs n’ignore le ministère, le message, l’arrestation, et la crucifixion de Jésus, et pour certains disciples, les rumeurs de sa résurrection. C’est un peu comme la première fois qu’un homme a marché sur la lune : tout le monde en avait entendu parler. La personne, la vie et la mort de Jésus, étaient l’événement majeur en ce début des années trente du premier siècle.

Le peuple et même les disciples considéraient Jésus comme un grand prophète : un prophète oui, le Messie, non ! Surtout plus maintenant ! Même les apôtres n’ont jamais voulu comprendre les paroles de Jésus quand de son vivant, il annonçait sa mort et sa résurrection.

Versets 20-24

Je continue.

Nos chefs des prêtres et nos dirigeants l’ont livré aux Romains pour le faire condamner à mort et clouer sur une croix. Nous avions espéré qu’il était celui qui devait délivrer Israël. Mais hélas ! Voilà déjà trois jours que tout cela est arrivé. Il est vrai que quelques femmes de notre groupe nous ont fort étonnés. Elles sont allées au tombeau très tôt ce matin, mais elles n’ont pas trouvé son corps et sont venues raconter qu’elles ont vu apparaître des anges qui leur ont assuré qu’il est vivant. Là-dessus, quelques-uns de ceux qui étaient avec nous se sont aussi rendus au tombeau ; ils ont bien trouvé les choses telles que les femmes les ont décrites ; mais lui, ils ne l’ont pas vu (Luc 24.20-24).

Ces deux disciples sont tristes à cause du traitement que leurs chefs religieux ont fait subir à ce prophète et parce qu’ils croyaient qu’il était le Messie, mais leurs espérances se sont maintenant évanouies. Ils mentionnent bien « trois jours » quand ils disent : « Voilà déjà trois jours que tout cela est arrivé », mais c’est comme pour confirmer le faux espoir de ce vague souvenir de la prédiction de Jésus, quand il a dit et répété plusieurs fois :

– Le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes ; ils le feront mourir mais, trois jours après sa mort, il ressuscitera (Marc 9.31).

On voit clairement ce que seraient devenus les disciples si Jésus n’était pas vraiment ressuscité; ils auraient disparu et le christianisme n’existerait pas. Il est évident que les disciples n’ont jamais compris que ce n’était pas lors de sa première venue que Jésus allait délivrer Israël de ses ennemis et établir son royaume sur terre, mais qu’il reviendrait une seconde fois avec puissance et gloire. Le témoignage des femmes qui ont dit avoir vu des anges et le tombeau vide, ce qui fut confirmé par Pierre et Jean, a suscité des doutes amères, et rien de plus parce que le Seigneur, lui, ils ne l’ont pas vu. Mais si, Marie-Madeleine dit l’avoir vu ! Mais c’est une femme ! Ah ben ça compte pas bien sûr ! Tous ces témoignages qui auraient dû ranimer l’espérance des disciples, sont descendus en flammes par l’incrédulité.

Versets 25-27

Je continue le texte de Luc.

Alors Jésus leur dit : — Ah ! hommes sans intelligence ! Vous êtes bien lents à croire tout ce que les prophètes ont annoncé. Le Christ ne devait-il pas souffrir toutes ces choses avant d’entrer dans sa gloire ? Alors, commençant par les livres de Moïse et parcourant tous ceux des prophètes, Jésus leur expliqua ce qui se rapportait à lui dans toutes les Écritures (Luc 24.25-27).

Avant de se révéler à eux, Jésus commence par leur tirer les oreilles parce qu’ils sont sans discernement spirituel et incrédules; ils ont un gros problème de cœur qui tarde à croire et à se confier à la vérité de Dieu. Jésus leur laisse entendre qu’ils auraient dû savoir que le Messie devait souffrir avant d’être glorifié, qu’il fallait qu’il meure afin que l’homme puisse être sauvé. L’amour éternel de Dieu qui voulait le salut de l’humanité, a aussi voulu la mort du Sauveur; celle-ci était indispensable pour l’accomplissement du salut.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

déc. 03 2024

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