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31 déc. 2024

Ecclésiaste 3.1 – 4.6

Chapitre 3

Introduction

D’abord introduit en 1962 sans se faire remarquer, c’est le 12 décembre 1965 que sort le tube « turn, turn, turn » en anglais chanté par le groupe Byrds. Les premières paroles en français sont :

Pour toute chose, tourne, tourne, tourne, il y a une saison, tourne, tourne, tourne, et un temps pour toute finalité sous le ciel. Un temps pour naître ; un temps pour mourir ; un temps pour planter ; un temps pour récolter ; un temps pour tuer ; un temps pour soigner ; un temps pour rire ; un temps pour pleurer ; un temps pour construire — démolir, danser, jeter des pierres — ramasser des pierres ; un temps pour la guerre — la paix, l’amour — la haine, pour embrasser — ne plus embrasser.

Et la dernière strophe est :

Un temps pour gagner — pour perdre, pour déchirer — coudre, pour aimer — pour haïr, un temps pour la paix, je jure qu’il n’est pas trop tard.

La plupart des jeunes qui fredonnent cet air ou qui dansent sur son rythme ne se doutent pas qu’à quelques détails près, ce chant reproduit les paroles du Prédicateur, l’Ecclésiaste. Dans le chapitre 3 de ce livre, Salomon personnifié exprime le fatalisme de la vie. Si c’est ton heure, tu ne peux rien y changer ; c’est comme ça. Cette façon de voir fait partie des dogmes de la plupart des religions païennes, depuis les adeptes de Platon jusqu’au Bouddhisme, Hindouisme et autres ismes. Les Musulmans ont l’expression « Mektouv », qui veut dire : « C’est écrit ».

Je me souviens de l’histoire que m’a racontée cette étudiante qui faisait son internat de médecine. Elle a assisté à l’examen médical d’un jeune Algérien de 18 ans qui est spécialement venu de son pays pour une consultation dans un service de dermatologie à cause d’une sorte de petite plaie d’un aspect inquiétant qu’il porte sur la jambe. Le professeur l’examine puis déclare que c’est un mélanome avancé qu’il faut opérer de toute urgence et peut-être même amputer la jambe. Mais le jeune Algérien refuse tout net disant qu’il retourne chez lui et que si Allah veut qu’il meure, qu’il en soit ainsi et qui osera s’opposer à sa volonté ?

Le fatalisme est une perspective du monde qui est très répandue dans notre société, autant parmi ceux qui disent posséder une certaine foi en Dieu que parmi les autres qui ne croient en rien. Cet état d’esprit explique aussi la popularité des horoscopes qui prétendent dévoiler votre avenir, caché quelque part dans les astres. La plupart des gens veulent savoir ce que le sort leur réserve en espérant qu’il leur sourira, et afin de pouvoir s’y préparer. D’un certain côté, le fatalisme est un moyen de se défendre contre les coups durs de la vie, car si on est persuadé que ce qui doit arriver arrivera quoi qu’on fasse, il est inutile de regimber et il vaut mieux se résigner et faire contre mauvaise fortune bon cœur.

Verset 1

Je commence à lire le chapitre 3 de l’Ecclésiaste.

Il y a un moment pour tout et un temps pour toute activité humaine sous les cieux (Ecclésiaste 3.1).

Précédemment, Salomon personnifié a conclu que « toute bonne chose vient de Dieu » (Ecclésiaste 2.24-26 ; comparez Jacques 1.17) et que la sagesse consiste à se conformer à sa volonté plutôt que de ruer dans les brancards et suivre ses propres inclinations. Maintenant il construit sur cette pensée. Son affirmation générale est que Dieu a ordonné d’avance, d’une part, ce que l’homme va faire et sa durée dans le temps, et d’autre part, il a préalablement déterminé ce qui va lui arriver.

Le Prédicateur va développer son idée en utilisant 28 contraires par groupes de deux (Ecclésiaste 3.2-8), avec lesquels il envisage à peu près toutes les activités humaines sous leurs doubles aspects positif et négatif. L’auteur choisit délibérément deux fois 7 activités et leur contraire à cause du symbolisme du chiffre 7 qui veut dire « complet, fini », tandis que les dualités décrivent la totalité de l’activité. La thèse du Prédicateur est que tout ce que fait l’homme, que ce soit constructif ou au contraire destructif, a lieu conformément à la souveraineté de Dieu, à laquelle l’homme fera bien de se conformer.

La sagesse consiste donc à faire chaque chose en son temps en adoptant sa conduite au devoir du moment. Il s’en suit que l’homme doit pleurer quand Dieu l’afflige et se réjouira quand il est béni. S’il est soldat, au fort de la bataille son rôle est de tuer l’ennemi et après le combat de soigner les blessés. En période de prospérité, il achète et quand le vent tourne, il abandonne ses biens, tout comme firent les protestants après la révocation de l’Édit de Nantes.

Versets 2-3

Je continue le texte.

Il y a un temps pour naître et un temps pour mourir, un temps pour planter, et un temps pour arracher le plant, un temps pour tuer et un temps pour soigner les blessures, un temps pour démolir et un temps pour construire (Ecclésiaste 3.2-3).

La liste débute avec le commencement et la fin de la vie. Nul ne peut contrôler sa naissance. Par contre, le moment de la mort dépend des circonstances, mais de toute façon et quoi qu’il arrive, tout rentre dans le plan de Dieu. Ces quatre jeux de thèse-antithèse font tous état d’une chose établie puis détruite.

Verset 4

Je continue.

Il y a aussi un temps pour pleurer et un temps pour rire, un temps pour se lamenter et un temps pour danser (Ecclésiaste 3.4).

Il s’agit ici des réactions face à des événements heureux et tragiques comme une naissance et un décès, un début et une fin.

Versets 5-6

Je continue.

Un temps pour jeter des pierres et un temps pour en ramasser, un temps pour embrasser et un temps pour s’en abstenir. Il y a un temps pour chercher et un temps pour perdre, un temps pour conserver et un temps pour jeter (Ecclésiaste 3.5-6).

Ces versets expriment l’intérêt et la relation quelquefois ambiguë des êtres humains envers d’autres personnes et des choses. Par exemple, quelqu’un fait un investissement qu’il croit judicieux, mais le marché se retourne contre lui et il perd tout. J’ai connu ce genre de déboire.

Verset 7

 

Je continue.

Un temps pour déchirer et un temps pour recoudre, un temps pour garder le silence et un temps pour parler (Ecclésiaste 3.7).

Ces actions expriment une profonde tristesse comme lors d’une calamité nationale ou du décès d’un être cher. En de telles circonstances, la coutume des Juifs est de découdre partiellement leur vêtement extérieur en signe de profonde affliction.

Verset 8

Je continue.

Un temps pour aimer et un temps pour haïr, un temps pour la guerre et un temps pour la paix (Ecclésiaste 3.8).

La liste se termine avec deux émotions de base du genre humain : l’amour et la haine, et ce que cette dernière entraîne assez souvent : la guerre entrecoupée de périodes de paix toute relative. La violence est la marque distinctive de l’humanité, le fil conducteur de son histoire depuis que Caïn, le fils aîné d’Adam et Ève, assassina son frère Abel.

Verset 9

Je continue le texte.

Quel avantage celui qui travaille retire-t-il de la peine qu’il se donne ? (Ecclésiaste 3.9).

Fidèle à lui-même, le Prédicateur conclut en disant que comme les activités humaines ont été décrétées par le Dieu dont les voies sont éternelles, immuables et impénétrables, tous les efforts humains sont futiles. Alors pourquoi se tourmenter et se donner tant de mal sur terre ? Dans un psaume, Salomon dit :

Si l’Éternel ne bâtit la maison, en vain les bâtisseurs travaillent. Si l’Éternel ne garde pas la ville, en vain la sentinelle veille. Oui, il est vain de vous lever très tôt et de vous coucher tard, et de vous donner tant de peine pour gagner votre pain. Car Dieu en donne autant à ceux qui lui sont chers pendant qu’ils dorment (Psaumes 127.1-2).

Versets 10-11

Je continue de lire le texte du troisième chapitre de l’Ecclésiaste.

J’ai considéré les différentes tâches auxquelles Dieu impose aux hommes de s’appliquer. Dieu fait toute chose belle en son temps. Il a implanté au tréfonds de l’être humain le concept d’éternité. Et pourtant, l’homme est incapable de saisir l’œuvre que Dieu accomplit du commencement à la fin (Ecclésiaste 3.10-11).

Le Prédicateur reconnaît bien la réalité du mal qui affecte toutes les facettes de l’existence humaine, néanmoins, c’est Dieu qui est le Maître du temps et des circonstances, et parce qu’il œuvre à faire du bien au bon moment, tout rentre harmonieusement dans le grand ensemble du plan divin. C’est dans ce cadre que toute l’activité de l’homme, voulue par Dieu, acquiert un sens et une réelle valeur. Par la foi, le croyant peut dire pour lui-même : « Cela est bon ! » qui est aussi la phrase que le Créateur a prononcée six fois après chaque phase de la création.

L’homme se distingue des animaux en ce que Dieu lui a donné une certaine connaissance intuitive de l’éternité. Voilà pourquoi il n’est pas nécessaire d’expliquer à un petit enfant qui est Dieu ou ce qu’est le royaume des cieux. Cependant, même les plus savants d’entre nous ont le sentiment qu’ils savent très peu de choses par rapport à ce qui existe dans le monde visible et invisible. Au-delà de notre bocal espace-temps dans lequel nous sommes enfermés, ont lieu des événements qui ne peuvent être ni connus ni exprimés en langage humain. Ne serait-ce que pour cette raison, le croyant doit se soumettre à la volonté de Dieu, même si elle paraît dure et qu’il ne la comprend pas, sachant que par la foi il participe à la victoire finale de ce qui est bon et parfait et du bien sur le mal.

Tout ça c’est bien gentil au niveau théorique, mais que dire à une famille qui vient de perdre sa fille de 16 ans dans un accident stupide qui a eu lieu sur la propriété ? À la veille de son anniversaire et alors qu’un chapiteau a été installé pour la fête, elle est tombée dans un vieux puits mal fermé et s’est brisé la nuque. Au lieu d’un anniversaire, ce sont des funérailles que les parents ont dû préparer.

L’existence humaine donne l’impression d’être absurde à cause de ses circonstances contradictoires. Pourtant, à la lumière de Dieu et de l’éternité, notre vie et les tragédies ont un sens même si une grande partie reste hors de notre champ de compréhension.

Versets 12-13

Je continue le texte.

Aussi ai-je conclu qu’il n’y a rien d’autre qui soit bon pour l’homme que de jouir du bonheur et se donner du bon temps durant sa vie. Car, si quelqu’un peut manger et boire et jouir du bonheur au milieu de son dur labeur, c’est un don de Dieu (Ecclésiaste 3.12-13).

Ici, Salomon donne la réponse à la question qu’il a préalablement posée :

Quel avantage celui qui travaille retire-t-il de la peine qu’il se donne ? (Ecclésiaste 3.9).

Pour trouver bonheur et satisfaction sur terre, il y a au moins deux choses à faire :

1° Il faut savoir cueillir les petits plaisirs qui se présentent à soi sans se montrer trop difficiles, car la vie est courte.

2° Il faut les accepter avec reconnaissance comme des dons de Dieu.

Verset 14

Je continue le texte du chapitre 3 de l’Ecclésiaste.

Je sais que tout ce que Dieu fait demeurera toujours : il n’y a rien à y ajouter, et rien à en retrancher. Et Dieu l’a fait ainsi pour qu’on le révère (Ecclésiaste 3.14).

Tout au long de ce livre, le Prédicateur encourage ses lecteurs à révérer Dieu (Ecclésiaste 5.6 ; 7.18 ; 8.12 ; 12.13), parce qu’il est tout à fait conscient de son immensité qui tranche considérablement avec la faiblesse et l’insignifiance de l’homme (Ecclésiaste 5.1), et surtout le caractère éphémère de la vie.

Verset 15

Je continue.

Ce qui est a déjà été et ce qui sera dans l’avenir a déjà été et Dieu ramènera ce qui est passé (Ecclésiaste 3.15).

Dieu est éternel, parfait et ses œuvres demeurent éternellement. Sa façon de gouverner l’univers et ses lois ne changent pas. C’est pourquoi il exige que l’homme le révère et se soumette humblement à lui.

Très confiant en lui-même, Salomon a tout d’abord entrepris de découvrir le bien suprême (Ecclésiaste 1.16). Mais il comprend vite que le bonheur idéal auquel il aspire est un rêve (Ecclésiaste 2.3-23), alors il se donne tout entier aux jouissances et plaisirs de bas étage (Ecclésiaste 2.24-26), mais là encore il est amèrement déçu. Ses expérimentations n’ayant pas abouti, Salomon réduit ses exigences à une peau de chagrin pour ainsi dire, et il se contente des dons passagers que lui accorde la Providence divine.

Ne nous leurrons pas, le monde n’ira pas en s’améliorant avec le temps et le bonheur sera toujours éphémère, imparfait, et assombri par les injustices qui règnent partout dans la société.

Versets 16-17

Je continue.

J’ai encore constaté autre chose sous le soleil : à la place du droit, il y a la méchanceté, et à la place de la justice, il y a la méchanceté. Je me suis dit en moi-même : “ Dieu jugera le juste et l’injuste, car pour chaque chose et pour chaque acte, il y a un temps pour le jugement ” (Ecclésiaste 3.16-17).

Le Prédicateur est consterné par ce qu’il a vu. Dieu a fait toute chose belle en son temps, mais il n’en est pas moins vrai que dans le monde ont constamment lieu des événements fâcheux et douloureux que Dieu laisse faire et qui frustrent l’existence humaine. On ne peut pas faire aveuglément confiance au premier venu et la justice n’existe pas. Il y a vraiment de quoi être cynique à l’égard de la race humaine.

Que les politiciens soient corrompus par le pouvoir passe encore, mais que les juges appellent le mal bien et condamnent les innocents, c’est le comble de l’abomination. Mais un jour, Dieu remettra toutes les pendules à l’heure et son jugement rétablira l’ordre. Le monde verra alors que son œuvre est parfaite.

Sous l’Ancienne Alliance, les hommes pieux voulaient déjà croire à la rétribution du méchant ici-bas. Parce que l’idée que la justice finit toujours par triompher est une pensée réconfortante. Mais en attendant ce jour, que d’injustices ont libre cours en ce bas monde !

Versets 18-20

Je continue.

Je me suis dit en moi-même que Dieu éprouve les hommes afin de leur montrer (par l’injustice) qu’ils ne valent guère mieux que les bêtes. Car, après tout, le sort des humains est identique à celui des bêtes. Ils meurent les uns comme les autres. Un même souffle les anime tous. L’homme n’a aucun avantage sur l’animal, car tout passe. Tout va vers une même destination : tout a été tiré de la poussière et tout retourne à l’état de poussière (Ecclésiaste 3.18-20).

La maladie, les tragédies et la mort n’épargnent personne. Que quelqu’un soit faible ou une force de la nature, qu’il ait mené une vie droite ou été un bon à rien, de toute façon il mourra (Ecclésiaste 2.14-16). À ce niveau, les êtres humains sont comme les animaux. Dieu a fait en sorte que le sort de l’homme soit identique à celui de la bête pour lui montrer combien il est misérable. Les paroles du Prédicateur peuvent choquer, mais ici encore, il faut les considérer selon le point de vue : « sous le soleil », c’est-à-dire selon une perspective uniquement terrestre et humaniste.

Cela dit, bien des gens vivent comme des animaux dans le sens qu’ils obéissent à leurs instincts primaires; selon l’adage : « buvons et mangeons car demain nous mourrons », ils cherchent seulement à profiter au maximum de leur passage sur terre. Ils peuvent même mener une vie exemplaire et s’engager dans des occupations vertueuses comme aider les gens en difficulté, ou encore se consacrer aux arts, jouer d’un instrument de musique, faire du sport, toutes des activités fort louables. Mais si ce sont là les seuls buts de notre existence, notre condition humaine est bel et bien misérable.

Les sciences proclament haut et fort que l’homme n’est rien de plus qu’un singe évolué. Il n’est donc pas étonnant que la raison du plus fort est toujours la meilleure. Si on étudie le règne animal, on observe par exemple qu’un ours ou un lion mâle déchiquettera ses petits afin que la femelle soit à nouveau en chaleur. C’est peut-être brutal comme comportement, mais c’est tout à fait comparable aux êtres humains qui tuent pour une affaire de sexe.

Depuis le commencement des temps, l’homme est un loup pour l’homme car il est porté à nuire à son semblable, et c’est bien là l’explication de toutes les atrocités, de l’esclavage aux nettoyages ethniques en passant par le système des castes, les bidonvilles et les banlieues difficiles. Sous différents vernis, c’est le même principe qui opère : un groupe fort utilise la force ou un moyen légal pour en opprimer un autre qui est en situation de faiblesse. Comme la plupart des gens croient qu’ils ne sont que des animaux, il ne sont pas gêner d’utiliser la loi de la jungle à leur profit. C’est le cas des prédateurs sexuels qui hantent l’internet et qu’on laisse opérer sous le prétexte bidon de la liberté d’expression.

Versets 21-22

Je finis de lire le chapitre 3.

Qui peut dire ce qu’est l’esprit de l’homme, celui qui se dirige vers le haut et ce qu’est le souffle de la bête, celui qui descend en-dessous de la terre ? J’ai compris qu’il n’y a pour l’homme rien de bon sinon de jouir de ses œuvres, car telle est la part qui lui revient. En effet, qui donc le fera revenir pour qu’il voie ce qui sera après lui ? (Ecclésiaste 3.21-22).

Les propos du Prédicateur sont toujours à placer dans la perspective « sous le soleil ». À première vue, le sort de l’homme est le même que celui de la bête puisque l’un et l’autre meurent pareillement. Mais il se peut aussi que leur mort n’ait pas le même aboutissement. Comme ici-bas, on ne voit pas de différence de destinée, pourquoi ne pas vivre comme un animal et profiter de la vie au maximum, ce qui était d’ailleurs la philosophie des hippies du siècle dernier.

Chapitre 4

Verset 1

Nous arrivons au chapitre quatre qui continue le discours du Prédicateur. Je commence à le lire.

Puis j’ai tourné mes regards vers toutes les oppressions qui se pratiquent sous le soleil. Les opprimés versent des larmes et il n’y a personne pour les consoler ; la force est du côté de leurs oppresseurs, c’est pourquoi ils n’ont pas de consolateurs (Ecclésiaste 4.1).

Le Prédicateur a déjà mentionné certaines injustices, la plus criarde étant les juges corrompues.

Quelque soit le système politique, les inégalités abondent, et le dénominateur commun de toutes les organisations humaines est que les pauvres et les faibles sont toujours exploités par les forts.

Versets 2-3

Je continue.

C’est pourquoi j’estime plus heureux les morts qui sont déjà morts, que les vivants qui sont encore en vie. Et encore plus heureux que tous deux est celui qui n’est pas encore venu à l’existence, parce qu’il n’a pas expérimenté tout le mal qui se commet sous le soleil (Ecclésiaste 4.2-3).

Le Prédicateur donne ici libre cours à l’amertume de son âme. Mais il n’a rien inventé. Un philosophe grec a dit : « Le meilleur pour l’homme est de ne point naître et, s’il est né, de mourir bientôt ».

Et Jérôme, un Père de l’Église, a écrit : « Celui qui vit est encore exposé aux dangers de la tempête, celui qui est mort est comme un homme qui échappe nu du naufrage ; mais celui qui n’est pas encore né n’a jamais éprouvé et n’éprouve point les maux du monde ».

Verset 4

Je continue.

J’ai aussi constaté que tout labeur et que toute habileté que les hommes mettent à leurs œuvres sont motivés par la jalousie des uns envers les autres. Cela aussi est dérisoire : autant courir après le vent (Ecclésiaste 4.4).

Beaucoup bossent comme des malades pour des motivations vicieuses ; soit ils aiment l’argent, soit ils veulent acquérir toujours plus afin de faire mourir d’envie les voisins.

Versets 5-6

Je continue.

Celui qui se croise les bras est un insensé qui mange sa propre chair. Il vaut mieux une main pleine de repos que deux mains pleines de travail à courir ainsi après le vent (Ecclésiaste 4.5-6 ; Comparez Proverbes 6.10-11 ; 10.4 ; 24.33-34)).

Le Prédicateur a énoncé une thèse, son antithèse, et la synthèse qui est une sorte de juste milieu entre les deux. L’excès de travail pour satisfaire ses vices est une vanité, et la paresse, un comportement désastreux. Il faut trouver l’équilibre entre travail et repos. Voilà un bon conseil à suivre.

 

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

avril 26 2024

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