Jacques 2.20-26
Chapitre 2
Verset 20
Quand je fais un sondage dans la rue et que je demande aux passants s’ils croient en Dieu et en Jésus-Christ, la plupart de ceux qui acceptent de m’écouter répondent par l’affirmative. Mais si je continue avec la question : « Quelle incidence votre foi a-t-elle sur votre vie ? » Alors là, on lit l’embarras dans leurs yeux, car ils ne savent que dire. Et s’ils sont vraiment sincères, ils répondent : « Ma foi n’a rien à voir avec ma vie de tous les jours ! » Je continue de lire dans le second chapitre de l’épître de Jacques.
Tu ne réfléchis donc pas ! Veux-tu avoir la preuve que la foi sans les actes ne sert à rien ? (Jacques 2.20).
Avec cette nouvelle question, Jacques revient à son premier argument selon lequel la foi sans les œuvres est inutile. Littéralement, il dit : « Veux-tu savoir, ô homme vain, que la foi sans les œuvres est inutile ? »
Le mot pour « vain » signifie « vide et défectueux ». Et le mot pour « inutile » comporte l’idée de « stérile et improductif ». Jacques dit donc simplement que la foi véritable est accompagnée de bonnes œuvres qui sont la preuve de son authenticité.
Verset 21
Je continue.
Abraham, notre ancêtre, n’a-t-il pas été déclaré juste à cause de ses actes, lorsqu’il a offert son fils Isaac sur l’autel ? (Jacques 2.21).
Cette question exige un oui comme réponse. Les gens mal informés opposent cette parole de Jacques à la déclaration de l’apôtre Paul qui dit qu’Abraham n’a pas été déclaré juste en raison de ce qu’il a fait mais parce qu’il a eu confiance en Dieu, et « Dieu, en portant sa foi à son crédit, l’a déclaré juste » (Romains 4.2-3 ; comparez Galates 2.16 ; 3.6). Et en effet, dans le livre de la Genèse, Moïse écrit :
Abram fit confiance à l’Éternel et, à cause de cela, l’Éternel le déclara juste (Genèse 15.6).
Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, Martin Luther est tellement opposé au dogme catholique romain du salut par les œuvres, et un défenseur si ardent de la vérité du salut par la grâce seule au moyen de la foi seule que sa passion l’aveugle au point où il ne comprend rien à l’argument de Jacques et dit avec dédain que sa lettre est une épître de paille. Le grand réformateur n’a pas su voir que Paul regarde l’origine de la justification, tandis que Jacques considère son résultat, son aboutissement.
La foi est la base sur laquelle Dieu déclare un homme juste et ses œuvres confirment cette foi en la certifiant conforme à l’exigence divine, ce qui prouve qu’elle est authentique. Le moyen de la justification est la foi que seul Dieu peut voir tandis que les œuvres en sont la preuve concrète, tangible et visible de tous.
Martin Luther aurait dû étudier de près le verbe qui est traduit par « justifié ou déclaré juste » (dikaioô), car il a deux significations différentes. La première se rapporte au fait de « déclarer que quelqu’un est juste » ; c’est dans ce sens que généralement Paul l’utilise comme par exemple quand il écrit aux Romains :
Tous ont péché… et ils sont déclarés justes par sa grâce… Voici donc ce que nous affirmons : l’homme est déclaré juste par la foi sans qu’il ait à accomplir les œuvres qu’exige la Loi (Romains 3.23-24, 28 ; comparez Romains 5.1, 9 ; Galates 2.16, 3.11, 24 ; Tite 3.7).
La deuxième signification du mot pour « justification » veut dire : « reconnu comme juste » mais dans le sens de « vrai, exact, correct ». Par exemple, dans l’évangile selon Luc, on lit que « la sagesse a été justifiée par tous ses enfants » (Luc 7.35 ; LSG). Et parlant de Dieu, Paul dit qu’il est écrit que :
Tu seras toujours reconnu juste dans tes sentences (Romains 3.4).
Et dans sa première lettre à Timothée, Paul écrit que « Jésus-Christ a été déclaré juste par le Saint-Esprit » (1Timothée 3.16). C’est dans ce deuxième sens que Jacques utilise « justification » quand il demande : « Abraham, notre ancêtre, n’a-t-il pas été déclaré juste », (c’est-à-dire véridique, authentique), à cause de ses actes, lorsqu’il a offert son fils Isaac sur l’autel ? » Il faut aussi savoir que l’événement précis auquel Jacques fait référence a eu lieu de nombreuses années après que Dieu ait déclaré Abraham juste. Jacques opère une fusion entre la foi du patriarche (comparez Genèse 12.1-7 ; 15.6) et son acte de fidélité inconditionnelle (Genèse 22.9-12). Jacques dit donc que l’obéissance d’Abraham à Dieu est une bonne œuvre qui prouve sa foi (comparez Éphésiens 2.10) et que la foi véritable est indissociable des actes.
Abraham avait une confiance sans bornes en Dieu. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’Abraham est sans état d’âme, mais en tout cas il ne montre aucune émotion et surtout c’est, semble-t-il, sans aucune parole qu’il se lève de bon matin, selle son âne, et prend avec lui deux serviteurs et son fils Isaac. Il fend du bois pour l’holocauste, et part pour aller au lieu que Dieu lui indique et où il doit lui sacrifier son fils (Genèse 22.3). Abraham sait que quoi qu’il arrive, lui et son fils Isaac reviendront. En effet, dans l’Épître aux Hébreux, l’auteur dit que le patriarche croit que l’Éternel ressuscitera Isaac d’entre les morts (Hébreux 11.19).
Verset 22
Je continue le texte.
Tu vois que la foi agissait avec ses œuvres, et que par les œuvres la foi fut rendue parfaite (Jacques 2.22).
Le mot traduit par « fut rendue parfaite », signifie « mener jusqu’au bout ». Comme je le dis souvent, le salut ne s’obtient pas par la foi et les œuvres, mais par la foi seule, mais si celle-ci est authentique, il en découle tout naturellement des actes concrets visibles de tous.
Le dernier arbre que je me souviens avoir planté est un prunier. Il a commencé par pousser des feuilles et puis voilà qu’un jour il donne des prunes ce qui est tout à fait conforme à ce qu’il est. La raison d’être de toute plante et de tout arbre est de porter du fruit selon sa nature génétique. Porter du fruit n’est pas une fonction rajoutée à la plante, mais elle fait partie intégrante de ce qu’elle est. Même avant d’être semée, la semence contient le programme génétique qui détermine le fruit qu’elle portera et qui est selon son espèce.
Pour un croyant c’est pareil. Il doit accomplir des œuvres qui sont dignes de sa nouvelle nature en Jésus-Christ, et donc porter le fruit spirituel pour lequel il a été créé par la nouvelle naissance (Éphésiens 2.10). Voilà pourquoi, parlant de ceux qui se disent ses disciples, Jésus dit :
Tout arbre qui ne donne pas de bons fruits est arraché et jeté au feu. Ainsi donc, c’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez (Matthieu 7.19-20).
Tout comme une plante n’atteint pas son but tant qu’elle ne porte pas de bons fruits, la foi n’accomplit pas son objectif tant qu’elle ne se manifeste pas dans une vie juste et droite selon Dieu. Au commencement de la vie chrétienne, la foi seule est nécessaire, mais si elle est authentique, les œuvres suivront.
Verset 23
Je continue.
Ainsi s’accomplit ce que l’Écriture déclare à son sujet : Abraham a eu confiance en Dieu, et Dieu, en portant sa foi à son crédit, l’a déclaré juste, et il l’a appelé son ami (Jacques 2.23).
Abraham est l’archétype, l’exemple parfait de quelqu’un qui est déclaré juste par Dieu et qui produit du bon fruit, c’est à dire qui accomplit des œuvres conformes à son état.
Il est intéressant de noter que Jacques cite ici le même passage de l’épître aux Romains (4.2-5) que l’apôtre Paul utilise pour défendre le principe de la justification par la foi seule sans les œuvres.
Abraham ne possède aucun document écrit inspiré de Dieu ; il ne connaît pas grand-chose de l’Éternel, mais il répond par la foi à tout ce que Dieu lui demande, et pour cette raison, il est déclaré juste.
Abraham a aussi eu l’honneur d’être « appelé ami de Dieu ». Il est vrai que d’après les Écritures, Dieu aime le patriarche et lui aime Dieu (2Chroniques 20.7 ; Ésaïe 41.8). Dans son épître aux Romains, l’apôtre Paul appelle Abraham : « le père de ceux qui croient » (Romains 4.11 ; Galates 3.7), mais il pourrait aussi bien être appelé « le père de ceux qui obéissent » parce que ces deux caractéristiques sont inséparables. Jean rapporte que Jésus a dit à ses disciples :
Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande (Jean 15.14).
Verset 24
Je continue le texte.
Vous le voyez donc : on est déclaré juste devant Dieu à cause de ses actes, et pas uniquement à cause de sa foi (Jacques 2.24).
Cette déclaration de Jacques peut surprendre parce que considérée à la va-vite, elle est pratiquement l’inverse de celle de Paul quand il écrit aux Romains :
Voici donc ce que nous affirmons : l’homme est déclaré juste par la foi sans qu’il ait à accomplir les œuvres qu’exige la Loi (Romains 3.28).
Comme je ne cesse de le dire, ces deux auteurs inspirés considèrent la justification selon des perspectives différentes. Les mots « juste, œuvres ou actes » n’ont pas la même signification chez les deux hommes. Jacques parle de la foi selon le point de vue juif, le credo et les croyances, et les œuvres qu’il mentionne sont celles qui découlent d’une foi chrétienne authentique. Paul, quant à lui, parle de la foi chrétienne, la confiance en Jésus-Christ et en son œuvre sur la croix, et il oppose cette foi très personnelle aux pratiques juives de la loi de Moïse. On peut résumer les perspectives adoptées par Jacques et Paul de la manière suivante. Paul compare la foi chrétienne et les œuvres de la Loi juive tandis que Jacques compare la foi juive et les œuvres chrétiennes. La signification des affirmations de Paul et de Jacques dépend donc de la perspective que chacun adopte ainsi que du sens qu’il donne aux mots « juste et œuvres ». Je sais bien que je me répète, mais le sujet est trop important pour ne pas le traiter à fond.
Verset 25
Je continue le texte.
Rahab la prostituée ne fut-elle pas également justifiée par les œuvres, lorsqu’elle reçut les messagers et qu’elle les fit partir par un autre chemin ? (Jacques 2.25).
Rahab est la deuxième personne que Jacques utilise pour illustrer que la foi sans actes concrets est vaine. Rahab est une aubergiste païenne qui se prostitue pour survivre, elle et sa famille. D’après le récit de Josué (Josué 2.8-12), cette femme place sa foi dans le Dieu d’Israël qui dans sa grâce l’a déclare juste.
Alors qu’Abraham est un homme noble qui se situe au sommet de l’échelle économique et sociale, Rahab est tout en bas, et pourtant elle est citée par l’auteur de l’épître aux Hébreux, au côté d’Abraham dans la galerie des héros de la foi (Hébreux 11.8, 17, 31). En plus, selon la généalogie de Matthieu (1.5) Rahab est l’arrière-grand-mère du roi David.
Quand Rahab a la possibilité de prouver sa foi en l’Éternel, elle risque sa vie. Quand les espions israélites arrivent dans sa taverne, elle ne leur dit pas : « Je crois au même Dieu que vous et j’espère qu’il va vous aider ». Non ! Elle dit : « Je vais vous cacher ». Si le roi de Jéricho avait découvert ce qu’elle a fait, elle et sa famille auraient été sommairement exécutées pour trahison.
Rahab et Abraham ont prouvé leur foi en étant prêt à sacrifier ce qu’ils avaient de plus précieux. C’est dans le tourbillon de la vie à la croisée des grands chemins que la foi authentique se manifeste.
Verset 26
Je finis maintenant de lire le chapitre deux.
Comme le corps sans âme est mort, de même la foi sans les œuvres est morte (Jacques 2.26).
Cette affirmation de Jacques est la conclusion logique du discours qu’il mène tambour battant suite au problème qu’il a soulevé au début du chapitre quand il a dit :
Mes frères, gardez-vous de toutes formes de favoritisme : c’est incompatible avec la foi en notre glorieux Seigneur Jésus-Christ (Jacques 2.1).
Le croyant doit prouver sa foi en plaçant riches et pauvres sur le même pied d’égalité et en venant au secours de ses frères qui sont dans le besoin. S’il ne le fait pas, sa foi est une coquille vide sans intérêt.
Chapitre 3
Introduction
Nous arrivons au chapitre trois dont le sujet est la langue, l’instrument qui dit des paroles. Le mauvais usage de la langue est sans aucun doute le moyen de mal faire le plus facile et le plus rapide. Il y a des péchés qu’on peut ne pas commettre parce qu’on n’en a pas l’occasion. Mais bien que la langue soit enfermée dans la bouche, dans une cage derrière les dents, il n’y a pas de limites aux dégâts qu’elle peut faire.
La liberté d’expression est un concept cher aux démocraties et elle est garantie par leur constitution. Par contre, il n’existe aucune protection contre tout ce qu’on peut entendre et c’est bien dommage parce qu’on peut fermer sa bouche mais pas ses oreilles.
La plupart d’entre nous prononçons des milliers de mots par jour, mais combien sont des malversations ou des médisances, combien ne devraient pas être dits et combien sont vraiment utiles ? Dans les Écritures, la langue est affublée d’adjectifs peu flatteurs comme « méchante, trompeuse, perverse, souillée, corrompue, flatteuse, médisante, bavarde, blasphématoire, insensée, vantarde, sensuelle, vile ». Les rabbins comparent la langue à une flèche tirée d’un arc plutôt qu’à un poignard ou une épée, parce qu’elle a le pouvoir de blesser et tuer à distance. Et c’est vrai qu’elle peut causer beaucoup de préjudices même quand elle est loin de sa victime. Dans son épître aux Éphésiens, l’apôtre Paul exhorte les croyants en disant :
Ne laissez aucune parole blessante franchir vos lèvres, mais seulement des paroles empreintes de bonté. Qu’elles répondent à un besoin et aident les autres à grandir dans la foi. Ainsi elles feront du bien à ceux qui vous entendent (Éphésiens 4.29).
On a coutume de dire qu’il faut tourner la langue sept fois dans sa bouche avant de parler. Je ne sais pas d’où vient ce conseil, mais si je l’avais toujours suivi, je me serais évité pas mal de déboires.
Un des miracles rapportés par le livre des Nombres (22.28-30), est l’histoire d’un âne qui, battu par son maître Balaam, se met soudainement à parler. Mais aujourd’hui, le miracle, c’est quand un âne se tait, quand quelqu’un qui ne devrait rien dire, reste bouche cousue.
Je suis le maître de mes paroles non dites, mais la parole dite est maître de moi, et vous pouvez croire que j’en sais quelque chose. En d’autres mots, une fois que j’ai prononcé des paroles, je ne les contrôle plus. Pour cette raison, avant d’exprimer ma pensée, je dois réfléchir et la communiquer en tenant compte de cinq critères : à qui je parle, de qui je parle, comment, quand et où.
Sur l’une des étagères du laboratoire de la vie, Jacques prend un flacon qui contient un produit très puissant avec lequel il va tester la validité de la foi. Sur l’étiquette de ce flacon est écrit « la langue ».
Jacques est très préoccupé par ce petit instrument puisqu’il le mentionne dans chaque chapitre de son épître (Jacques 1.19, 26 ; 2.12 ; 3.5, 6, 8 ; 4.11 ; 5.12). Il a déjà fait la remarque, mais seulement en passant, que le langage mesure la condition spirituelle de l’âme humaine, que c’est un bon moyen d’évaluer quelqu’un et surtout sa religiosité. Il a dit :
Que chacun de vous soit toujours prêt à écouter, qu’il ne se hâte pas de parler, ni de se mettre en colère… Si quelqu’un croit être religieux, alors qu’il ne sait pas tenir sa langue en bride, il s’illusionne lui-même : sa religion ne vaut rien (Jacques 1.19, 26).
Maintenant Jacques met la langue et la spiritualité d’une même personne dans son éprouvette et décrit en détail où cette expérience le conduit.
La bouche est comme l’antre d’un puits qui descend jusqu’au cœur, et d’où remonte pour jaillir à la surface sous forme de paroles, toute la méchanceté qui se trouve dans les bas-fonds. Ce que dit la langue révèle ce qui se trouve dans les tréfonds de l’âme. Matthieu rapporte que Jésus a dit :
Je vous le déclare, au jour du jugement les hommes rendront compte de toute parole sans fondement qu’ils auront prononcée. En effet, c’est en fonction de tes propres paroles que tu seras déclaré juste, ou que tu seras condamné (Matthieu 12.36-37). Car c’est du cœur que proviennent les mauvaises pensées qui mènent au meurtre, à l’adultère, à l’immoralité, au vol, aux faux témoignages, aux blasphèmes. Voilà ce qui rend l’homme impur (Matthieu 15.19-20).
Après avoir désobéi à Dieu et mangé du fruit défendu, le second péché d’Adam est une calomnie. En effet, quand il dit à l’Éternel : « C’est la femme que tu as placée auprès de moi qui m’a donné du fruit de cet arbre, et j’en ai mangé » (Genèse 3.12), il reproche à Dieu de lui avoir donné Ève et donc d’être indirectement responsable de sa désobéissance. Et dans son épître aux Romains, Paul décrit la dépravation humaine en disant :
Leur gosier ressemble à une tombe ouverte, leur langue sert à tromper, ils ont sur les lèvres un venin de vipère, leur bouche est pleine d’aigres malédictions (Romains 3.13-14 ; comparez Psaumes 5.10 ; 140.4 ; Psaumes 34.14 ; 39.2 ; 52.5 ; Proverbes 6.17 ; 17.20 ; 26.28 ; 28.23 ; Ésaïe 59.3).
C’est dans une vision qu’Ésaïe reçoit sa charge de prophète de l’Éternel auprès du peuple de Juda. De manière tout à fait compréhensible, quand il voit la gloire et la sainteté de Dieu, il est convaincu de son état de péché. Mais ce qu’il dit alors vaut la peine d’être relevé parce que spontanément, il voit d’abord ses péchés et ceux de son peuple qui sont associés à la langue. En effet, il s’écrie :
Malheur à moi ! Je suis perdu, car j’ai les lèvres impures et j’habite au milieu d’un peuple aux lèvres impures. Et voici que, de mes yeux, j’ai vu le Roi, le Seigneur des armées célestes (Ésaïe 6.5).
Jusqu’à présent, ce que j’ai dit concernant la langue est plutôt négatif. Pourtant, celui qui a été transformé par Dieu possède un langage renouvelé et il peut désormais utiliser sa langue à la gloire de Dieu. Mieux que tout autre homme, le roi David sait louer l’Éternel. Par exemple, dans les psaumes 8 et 35, il dit :
Éternel, notre Seigneur, que ta gloire est admirable sur la terre tout entière ! Au-dessus du ciel, on célèbre ta splendeur (Psaumes 8.2). Oui, je chanterai ta justice et ta louange tout le jour (Psaumes 35.28).
Saisi par la splendeur de la création, dans les psaumes 8 et 19, David s’exclame :
Quand je contemple le ciel que tes doigts ont façonné, les étoiles et la lune que tes mains ont disposées, je me dis : Qu’est-ce que l’homme, pour que tu en prennes soin, et qu’est-ce qu’un être humain pour qu’à lui tu t’intéresses ? (Psaumes 8.4-5). Tous les cieux proclament combien Dieu est glorieux, l’étendue céleste publie l’œuvre de ses mains (Psaumes 19.2).
David n’a pas son pareil pour rendre hommage à la Parole divine. Dans le psaume 19, il écrit :
La loi de Dieu est parfaite, elle nous redonne vie. Toutes ses affirmations sont dignes de confiance. Aux gens sans détour elle donne la sagesse. Justes sont ses exigences, elles font la joie du cœur ; et ses ordres, si limpides, donnent du discernement (Psaumes 19.8-9).
L’apôtre Paul aussi reconnaît que la langue est un moyen de bénédiction. Aux Colossiens, il écrit :
Que la Parole du Christ réside au milieu de vous dans toute sa richesse : qu’elle vous inspire une pleine sagesse, pour vous instruire et vous avertir les uns les autres ou pour chanter à Dieu de tout votre cœur des psaumes, des hymnes et des cantiques inspirés par l’Esprit afin d’exprimer votre reconnaissance à Dieu. Dans tout ce que vous pouvez dire ou faire, agissez au nom du Seigneur Jésus, en remerciant Dieu le Père par lui (Colossiens 3.16-17).
Comme le dit Jacques :
De la même bouche sortent la bénédiction et la malédiction. Il ne faut pas, mes frères, qu’il en soit ainsi (Jacques 3.10).
La bénédiction ou la malédiction : c’est à vous et à moi de choisir.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.