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16 oct. 2025

Hébreux 1.3-5

Chapitre 1

Verset 3c

Quand j’étais à l’école primaire, dès que je rentrais à la maison, il fallait que je fasse la plupart de mes devoirs avant d’aller m’amuser. Adolescent, j’allais au collège en vélo et dès mon retour vers les cinq heures, en plus du travail scolaire, il y avait toujours des corvées qui m’attendaient et je ne devais surtout pas me prélasser dans un coin. Le règlement intérieur était : « On s’assoit seulement quand tout le travail est terminé ». Cet excellent principe fait aussi partie du mode de vie des Juifs et l’auteur de l’épître aux Hébreux s’en inspire pour leur communiquer une vérité importante concernant l’œuvre du Christ.

Je continue de lire dans le premier chapitre.

Après avoir accompli la purification des péchés, il (Jésus-Christ) siège dans les cieux à la droite du Dieu suprême (Hébreux 1.3c).

La septième caractéristique de la supériorité du Christ mentionnée dans les versets précédents est sa glorification. Dans les Écritures, « être à la droite » signifie jouir d’une position d’autorité. Mais le point le plus important est que Jésus en tant que grand-prêtre est assis. Ce fait marquant ne signifie évidemment pas qu’il est fatigué, mais bien plutôt que l’œuvre qu’il devait faire est faite, terminée, et il n’y a plus rien à y ajouter parce qu’il a tout accompli.

Dans le Lieu saint du temple de Jérusalem où s’activent les prêtres de l’Ancienne Alliance, il n’y a aucun endroit où on peut s’asseoir parce que leur travail n’est jamais terminé. Ils doivent sans cesse préparer de nouveaux sacrifices, offrir du parfum et mille autres choses encore tous les jours de l’année. Mais Jésus, lui, après avoir offert un seul sacrifice, celui de sa personne, s’est assis à côté du Dieu suprême. Après qu’il ait été en croix pendant plusieurs heures, dans son évangile, l’apôtre Jean écrit :

Jésus, sachant que désormais tout était achevé, dit, pour que l’Écriture soit accomplie : – J’ai soif. Près de là se trouvait un vase rempli de vinaigre. On attacha donc une éponge imbibée de ce vinaigre au bout d’une branche d’hysope, et on l’approcha de la bouche de Jésus. Quand il eut goûté le vinaigre, Jésus dit : – Tout est accompli. Il pencha la tête et rendit l’esprit (Jean 19.28-30).

L’œuvre de rédemption étant achevée, le Seigneur est ressuscité puis il est retourné dans les cieux pour siéger à la droite de son Père afin de recevoir la gloire qui lui est due. Ce que presque quinze siècles de sacrifices plus ou moins continuels n’ont pas pu accomplir, Jésus l’a fait par un seul sacrifice et pour toujours.

Cet acte de s’asseoir a plusieurs significations. Tout d’abord, et comme je viens de l’expliquer, il veut dire que le rachat du genre humain a été fait une fois pour toutes. Plus loin, l’auteur écrit :

Le Christ, lui, a offert un sacrifice unique pour les péchés, valable pour toujours, et il siège à la droite de Dieu (Hébreux 10.12).

Deuxièmement, Jésus s’est assis pour être honoré mais d’une manière différente. En effet, dorénavant il reçoit une gloire supplémentaire à ce qu’elle était dans l’éternité passée, avant qu’il ne descende sur terre et ne meure sur la croix. Les anges étant des êtres pensants, il y a tout à parier que Jésus est l’objet d’une nouvelle admiration de leur part à cause de l’œuvre rédemptrice qu’il a accomplie pour l’humanité. En effet, dans son épître aux Philippiens, l’apôtre Paul écrit :

Il s’abaissa lui-même en devenant obéissant, jusqu’à subir la mort, oui, la mort sur la croix. C’est pourquoi Dieu l’a élevé à la plus haute place et il lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, pour qu’au nom de Jésus tout être s’agenouille dans les cieux, sur la terre et jusque sous la terre, et que chacun déclare : Jésus-Christ est Seigneur à la gloire de Dieu le Père (Philippiens 2.8-11).

Aujourd’hui alors que j’écris ces lignes, Jésus est glorifié dans les cieux et il porte les empreintes des clous sur ses mains et ses pieds, ainsi que la marque d’un fer de lance sur son côté. Ces marques sont présentes même dans son corps ressuscité et quand les élus accèdent au royaume des cieux, ils voient Jésus avec ces cicatrices. Avant sa naissance du sein de Marie, il était Dieu, maintenant il est l’homme-Dieu.

En troisième lieu, Jésus s’est assis pour exercer une nouvelle autorité qu’il s’est acquise et qu’il mérite, celle de Roi des rois et Seigneur des seigneurs, une autorité qu’il exercera en son temps quand il instaurera son royaume de mille ans sur terre. Dans sa première épître, l’apôtre Pierre écrit :

Depuis son ascension, il siège à la droite de Dieu et les anges, les autorités et les puissances célestes lui sont soumis (1Pierre 3.22).

Enfin et quatrièmement, Jésus est assis à la droite de Dieu afin d’intervenir auprès du Père en faveur de tous ceux qui lui appartiennent. En effet, aux Romains, l’apôtre Paul écrit :

Il est à la droite de Dieu et il intercède pour nous (Romains 8.34).

Je sais que c’est un peu déroutant parce que Jésus a aussi dit à son disciple Philippe : « Celui qui m’a vu, a vu le Père » (Jean 14.9). Jésus est donc à la fois l’exacte représentation du Père et distinct de lui, et il intercède auprès de Dieu le Père pour les croyants. Ce que je sais est que ces affirmations sont toutes aussi vraies les unes que les autres, mais comment elles s’articulent, est un mystère qui ne nous est pas révélé.

Ce qui est sûr et certain, par contre, est que Jésus est descendu sur terre pour sauver les pécheurs, et qu’il est remonté dans les cieux où il exerce actuellement un ministère d’intervention et d’intercession en faveur des siens. Bien qu’il soit dans la gloire assis à la droite du Dieu suprême, Jésus suit de très près tous les membres de son Église qui est son corps sur terre.

Nous pouvons nous adresser à lui, l’implorer, le louer et l’adorer. La prière n’a jamais pour but de forcer la main de Dieu, mais c’est un moyen de participer au plan de vie qu’il a préparé d’avance pour chacun d’entre nous. Et quand je suis dans le besoin, Jésus intercède pour moi. Plus loin dans cette épître, l’auteur écrit :

Approchons-nous donc du trône du Dieu de grâce avec une pleine assurance. Là, Dieu nous accordera sa bonté et nous donnera sa grâce pour que nous soyons secourus au bon moment (Hébreux 4.16).

Tous les grands de ce monde passent et on peut aller voir leur tombe, mais Jésus est toujours vivant à la droite de la majesté divine.

L’auteur a donc expliqué la prééminence de Jésus-Christ, premièrement en tant que prophète, le dernier porte-parole de Dieu, deuxièmement en tant que grand-prêtre qui a offert un sacrifice parfait en sa personne, et troisièmement en tant que roi assis sur son trône, d’où il a fondé l’univers et le soutient. Celui qui voit en Jésus-Christ quelqu’un de moindre que tout ce que je viens de dire est un hérétique. Par contre, tous ceux qui lui font confiance sont ses héritiers et reçoivent en partage sa justice et tout ce qu’il possède.

Verset 4

Je continue le texte de l’épître aux Hébreux.

Il a ainsi acquis un rang bien plus éminent que celui des anges, dans la mesure où le titre que Dieu lui a donné est incomparablement supérieur au leur (Hébreux 1.4).

L’homme est une créature extraordinaire bien supérieure à tout ce qu’on peut trouver dans le monde animal ou végétal. Cependant, les anges sont des êtres célestes qui lui sont bien supérieurs. Et plus loin dans l’épître, l’auteur écrit que lorsque Jésus est devenu homme, « il a été abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges » (Hébreux 2.9).

Le mot « ange » signifie « messager, porte-parole, héraut ». Les anges sont souvent mentionnés dans les Écritures (108 références dans l’Ancien Testament et 165 dans le Nouveau). Par exemple, des représentations de chérubins sont brodées sur le voile du Tabernacle et dessinées un peu partout sur les murs du temple de Salomon, et il en sera de même dans le temple du millénium. Deux chérubins en or massif sont fixés aux extrémités du propitiatoire, c’est à dire le couvercle du coffre sacré qui se trouve dans le Lieu très saint (Exode 25.18 ; 26.1). Le prophète Ézéchiel mentionne souvent les chérubins quand il parle de ses visions. Et le prophète Ésaïe a vu une autre classe d’ange : les séraphins (Ésaïe 6.2, 6). Par ailleurs, il existe aussi des archanges et encore d’autres catégories (Éphésiens 1.21 ; 3.10 ; Colossiens 1.16 ; 2.15).

Les anges sont à la fois spectateurs de ce qui se passe ici-bas (1Pierre 1.12 ; 1Timothée 3.16 ; Éphésiens 3.10 ; 1Corinthiens 4.9 ; 11.10 ; 1Timothée 5.21), et participent au plan de Dieu pour l’humanité, et on lit dans l’Apocalypse qu’ils sont les instruments de son jugement. Les anges manifestent même des émotions puisque Luc écrit : « il y a de la joie parmi les anges de Dieu pour un seul pécheur qui change de vie » (Luc 15.10).

Bien que les anges soient des esprits, ils peuvent apparaître sous une forme humaine. À la fin de cette épître, l’auteur donne une exhortation tout à fait étonnante quand il dit :

Ne négligez pas de pratiquer l’hospitalité. Car plusieurs, en l’exerçant, ont accueilli des anges sans le savoir (Hébreux 13.2).

Cependant, les anges peuvent se révéler sous une forme éclatante qui est proche de leur apparence dans les cieux, et qui est particulièrement impressionnante. C’est ce qui s’est passé au moment de la résurrection du Christ. Dans l’évangile selon Matthieu, on lit :

Tout à coup, voici qu’il y eut un violent tremblement de terre : un ange du Seigneur descendit du ciel, s’approcha de la tombe, roula la pierre de côté et s’assit sur elle. Il avait l’apparence de l’éclair, et ses vêtements étaient aussi blancs que la neige. Les gardes furent saisis d’épouvante : ils se mirent à trembler et devinrent comme morts (Matthieu 28.2-4).

J’ai déjà eu l’occasion de dire qu’un tiers des anges a suivi Lucifer dans sa rébellion contre Dieu (Apocalypse 12.4), et sont devenus les démons. Ces esprits impurs et méchants, comme Jésus les appelle, se manifestent dans les lieux hantés, au travers de certaines personnes, et dans des phénomènes qui défient les lois physiques.

Les anges qui sont restés fidèles à Dieu sont saints, sages et très puissants. Ils vivent dans les lieux célestes, au troisième ciel pour être précis, là où se trouve le trône de Dieu. Il existe aussi le premier ciel qui correspond à l’atmosphère qui entoure la terre et le second ciel qui est l’espace sidéral.

Les anges se déplacent hors de l’espace et du temps d’une manière instantanée. Ils n’ont aucune des faiblesses humaines, que ce soit dans les domaines physique, moral ou spirituel. Leur mémoire est parfaite, ils savent tout de l’histoire et de la connaissance humaines ; ils parlent toutes les langues, ils ne tombent jamais malades, pas même un petit rhume. De plus, et contrairement à nous, ils ne sont pas tentés par le mal, et se conduire d’une manière répréhensible ne leur vient jamais à l’esprit. Au contraire, ils servent Dieu nuit et jour en lui obéissant au doigt et à l’œil.

Les anges ne se marient pas et ne se multiplient pas (Matthieu 22.28-30) et ils ont tous été créés ensemble (Colossiens 1.16). Cependant, chacun possède son identité, sa personnalité et un rang hiérarchique qui lui est propre. On connaît les noms de certains anges : Michel est le chef des armées célestes, Gabriel est un archange et Lucifer était le nom du diable avant qu’il se rebelle contre Dieu.

Les anges ont été créés bien avant l’homme et sont très nombreux. Un passage du livre de Daniel dit qu’ils sont des centaines de millions (Daniel 7.10) et dans le livre de l’Apocalypse, l’apôtre Jean écrit :

Puis je vis, et j’entendis la voix d’anges rassemblés en grand nombre autour du trône, des êtres vivants et des vieillards. Ils étaient des milliers de milliers et des millions de millions (Apocalypse 5.11).

Et comme ils ne peuvent ni mourir ni être anéantis, leur nombre est constant.

À l’époque où cette épître aux Hébreux est écrite, les Juifs ont construit toute une théologie complexe autour des anges. Ils croient, et à juste titre, que ce sont les créatures les plus élevées en dignité qui existent et qu’ils entourent et servent l’Éternel. Mais les Juifs croient aussi que les anges constituent une assemblée de sages et que Dieu ne fait rien sans les consulter. Selon leurs croyances, quand l’Éternel a dit : « Faisons les hommes pour qu’ils soient notre image, ceux qui nous ressemblent » (Genèse 1.26), la première personne du pluriel désigne ce conseil angélique. A cette époque, d’autres idées encore plus farfelues circulent parmi les Juifs. Par exemple, ils pensent que par jalousie, des anges se sont opposés à la création de l’homme, au don de la Loi et qu’ils se sont attaqués à Moïse sur le mont Sinaï. Ces Juifs croient encore que ce sont des anges qui gèrent les saisons, la pluie, la neige, la foudre ; qu’ils contrôlent les mouvements des astres, la succession des jours, des mois et des années. D’autres anges notent toutes les paroles des êtres humains ou sont les bourreaux des damnés de l’enfer. Le plus grave est que certains Juifs adorent les anges, ce qui explique pourquoi dans son épître aux Colossiens, l’apôtre Paul écrit :

Qu’aucun homme, sous une apparence d’humilité et par un culte des anges, ne vous ravisse à son gré le prix de la course, tandis qu’il s’abandonne à ses visions et qu’il est enflé d’un vain orgueil par ses pensées charnelles (Colossiens 2.18 ; LSG).

Les Juifs croient aussi que des anges sont chargés de veiller sur les hommes. Et en effet, dans le psaume 91 on lit :

Il (l’Éternel) chargera ses anges de veiller sur tes chemins (Psaumes 91.11 ; comparez Actes 12.15).

Et dans l’évangile selon Matthieu, on lit que Jésus dit à ses disciples :

Faites attention ! Ne méprisez pas un seul de ces petits ; je vous l’assure : leurs anges dans le ciel se tiennent constamment en présence de mon Père céleste (Matthieu 18.10).

C’est de ce passage que provient l’idée que les enfants ont chacun un ange gardien qui a un accès permanent auprès de Dieu afin de lui rapporter les mauvaises actions des hommes envers eux. Jusqu’à ce que les enfants atteignent l’âge où Dieu les considère responsables de leurs actes, ils ont droit à un traitement de faveur.

Les Juifs croient également que les anges sont les moyens par lesquels Dieu a fait connaître la Loi à son peuple. Et effectivement, dans son épître aux Galates, l’apôtre Paul écrit :

Cette Loi a été promulguée par l’intermédiaire d’anges et par le moyen d’un médiateur, Moïse (Galates 3.19 ; comparez Deutéronome 33.2).

On voit donc que les Juifs ont le plus grand respect pour les anges.

Comme l’auteur de cette épître veut persuader ses compatriotes juifs que le Christ a instauré une alliance supérieure à celle de Moïse, il va leur montrer que Jésus est supérieur aux anges à cinq niveaux différents : par son titre, par l’adoration qui lui est due, par sa véritable identité, par sa pérennité éternelle et par sa destinée suprême ; c’est le sujet du premier chapitre. Afin de bien asseoir ces vérités, l’auteur va utiliser sept passages tirés de l’Ancienne version grecque de l’Ancien Testament appelée « La Septante ». Soit dit en passant que l’apôtre Paul préfère utiliser des citations tirées directement du texte hébreu. Par contre, l’auteur de cette épître n’utilise pas de textes du Nouveau Testament qui ont déjà été écrits, parce qu’il s’adresse à des Juifs et certains d’entre eux ne les considèrent pas inspirés de Dieu.

Verset 5

Le titre que Dieu a donné à Jésus est incomparablement supérieur à celui des anges parce que dit l’auteur :

Auquel des anges, en effet, (Dieu) a-t-il jamais dit : Tu es mon Fils, c’est moi qui t’ai engendré aujourd’hui ? Et encore : Moi je serai pour lui un Père, et lui sera pour moi un Fils ? (Hébreux 1.5 ; SER).

Dans les Écritures, l’appellation « Fils (de Dieu) » fait toujours référence à l’essence divine du Christ, sa filiation éternelle et son égalité avec le Père, ce que les chefs religieux ont parfaitement compris puisqu’ils ont accusé Jésus de blasphème et l’ont fait mettre à mort, parce que, disaient-ils, « non content de violer la loi sur le sabbat, il appelait encore Dieu son propre Père et se faisait ainsi l’égal de Dieu » (Jean 5.18).

Dans la culture juive, le fils adulte est considéré comme égal à son père en stature et en privilèges. Pour cette raison, les pharisiens considèrent le titre « Fils de Dieu » que Jésus s’attribue comme blasphématoire.

Ici, l’auteur donne au mot « Fils » le sens de « Messie appelé à être roi car héritier de la couronne de David », parce que c’est ce qu’il signifie dans la citation qui provient du psaume 2, un psaume d’intronisation dans lequel Dieu adopte le roi d’Israël de la lignée de David comme son fils, et donc son représentant sur terre en quelque sorte. Il est intéressant de remarquer que la relation humaine père-fils qui est très imparfaite à cause du péché et de notre finitude, est l’image d’une réalité céleste infiniment plus grande au sein de la Trinité.

Dans les Écritures, Jésus a beaucoup de titres. Ici, il est désigné comme le Messie, le Fils éternel de Dieu, et la seconde personne de la Trinité. Pourtant, ce passage est utilisé à mauvais escient par certaines sectes pour nier la divinité du Christ et faire de lui un être créé à cause du mot « engendré » qui a une connotation bien humaine. Cependant, le mot grec ainsi traduit ne veut pas dire créer (poieo) mais « devenir » (ginomai).

« Engendré » a deux significations. D’une part, il fait référence à la résurrection de Jésus, ce que l’apôtre Paul dit très clairement dans le livre des Actes (13.33). D’autre part, dans la Trinité, le mot « engendré » exprime la position éternelle de « Fils » par rapport à son Père. L’apôtre Jean exprime la même vérité quand il dit de Jésus qu’il est « le Fils unique venu du Père » (Jean 1.14 ; SER). Le mot rendu par « Fils unique » est littéralement : « seul engendré » (monogenes). Bien que dans sa divinité et dans son humanité, Jésus ait délibérément choisi d’être soumis au Père (comparez Philippiens 2.5-8 ; Jean 5.19), il est son égal car il n’a pas de commencement et il est éternel (Jean 1.1-3).

Ce passage est difficile parce que l’auteur jongle avec l’humanité et la divinité du Christ et avec une citation du psaume 2 qui avait une première application quand elle a été écrite, et une seconde qui est prophétique. Pour nous c’est compliqué, mais les Juifs comprennent très bien ce que l’auteur veut leur dire.

La seconde citation : « Moi je serai pour lui un Père, et lui sera pour moi un Fils », provient de deux livres historiques de l’Ancien Testament (2Samuel 7.14 ; 1Chroniques 17.13) où elle est appliquée à David, qui est à la fois le premier roi de la dynastie qui porte son nom, et l’ancêtre humain du Christ-Roi. Mais pour l’auteur de l’épître aux Hébreux, cette deuxième citation a également une valeur prophétique, car elle annonce le grand Fils de David à venir, Jésus-Christ le Messie (comparez Luc 1.32 ; Jean 7.42 ; Apocalypse 5.5).

Dans les deux citations, « Fils » veut dire « Messie », mais dans la première c’est aussi une référence à sa position éternelle de Fils de Dieu dans la Trinité. Je me répète parce que c’est quand même un peu compliqué.

Après avoir lu toutes ces remarques, les lecteurs de l’épître sont obligés de reconnaître la prééminence du Christ sur les anges, car aucun d’eux n’a jamais été dans la position de Jésus ou appelé « Fils ». Il est vrai que parfois, les anges sont collectivement appelés « fils de Dieu » mais jamais individuellement ni dans le sens qui est donné ici au Fils unique et éternel de Dieu. La supériorité du Christ sur les anges par ses titres est donc parfaitement bien établie, et si j’adore quelqu’un d’autre que Jésus, je suis forcément un idolâtre.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

mars 21 2025

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