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02 juin 2025

Jérémie 14.3 – 17.27

Chapitre 14

Verset 13

Dans son discours à l’Assemblée législative du 2 septembre 1792, le révolutionnaire Danton (1759-1794) a dit : « Messieurs, il faut de l’audace, encore de l’audace et toujours de l’audace et la France est sauvée », des

paroles qui sont restées célèbres. Le prophète Jérémie ne manque pas d’audace non plus puisqu’il passe outre l’ordre que l’Éternel lui a donné de ne pas intercéder pour son peuple. Il a déjà argumenté que l’honneur de Dieu sera bafoué si Israël est vaincu par ses ennemis et exilés, mais ça n’a pas marché. Qu’à cela ne tienne, il repart à la charge une seconde fois. Je continue de lire dans le chapitre 14 de Jérémie.

Et je lui répondis : — Ah ! Seigneur, Éternel, les prophètes leur disent : “ Vous ne connaîtrez pas la guerre et vous ne subirez pas la famine, car je vous donnerai en ce lieu-ci une paix véritable ” (Jérémie 14.13).

Jérémie évoque maintenant des circonstances atténuantes pour son peuple coupable en faisant remarquer qu’il est trompé par des faux prophètes et leurs insidieuses promesses de paix.

Versets 15-16

Je continue plus loin en compressant.

Ces prophètes qui disent : “ La guerre et la famine ne viendront pas dans ce pays ” périront par la guerre et la famine, et ceux auxquels ils prophétisent seront jetés à terre dans les rues de Jérusalem par la famine et par l’épée (Jérémie 14.15-16).

L’excuse que Jérémie avance ne tient pas. Les faux prophètes et ceux qui les écoutent seront tous châtiés pour leurs péchés.

Verset 17

Je continue.

Et toi, dis-leur ceci : Sans cesse, nuit et jour, mes yeux versent des larmes, ils ne tarissent pas ! Car un malheur terrible va atteindre la communauté de mon peuple : c’est une plaie très douloureuse (Jérémie 14.17).

Puisque Jérémie ne peut plus intercéder pour le peuple, il ne lui reste plus qu’à pleurer sur lui (comparez Luc 19.41). Le prophète est un messager de malheur qui annonce la venue d’une catastrophe nationale mais il en a le cœur brisé. Les larmes de Jérémie expriment à la fois sa propre détresse et celle du Seigneur devant l’anéantissement du peuple. Ces larmes sont un « oracle mimé » qui renforcent ses déclarations orales. Elles montrent le contrecoup du message de condamnation sur le prophète lui-même. Un prédicateur ne doit pas annoncer la Parole de Dieu comme une machine, mais doit partager ses sentiments et sa vie avec ses auditeurs, et il n’a pas le droit d’annoncer la catastrophe s’il ne peut pas pleurer sur ceux qui vont la subir.

Versets 19-21

Je continue le texte plus loin et finis de lire le chapitre 14.

As-tu donc vraiment rejeté Juda ? As-tu pris Sion en dégoût ? Pourquoi nous as-tu infligé de telles plaies sans que personne ne nous guérisse ? Nous espérions la paix, et rien de bon ne vient, un temps de guérison, et voici : c’est la peur. Éternel, nous reconnaissons notre méchanceté, les fautes de nos pères. Car envers toi nous avons mal agi. Pour l’honneur de ton nom, ne nous méprise pas, ne laisse pas déshonorer le trône de ta gloire ; et n’oublie pas l’alliance que tu as conclue avec nous, ne la révoque pas ! (Jérémie 14.19-21).

C’est la troisième fois que Jérémie tente de fléchir l’Éternel (Jérémie 14.19–15.9). Il a déjà fait valoir l’honneur de Dieu puis les circonstances qu’il croit atténuent la faute d’Israël. Maintenant il a recours à un moyen suprême ; au lieu d’excuser les coupables, il confesse humblement la faute du peuple et rappelle à Dieu ce qu’il va perdre : Jérusalem le trône de sa gloire et le traité d’alliance qu’il a conclue avec les ancêtres d’Israël.

Jérémie confesse aussi les péchés « de nos pères » parce que sous le régime de l’Ancien Testament, la culpabilité héréditaire n’est jamais une circonstance atténuante. Au contraire, aux yeux de Dieu, elle aggrave le caractère odieux de la génération contemporaine.

Chapitre 15

Verset 1

Nous arrivons au chapitre 15 et la réponse de Dieu que je commence à lire.

Mais l’Éternel me dit : — Même si Moïse et Samuel se tenaient devant moi pour prier pour ce peuple, je ne me soucierais pas d’eux. Chasse-le de ma vue, qu’il parte loin de moi ! (Jérémie 15.1).

En leur temps respectif, Moïse et Samuel sont deux hommes dont l’intercession fut particulièrement efficace parce que l’Éternel les écoutait (Exode 32.1-33.23 ; Nombres 14.11-25 ; 1Samuel 12.19-25 ; Psaumes 99.6-8 ; comparez Ézéchiel 14.14-20). Quand Dieu a dit à Moïse : « Et maintenant, laisse-moi faire : ma colère s’enflammera contre eux et je les exterminerai » (Exode 32.10), Moïse s’est lancé corps et âme dans une prière héroïque et passionnée qui a fait que l’Éternel a changé d’avis. Dans le livre de l’Exode, on lit :

Alors l’Éternel renonça à faire venir sur son peuple le malheur dont il l’avait menacé (Exode 32.14).

Mais ici, en ce qui concerne le royaume de Juda, les dés sont jetés. Le peuple a atteint le point de non-retour et désormais rien ne peut plus apaiser la colère de Dieu ou différer le jugement. Le prophète reçoit même l’ordre de prononcer une imprécation contre les Israélites en les chassant loin de l’Éternel. Or, la parole du prophète est une sentence qui s’accomplit (comparez Jérémie 1.10).

Versets 2-4

Je continue en compressant.

Et lorsqu’ils te diront : “ Où devons-nous aller ? ” tu leur diras ceci : Voici ce que déclare l’Éternel : Ceux qui sont destinés à mourir de la peste s’en iront à la peste ; ceux qui sont destinés à périr par l’épée s’en iront à l’épée, ceux qui sont destinés à mourir de famine, iront à la famine ; ceux qui sont réservés pour la captivité, s’en iront en captivité. Je ferai d’eux un sujet d’épouvante pour tous les peuples de la terre, à cause de Manassé, fils d’Ézéchias, roi de Juda, et de tout le mal qu’il a commis au milieu de Jérusalem (Jérémie 15.2, 4).

Dieu exercera sa justice implacable contre son peuple. Manassé, dont le grand-père est le bon roi Josias, est sans doute le plus méchant et le plus idolâtre de tous les rois de Juda et il régna 55 ans. Vers la fin de sa vie, il s’est repenti, mais trop tard pour effacer les conséquences de ses crimes.

Versets 8-9

Je continue plus loin.

Les veuves de mon peuple, par mon action, ont surpassé en nombre les grains de sable au bord des mers ; j’ai envoyé contre les mères des jeunes gens, quelqu’un pour dévaster à l’heure de midi, j’ai fait fondre sur elles subitement frayeur et épouvante. La mère de sept fils est misérable ; la voilà haletante, et le soleil s’éteint déjà pour elle avant la fin du jour. La voilà toute honteuse et dans la confusion. Les enfants qui lui restent, je les livre à l’épée devant leurs ennemis, l’Éternel le déclare (Jérémie 15.8-9).

Ces paroles terribles indiquent un renversement tragique de la promesse faite par l’Éternel à Abraham quand il lui a dit qu’il aurait une postérité innombrable (Genèse 22.17). La population de Juda sera décimée et les jeunes hommes fauchés en pleine force de l’âge. « Sept fils » représente la postérité et la prospérité parfaite.

Verset 10

Je continue.

Malheur à moi ! Pourquoi, ma mère, m’as-tu donc mis au monde ? Tout le pays s’en prend à moi et me cherche querelle ; je n’ai rien emprunté et je n’ai rien prêté, pourtant tous me maudissent ! (Jérémie 15.10).

Ici commence le 4e cycle (versets 10-14) des prières-dialogues entre l’Éternel et Jérémie (Jérémie 14.7-12 ; 14.13-18 ; 14.19–15.9 ; 15.10-14 ; 15.15-21), qui est désespéré à cause de l’échec de ses intercessions. Il regrette d’avoir été mis au monde. A cause du désastre que va subir son peuple. Plus loin (20.14), il maudit le jour de sa naissance comme l’a fait Job (Job 3.1). Jérémie souffre d’être mis au ban de la société et sans cesse en butte à ses ennemis et même à sa propre famille.

A cette époque et contrairement à la Loi, les prêts usuriers sont monnaie courante, mais Jérémie n’a jamais traité d’affaire d’argent avec ses compatriotes et pourtant on le maudit. C’est vrai que le fric est une saleté poisseuse ; preuve en est que la meilleure façon de perdre un ami ou un frère est de lui faire un prêt.

Verset 11

Je continue.

L’Éternel répondit : Moi, je le jure, je te délivrerai au temps de ton malheur, au temps de ta détresse : ce sont tes ennemis qui viendront t’implorer ! (Jérémie 15.11).

Dans les temps fâcheux qui s’annoncent, Dieu revêtira son prophète d’une force nouvelle, et les hommes qu’il redoute maintenant, viendront un jour implorer son secours. On sait que Nabuchodonosor respectait Jérémie et peut-être que le prophète a intercédé auprès de ce roi pour certains Judéens en mauvaise posture.

Versets 15-18

Je continue plus loin en compressant.

Toi, tu sais, Éternel ! Soucie-toi donc de moi, veille sur moi ! Fais-leur payer à ces gens qui me persécutent. Ne permets pas que je pâtisse de ta patience envers mes ennemis ! Regarde : c’est pour toi que je subis l’opprobre ! Dès que j’ai trouvé tes paroles, je les ai dévorées. Elles ont fait ma joie et mon bonheur, car je porte ton nom, ô Éternel, Dieu des armées célestes ! Pourquoi donc ma souffrance est-elle permanente, et ma plaie douloureuse, rebelle aux soins ? Vraiment : pour moi tu es une source trompeuse au débit capricieux ! (Jérémie 15.15-18).

Au début de son ministère, les révélations que Jérémie a reçues de Dieu on fait son bonheur. Aujourd’hui encore, la méditation des Écritures est une source de joie pour celui qui s’y adonne. Mais comme il est le porte-parole de la fureur de Dieu, il s’est fait des ennemis partout. C’est donc par des cris de désespoir que commence le cinquième cycle (Jérémie 15.15-21) de son dialogue avec l’Éternel. Mélancolique, Jérémie touche le fond et s’apitoie sur lui-même. Il est usé par cette lutte incessante qu’il doit mener et il perd confiance en Dieu qu’il compare à une source d’eau asséchée qui déçoit l’espoir du voyageur assoiffé.

Versets 19-21

Je finis de lire le chapitre 15.

Voici la réponse de l’Éternel : “ Si tu reviens à moi, je te rétablirai. Tu pourras te tenir à mon service. Si ce qui est précieux, tu le sépares de ce qui est vulgaire, tu seras mon porte-parole : ils reviendront à toi, mais ce n’est pas à toi de revenir vers eux. Et je ferai de toi, en face de ce peuple, comme un rempart de bronze inébranlable. Ils te feront la guerre mais ils ne l’emporteront pas sur toi car je suis avec toi : je te protégerai et te délivrerai, l’Éternel le déclare. Oui, je te délivrerai des méchants, je te sauverai des violents ” (Jérémie 15.19-21).

Jérémie s’est rebellé et a tapé fort. Dieu lui remonte les bretelles pour son impertinence, et le somme de changer d’attitude. Il doit rejeter ses impulsions premières et résolument choisir de faire confiance à l’Éternel, qui lui promet alors à nouveau sa protection (comparez Jérémie 1.18).

Chapitre 16

Versets 1-2

Nous arrivons au chapitre 16 que je commence à lire.

L’Éternel m’adressa la parole : — Tu ne te marieras pas, tu n’auras donc ni fils ni filles en ce lieu (Jérémie 16.1-2).

Puisque la destruction et l’exil vont s’abattre sur Juda, Jérémie ne doit pas fonder une famille. Un psaume d’imprécation indique ce qui est arrivé aux petits enfants lors de la prise de Jérusalem. Je lis le passage :

Ô Babylone, tu seras dévastée ! Heureux qui te rendra ce que tu nous as fait ! Heureux qui saisira tes nourrissons pour les briser contre le roc ! (Psaumes 137.8-9).

Versets 5-8

Je continue plus loin en compressant.

Car voici ce que déclare l’Éternel : Tu ne dois pas entrer dans une maison endeuillée ; ne va pas à des funérailles, n’aie pour ces gens aucun geste de sympathie, car j’ai retiré à ce peuple ma paix, ma bonté et ma compassion, l’Éternel le déclare. Tu n’iras pas non plus dans la maison où l’on festoie pour t’asseoir avec eux, pour manger et pour boire (Jérémie 16.5, 8).

Outre ne pas se marier, ce qui est extrêmement rare à l’époque, l’Éternel ordonne à Jérémie de se tenir à l’écart de la vie sociale. Ne pas participer aux funérailles est un manque de courtoisie et de respect. Ces interdictions sont des signes du malheur qui va fondre sur Juda.

Versets 14-15

Je continue plus loin.

C’est pourquoi, des jours viennent — l’Éternel le déclare — où l’on ne dira plus : “ L’Éternel est vivant, lui qui a fait sortir d’Égypte les Israélites ” ; mais l’on dira plutôt : “ L’Éternel est vivant, lui qui a fait sortir les Israélites du pays du nord et de tous les pays où il les avait chassés. ” Je les ramènerai dans leur pays que j’ai donné à leurs ancêtres (Jérémie 16.14-15).

Alors que d’épaisses ténèbres vont engloutir Juda et que l’exil est déjà considéré comme un fait accompli, brusquement et de manière inattendue, une lueur d’espoir, une lumière au fond du tunnel apparaît à Jérémie ce qui est souvent le cas chez les prophètes. Jérémie donne au peuple la promesse d’un retour au pays qui sera une démonstration de la puissance rédemptrice et de la fidélité de son Dieu. Ce nouvel exode hors de Babylone sera alors comme une seconde sortie d’Égypte qui fera oublier la première.

Verset 19

Je continue plus loin.

Éternel, toi ma force, mon rempart, toi, mon refuge, au temps de la détresse, les nations accourront vers toi des confins de la terre en proclamant : Nos pères n’ont eu en partage que des idoles mensongères, des divinités inutiles qui ne servent à rien (Jérémie 16.19).

Jérémie prophétise la conversion des païens à l’Éternel, mais curieusement Israël n’est pas mentionné dans ce tableau de restauration future. L’annonce qu’un jour les païens reconnaîtront la vanité de leurs idoles est un grand coup de patte aux habitants de Juda qui ont abandonné le Dieu vivant pour des idoles mortes.

Cette prophétie s’est déjà accomplie dans l’Église qui comprend une majorité de non-Juifs (Romains 11), mais elle se réalisera pleinement à la fin des temps pendant le règne de 1 000 ans de Jésus-Christ sur terre.

Versets 20-21

Je finis de lire le chapitre 16 de Jérémie.

Un homme pourrait-il se fabriquer des dieux ? Ce ne sont pas des dieux ! C’est pourquoi, je vais leur faire connaître, oui, cette fois, je leur ferai connaître ma force et ma puissance, et ils sauront alors que je suis l’Éternel (Jérémie 16.20-21).

Le retour d’exil, la restauration d’Israël à la fin des temps et la propagation dans le monde entier de la foi au seul vrai Dieu sont une démonstration de la suprématie de l’Éternel sur les fausses divinités.

Chapitre 17

Verset 1

Nous arrivons au chapitre 17, dans lequel Jérémie poursuit l’exposé des raisons du jugement de Juda avec une image très évocatrice qui dénonce la gravité de ses fautes. Je commence à le lire.

Le péché de Juda est écrit avec un burin de fer, il est gravé sur la tablette de leur cœur avec la pointe de diamant et sur les cornes aux coins de leurs autels (Jérémie 17.1).

C’est au burin qu’on gravait le nom des idoles sur les cornes des autels. Si la Loi a été gravée sur des tables de pierre, faire le mal est gravé sur le cœur des Israélites. La pointe de diamant est l’outil des sculpteurs. Sa mention souligne la dureté du cœur des Juifs et la permanence du péché enraciné dans leur coeur.

L’image d’une écriture au burin en annonce une autre dont il est question plus loin, il s’agit de l’inscription de la Loi de Dieu sur les tablettes du cœur humain dans le cadre de la Nouvelle Alliance (Jérémie 31.33-34).

Versets 2-3 a

Je continue.

Autant que de leurs fils, ils s’occupent de leurs autels et de leurs pieux sacrés voués à Achéra près de chaque arbre vert sur les hautes collines et les montagnes dans la campagne (Jérémie 17.2-3 a).

La déesse Achéra dont le nom signifie « qui rend heureux » est l’épouse de l’idole Baal. Elle est représentée par un poteau de bois à côté de la statue de Baal.

Verset 5

Je continue plus loin.

Voici ce que déclare l’Éternel : Maudit soit l’homme qui compte sur des hommes et qui fait des moyens humains la source de sa force mais qui détourne son cœur de l’Éternel (Jérémie 17.5).

Ici commence un passage qui rappelle le psaume premier. Jérémie y décrit les conséquences néfastes de l’attitude infidèle de ses contemporains. Celui qui place sa confiance dans ses ressources, ses capacités, et sa puissance, ou dans celles des autres, tourne son dos à l’Éternel et se place sous sa malédiction.

Versets 6-8

Je continue.

Il est comme un buisson dans le désert, et il ne verra pas arriver le bonheur. Il aura pour demeure un aride désert, une terre salée où n’habite personne. Béni soit l’homme qui se confie en l’Éternel et place sa confiance en l’Éternel. Il sera comme un arbre planté près d’un cours d’eau qui étend ses racines vers le ruisseau, il ne redoute rien lorsque vient la chaleur : ses feuilles restent vertes ; il ne s’inquiète pas pendant l’année de sécheresse, et il ne cesse pas de produire du fruit (Jérémie 17.6-8).

En terme de vitalité, l’arbuste du désert sec et dénudé et le bel arbre majestueux qui porte du fruit parce qu’il a de l’eau à volonté, contrastent fortement. Jérémie oppose deux sortes d’hommes : d’une part, celui qui se détourne de l’Éternel et qui expérimente la sécheresse et l’exil, et d’autre part, celui qui par sa foi en Dieu est sous sa bénédiction.

Verset 9

Je continue.

Le cœur est tortueux plus que toute autre chose, et il est incurable, qui pourrait le connaître ? (Jérémie 17.9).

L’homme méchant croit qu’il doit son succès à lui-même, à ses propres ressources et que Dieu ne lui sert à rien. À nouveau, Jérémie souligne la profondeur du mal enraciné dans le cœur humain.

Verset 10

Je continue.

“ Moi, l’Éternel, moi, je sonde les cœurs, je scrute le tréfonds de l’être pour donner à chacun ce que lui auront valu sa conduite et les effets de ses agissements ” (Jérémie 17.10).

Dieu seul connaît le cœur de l’homme et il est son juge suprême ; c’est lui qui pèse ses actions et c’est lui qui rend le verdict final, un verdict sans appel.

Verset 11

Je continue.

Semblable à la perdrix qui a couvé des œufs qu’elle n’a pas pondus est l’homme qui amasse des richesses acquises injustement. Au milieu de sa vie, sa fortune le quitte et il montre finalement qu’il est un insensé (Jérémie 17.11).

Ce dicton populaire est similaire au notre : « bien mal acquis ne profite jamais ». Cette maxime est un guide moral qui se vérifie souvent mais pas systématiquement. Ce n’est qu’au jugement dernier que Dieu procédera aux règlements de comptes.

Versets 12-13 a

Je continue.

Il est un trône glorieux, élevé dès les origines : c’est là qu’est notre sanctuaire. Ô Éternel, toi l’espoir d’Israël (Jérémie 17.12-13 a).

Dans son malheur, Jérémie invoque l’Éternel qui est son refuge, sa sécurité et sa paix.

Verset 13 b

Je continue.

Tous ceux qui t’abandonnent seront confondus ! Ceux qui se détournent de moi seront écrits sur la terre ; car ils abandonnent la source des eaux vives qu’est l’Éternel (Jérémie 17.13 b).

« Écrits sur la terre » signifie : « prêts à disparaître avec elle ». Cette image est le pendant et l’opposé du nom du croyant inscrit dans le livre de vie à tout jamais.

Verset 18

Je continue plus loin.

Que mes persécuteurs soient dans la confusion, et que je ne sois pas confus ! Qu’ils soient saisis de peur, et que je n’aie pas peur ! Fais arriver sur eux le jour de la détresse, et brise-les par un double désastre ! (Jérémie 17.18).

Jérémie supplie à nouveau l’Éternel de le délivrer de ceux qui complotent contre lui et prononce une nouvelle imprécation contre eux parce que ce sont aussi les ennemis de Dieu.

Le reste du chapitre est consacré au respect du sabbat avec une promesse de grandes bénédictions si ce commandement particulier est respecté. On pourrait s’étonner qu’il suffise d’être fidèle sur ce seul point pour que tous les malheurs annoncés soient différés. Cela s’explique du fait que l’observation sincère de ce seul devoir envers Dieu conduit le fidèle à obéir à tous les autres préceptes de la Loi.

Verset 19

Je finis de lire le chapitre 17.

L’Éternel me parla en ces termes : — Va te poster à “ La Porte du Peuple ”, par où entrent et sortent les rois de Juda. Et fais de même à toutes les autres portes de la cité de Jérusalem (Jérémie 17.19).

« La porte du peuple » conduit à la partie du parvis du Temple destinée au peuple ordinaire. Devant cette porte se trouve un marché où on fait du commerce le jour du Sabbat. C’est d’autant plus coupable que c’est proche du Temple et donc sous les yeux de l’Éternel, pourrait-on dire. Non seulement le peuple n’observe pas le Sabbat, mais il ne respecte pas non plus l’année sabbatique, la jachère. Or, selon la Loi, la terre peut être cultivée six ans mais laissée en friche l’année suivante (Lévitique 25.1-7). Dieu avait averti son peuple que s’il violait cette règle, il serait jugé (Lévitique 26.34-35, 43).

Or, depuis le règne de Saül, le premier roi d’Israël, les Israélites ont systématiquement violé le Sabbat. Il s’en suit que les 70 années d’exil sont un rattrapage des jachères non respectées et qui correspondent aux 490 années durant lesquelles la terre ne s’est pas reposée. Pendant tout ce temps, les Israélites croyaient violer la loi en toute impunité, mais en l’an 587 avant J-C, l’Éternel est venu visiter son peuple à la tête des armées de Babylone et lui a présenté la facture : 70 années d’exil. Personne n’échappe à Dieu, un jour ou l’autre, je devrais lui rendre des comptes.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

déc. 03 2024

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