Jérémie 12.1 – 14.12
Chapitre 12
Introduction
Au sujet des rois de France, de Navarre et d’ailleurs, François de Malherbe écrit : « Ce qu’ils peuvent n’est rien ; ils sont comme nous sommes, véritablement hommes et meurent comme nous ». J’aime bien Malherbe mais ce qu’il dit est plutôt curieux. Même si les rois sont humains comme vous et moi, par leur position ils peuvent beaucoup. Sous le règne du bon roi Josias, le royaume de Juda expérimente un certain renouveau spirituel puisque le peuple rend à nouveau un culte à l’Éternel. Mais c’est du syncrétisme religieux, car l’idolâtrie n’a jamais vraiment cessé. De plus, le roi commet l’erreur de sa vie, littéralement.
Le pharaon, allié aux Assyriens, part en guerre contre Babylone. Josias gonfle alors la poitrine et décide de lui barrer la route ; une très mauvaise idée puisqu’il est tué au combat qui a lieu dans la vallée de Megiddo. Jérémie en est très affecté et compose une complainte funèbre sur lui (2Chroniques 35.25).
Après la mort de Josias, tous ceux qui lui succèdent encouragent l’idolâtrie, ce qui sur les plans moral et spirituel fait sombrer le royaume de Juda de plus en plus bas. Josias qui protégeait Jérémie n’étant plus de ce monde, le prophète se trouve isolé et en très mauvaise posture. Je commence à lire le chapitre 12 de Jérémie.
Versets 1-2
Tu es juste ! Éternel, comment donc oserais-je contester avec toi ? Cependant, je voudrais discuter avec toi de la justice. Pourquoi les méchants réussissent-ils ? Pourquoi les infidèles vivent-ils si tranquilles ? Oui, tu les as plantés et ils ont pris racine ; ils progressent sans cesse et ils portent du fruit. Tu n’as pas l’air de sonder leur cœur et tu sembles prêter foi à leurs paroles mensongères (Jérémie 12.1-2 ; Autre).
Jérémie se plaint à Dieu de l’injustice dont il est victime. Depuis que le monde est monde, un nombre incalculable de tyrans a pris le pouvoir et a prospéré, souvent pendant de longues années, alors que ceux sur lesquels il règne, gémissent. Aujourd’hui je pourrais citer plusieurs despotes, mais peu importe leurs noms, car quand un disparaît, un autre apparaît là ou ailleurs.
Les succès insolents des hommes pervers et le revers des justes sont une des objections les plus importantes qu’on puisse élever contre le Dieu de la Providence. L’impunité même temporaire des hommes méchants est souvent évoquée au long des Écritures, et tous les auteurs sacrés cernent bien le problème, mais aucun ne le résout d’une manière satisfaisante à l’esprit humain. Par exemple, Job demande :
Pourquoi les gens qui font le mal demeurent-ils en vie ? Pourquoi vieillissent-ils, en reprenant des forces ? Ainsi leurs jours s’écoulent dans le bonheur et c’est en un instant qu’ils rejoignent la tombe (Job 21.7, 13).
Parmi tous les auteurs sacrés, aucun ne s’est adressé avec plus d’audace que Jérémie au Dieu souverain pour l’interroger au sujet de la prospérité des impies. Mais Dieu n’est pas tenu de répondre aux questions des hommes, quels que soient les avatars de leur existence, et Jérémie n’obtient pas de réponse à sa question. Dieu a révélé un certain nombre de mystères à ses serviteurs, aux prophètes et aux apôtres, surtout à Paul, mais le mystère du mal demeure entier.
Verset 3
Je continue le texte.
Toi, ô Éternel, tu me connais et tu me vois, et tu sondes mon cœur qui a pris ton parti. Entraîne-les, tout comme des moutons qu’on mène à l’abattoir ! Réserve-les, pour le jour du massacre ! (Jérémie 12.3).
Jérémie est plein de ressentiment contre les habitants de son village qui cherchent à lui faire la peau. Alors il prononce contre eux cette prière d’imprécation. Ce genre de requête peut choquer, mais il est en accord avec le régime de la Loi, dans laquelle on lit aussi : « Œil pour œil, dent pour dent »(Exode 21.14).
Verset 4
Je continue.
Jusques à quand le pays sera-t-il en deuil, et l’herbe des campagnes se desséchera-t-elle ? Et tout cela à cause de la méchanceté de ceux qui y habitent ? Les animaux périssent, ainsi que les oiseaux, parce que les gens disent : Il ne verra pas notre fin (Jérémie 12.4).
Les habitants de Juda croient, bien à tort, que Jérémie dit n’importe quoi et que les menaces qu’il profère sont des paroles en l’air. Pourtant, à cause de leur rébellion contre l’Éternel, le pays subit déjà une sécheresse sévère (Jérémie 3.3 ; 5.24-25). Un des principes qui gère l’univers est que la création souffre des conséquences du péché des hommes (Romains 8.20).
Dans le chapitre précédent, Jérémie a dit qu’Israël est l’olivier verdoyant orné de fruits superbes. Mais maintenant, au bruit d’un grand fracas, l’Éternel y mettra le feu et ses rameaux seront brisés (Jérémie 11.16). Dans l’épître aux Romains, l’apôtre Paul reprend cette idée quand il écrit :
Ainsi en est-il d’Israël : quelques branches ont été coupées. Et toi qui, par ton origine païenne, étais comme un rameau d’olivier sauvage, tu as été greffé à leur place, et voici que tu as part avec elles à la sève qui monte de la racine de l’olivier cultivé (Romains 11.17).
Les non-Juifs qui placent leur foi en Jésus-Christ sont membres de l’Église universelle et ont part à la bénédiction que Dieu avait d’abord réservée à Israël.
Versets 5-6
Je continue le texte.
Mais l’Éternel me dit : Si, déjà, tu t’épuises à courir avec des piétons, comment donc tiendras-tu en courant avec des chevaux ? S’il te faut un pays tranquille pour ta sécurité, qu’adviendra-t-il de toi lorsque tu feras face à la crue du Jourdain ? Même tes frères, en effet, et les gens de ta parenté sont traîtres envers toi, et ils crient bien fort contre toi. Ne te fie pas à eux, même quand ils t’adressent des propos bienveillants ! (Jérémie 12.5-6).
Au lieu de répondre aux questions de Jérémie, l’Éternel lui dit en gros : « Si tu crois avoir des problèmes, t’as encore rien vu ». Il appelle son serviteur à reprendre courage afin de pouvoir endurer les épreuves bien plus rudes qui l’attendent. En effet, ce n’est pas seulement ses concitoyens d’Anathoth qui se tournent contre Jérémie, mais les membres de sa propre famille.
Versets 7-9
Je continue.
J’ai délaissé ma maison, j’ai rejeté mon héritage, le peuple qui m’appartient, j’ai livré à ses ennemis celle que je chéris. Car mon héritage est devenu pour moi comme un lion de la forêt ; il rugit contre moi ; c’est pourquoi je l’ai pris en haine. Mon héritage est-il donc devenu pour moi comme un rapace aux couleurs bigarrées pour que, de toutes parts, les autres rapaces l’entourent ? Venez, bêtes sauvages, rassemblez-vous pour le festin ! (Jérémie 12.7-9 ; Autre).
Israël, la bien-aimée de l’Éternel, s’est retournée contre son maître comme un lion hostile rugissant.
Il paraît aussi que les oiseaux de proie s’attaquent volontiers à ceux qui portent un plumage plus éclatant que le leur. Au milieu des autres nations, Israël était différent, exotique même.
Cette qualité de peuple mis à part aurait fait d’Israël la première de toutes les nations si les Israélites étaient restés fidèles à l’Éternel. Mais parce qu’ils se sont rebellés contre Dieu, ils sont livrés en proie aux rapaces ordinaires, à leurs ennemis, et surtout à Babylone.
Versets 14-17
Je continue plus loin et finis de lire le chapitre 12.
Voici ce que déclare l’Éternel au sujet des mauvais voisins qui se sont attaqués au pays que j’avais donné en patrimoine à mon peuple Israël : Je vais les arracher de leur pays, et puis j’arracherai du milieu d’eux la communauté de Juda. Pourtant, après les avoir arrachés, j’aurai de nouveau pitié d’eux, et je les ferai retourner chacun dans son domaine, chacun dans son pays. Et s’ils apprennent à se comporter comme mon peuple, s’ils prêtent serment par mon nom, disant : “ L’Éternel est vivant ”, comme ils ont appris à mon peuple à jurer par Baal, alors ils auront une place au milieu de mon peuple. Mais s’ils n’écoutent pas, j’arracherai une telle nation définitivement et je la détruirai, l’Éternel le déclare (Jérémie 12.14-17).
L’Éternel parle en tant que propriétaire du pays d’Israël. Les « mauvais voisins » sont les peuples qui habitent autour d’Israël : les Ammonites, Moabites, Édomites, Syriens, et qui ont souvent envahi et dévasté la Palestine. Ils seront jugés comme les Israélites et déportés. Mais une fois Juda revenu d’exil, ses voisins aussi reviendront dans leur pays (comparez Jérémie 46.26 ; 48.47 ; 49.6, 39).
Si ces voisins et anciens séducteurs d’Israël qui l’ont entraîné à l’idolâtrie se convertissent et adoptent la foi en l’Éternel, ils deviendront ses hôtes et, incorporés au peuple de Dieu, ils habiteront aussi la Terre Sainte en compagnie d’Israël.
Chapitre 13
Verset 1
Nous arrivons au chapitre 13, où Jérémie prophétise au moyen de symboles. Je commence à le lire.
L’Éternel me parla ainsi : — Va t’acheter une ceinture de lin et mets la autour de la taille, mais ne la mouille pas (Jérémie 13.1).
Ce n’est pas que Jérémie a pris du poids et doit le contenir, tant s’en faut. Il a plutôt maigri à cause de ses ennuis. À cette époque, les gens portent de longs habits genre robe, et la ceinture sert à maintenir en place le pan relevé de ce vêtement quand on se prépare à une activité. Jésus a dit à ceux qui veulent le suivre : « Que vos reins soient ceinturés » (Luc 12.35 ; Autre), c’est-à-dire « soyez toujours prêt à faire ce qui vous sera demandé ». L’apôtre Jean rapporte qu’avant de laver les pieds de ses disciples, le Seigneur a pris une serviette de lin qu’il a nouée autour de la taille (Jean 13.4). Par cet acte, il enseigne ce que servir veut dire, et aussi que ses disciples doivent être lavés, qu’ils aient reconnus leurs fautes devant Dieu.
Dans ce chapitre 13, Jérémie décrit la corruption et l’aveuglement d’Israël au moyen d’un mime prophétique. Puis il annonce au peuple, au roi et à la reine, et à tout Jérusalem, le sort terrible qui les attend.
L’acte symbolique de Jérémie a pour but à la fois d’attirer l’attention des Israélites et de leur communiquer un message. La ceinture de lin était un luxe portée par les prêtres (Lévitique 16.4). Plus loin, on apprend qu’elle représente Israël (Jérémie 13.11). Par ailleurs, elle ne devait pas être lavée afin de garder sa pureté originelle. En effet, une fois mouillée elle perd son lustre et sa fraîcheur première. Pareillement, Israël aurait dû demeurer fidèle à l’alliance avec l’Éternel et conserver sa consécration originelle (Jérémie 2.2).
Versets 2-5
Je continue le texte.
Je m’achetai donc la ceinture, comme l’Éternel me l’avait demandé, et me la mise autour de la taille. L’Éternel me parla une seconde fois pour me dire : — Prends la ceinture que tu as achetée et que tu portes à la taille, et mets-toi en route : va jusqu’au Perath et là, enfouis-la dans une fente de rocher. Je partis donc et je cachai la ceinture près de Perath, comme l’Éternel me l’avait ordonné (Jérémie 13.2-5 ; Autre).
Comme les mots pour le fleuve « Euphrate » situé à 530 km de Jérusalem, et pour « Perath », un village situé à 5 km d’Anathoth ont les mêmes consonnes en hébreu, on ne sait pas trop où Jérémie est allé. Ce qui est sûr, par contre, est que le nouvel acte symbolique de la ceinture qui va subir les intempéries, représente le jugement qu’Israël subira sous la botte de Babylone.
Versets 6-9
Je continue.
Après bien des jours, l’Éternel me dit : — Mets-toi en route, retourne sur les bords du Perath et reprends la ceinture que je t’ai ordonné de cacher là-bas. Je me rendis donc près de Perath, je creusai, et je pris la ceinture à l’endroit où je l’avais cachée, mais elle était tellement abîmée qu’elle ne pouvait plus servir à rien. Alors l’Éternel me parla en ces termes : — Voici ce que déclare l’Éternel : C’est de cette manière que je vais abîmer ce qui fait la fierté des Judéens, la grande fierté de Jérusalem (Jérémie 13.6-9).
Jérémie doit creuser pour retrouver ce qui reste de la ceinture et qui est en piteuse état. La captivité de Juda servira à humilier la nation et à la guérir de son idolâtrie maladive.
Versets 12-14
Je continue le texte plus loin.
Tu leur diras ceci : Voici ce que déclare l’Éternel, le Dieu d’Israël : Les cruches sont faites pour être remplies de vin. Et ils te répondront : “ Ne savons-nous pas que les cruches sont faites pour être remplies de vin ? ” (Autre) Tu leur diras alors : Voici ce que déclare l’Éternel : Je vais remplir d’ivresse tous les habitants de ce pays-ci et les rois qui occupent le trône de David, ainsi que les prêtres et les prophètes, et tous ceux qui habitent Jérusalem. Puis je les briserai les uns contre les autres, les fils avec les pères, l’Éternel le déclare. Ni pitié ni merci ni compassion, rien ne m’empêchera de les détruire (Jérémie 13.12-14).
Après avoir dit cette lapalissade : « Les cruches sont faites pour être remplies de vin », les Israélites vont se moquer de Jérémie sans se douter de l’application terrible qu’il va en faire. Dans les Écritures, la colère de Dieu est souvent comparée à un vin qui enivre et assomme. Ici en plus, au moment de l’invasion par les Babyloniens, la condition sociale et politique de Jérusalem sera au plus bas à cause de luttes fratricides internes, et ceux qui doivent défendre la ville seront occupés à s’entre-déchirer.
Versets 15-16
Je continue.
Écoutez et prêtez l’oreille et ne soyez pas orgueilleux ! C’est l’Éternel qui parle. Rendez gloire à l’Éternel, votre Dieu, avant qu’il fasse venir les ténèbres et que vos pieds trébuchent sur les montagnes où la nuit est tombée. Vous, vous attendez la lumière : il la transformera en profondes ténèbres ; oui, il la changera en un sombre nuage (Jérémie 13.15-16).
Jérémie supplie encore le peuple d’honorer l’Éternel ce qui implique la repentance et l’obéissance, sinon un jugement terrible tombera sur lui.
Verset 17
Je continue.
Si vous n’écoutez pas, je pleurerai secrètement sur votre orgueil, mes yeux ruisselleront de larmes, car le troupeau de l’Éternel va être déporté (Jérémie 13.17).
Les larmes du prophète reflètent sa tristesse et celle de l’Éternel face à l’attitude rebelle et obstinée de son peuple qui va connaître l’exil.
Verset 18
Je continue.
Déclare au roi et à la reine-mère : “ Abaissez-vous, asseyez-vous car il a été enlevé de votre tête, votre superbe diadème ” (Jérémie 13.18).
Dans les cours orientales où la polygamie est de mise, la reine-mère joue un rôle prépondérant (1Rois 2.19 ; 15.13). Cet oracle est prononcé en l’an 597 av. J-C, au roi Yehoyakîn qui n’a alors que 18 ans, et à sa mère Nehouchta qui détient vraiment le pouvoir (2Rois 24.12, 15).
Verset 21
Je continue plus loin ce discours de Jérémie au roi et à la reine mère.
Que diras-tu de ce qu’il te châtie ? C’est toi-même qui leur as appris à dominer en maîtres sur toi. Les douleurs ne te saisiront-elles pas, comme la femme qui enfante ? (Jérémie 13.21 ; OST).
Juda s’est vendu aux Babyloniens en recherchant une alliance avec eux, et maintenant ils sont devenus ses maîtres. Comme la reine mère est responsable de cette politique néfaste ; c’est à elle en premier que Jérémie s’adresse.
Verset 22
Je continue plus loin.
Et si tu te demandes : “ Pourquoi tout cela m’est-il arrivé ? ” sache que c’est à cause de tes nombreuses fautes que les pans de ta robe ont été relevés et que tes talons sont violentés (Jérémie 13.22 ; note).
Les sévices les plus honteux seront imposés aux captifs, même à ceux de haut rang. Pour commencer les exilés devront marcher jusqu’à Babylone les pieds nus, un parcourt d’environ 800 km.
Versets 23-27
Je finis de lire le chapitre 13 en compressant.
Un Éthiopien peut-il changer la couleur de sa peau, un léopard les taches de son pelage ? De même, comment pourriez-vous vous mettre à bien agir, vous qui avez pris l’habitude de commettre le mal ? J’ai vu tes adultères et tes hennissements, tes prostitutions exécrables, tes idoles abominables sur toutes les hauteurs, dans la campagne. Malheur à toi, Jérusalem ! Jusques à quand resteras-tu impure ? (Jérémie 13.23, 27).
Jérémie souligne la gravité de l’état moral de ses contemporains. Le mal est ancré si profondément au fond du cœur humain qu’on ne peut pas de nous-mêmes l’extirper. Par son prophète, Dieu a fait plusieurs fois une offre de pardon aux Israélites s’ils revenaient à lui, mais ils lui ont comme claqué la porte au nez. Aujourd’hui, Dieu pourvoit à un moyen de salut en Jésus-Christ, mais combien l’acceptent.
Chapitre 14
Versets 1-5
Nous arrivons au chapitre 14 que je commence à lire en compressant.
Voici ce que dit l’Éternel à Jérémie concernant la sécheresse : Juda est dans le deuil, ses villes dépérissent, leurs habitants sont affligés. Arrivés aux citernes, ils ne trouvent pas d’eau, et ils reviennent avec des cruches vides ; embarrassés, penauds, ils se voilent la face. Le sol est crevassé car la pluie a manqué, et les cultivateurs, déçus dans leurs espoirs, se cachent le visage. La biche, dans les champs, abandonne son faon après l’avoir mis bas, car il n’y a plus de verdure (Jérémie 14.1-5).
Au Moyen-Orient, la sécheresse est l’ennemie mortelle du paysan mais affecte toute la population : les habitants, les cultivateurs, les animaux, ainsi que l’environnement naturel.
Le mot pour « sécheresses » est au pluriel, ce qui indique un fléau de grande envergure qui restera dans les annales. Le manque d’eau est l’une des malédictions du non-respect de l’alliance avec l’Éternel. Dans les Écritures, on compte au moins 13 sécheresses principales qui sont des jugements de Dieu. Tout le pays est sec et stérile comme ses habitants parce qu’ils ont rejeté l’Éternel, la source d’eau vive. Le fléau qui frappe la terre symbolise l’état moral et spirituel des Israélites.
Versets 7-9
Je continue plus loin.
Même si nos péchés témoignent contre nous, ô Éternel, agis pour l’honneur de ton nom ! Nos infidélités se sont multipliées, nous avons péché contre toi. Toi, l’espoir d’Israël, toi celui qui le sauves au temps de la détresse, pourquoi te conduis-tu comme un simple étranger dans le pays, ou comme un voyageur s’arrêtant pour la nuit ? Pourquoi te conduis-tu comme un homme éperdu, comme un guerrier qui ne peut délivrer ? Et pourtant, tu es parmi nous, ô Éternel, et nous portons ton nom : ne nous délaisse pas ! (Jérémie 14.7-9).
À partir d’ici, commence une série de cinq cycles (Jérémie 14.7-12, 13-18 ; 14.19–15.9 ; 15.10-14, 15-21) de prières qui sont aussi des dialogues puisque l’Éternel les écoute et y répond. Jérémie a reçu l’ordre de ne plus prier pour son peuple (Jérémie 7.16), mais il ne peut s’empêcher de le faire, et il est hardi dans son intercession ; on pourrait même dire gonflé.
Il fait valoir à l’Éternel que son honneur est en jeu car lié au sort de son peuple (Jérémie 14.21). Il n’est pas le premier à agir ainsi, Moïse, Josué et Ésaïe ont déjà utilisé ce même argument (Exode 32.11-13 ; Josué 7.9 ; Ésaïe 48.9-11). Si Dieu ne délivre pas Israël, les païens croiront qu’il n’en est pas capable ou bien qu’il n’a guère d’intérêt pour son peuple, un peu comme le voyageur de commerce qui n’a aucun attachement aux endroits où il ne s’arrête que pour une nuit.
Versets 10-12
Je continue.
Voici ce que déclare l’Éternel à ce peuple : “ Ils trouvent leur plaisir à errer çà et là sans retenir leurs pas. Mais voilà : l’Éternel ne le tolère pas. Il va se souvenir maintenant de leurs crimes, il va châtier leurs fautes. ” Et l’Éternel me dit : — Ne me prie plus pour le bien-être de ce peuple ! Ils auront beau jeûner, je n’écouterai pas leurs cris, et quand ils m’offriront des holocaustes et des offrandes, je ne les accepterai pas, je m’en vais les exterminer : par l’épée, par la famine et la peste (Jérémie 14.10-12).
Dieu donne deux réponses à Jérémie : Premièrement, il ne doit plus intercéder pour le peuple parce qu’il ne répondra à aucune prière, et deuxièmement, il va juger Juda à cause de son idolâtrie endémique parce que son refus de se repentir doit être sanctionné. L’épée, la famine et la peste sont trois malédictions attachées au non-respect du traité d’alliance (Lévitique 26.25-26 ; 2Samuel 24.13 ; comparez Apocalypse 6.8).
Dans sa réponse à Jérémie, l’Éternel ne prend pas en considération son honneur, car sa justice doit d’abord être satisfaite. Parce que Dieu est juste, Jésus-Christ a dû mourir pour nos péchés et tous ceux qui ne le prennent pas pour refuge sont condamnés ; une dure réalité à méditer.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.