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20 févr. 2023

Jean 7.18 – 8.6

Chapitre 7

Introduction

Les gens de notre monde avec en tête les masses médias comme porte-drapeau, sont débordants d’éloges pour certains hauts responsables politiques ou religieux parce qu’ils luttent pour améliorer les conditions de vie de ceux qui sont laissés pour compte. Seulement quand on regarde le style de vie de ces personnages d’un peu près, on découvre que ce sont fins étudiants de la nature humaine et qu’ils l’abusent et en tirent profit. Le seul homme qui a véritablement vécu d’une manière entièrement désintéressée est Jésus. Il est le type même de la consécration totale à Dieu. Il est la lumière qui brille dans les ténèbres, alors bien sûr, il est aussi la mauvaise conscience de tous ceux qui viennent l’entendre, comme les chefs religieux qui ont décidé de longue date de le mettre à mort, ou la foule dont l’animosité à son égard est grandissante. L’idée que Jésus est un personnage mythique existe encore, mais à examiner ce qui a été écrit de lui, aucun auteur, fut-il un génie, n’aurait pu concevoir un tel modèle de vertus donnant un enseignement aussi riche, à la fois voilé et captivant.

Versets 18-19

Je continue à lire dans le chapitre 7 de l’évangile selon Jean.

Celui qui parle en son propre nom recherche sa propre gloire. Mais si quelqu’un vise à honorer celui qui l’a envoyé, c’est un homme vrai ; il n’y a rien de faux en lui. Moïse vous a donné la Loi, et pourtant, aucun de vous ne fait ce qu’elle ordonne ! Pourquoi cherchez-vous à me tuer ? (Jean 7.18-19).

Jésus est à Jérusalem pour la fête des Cabanes, la plus joyeuse des fêtes juives, et il enseigne dans la synagogue. S’il avait seulement fait part de ses propres réflexions, recherches et conclusions, il aurait servi sa propre personne, mais tel n’est pas le cas puisqu’il ne désire que faire la volonté du Père, le révéler et le servir.

Derrière la création de l’homme, l’intention de Dieu était de former un être comme Jésus, qui lui soit totalement dévoué. Les auditeurs du Seigneur se vantent d’obéir à la Loi de Moïse, et il est bien vrai qu’ils suivent ses rites, mais c’est une religion pour se donner bonne conscience. Le véritable but de la Loi est de révéler à l’homme qu’il est absolument incapable de l’observer et ainsi de le conduire au Sauveur. L’apôtre Paul écrit :

Avant que la foi vienne, nous étions enfermés sous la surveillance de la loi, en vue de la foi qui devait être révélée. Ainsi la loi a été un précepteur pour nous conduire à Christ (Galates 3.23-24).

Versets 20-24

Je continue.

— Tu as un démon en toi ! lui cria la foule. Qui est-ce qui veut te tuer ? Jésus reprit la parole et leur dit : — Il a suffi que je fasse une œuvre pour que vous soyez tous dans l’étonnement. Réfléchissez : Moïse vous a donné l’ordre de pratiquer la circoncision, rite qui ne vient d’ailleurs pas de Moïse, mais des patriarches. Or, cela ne vous dérange pas de circoncire quelqu’un le jour du sabbat. Eh bien, si on circoncit un garçon le jour du sabbat pour respecter la Loi de Moïse, pourquoi donc vous indignez-vous contre moi parce que j’ai entièrement guéri un homme le jour du sabbat ? Cessez donc de juger selon les apparences, et apprenez à porter des jugements conformes à ce qui est juste (Jean 7.20-24).

Les chefs religieux et certains de ceux qui écoutent Jésus le méprisent. Au lieu de reconnaître la véracité de ses paroles et d’accepter son enseignement, ils l’insultent. Jésus avait dit à ses demi-frères que le monde le haïssait parce que :

Celui qui fait le mal déteste la lumière, et il se garde bien de venir à la lumière de peur que ses mauvaises actions ne soient révélées (Jean 3.20).

La guérison d’un paralytique au bord de la piscine de Béthesda avait déclenché une controverse farouche parce qu’elle avait eu lieu un sabbat. Or, les Israélites pratiquaient la circoncision huit jours après la naissance d’un garçon quelque soit le jour de la semaine même un sabbat ; donc, raisonne Jésus, pourquoi vous irritez-vous contre moi si je fais aussi une guérison ce jour-là ? Le problème des Juifs est qu’ils suivent la loi en aveugles, s’attachant surtout aux rites. Jésus les exhorte donc à juger selon ce qui est juste et droit, et à ne pas faire une lecture superficielle ni de la Loi ni de son enseignement. En cela, Jésus appelle ses auditeurs à se repentir, à changer d’attitude envers lui.

Versets 25-27

Je continue.

En le voyant, quelques habitants de Jérusalem s’étonnaient : — N’est-ce pas celui qu’ils veulent faire mourir ? Or, le voilà qui parle librement en public et personne ne lui dit rien ! Est-ce que, par hasard, nos autorités auraient reconnu qu’il est vraiment le Christ ? Pourtant, lui, nous savons d’où il est ; mais le Christ, quand il viendra, personne ne saura d’où il est (Jean 7.25-27).

Comme il y a un contrat sur Jésus, il est étonnant de le voir enseigner en toute liberté. Les petites gens en sont pour leurs frais et dans la plus grande confusion à son sujet ; ils veulent savoir si oui ou non il est le Messie; si c’est un imposteur, qu’on l’arrête, sinon qu’on le reconnaisse comme tel.

Versets 28-30

Je continue.

Alors Jésus intervint d’une voix forte, et on l’entendit dans toute la cour du Temple : — Vraiment ! Vous me connaissez et vous savez d’où je suis ! Sachez-le, je ne suis pas venu de ma propre initiative. C’est celui qui est véridique qui m’a envoyé. Vous ne le connaissez pas. Moi, je le connais, car je viens d’auprès de lui, et c’est lui qui m’a envoyé. Alors plusieurs essayèrent de l’arrêter, et pourtant personne ne mit la main sur lui, parce que son heure n’était pas encore venue (Jean 7.28-30).

Jésus répond à ceux qui croyaient savoir qu’il n’était qu’un « n’importe qui » venant de la bourgade de Nazareth. Quand on examine avec soin ce qu’il dit, il faut choisir : soit il ment, soit il a perdu la raison, soit il dit vrai; il n’y a pas d’autres alternatives. Il répète donc qu’il vient du Père qui l’a envoyé et que si ses auditeurs ne le croient pas, c’est parce qu’ils ne connaissent pas Dieu. Le reproche est cinglant et déclenche la fureur car il s’adresse à des Juifs qui ont la prétention d’être les seuls à connaître le vrai Dieu. Mais ses ennemis ne peuvent se saisir de lui parce qu’ils craignent la foule et surtout, ce n’est pas encore son heure.

Versets 31-32

Je continue.

Cependant, beaucoup de gens du peuple crurent en lui. — Quand le Christ viendra, disaient-ils, accomplira-t-il plus de signes miraculeux que n’en a déjà fait cet homme-là ? Ce qui se murmurait ainsi dans la foule au sujet de Jésus parvint aux oreilles des pharisiens. Alors les chefs des prêtres et les pharisiens envoyèrent des gardes du Temple pour procéder à son arrestation (Jean 7.31-32).

Les miracles ont convaincu quelques Juifs, mais c’est très superficiel. Cependant dans tout ça, le pouvoir des religieux en place s’effrite de plus en plus ce qui est inacceptable. Alors, en tant que gardiens des traditions et de l’immobilisme étatique, les pharisiens sonnent la charge.

Versets 33-36

Je continue.

Jésus déclara : — Je suis encore pour un peu de temps parmi vous. Ensuite je retournerai auprès de celui qui m’a envoyé ; et vous ne pouvez pas aller là où je serai. Sur quoi, ses auditeurs se demandèrent entre eux : — Où va-t-il aller pour que nous ne le trouvions pas ? Aurait-il l’intention de se rendre chez les Juifs dispersés parmi les non-Juifs ? Voudrait-il peut-être même apporter son enseignement aux non-Juifs ? Que peut-il bien vouloir dire quand il déclare : “ Vous me chercherez et vous ne me trouverez pas, et vous ne pouvez pas aller là où je serai ” ? (Jean 7.33-36).

Plus tard, Jésus va répéter ces mêmes paroles et dire : « – Je vais m’en aller et vous me chercherez ; mais vous mourrez dans votre péché. Vous ne pouvez pas aller là où je vais (Jean 8.21). Ces déclarations redoutables sont une menace prophétique contre les Juifs. En effet, quand Jérusalem sera encerclée par les Romains puis rasée et le peuple exterminé, les Juifs aspireront et soupireront désespérément après la venue du Messie mais ce sera trop tard. Quand le jugement de Dieu tombe, c’est la fin de toute espérance. Aujourd’hui encore, les descendants d’Abraham qui ont choisi de rejeter Jésus attendent, mais en vain.

Les paroles du Seigneur sont toujours aussi énigmatiques et ses auditeurs continuent à raisonner en termes matériels et physiques; ils n’ont toujours pas compris que Jésus est d’origine divine. Cependant, leur interrogation est prophétique parce que même si Jésus n’est pas allé enseigner les Juifs de la diaspora ou les païens, l’évangile de la grâce ira jusqu’à eux et s’étendra au monde entier.

Versets 37-39

Je continue.

Le dernier jour de la fête, le jour le plus solennel, Jésus se tint devant la foule et lança à pleine voix : — Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et que celui qui croit en moi boive. Car, comme le dit l’Écriture, des fleuves d’eau vive jailliront de lui. En disant cela, il faisait allusion à l’Esprit que devaient recevoir plus tard ceux qui croiraient en lui. En effet, à ce moment-là, l’Esprit n’avait pas encore été donné parce que Jésus n’était pas encore entré dans sa gloire (Jean 7.37-39).

La fête des Cabanes durait sept jours plus un huitième qui était un sabbat. Ce dernier jour, le peuple quittait les tentes où il avait séjourné et se rendait en procession dans le temple où il offrait des sacrifices et accomplissait d’autres cérémonies. C’est au milieu de cette foule d’adorateurs, que Jésus se lève et prononce son discours. Sa position debout contraste avec la position habituelle assise des rabbins qui enseignent. Jésus étanche la soif de l’âme en offrant le salut à ceux qui ont soif de Dieu et qui viennent à lui. L’eau vive qu’il donne représente le don de l’Esprit qui à la Pentecôte descendit sur les disciples sous forme de langues de feu. Mais avant qu’il ne vienne, il fallait que Jésus meure et ressuscite pour réconcilier l’homme avec Dieu, puis qu’il prenne sa place sur le trône de l’univers.

Versets 40-43

Je continue.

Dans la foule, plusieurs de ceux qui avaient entendu ces paroles disaient : — Pas de doute : cet homme est bien le Prophète attendu. D’autres affirmaient : — C’est le Christ. — Mais, objectaient certains, le Christ pourrait-il venir de la Galilée ? L’Écriture ne dit-elle pas que le Messie sera un descendant de David et qu’il naîtra à Bethléhem, le village où David a vécu ? Ainsi, le peuple se trouva de plus en plus divisé à cause de lui (Jean 7.40-43).

La foule continue à discuter de l’identité de Jésus. Certains ont plutôt une opinion favorable de lui le prenant soit pour le Messie soit pour son précurseur. Cependant, la plupart des Juifs sont particulièrement obtus et le rejettent en bloc sous prétexte qu’il vient de la Galilée et non de la Judée où se trouve Jérusalem et Bethléem. D’après plusieurs textes de l’Ancien Testament, le Messie devait naître à Bethléem de la postérité de David. Il est probable que les chefs religieux savaient que Jésus était de la famille de David, mais pas le peuple. La foule ignorante est donc ballottée par l’impulsion des sentiments du moment.

Versets 44-46

Je continue.

Quelques-uns voulaient l’arrêter mais personne n’osa porter la main sur lui. Les gardes du Temple retournèrent auprès des chefs des prêtres et des pharisiens. Ceux-ci leur demandèrent : — Pourquoi ne l’avez-vous pas amené ? Ils répondirent : — Personne n’a jamais parlé comme cet homme (Jean 7.44-46).

Les religieux devaient agir avec prudence, afin d’éviter tout débordement, car les légionnaires romains étaient sur le qui-vive, prêts à faire face à toute éventualité par une intervention musclée.

Ceux qui sont envoyés pour arrêter Jésus reviennent bredouilles; ils ont tellement été fascinés par ses paroles qu’ils n’ont pas exécuté leur mandat, et ne cherchent même pas une excuse. Ils ont sans doute ressenti qu’en mettant la main sur le Seigneur, ils auraient commis un sacrilège.

Versets 47-49

Je continue.

— Quoi, répliquèrent les pharisiens, vous aussi, vous vous y êtes laissé prendre ? Est-ce qu’un seul des chefs ou un seul des pharisiens a cru en lui ? Il n’y a que ces gens du peuple qui ne connaissent rien à la Loi¼ ce sont tous des maudits ! (Jean 7.47-49).

Les pharisiens sont les rigoureux gardiens de l’orthodoxie. Enflés d’orgueil, ils méprisent le bas-peuple et se croient trop érudits pour être séduits par Jésus qu’ils qualifient d’imposteur. En réalité, ils sont jaloux de sa très grande popularité.

Versets 50-51

Je continue.

Là-dessus, l’un d’entre eux, Nicodème, celui qui, précédemment, était venu trouver Jésus, leur dit : — Notre Loi nous permet-elle de condamner un homme sans l’avoir entendu et sans savoir ce qu’il a fait de mal ? (Jean 7.50-51).

La loi de Moïse stipule que toute personne accusée d’un crime ne peut être condamnée avant qu’on l’entende. Jean mentionne Nicodème trois fois. Cet homme croit que Jésus vient de Dieu mais comme membre de la cour suprême juive, il se sent coincé entre le marteau et l’enclume. Il demande donc qu’on respecte la Loi afin qu’aucun faux jugement ne soit rendu.

Versets 52-53

Je finis le chapitre 7.

— Es-tu, toi aussi, de la Galilée ? lui répondirent-ils. Consulte les Écritures, et tu verras qu’aucun prophète ne sort de la Galilée. Là-dessus chacun rentra chez soi (Jean 7.52-53).

En dépit du fait que Nicodème est pharisien et un docteur de la Loi respecté en Israël, ses collègue le traitent de galiléen ce qui est une insulte. Les préjugés et la haine que ceux-ci nourrissent à l’égard de Jésus sont déjà assez forts pour faire taire la voix de la raison. Ces citadins de Jérusalem n’ont que mépris pour les campagnards qu’ils ont déjà qualifiés de maudits.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

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