Genèse 7.4 – 8.12
Chapitre 7
Introduction
Le 14 avril 1912, lors de son voyage inaugural, 1 517 passagers sur les 2 220 que comptait le Titanic périrent en mer. Ce naufrage compte parmi les plus grandes catastrophes de l’histoire de la navigation. Et pourtant, la compagnie maritime White Star prétendait haut et fort que la conception de ce bateau était tellement révolutionnaire que même si Dieu le voulait il ne pourrait le faire sombrer. L’Éternel aussi a fait construire un navire et celui-là était effectivement insubmersible. C’est Noé qui en fut le maître d’ouvrage et il s’est conformé à la lettre aux plans de l’architecte. Nous sommes à une semaine de la plus grande catastrophe que l’humanité n’ait jamais connue. Dieu dit à Noé : Entre dans le bateau.
C’est alors que deux sortes d’animaux pénètrent dans l’arche : d’une part, 7 couples de chaque espèce qualifiée de cérémonieusement pure, c’est-à-dire apte à être offerte en sacrifice d’expiation pour le péché ; la Loi de Moïse en donne 10. D’autre part, entre également un couple de tous les autres animaux.
Versets 4-17
Je continue à lire dans le chapitre 7 de la Genèse tout en compressant.
Car dans 7 jours je ferai pleuvoir durant quarante jours et quarante nuits sur la terre et j’effacerai de la surface de la terre tous les êtres que j’ai créés. Noé fit tout ce que l’Éternel lui avait ordonné. Un couple de toutes les sortes d’animaux vinrent trouver Noé pour entrer dans le bateau… L’an 600 de la vie de Noé, le dix-septième jour du deuxième mois de l’année Noé entra dans le bateau ainsi que ses fils, Sem, Cham et Japhet, sa femme et ses trois belles-filles. Avec eux était entré un couple de toutes les sortes d’animaux sauvages, de bestiaux, de bêtes, d’oiseaux. Toutes ces créatures étaient arrivées par deux, mâle et femelle comme Dieu l’avait ordonné. Puis l’Éternel referma la porte derrière Noé. Toutes les sources d’eaux souterraines jaillirent et les écluses du ciel s’ouvrirent ; la pluie tomba sur la terre durant quarante jours et quarante nuits. Les eaux montèrent et soulevèrent le bateau, qui se mit à flotter au-dessus de la terre (Genèse 7.4-17).
À nouveau, l’obéissance de Noé est soulignée et c’est grâce à cette soumission à Dieu dans la foi que lui et sa famille ont eu la vie sauve. Le texte précise bien que les animaux sont venus d’eux-mêmes, comme je l’ai déjà dit. Maintenant, tout le monde — hommes et animaux — est entré dans l’arche. Cependant, juste avant que le jugement ne se déchaîne, il se passe un petit événement qui peut facilement passer inaperçu et qui pourtant est lourd de sens et de conséquences.
Le texte dit : Puis l’Éternel referma la porte derrière Noé. Cette phrase fait froid dans le dos, car c’est Dieu lui-même qui a tiré les rideaux. Le temps de la grâce, l’occasion de venir à Dieu étaient révolus. On entend quelques fois dire : Il y a un temps pour tout. C’est vrai et cette expression provient d’un livre de l’Ancien Testament.
Pareillement, il y a un temps de grâce et un temps de jugement. Une fois que l’Éternel avait fermé la porte, tous les éléments se sont déchaînés pour détruire toute vie sur terre. Il est dit que les tornades d’eaux provinrent à la fois du ciel et de la terre.
Il faut se souvenir qu’à cette époque la terre était entourée d’un conopée, un épais voile de vapeur d’eau qui protégeait notre monde beaucoup plus efficacement qu’aujourd’hui des rayons dangereux provenant du soleil et qui de plus créait un climat uniforme sur l’ensemble de la planète. Ce conopée s’est rompu ou plutôt a explosé et s’est abattu sur le monde antédiluvien.
En même temps, les fontaines souterraines jaillirent avec violence jusqu’à probablement 30 km de haut pour retomber, une partie en pluie torrentielle et une partie en cristaux de glace. Les éruptions souterraines telles des volcans de trombes d’eau et l’érosion sédimentaire qu’elles provoquèrent durèrent 40 jours et 40 nuits et furent titanesques, d’une ampleur inimaginable. Les animaux par troupeaux furent soudainement enterrés et congelés vivants. Avec une force violente, plantes, insectes et mammifères furent immergés en un temps record.
C’est pour cela qu’on a découvert des animaux entiers parfaitement conservés et surtout des mammouths pris dans les glaces. On les trouve enterrés dans la toundra gelée de Sibérie, pris dans les glaces du nord de l’Alaska et du Canada avec encore de l’herbe dans l’estomac. Ils sont également très nombreux tout le long du continent asiatique où ils périrent noyés.
Le sol des îles de l’intérieur du cercle arctique est largement constitué d’os de mammouths, de tigres, d’ours et d’élans, mélangés à des troncs fossilisés. Il n’y pousse aucun arbre et rien qui aurait pu nourrir ces animaux. Ceux-ci furent enterrés vivants lorsque le sol était meuble, alors que maintenant c’est de la glace perpétuelle.
C’est aussi du déluge que proviennent les fossiles et les gisements d’ossuaires comme celui d’Agate Springs dans le Nebraska, un état froid dans la partie nord des États-Unis. Ce dépôt d’os fossilisés dans une colline calcaire compte des milliers de mammifères sur une grande distance. Dans ce site, on trouve pêle-mêle les restes de rhinocéros, de chameaux, d’ours géants et autres animaux exotiques.
Cette catastrophe déclencha une réaction en chaîne qui entraîna d’autres cataclysmes qui commencèrent à remodeler toute la surface de notre planète. Sous le coup de pouce divin, la croûte terrestre s’affaissait par endroits, se soulevait en d’autres ce qui éventuellement forma les bassins océaniques et les grandes chaînes montagneuses que nous connaissons aujourd’hui.
C’est aussi à ce bouleversement mondial qu’on doit les curiosités géologiques, telles que le Grand Canyon en Arizona, qui est d’une beauté sans pareille et qui vaut le détour. Un texte tiré du livre des Psaumes de l’Ancien Testament parle de ces événements en ces termes. Je lis :
Tu as couvert notre terre d’océans. Les eaux recouvraient les montages. Lorsque tu les as menacées, les eaux se sont enfuies au loin et se sont élancées au bruit de ton tonnerre, des montagnes se sont élevées, des vallées se sont abaissées à l’endroit que tu leur avais assigné (Psaumes 104.6-8).
Suite au déluge, l’Everest, le Mont Blanc, et la cordillère des Andes par exemple, poussèrent comme des champignons en automne pour ainsi dire.
Versets 18-24
Je finis le chapitre 7 de la Genèse.
Les eaux montèrent de plus en plus, de sorte que toutes les hautes montagnes sous tous les cieux furent submergées. Les eaux s’élevèrent de 7 ou 8 mètres au-dessus du sommet des montagnes qui disparurent sous les flots. Ainsi l’Éternel effaça de la surface du sol toutes les créatures vivantes, depuis l’homme jusqu’au bétail. Il ne resta que Noé et ceux qui étaient avec lui dans le bateau. La crue des eaux au-dessus de la terre dura 150 jours (Genèse 7.18-24).
On objecte quelques fois qu’il n’y a pas suffisamment d’eau sur notre planète pour couvrir toutes les montagnes actuelles ce qui est exact ; en fait, il en faudrait 8 fois plus. Mais comme je l’ai déjà dit, jusqu’à Noé, la topographie de notre planète était fort différente. Il est tout à fait plausible de considérer qu’avant le déluge, aucun sommet ne dépassait 3 500 mètres et que les mers étaient peu profondes. Donc, il y avait assez d’eau pour recouvrir toute la surface du globe antédiluvien.
40 jours et 40 nuits de pluies torrentielles, de jaillissements d’eau violents combinés à l’action de vagues énormes ont tout détruit et enseveli dans la terre. Des poissons, des animaux marins, les vers et les insectes furent les premières victimes du châtiment divin. Dans un premier temps, les hommes et les animaux terrestres se sont réfugiés sur des endroits plus élevés.
Puis finalement, ils furent à leur tour piégés et ensevelis. Il existe de vastes cimetières de fossiles. J’ai déjà cité auparavant celui d’Agate Springs dans le Nebraska aux États-Unis. Il y en a bien d’autres comme celui de Karoo en Afrique du Sud dans lequel on a estimé qu’il y aurait les restes de 800 milliards de vertébrés.
Selon le texte de la Genèse, le déluge fut universel ; effectivement, on en trouve des traces partout. Pratiquement tous les dépôts de fossiles furent déposés par l’eau. Un déluge sur l’ensemble de la surface du globe explique très facilement les immenses cimetières de restes d’animaux les plus divers entassés pêle-mêle, ou les dépôts sédimentaires incompréhensibles situés là où ils ne devraient pas être comme sur le plateau tibétain par exemple. En effet, là-haut à 5 000 mètres d’altitude, on y trouve quelque 2 millions de km2 de sédiments sur une épaisseur de plusieurs centaines de mètres.
De toute façon, la meilleure façon de comprendre la formation des grands canyons sous-marins qui longent les continents est d’admettre qu’ils furent creusés par des courants extrêmement violents chargés de sédiments qui les rabotèrent. Ces débris d’érosion terrestre sont très importants, car grâce à eux on peut évaluer l’âge relatif des océans et donc de la terre. Pour cela, on établit une comparaison entre les composants chimiques des océans et des continents.
L’enseignement courant dans nos écoles est que notre planète et donc l’érosion terrestre dure depuis 5 milliards d’années. Sur un temps aussi long, selon le fameux principe égalisateur des vases communicants toute l’érosion des continents aurait dû remplir les océans de sédiments ; or il n’en est rien. Au rythme actuel de l’érosion, 260 millions d’années auraient produit 635 mètres de sédiments. Où sont-ils donc passés ? On en trouve effectivement plusieurs centaines de mètres dans les fosses océaniques au pied des avancées du littoral, mais les bassins océaniques, eux, ne sont recouverts tout au plus que d’une couche de 35 mètres d’épaisseur ; parfois, il y en a moins de 20 mètres.
Si on tient compte de ce qui s’est accumulé pendant le déluge, il en reste très peu qui provient de l’érosion du temps. Les dépôts sédimentaires plaident pour une terre jeune. Ce n’est pas tout ; la terre et les océans sont très différents l’un de l’autre à bien des niveaux, comme s’ils venaient seulement de faire connaissance. En effet, les proportions des éléments chimiques sur terre sont sans aucun lien avec ce qui se trouve au fond des océans, dissout dans l’eau ou sur les îles.
En 1967 dans un livre sur la théorie de la constitution des continents, l’évolutionniste Teyo Wilson écrivait : Les disproportions chimiques sont gigantesques. De plus, si la terre avait des milliards d’années, l’eau des océans devrait être dans un état de saturation complète des éléments solubles de la terre qui sont érodés et qui vont dans les mers. Eh bien, c’est loin d’être le cas et certains composants chimiques ne se trouvent en solution dans l’eau des océans qu’en quantité infime. Quelle que soit la façon dont on considère les sédiments océaniques, ils plaident pour une création très jeune.
Cela dit, le châtiment divin du déluge d’une ampleur mondiale détruisit ou enterra absolument tout ; les animaux et les végétaux, qui furent alors submergés, constituent aujourd’hui les gisements de pétrole et de gaz et les mines de charbon répartis de par le monde. Mais bien que ce fût le plus grand cataclysme de tous les temps, on trouve quand même des traces des civilisations humaines antédiluviennes, celles qui précédèrent le déluge.
Ainsi, j’ai vu dans un livre un petit pot en fer qui fut découvert dans un bloc d’anthracite et qui est conservé dans un musée de l’État de l’Arkansas aux États-Unis. En Virginie, on a aussi trouvé dans un morceau de charbon, une clochette en parfait état et surmontée d’une figurine. Analysée, elle s’est révélé être faite d’un alliage de bronze, de laiton, d’arsenic et d’antimoine. Or au chapitre 4 de la Genèse, il est mentionné qu’un descendant de Caïn, le fils aîné d’Adam et Ève, du nom de Toubal-Caïn fut le premier forgeron de bronze et de fer. Cet art s’était évidemment répandu et perfectionné.
En 1934, dans l’État du Texas, on a trouvé un marteau, toujours prisonnier du charbon, qui fut examiné par le laboratoire qui analysa les premières roches lunaires ramenées sur terre. Cet outil révéla qu’il était précisément constitué de 96,6 % de fer, 0,74 % de soufre et 2,6 % de chlore. Pourquoi ces ingrédients et ces proportions ? On l’ignore. Par contre ce qui est intéressant de savoir, c’est que sous la pression atmosphérique actuelle, il est impossible de mélanger du fer et du chlore ; ce marteau a donc été fabriqué lorsque les conditions de vie étaient très différentes de ce qu’elles sont aujourd’hui, et cela ne peut que correspondre à la période antérieure au déluge.
À l’époque antédiluvienne, non seulement la pression atmosphérique était plus forte ce qui facilite la guérison des plaies comme j’ai déjà eu l’occasion de l’expliquer, mais en plus l’air ambiant était davantage chargé en oxygène. On a trouvé une résine fossilisée qui s’appelle l’ambre, et qui emprisonnait des bulles d’air. Après analyse, il s’est révélé que cet air était 50 % plus riche en oxygène que ce que nous respirons aujourd’hui.
Or une théorie explique l’extinction des dinosaures en invoquant justement l’insuffisance d’oxygène dans l’air. En effet, les fossiles de dinosaures indiquent que leur capacité pulmonaire était faible ; leurs poumons étaient très petits comparés à leur corps titanesque ; par exemple, un gros lézard de 25 m de long avait seulement les narines d’un cheval.
Chapitre 8
Versets 1-12
Nous voici arrivés au chapitre 8 de la Genèse et au dénouement de ce cataclysme. Je lis en compressant :
Mais Dieu n’avait pas oublié Noé et toutes les bêtes qui étaient avec lui. Il fit souffler un vent sur la terre ; alors les eaux se mirent à baisser. Les sources des eaux souterraines et les écluses du ciel se refermèrent. La pluie cessa de tomber. Le 17e jour du 7e mois, le bateau s’échoua dans le massif montagneux de l’Ararat. Le premier jour du 10e mois, les sommets des montagnes apparurent. Quarante jours après, Noé ouvrit la fenêtre et lâcha un corbeau ; celui-ci s’envola, il revint bientôt et repartit à plusieurs reprises jusqu’à ce que les eaux se soient résorbées. Puis Noé lâcha une colombe, mais elle revint vers lui dans le bateau, car toute la terre était encore inondée. Il attendit encore 7 autres jours et lâcha de nouveau la colombe qui revint vers lui tenant dans son bec une feuille d’olivier toute fraîche ; Noé sut ainsi que les eaux s’étaient résorbées sur la terre. Il attendit encore 7 autres jours et relâcha la colombe ; cette fois elle ne revint plus (Genèse 8.1-12).
L’expression : Dieu n’avait pas oublié Noé est une façon de parler, fréquente dans les Écritures et qui exprime la sollicitude de Dieu et son action en faveur de l’homme. Cette courte phrase marque un tournant dans le récit du déluge. Après le jugement vient le salut. Dieu ne nous oublie pas, même si parfois, j’en conviens, il semble qu’il tarde à me répondre. Cet événement : La colombe revint vers Noé tenant dans son bec une feuille d’olivier toute fraîche, est devenu le symbole moderne de la paix ; la colombe portant un rameau d’olivier tire son origine de ce passage.
Finalement, l’arche s’échoua sur le mont Ararat, un massif montagneux de 5 165 mètres en Turquie et situé à la frontière de l’Arménie et de l’Iran, donc une zone politiquement et militairement sensible. Sur cet ancien volcan et à 4 000 m d’altitude, on a trouvé de la lave et des cristaux de sel, des éléments qui se forment exclusivement sous l’eau.
Une enquête effectuée dans les années 60 rassemblait une trentaine de témoignages de personnes qui auraient entrevu, photographié, examiné ou ramené chez eux des fragments de poutraison. Ces gens à priori dignes de foi ne s’accordaient cependant pas sur les lieux de leur découverte. Par contre, tous prétendaient que ce bois provenait d’un gigantesque bateau pris dans les glaces de la célèbre montagne, à plus de 4 000 mètres d’altitude, donc bien au-dessus de la limite des forêts. Moi, je crois qu’un jour Dieu arrangera la situation géopolitique et climatique de cette région de façon à ce que nous puissions voir l’arche de Noé sur nos petits écrans.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.