Jérémie 23.1 – 25.38
Chapitre 23
Introduction
Quand j’étais enfant, j’ai souvent entendu dire : « Après la pluie, le beau temps ! » Et pourquoi pas : « Après la malédiction, la bénédiction ! » En effet, et comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, dans les prophéties de Jérémie, c’est quand les ténèbres sont les plus opaques que tout à coup surgit un rayon de soleil qui vient baigner le texte de sa lumière. Après avoir maudit le dernier roi de la lignée de David descendant de Salomon, l’Éternel prononce une dernière sentence contre les rois de Juda puis annonce la venue du Messie, le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs.
Versets 1-2
Je commence à lire le chapitre 23 de Jérémie.
Malheur à ces bergers qui perdent et dispersent les brebis de mon pâturage, l’Éternel le déclare. C’est pourquoi voici ce que dit l’Éternel, le Dieu d’Israël, au sujet des bergers qui dirigent son peuple : Vous avez dispersé mon troupeau de brebis. Vous les avez chassées, vous n’avez pas veillé sur elles ! Eh bien, moi, je vous punirai à cause de vos agissements mauvais, l’Éternel le déclare (Jérémie 23.1-2).
Bien que cette harangue ait une portée générale, elle s’adresse surtout à Sédécias. En Israël et dans tout l’Orient ancien où la vie pastorale joue un grand rôle, le berger désigne le roi qui dirige son peuple. Or, les vrais bergers rassemblent, guident et soignent leurs troupeaux, mais les derniers rois de Juda (Yoahaz ; Yehoyakim, son fils Yehoyakîn et Sédécias) ont manqué à leur devoir; le Seigneur qui est le propriétaire du troupeau, traitera ces faux bergers comme ils le méritent.
Versets 3-4
Je continue.
Moi, je rassemblerai ce qui reste de mes brebis dispersées dans tous les pays où je les ai chassées, je les ramènerai dans leur propre prairie où elles se reproduiront et se multiplieront. J’établirai sur elles des bergers de mon choix qui les dirigeront. Et elles ne connaîtront plus ni crainte ni terreur, et plus aucune d’elles ne manquera jamais, l’Éternel le déclare (Jérémie 23.3-4).
Les brebis dispersées sont les Israélites exilés, mais un petit nombre d’entre eux et de leurs descendants reviendra au pays. Alors, les brebis seront sous la conduite de bergers choisis par l’Éternel. Ce sont les serviteurs de Dieu qui après le retour de la captivité ont dirigé le peuple de Dieu, et en particulier Zorobabel, Néhémie, Esdras et bien plus tard la famille de prêtres appelée Maccabée.
Cependant, le regard du prophète porte plus haut et plus loin. Au milieu de ces bons bergers, son regard cherche le personnage unique qui parachèvera ce que David et ses descendants ont commencé.
Verset 5
Je continue.
Voici venir le temps, l’Éternel le déclare, où je vais donner à David un germe juste : il régnera avec sagesse et il exercera le droit et la justice dans le pays (Jérémie 23.5).
Le « germe juste » est un terme prophétique qui désigne le Messie. Il est nommé ainsi la première fois par Ésaïe (Ésaïe 4.2), et après Jérémie cette expression est reprise et développée par le prophète Zacharie (Zacharie 3.8 ; 6.12). On peut dire du fleuve prophétique qu’il s’accroît en marchant, car au fil du temps une prophétie s’enrichit d’éléments nouveaux.
Malgré tous les rois de Juda infidèles, l’Éternel accomplira la promesse faite à David et ce germe juste viendra un jour régner avec sagesse et justice. C’est « le bon berger », un titre que Jésus s’est lui-même donné (Jean 10). Par ailleurs, Matthieu rapporte que quand il s’est présenté au peuple d’Israël, il a dit : « Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche » (Matthieu 4.17 ; LSG). Or, comme on ne peut pas avoir un royaume sans roi, Jésus se déclarait le roi, le Messie. Il a été rejeté, mais comme l’annoncent les prophètes, il aura le dernier mot et le jour vient où il établira son règne sur cette terre.
Verset 6
Je continue de lire le texte de Jérémie.
À cette époque-là, Juda sera sauvé, et Israël vivra dans la sécurité. Voici quel est le nom dont on l’appellera : “ L’Éternel est notre justice ” (Jérémie 23.6 ; Jérémie 33.16).
On n’a jamais entendu un politicien en campagne proclamer qu’il représente le parti de la justice de Dieu. Ils ont la langue de bois bien pendue pour dire tout et n’importe quoi, mais ils n’oseraient quand même pas affirmer une chose pareille.
Quand Jérémie fait cette prophétie, Sédécias, dont le nom signifie : « l’Éternel est ma justice » règne sur Juda, mais il c’est un minable à qui il manque toutes les qualités d’un bon monarque. Mais quand Jésus instaurera son règne, il unifiera le peuple de Dieu et lui procurera paix et sécurité.
Versets 7-8
Je continue le texte.
C’est pourquoi des jours viennent, l’Éternel le déclare, où l’on ne dira plus : “ L’Éternel est vivant, lui qui a fait sortir d’Égypte les Israélites ”, mais l’on dira plutôt : “ L’Éternel est vivant, lui qui a fait sortir et revenir la descendance d’Israël de ce pays du nord et de tous les pays où il l’aura chassée. ” Elle vivra alors dans son pays (Jérémie 23.7-8 ; comparez 16.14-15).
La Pâque juive qui remonte à environ 3 500 ans est certainement la plus ancienne fête religieuse commémorée régulièrement partout dans le monde où vivent des Juifs. Ils célèbrent encore la délivrance miraculeuse de leur esclavage en Égypte. Cependant, plusieurs années avant l’exil babylonien, Jérémie annonce déjà que les Israélites reviendront de cette captivité, et que ce retour sera encore plus sensationnel que la sortie d’Égypte. De plus, dans sa vision prophétique, Jérémie voit à la fin des temps tous les Juifs revenir de la diaspora dans leur pays. Tous les prophètes de l’Ancien Testament ont cette même vision et considèrent le retour de l’exil babylonien comme le prélude à l’ère messianique.
Verset 9
Je continue.
Au sujet des prophètes : mon cœur est tout brisé et tous mes membres tremblent. Je suis comme un homme ivre, oui, comme un homme que le vin a dompté. C’est à cause de l’Éternel, de ses paroles saintes (Jérémie 23.9).
Jérémie a déjà fustigé les mauvais rois et il va s’en prendre aux faux prophètes parce qu’il est atterré par le contraste qu’il constate entre la sainteté de Dieu et l’absence de caractère moral des faux prophètes. Le messager doit ressembler autant que possible à celui qui l’envoie. À toutes les époques de l’histoire d’Israël, on trouve des faux prophètes qui imitent les prophètes de l’Éternel en leur empruntant leurs formules particulières, mais pendant les années qui précèdent la chute de Jérusalem, ils foisonnent et sont très zélés. Cette faune parasite abondante témoigne de l’importance et de la vitalité du prophétisme en Israël.
Versets 13-14
Je continue plus loin.
J’ai vu des choses scandaleuses chez les prophètes de Samarie : ils ont prophétisé au nom du dieu Baal et ils ont égaré mon peuple : Israël. Mais, à Jérusalem, et parmi ses prophètes, j’ai vu des abominations ! On commet l’adultère, on vit dans le mensonge, on encourage ceux qui font le mal en sorte qu’ils ne se détournent pas de leur méchanceté. Ils sont tous devenus pour moi comme Sodome, et tous ses habitants comme ceux de Gomorrhe (Jérémie 23.13-14).
Samarie était la capitale du royaume des 10 tribus et le centre d’un culte idolâtre, mais ça fait déjéa un siècle que les Israélites du Nord ont été rayés de la carte et emmenés captifs en Assyrie. Jérémie établit ici une comparaison entre les anciens prophètes de Baal qui disaient n’importe quoi ; tel est le sens du texte hébreu, et les faux prophètes qui sévissent en Juda. Ces derniers mènent une vie dépravée et trompent le peuple en utilisant le nom de l’Éternel. Le comportement licencieux des prêtres et des chefs politiques encourage le relâchement des mœurs de la nation tout entière, à tel point que la cité de Dieu devient une seconde Sodome.
Verset 17
Je continue plus loin.
À ceux qui me méprisent ils (les faux prophètes) disent : “ L’Éternel a parlé, vous connaîtrez la paix. ” Et à tous ceux qui se comportent selon les penchants de leur cœur ils disent : “ Le malheur ne vous atteindra pas ! ” (Jérémie 23.17).
Les faux prophètes se bercent d’illusions en faisant preuve d’un optimisme gratuit envers tous ceux qui veulent bien écouter leur rhétorique ampoulée.
Pareillement, les politiciens œuvrent pour la paix et à la prospérité universelle et certains mêmes y croient, mais c’est un mirage. Pourquoi les Nations Unies sont elles inefficaces ? Parce que, a dit l’Éternel, « il n’y a pas de paix pour les méchants ! » (Ésaïe 48.22). Ce n’est pas que les gens ne veulent pas la paix ; le problème est que « le cœur de l’homme est tortueux plus que toute autre chose, et il est incurable » (Jérémie 17.9). On ne se rend pas vraiment compte à quel point nous sommes dépravés. Nous habitons un monde de profonde corruption et où il n’y a pas de paix.
Verset 20
Je continue plus loin.
La colère de l’Éternel ne se calmera pas avant qu’il n’ait accompli et exécuté les desseins de son cœur. Vous le comprendrez dans la suite du temps (Jérémie 23.20 ; Autre).
La colère de Dieu contre Juda ne cessera pas avant la fin de la période historique de l’exil babylonien. Ensuite seulement, le peuple pourra retourner dans son pays.
Versets 23-24
Je continue plus loin.
Ne suis-je donc qu’un Dieu de près, demande l’Éternel, ne suis-je pas aussi un Dieu de loin ? Quelqu’un, dit l’Éternel, pourrait-il se cacher dans un endroit secret sans que moi, je le voie ? Ne suis-je pas celui qui remplit ciel et terre ? demande l’Éternel (Jérémie 23.23-24).
Le Dieu vivant est tout près de nous car il compte les cheveux de notre tête (Matthieu 10.30), et infiniment au-dessus de nous, car « les cieux et même les cieux des cieux ne peuvent le contenir » (1Rois 8.27). L’enseignement des Textes Sacrés est aussi éloigné du paganisme ancien qui enferme Dieu dans la nature, que du déisme moderne qui le sépare de son univers.
Verset 29
Je continue plus loin.
Ma parole n’est-elle pas pareille au feu ? demande l’Éternel. N’est-elle pas comme un marteau qui brise le roc ? (Jérémie 23.29).
La sentence du prophète authentique est puissante et ne manque jamais de s’accomplir (Jérémie 1.12 ; Deutéronome 18.21-22) contrairement aux délires des faux prophètes. Malheur aux religieux qui enseignent la fausse doctrine car ils trompent ceux qui les écoutent ce qui aura des répercussions éternelles.
Moqueurs et faux prophètes croient qu’ils échapperont au châtiment, mais il est seulement différé, car un jour ils recevront leur juste salaire. Dieu a toute l’éternité devant lui et le temps travaille pour lui.
Versets 33-40
Je finis de lire le chapitre 23.
Et si quelqu’un du peuple, ou un prophète ou bien un prêtre, te pose la question : “ Quel est donc le message dont l’Éternel te charge ? ” tu leur diras ceci : La charge ? C’est vous-même ! Je vais m’en délester, l’Éternel le déclare (Jérémie 23.33).
En hébreu, le même mot désigne « charge » et « sentence ». Les moqueurs demandent à Jérémie : Quelle est aujourd’hui la sentence dont nous charge l’Éternel ? Le prophète joue leur jeu et répond à cette raillerie frivole : Oui, c’est bien d’une charge qu’il s’agit, car vous êtes vous-mêmes la charge dont l’Éternel va se délester. On ne se moque pas impunément de Dieu ; chaque plaisanterie que l’homme fait sur lui, sur sa Parole ou sur ses jugements, est une sentence qu’il prononce contre lui-même.
Chapitre 24
Introduction
Nous arrivons au chapitre 24 qui relate une vision de Jérémie après la première déportation du peuple qui eut lieu en 597 av. J-C, 10 ans avant la destruction de Jérusalem. Les Babyloniens emmènent alors les chefs du peuple et les artisans. Le roi Yehoyakîn fait partie du voyage et est remplacé par son oncle Sédécias.
Versets 1-2
Je commence à lire le texte en compressant.
L’Éternel me donna une vision : deux paniers de figues étaient posés devant le Temple de l’Éternel. L’un de ces paniers contenait d’excellentes figues, comme le sont celles de la première récolte ; l’autre, des figues très mauvaises, si mauvaises qu’on ne pouvait les manger (Jérémie 24.1-2).
Le figuier symbolise Israël. Les figues de la première récolte, mûres en juin sont les meilleures (Ésaïe 28.4), tandis que celles d’été, qui mûrissent fin août sont plutôt sèches.
Versets 5-7
Je continue plus loin.
Voici ce que déclare l’Éternel, le Dieu d’Israël : Je considère les exilés de Juda que j’ai déportés de ce lieu-ci au pays des Chaldéens comme ces bonnes figues, pour leur faire du bien. Oui, je veillerai sur eux pour leur bien et je les ramènerai dans ce pays-ci où je les reconstruirai pour ne plus les détruire, où je les replanterai pour ne plus les arracher. Je disposerai leur cœur à me connaître et à savoir que je suis l’Éternel. Alors ils seront mon peuple, et moi, je serai leur Dieu ; car ils reviendront à moi de tout leur cœur (Jérémie 24.5-7).
Dans sa souveraineté, le Seigneur a décidé que les déportés seront l’objet de sa grâce et qu’eux ou leurs descendants reviendront de captivité. En attendant, ils furent plus traités en colons qu’en esclaves (Jérémie 29.5-7, 10). Ici encore, le retour d’exil est vu comme un prélude à l’ère messianique, ère au début duquel, l’Éternel opérera lui-même la conversion intérieure que les Israélites ne veulent et ne peuvent pas accomplir d’eux-mêmes, ni nous non plus d’ailleurs.
Versets 8-10
Je finis de lire le chapitre 24.
Mais, déclare l’Éternel, je traiterai Sédécias, roi de Juda, ses chefs et ceux qui subsistent de Jérusalem, ceux qui restent dans ce pays et ceux qui se sont réfugiés en Égypte, comme de mauvaises figues, qui sont si mauvaises qu’elles ne sont plus mangeables. Je ferai d’eux un objet d’horreur et de malheur dans tous les royaumes de la terre. Partout où je les disperserai, on les couvrira d’opprobre, ils seront la fable et la risée des gens, et un objet de malédiction (Deutéronome 28.37). Je déchaînerai contre eux l’épée, la famine et la peste, jusqu’à ce qu’ils aient complètement disparu du pays que je leur ai donné, à leurs ancêtres puis à eux (Jérémie 24.8-10).
Les Israélites que Nabuchodonosor laisse en Juda se croient meilleurs que leurs frères exilés, mais ils se bercent de fausses illusions.
Le châtiment de Dieu commence généralement par les siens et par ceux qui peuvent encore se repentir. Quant aux mécréants endurcis, ils semblent souvent jouir d’une sorte d’immunité au jugement, mais elle est trompeuse et ressemble plutôt au calme inquiétant qui dans la nature, précède les grandes catastrophes.
Les jugements sévères prophétisés par Jérémie se sont accomplis à la lettre. Aujourd’hui, la diaspora des Juifs dure toujours et perdurera encore jusqu’au retour du Messie.
Chapitre 25
Introduction
Nous arrivons au chapitre 25 et à une nouvelle prophétie donnée en l’an 605 av. J-C, la quatrième année du règne de Yehoyaqim et environ sept ans avant les événements relatés dans le chapitre précédent. Cela fait maintenant 23 ans que Jérémie exerce son ministère : dix-neuf ans sous le roi Josias ; trois mois sous Joahaz et quatre ans sous Yehojakim. L’an 605 est une année charnière mentionnée plusieurs fois par Jérémie (Jérémie 36.1 ; 45.1 ; 46.1-2) parce que cette année-là, Nabuchodonosor écrase l’armée égyptienne, assiège Jérusalem et impose un tribut au roi Yehoyakim (Daniel 1.1-2).
Versets 1-9
Je commence à lire dans le chapitre 25.
Voici ce que déclare le Seigneur des armées célestes : Puisque vous n’avez pas écouté mes paroles, je vais envoyer chercher toutes les peuplades du nord, l’Éternel le déclare, et Nabuchodonosor, roi de Babylone, qui servira mes desseins. Je les ferai venir contre ce pays et contre ses habitants, et contre toutes les nations qui l’entourent. Je les exterminerai, je les dévasterai, j’en ferai pour toujours des ruines et l’on se moquera d’eux (Jérémie 25.8-9).
Dieu appelle Nabuchodonosor « mon serviteur » ce qui est tout à fait remarquable, car dans le livre d’Ésaïe, ce titre s’applique tour à tour, au peuple d’Israël et au Messie. Ici, il est donné à un roi païen, l’agent et l’exécuteur aveugle des plans divins. L’Éternel veut ainsi légitimer le pouvoir de ce tyran sur son peuple.
On peut rapprocher de ce titre celui, plus noble encore, de « oint de l’Éternel », qui est appliqué à Cyrus dans Ésaïe (chapitre 45) Nabuchodonosor est l’instrument du jugement de Dieu qui met fin au royaume de Juda, et Cyrus, sera l’instrument du rétablissement d’Israël. Ces deux événements furent prophétisées.
Versets 10-11
Je continue le texte.
Je ferai disparaître de chez eux tous les cris de réjouissance et d’allégresse, la voix du fiancé et de la fiancée, le bruit de la meule et la lumière de la lampe. Le pays tout entier ne sera plus que ruines et terre dévastée. Toutes les nations seront assujetties au roi de Babylone pendant soixante-dix ans (Jérémie 25.10-11).
Dans ses rapports avec Israël, Dieu utilise un calendrier qu’il nous révèle, alors que pour l’Église de Jésus-Christ, qui dans le plan de Dieu est une parenthèse eschatologique, on ne sait pas quand celle-ci se fermera.
En Orient, chaque famille a son moulin pour moudre le grain et préparer le pain de la journée. De plus, les gens aisés laissent une lampe allumée la nuit. Mais le jugement à venir va supprimer toute joie, toute prospérité et tout signe de vie.
L’asservissement à Babylone a véritablement commencé en l’an 605 avant Jésus-Christ lors de la première prise de Jérusalem et du pillage du trésor du Temple, et comme je l’ai déjà dit, le temps de l’exil correspond aux 70 années sabbatiques de jachère qui auraient dû être respectées (Lévitique 26.34-35) au cours des 490 années séparant le règne de Saül, premier roi d’Israël, de la prise de Jérusalem.
Verset 12
Je continue le texte.
Et au bout de ces soixante-dix ans, je demanderai compte de leur crime au roi de Babylone et à son peuple — l’Éternel le déclare — je sévirai contre le pays des Chaldéens et je le réduirai en désert pour toujours (Jérémie 25.12).
Babylone est l’instrument de Dieu pour exécuter son jugement, mais comme elle a voulu satisfaire ses visées impérialistes, elle sera jugée à son tour. Cet empire est conquis par Cyrus le Perse en 538 av. J-C.
Verset 15
Je continue plus loin.
Car voici ce que m’a déclaré l’Éternel, le Dieu d’Israël : Prends de ma main la coupe du vin de la colère et donne-la à boire à toutes les nations vers lesquelles je t’enverrai (Jérémie 25.15).
La rébellion de l’homme contre son Créateur est comme une coupe qui avec le temps se remplit de la colère de Dieu. Une fois la coupe pleine, le jugement tombe et il est brutal. Le texte donne une longue liste de nations, dont je vous fais grâce, avec à leur tête Jérusalem et le royaume de Juda suivi de l’Égypte son allié. De là, Jérémie remonte vers le Nord, en s’écartant tantôt à droite, tantôt à gauche, pour finir par Babylone. Cette prophétie contre les peuples païens est développée dans la dernière partie du livre (chapitres 46 à 51).
Versets 30-38
Je finis de lire le chapitre 25 en compressant.
“ L’Éternel rugit de là-haut, de sa demeure sainte, il donne de la voix, il pousse des rugissements contre son pâturage. Ce jour-là, les victimes frappées par l’Éternel resteront sur le sol, d’un bout du monde à l’autre. Le tumulte en parvient aux confins de la terre : l’Éternel fait le procès des nations, et il juge tous les humains, il livre les méchants au glaive, l’Éternel le déclare. Un malheur se propage d’une nation à l’autre ; des confins de la terre, un terrible ouragan se lève. ” Leur pays deviendra une étendue déserte à cause de l’épée des oppresseurs, et de leur ardente colère (Jérémie 25.30-38).
La dernière partie du chapitre fait une description sanglante de la colère de Dieu contre les nations et leurs dirigeants. C’est très poétique mais très réel aussi, et selon le livre de l’Apocalypse, le pire est encore à venir. Or le seul abri que Dieu nous offre est la croix de son Fils Jésus-Christ. Moi je m’y suis réfugié. Qu’en est-il de vous ?
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.