Josué 2.12 – 4.7
Chapitre 2
Introduction
Il y aura toujours des conflits entre les hommes au niveau individuel mais aussi entre différents groupes ethniques et entre les nations. Évidemment, chaque camp estime avoir raison et le droit de détruire l’autre. Mais au-delà des différences d’opinion, on peut se demander s’il existe des guerres justes. A chacun de répondre. Israël est aux portes du pays que l’Éternel a juré de donner aux descendants d’Abraham et pour ce faire, les Hébreux vont devoir exterminer les populations qui s’y trouvent. Avant de crier « c’est pas juste », il faut savoir que, d’une part, c’est Dieu lui-même qui leur a ordonné de partir en campagne contre les Cananéens, et d’autre part, ces gens étaient particulièrement pervers allant jusqu’à immoler par le feu leurs petits enfants en l’honneur de leur faux dieu Molok comme je l’ai déjà raconté. De plus, comme de mauvais virus, ils propageaient leurs croyances et pratiques idolâtres aux populations antiques par le biais d’échanges commerciaux. En effet, la Palestine se trouve à un carrefour de routes entre l’Est et l’ouest empruntées par les caravanes. L’Éternel leur a donc donné 40 ans pour changer leurs cultes cruelles et se tourner vers lui. En fait, sept siècles plus tôt, Dieu a dit à Abraham :
C’est seulement à la quatrième génération que tes descendants reviendront ici car, jusqu’à présent, les Amoréens n’ont pas encore mis le comble à leurs crimes (Genèse 15.16).
Dieu a attendu en vain car les Cananéens persévèrent dans leur idolâtrie criminelle. Oui, mais maintenant la patience du Seigneur est épuisée.
En quoi cette histoire concerne-t-elle la société civilisée du 21e siècle ? Eh bien, cela fait maintenant 2 000 ans que le Fils de Dieu est venu sur terre pour révéler son Père ; 2 000 ans que la Bonne Nouvelle du salut en Jésus-Christ est annoncée par monts et par vaux sur toute la surface du globe ou presque. Ma question serait plutôt de vouloir savoir jusqu’à quand la patience de Dieu va se prolonger à notre égard. L’auteur de l’épître aux Hébreux écrit plusieurs fois « Aujourd’hui, si vous entendez la voix de Dieu, ne vous endurcissez pas » (Hébreux 3.7,15; 4.7). Le jour où Dieu tirera le rideau, il sera trop tard parce qu’alors des jugements terribles se déclencheront coup sur coup, ce que l’apôtre Jean décrit dans le livre de l’Apocalypse.
Versets 12-14
En bon chef militaire, Josué a envoyé des espions en reconnaissance. Ils ont été très bien accueillis par Rahab, une prostituée qui croit que l’Éternel est le seul vrai Dieu et qui en échange de sa bienveillance désire la vie sauve. Je continue à lire dans le chapitre 2 du livre de Josué.
Maintenant, je vous prie, jurez-moi par le nom de l’Éternel qu’en reconnaissance pour la bonté que je vous ai témoignée, vous aussi vous traiterez ma famille avec la même bonté, et donnez-moi un gage certain que vous laisserez la vie sauve à mon père, à ma mère, à mes frères et sœurs, et à tous les membres de leurs familles, et que vous empêcherez que nous soyons mis à mort. Les deux hommes lui répondirent : Notre vie répondra de la vôtre pourvu que tu gardes le secret de cet engagement entre nous. Lorsque l’Éternel nous donnera ce pays, nous serons fidèles à notre promesse et nous te traiterons avec bonté (Josué 2.12-14).
Ça ferait un très bon film qui d’ailleurs existe peut-être. Non seulement Rahab dit croire en l’Éternel, mais c’est vrai parce qu’elle agit en conséquence, avec une foi parfaitement sereine. Comment aurait-elle pu savoir que les Israélites pénétreraient dans Jéricho réputée imprenable, autrement que par la foi ? Elle n’a en effet aucun doute en ce qui concerne la suite des événements; elle a la certitude que l’Éternel, le Dieu du ciel et de la terre va donner la victoire aux Israélites. Elle demande donc aux espions de lui retourner sa faveur et de l’épargner pour sa bonté. En hébreu, le mot traduit par « bonté (hesed) », désigne en général l’amour de Dieu pour son peuple, mais il exprime aussi une loyauté inébranlable entre êtres humains (comparez 2Samuel 10:2). La foi de Rahab lui vaudra la vie sauve, à elle ainsi qu’à toute sa famille. L’auteur de l’épître aux Hébreux écrit :
Par la foi, Rahab la prostituée n’est pas morte avec ceux qui avaient refusé d’obéir à Dieu, parce qu’elle avait accueilli avec bienveillance les Israélites envoyés en éclaireurs (Hébreux 11.31).
Versets 15-16
Je continue le texte.
Or la maison de Rahab était construite dans le mur même des remparts de la ville, et elle habitait ainsi sur le rempart. Ainsi elle put faire descendre les deux hommes par la fenêtre au moyen d’une corde. Dirigez-vous vers les collines, leur recommanda-t-elle, pour échapper à ceux qui vous poursuivent, et cachez-vous là pendant trois jours jusqu’à ce qu’ils soient de retour. Après cela, vous pourrez reprendre votre route (Josué 2.15-16).
Des fouilles archéologiques menées à Jéricho confirment que certaines maisons étaient construites directement dans la muraille même, ce qui explique comment les fenêtres de l’habitation de Rahab donnent sur l’extérieur de la ville. C’est par là que sont partis les espions puisque les portes étaient verrouillées pour la nuit et certainement bien gardées.
Versets 17-21
Je continue.
Les deux hommes lui dirent : Voici de quelle manière nous allons nous acquitter du serment que tu nous as fait prêter : lorsque nous serons entrés dans ton pays, attache ce cordon rouge à la fenêtre par laquelle tu nous fais descendre, puis réunis dans ta maison ton père, ta mère, tes frères et toute ta famille. Si l’un d’eux franchit la porte de ta maison pour aller dehors, il sera seul responsable de sa mort, nous en serons innocents. Par contre, si l’on porte la main sur l’un de ceux qui seront avec toi dans la maison, c’est nous qui porterons la responsabilité de sa mort. Toutefois, si tu divulgues cet engagement entre nous, nous serons dégagés du serment que tu nous as fait prononcer. Elle répondit : – D’accord ! Que les choses soient comme vous l’avez dit ! Puis elle les fit partir et ils s’en allèrent. Aussitôt, elle attacha le cordon rouge à sa fenêtre (Josué 2.17-21).
Selon toute apparence, Rahab n’a ni mari ni enfants, mais par contre quelle foi est la sienne ! Elle est tellement certaine que les Israélites vont envahir le pays et détruire Jéricho qu’elle n’a pas perdu une seule minute; après avoir conclu une alliance avec les espions, elle attache le cordon rouge à sa fenêtre sur-le-champ.
Versets 22-24
Je continue jusqu’à la fin du chapitre 2.
Les deux hommes gagnèrent les collines et s’y tinrent cachés pendant trois jours, jusqu’à ce que la patrouille lancée à leur poursuite soit de retour ; elle avait battu toute la région le long de la route sans les trouver. Alors les deux hommes firent demi-tour, descendirent des collines et traversèrent le Jourdain. Ils vinrent trouver Josué et lui racontèrent tout ce qu’ils avaient constaté. Certainement l’Éternel nous livre tout le pays, lui dirent-ils, car déjà toute la population de la région est prise de panique à cause de nous (Josué 2.22-24).
Tout s’est passé comme prévu. De nuit, les espions sont descendus par la fenêtre et se sont dirigés à l’ouest dans les collines élevées, abruptes et trouées de cavernes dans lesquelles il est facile de se cacher. Ils se sont conformés à la suggestion de Rahab et n’ont pas bougé pendant trois jours. Dès que la patrouille qui les cherche abandonne le terrain et retourne à Jéricho, ils sortent de leur trou, foncent à toute vitesse, traversent le Jourdain à la nage et rejoignent le camp d’Israël où ils font un rapport complet à Josué comme quoi c’est tout bon car les Cananéens sont pris de panique. L’angoisse qui a envahi les habitants de la région et l’attitude providentielle de Rahab attestent que l’Éternel est à l’œuvre en vue du succès de la conquête.
Dans la conduite de cette femme, on constate aussi que dans sa souveraineté l’Éternel ne se révèle pas seulement au peuple choisi. Il est le Dieu du ciel et de la terre et de tous ceux qui l’habitent. Si tous les Cananéens de Jéricho avaient attaché un cordon rouge à leur fenêtre, la ville aurait été épargnée et toute sa population absorbée par la nation d’Israël comme l’était tout étranger qui avait foi en l’Éternel.
Chapitre 3
Introduction
Nous voici arrivés au chapitre 3 où il est question de la traversée du Jourdain par les corps d’armées israélites. Quarante ans plus tôt, le peuple s’était déjà retrouvé dans une situation analogue devant ce même fleuve. Mais alors, pris de panique à l’idée de devoir se battre pour conquérir le Pays de Canaan, les Hébreux avaient refusé d’obéir à l’Éternel qui les a fait rebrousser chemin pour aller ensuite les faire mourir dans le désert où leurs os blanchissent encore, bon j’exagère un peu. Il est vrai qu’une fois le Jourdain franchi, les dés sont jetés. Les hommes de guerre devront alors affronter des villes fortifiées et les armées ennemies fort nombreuses et bien équipées avec des chars de guerre particulièrement efficaces en plaine.
Versets 1-4
Je commence à lire.
Le lendemain matin, Josué et tous les Israélites quittèrent le camp de Chittim et gagnèrent les rives du Jourdain. Ils s’installèrent là avant de traverser le fleuve. Au bout de trois jours, les chefs du peuple parcoururent le camp et donnèrent au peuple les ordres suivants : Quand vous verrez les prêtres-lévites emporter le coffre de l’alliance de l’Éternel, votre Dieu, vous quitterez le lieu où vous êtes installés et vous le suivrez. Vous maintiendrez entre vous et le coffre de l’alliance une distance d’un kilomètre. Vous ne vous en approcherez pas plus. Ainsi vous saurez quel chemin emprunter, car vous n’avez encore jamais fait ce trajet (Josué 3.1-4).
C’est la deuxième fois qu’il est dit au peuple qu’il entreprend une guerre sainte. Le jour suivant celui où Josué avait donné l’ordre de préparer des provisions pour la route, tout le peuple lève le camp et va s’installer au bord du fleuve. L’ordre de marche derrière le coffre de l’alliance, donné par les chefs montre bien que c’est Dieu lui-même qui conduit le peuple comme lors de leur traversée du désert. C’était important parce que devant les Israélites, tout était inconnu. Cependant, en raison de la sainteté de l’Éternel, ils doivent conserver une bonne distance derrière le coffre de l’alliance, symbole de sa présence, et dans lequel se trouvent les tables du décalogue, les X Commandements de la Loi ; le peuple veut être sûr que Dieu le conduit et que le chemin inconnu ouvert devant lui part bien dans la bonne direction.
Verset 5
Je continue.
Josué dit au peuple : Purifiez-vous, car demain l’Éternel fera des prodiges au milieu de vous. Aux prêtres il dit : – Prenez le coffre de l’alliance et marchez en tête du peuple. Ils portèrent l’arche de l’alliance et marchèrent devant le peuple (Josué 3.5-6).
Cet ordre de se purifier avait déjà été donné par Moïse au peuple avant la rencontre avec Dieu au Sinaï. Il impliquait un bain de tout le corps, le lavage des vêtements et l’abstention de relations sexuelles. Ces actes sont symboliques, car ils n’ont aucune portée morale et ne rendent pas spirituellement pur ; leur objectif était et est toujours d’enseigner que l’Éternel est saint, et donc qu’on ne s’approche pas de lui n’importe comment. Dieu va montrer à son peuple qu’il est présent aux côtés de Josué comme il l’était aux côtés de Moïse.
Versets 7-13
Je continue.
L’Éternel dit à Josué : Aujourd’hui même, je commencerai à t’honorer aux yeux de tout Israël pour qu’ils sachent que je serai avec toi tout comme je l’ai été avec Moïse. Donne aux prêtres qui portent le coffre de l’alliance l’ordre suivant : « Dès que vous aurez atteint le bord du Jourdain et que vous aurez mis les pieds dans l’eau, arrêtez-vous là. » Alors Josué s’adressa à tous les Israélites et leur dit : Dès que les prêtres qui porteront le coffre de l’Éternel, le Seigneur de toute la terre, poseront la plante des pieds dans le Jourdain, le fleuve sera coupé en deux : les eaux venant de l’amont s’arrêteront net en formant comme un mur (Josué 3.7-8, 13).
Comme la traversée de la mer Rouge à pied sec a montré la mission divine de Moïse, la traversée du Jourdain de la même manière va manifester la présence de Dieu au côté de Josué. Dans le Écritures, l’annonce d’un prodige et sa réalisation vont de pair. Le miracle accompli confirme la parole du prophète et son autorité comme porte-parole de Dieu.
Versets 14-16
Je continue.
Le peuple plia ses tentes pour traverser le Jourdain ; les prêtres portant le coffre de l’alliance marchaient en tête. C’était l’époque de la moisson où le Jourdain déborde continuellement par-dessus ses rives. Au moment où ceux qui portaient le coffre arrivèrent sur ses bords et où ces prêtres mirent les pieds dans l’eau, les eaux venant de l’amont cessèrent de couler et formèrent comme un mur sur une grande distance, à partir de la ville d’Adam située à côté de Tsartân, tandis qu’en aval, les eaux qui descendaient vers la mer de la vallée du Jourdain, c’est-à-dire la mer Morte, s’écoulèrent (Josué 3.14-16).
Cet épisode se situe à proximité de l’embouchure de la rivière du Yabbok dans le Jourdain. Nous sommes au temps de la moisson de l’orge, sans doute début avril. A cette époque le fleuve déborde de son lit en raison des pluies du printemps et de la fonte des neiges des monts du Liban. Mais cela n’est pas un obstacle ; dès que les prêtres posent le pied dans le fleuve, ses eaux s’arrêtent de couler pour former en amont une immense montagne, comme une retenue de barrage. Ce miracle est certainement l’un des plus grands que racontent les Écritures. A cause des crues du fleuve, les Cananéens pensent sans doute qu’ils ont quelques semaines devant eux pour se préparer à se défendre contre Israël. Logique mais une grossière erreur. Seule Rahab sait que les événements vont se précipiter car ne ne sont pas les crues du Jourdain qui vont empêcher l’Éternel d’agir. Au vu de l’histoire des Israélites, on peut dire sans se tromper qu’elle a davantage de foi en Dieu que la grande majorité d’entre eux. C’est d’ailleurs parce qu’elle a une foi véritable qu’elle a attaché le cordon rouge à sa fenêtre aussitôt que les espions l’ont quittée, alors que ceux-ci lui ont dit de le faire quand ils seraient dans le pays. Mais croyant possible que les Israélites se trouvent subitement devant sa porte et ne voulant courir aucun risque, elle a joué la prudence.
Il est possible que Dieu ait provoqué un glissement de terrain ou un tremblement de terre 25 km en amont du Jourdain, aux alentours de la ville d’Adam, ce qui a stoppé le cours du fleuve. En tout cas c’est arrivé en 1226 et l’écoulement du Jourdain s’est arrêté pendant dix heures. En 1927, c’est un tremblement de terre qui provoque l’effondrement de la berge à l’ouest de la localité d’Adam, obstruant le Jourdain pendant vingt et une heures. De toute façon et quoiqu’il en soit, c’est une intervention surnaturelle qui a ouvert le fleuve à Israël au moment opportun.
Verset 17
Je continue jusqu’à la fin du chapitre 3.
Le peuple traversa à la hauteur de Jéricho. Les prêtres qui portaient le coffre de l’alliance de l’Éternel s’arrêtèrent dans le lit desséché, au milieu du Jourdain, pendant que tout Israël passait à pied sec. Ils s’y tinrent fermement jusqu’à ce que toute la nation eût achevé la traversée (Josué 3.17).
Ce détail du coffre de l’alliance qui s’arrête au milieu du fleuve signifie que l’Éternel reste à l’endroit où le danger est le plus grand jusqu’à ce que les siens soient sains et saufs de l’autre côté du Jourdain.
Ce coffre de l’alliance se trouvait toujours au milieu du camp d’Israël pendant les 40 ans de pérégrinations du peuple dans le désert, de jour comme de nuit, en marche ou au repos. À l’arrêt, l’organisation des 12 tribus et des Lévites et prêtres se faisait autour de ce coffre qui était alors placé dans le lieu très saint du tabernacle, appelé « tente de la Rencontre ».
Ce miracle extraordinaire de la partition des eaux du Jourdain va encourager Israël et décourager ses ennemis. Il démontre en effet que l’Éternel est le Seigneur de toute la terre, supérieur à Baal, le dieu principal des Cananéens, qui d’après leur mythologie, aurait triomphé du dieu des eaux. En faisant traverser aux Israélites la barrière naturelle du Jourdain, et de surcroît au moment des crues, Dieu montre sa volonté et sa capacité de les installer dans le pays de Canaan. Ce prodige que les nations habitant le pays vont apprendre va soulever un immense vent de panique.
Chapitre 4
Versets 1-7
Nous arrivons au chapitre 4 alors que la traversée du Jourdain est désormais chose faite. Les Israélites vont construire un monument commémoratif car il est de la nature humaine d’oublier très vite les bénédictions de Dieu, d’où ce rappel en dur. Je commence à lire.
Lorsque tout le peuple eut fini de traverser le Jourdain, l’Éternel dit à Josué : Choisissez parmi le peuple douze hommes, un par tribu, et demandez-leur d’aller chercher douze pierres au milieu du lit du fleuve à l’endroit où les prêtres se sont arrêtés, et de les apporter à l’endroit où vous camperez cette nuit. Josué appela les douze hommes qu’il avait fait désigner parmi les Israélites, un par tribu, et il leur dit : Passez devant le coffre de l’Éternel votre Dieu et allez au milieu du Jourdain. Que chacun de vous y ramasse une pierre et la charge sur son épaule pour qu’il y en ait une pour chaque tribu d’Israël. Ces pierres resteront comme un signe au milieu de vous. Lorsque par la suite vos fils vous demanderont ce que ces pierres signifient pour vous, vous leur répondrez : “ Les eaux du Jourdain ont été coupées en deux devant le coffre de l’alliance de l’Éternel lorsqu’il a traversé le fleuve. Ces pierres servent de mémorial rappelant pour toujours aux Israélites que les eaux du Jourdain ont été coupées en deux ” (Josué 4.1-7).
Il est dit deux fois que 12 hommes cherchent une pierre pour chaque tribu. Cette répétition est un témoignage éloquent du séjour des douze tribus dans le désert et de leur entrée en Canaan.
Ce ne sera pas la seule fois qu’un tas de pierres sera utilisé pour servir de mémorial à Israël. Cette cérémonie symbolique va se reproduire à plusieurs reprises dans l’histoire de ce peuple. Ce genre de monument commémoratif sert de balise psychologique et spirituelle; c’est un point de repère et une ancre qui permet de se situer. C’est tout aussi utile pour une nation que pour un individu. Il faut en effet savoir que les rites jouent un rôle important dans les rythmes de vie des êtres humains, car ils permettent de structurer leur vie, de lui ajouter de la consistance, à condition bien sûr que cela ne tourne pas en répétitions infernales maladives.
Cet amoncellement de pierres rappelle donc à la nation d’Israël que l’Éternel a été fidèle à son peuple, et donc que les Hébreux peuvent et doivent lui faire toute confiance. C’est important, car, comme je l’ai déjà dit, on oublie vite les bienfaits de Dieu.
J’ai déjà parlé des similarités entre Moïse et Josué mais j’y reviens. Tous deux ont commencé leur fonction de dirigeant du peuple hébreu à l’âge mûr de 80 ans. L’Éternel a dit à Josué qu’il serait avec lui comme il avait été avec Moïse. Ensuite, cette traversée du Jourdain à pied sec est similaire à celle de la mer Rouge par les Hébreux quand ils ont quitté l’Égypte. Bien sûr, des différences existent ; ainsi avec Moïse, les ennemis les poursuivaient tandis qu’ici les Cananéens sont devant eux réfugiés dans leurs villes fortifiées. Il n’empêche que Josué est bel et bien le nouveau Moïse, le nouvel homme fort d’Israël, parce que l’Éternel l’a placé dans cette position. Je ne serais jamais autant à l’aise que quand je me trouverai exactement dans la situation que Dieu veut pour moi. Et c’est pareil pour vous.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.