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02 mai 2022

Genèse 30.33 – 31.42

Chapitre 30

Introduction

Imaginez un film dans lequel un homme a deux femmes qui se disputent pour coucher avec lui ; avec l’une, il a vécu une merveilleuse histoire d’amour, tandis que l’autre a été mise dans son lit en douce la nuit de noces avec la première. Non, il ne va pas bientôt sortir sur les écrans de cinéma parce que je ne crois pas qu’il a été tourné, bien que le script existe bien.

Cette histoire abracadabrante se trouve dans le livre de la Genèse et cet homme s’appelle Jacob. Il s’est fait rouler dans la farine jusqu’au cou par son oncle Laban qu’il a dû servir pendant 14 ans, dont 7 extorqués, pour obtenir à deux reprises la main de sa fille Rachel qu’il aime vraiment, tandis que Léa, la seconde, lui a été imposée. Maintenant, il veut quitter son oncle de malheur et retourner chez lui dans le pays de Canaan, mais Laban veut le garder à tout prix.

Versets 28-30

Je continue à lire dans le chapitre 30.

Et Laban ajouta : Fixe-moi ton salaire, et je te le donnerai. Jacob dit : Tu sais toi-même comment je t’ai servi, et ce que ton cheptel est devenu grâce à moi. Car tu avais bien peu de choses à mon arrivée, mais tes biens se sont considérablement accrus. L’Éternel t’a béni depuis que je suis chez toi. Mais à présent, il est temps que je travaille aussi pour ma propre famille (Genèse 30.28-30).

Isaac, le père de Jacob et porteur de la promesse de Dieu à Abraham, fut lui aussi une source de bénédiction. Le dénommé Abimélek, roi des Philistins, s’était rendu compte qu’il prospérait tout le temps que Isaac vivait au milieu de son peuple. L’oncle de Jacob sait lui aussi que si ses affaires marchent c’est à cause de la présence de son neveu. Alors bien sûr il ne veut pas le perdre et cherche à lui faire une autre proposition commerciale.

Mais Jacob a appris à ses dépens que chaque fois que tonton veut parler affaires, ça sent le roussi et il se retrouve le dindon de la farce. Donc, il veut vraiment s’en aller avec armes et bagages, femmes et enfants, parce que — comme il dit à Laban : Dieu t’a béni et moi je n’ai rien du tout ; il faut donc que je me mette à mon compte, car j’ai deux femmes, leurs servantes, 11 garçons et une fille à nourrir.

Versets 31-33

Je continue le texte.

Laban demanda : Que faut-il te payer ? Tu n’auras rien à me payer, répondit Jacob. Mais si tu acceptes ma proposition, je continuerai à paître tes troupeaux et à m’en occuper. Si tu veux, je passerai aujourd’hui tout ton troupeau en revue, je mettrai à part toutes les bêtes rayées ou tachetées et tous les agneaux de couleur foncée, ainsi que toutes les chèvres tachetées et rayées. Ils constitueront mon salaire. Ainsi il te sera facile de contrôler mon honnêteté. Demain, tu viendras inspecter mon salaire : si tu trouves chez moi une chèvre qui ne soit pas rayée ou tachetée, tu pourras la considérer comme volée (Genèse 30.31-33).

Jacob se laisse fléchir, mais cette fois-ci c’est lui qui fait une proposition à Laban, non seulement plus qu’honnête, mais très généreuse. Les bêtes rayées ou tachetées sont rares en Orient, où les moutons sont blancs et les chèvres noires. Encore une fois, Laban n’en croit pas ses oreilles ; il doit se dire que décidément la fortune s’est installée dans sa chaumière à tout jamais. Il va vite déchanter, car Dieu va être de la mêlée.

Versets 34-43

Je continue le texte en compressant tout au long jusqu’à la fin du chapitre 30.

Laban dit : D’accord ! Fais comme tu l’as dit. Mais le jour même, Laban retira du troupeau les boucs tachetés et rayés, toutes les chèvres tachetées ou rayées, tout ce qui était mêlé de blanc et tous les agneaux de couleur foncée, et il les remit entre les mains de ses fils. Puis il mit une distance de trois journées de marche entre lui et Jacob, lequel continua à s’occuper du reste du troupeau. Jacob se procura des rameaux verts de peuplier, d’amandier et de platane et en pela l’écorce par endroits, laissant apparaître l’aubier blanc des branches. Il plaça ces rameaux sous les yeux des brebis dans les auges et les abreuvoirs où elles venaient boire ; celles-ci entraient en chaleur en venant boire. Les bêtes s’accouplaient devant ces rameaux. Lorsqu’elles mettaient bas, leurs petits étaient tachetés, rayés et marquetés. Chaque fois que des bêtes vigoureuses s’accouplaient, Jacob plaçait les rameaux sous leurs yeux dans les auges pour qu’elles s’accouplent devant les rameaux. Quand les brebis étaient chétives, il ne les mettait pas. Ainsi, les bêtes chétives revenaient à Laban et les robustes à Jacob. De cette manière, ce dernier s’enrichit considérablement (Genèse 30.34-43).

Il y a vraiment de drôles de récits dans les Textes Sacrés ; je maintiens qu’il faudrait faire un film à grand spectacle avec toute cette histoire. Cette affaire de rameaux qui fait naître des bêtes tachetées n’a aucun sens au regard de la génétique ; c’est de la pure superstition. C’est l’Éternel qui a agi sur le processus de reproduction et non le bois de peuplier savamment taillé ; c’est Dieu qui a multiplié le nombre de petits rayés, tachetés ou marquetés.

D’ailleurs plus loin, l’Éternel va apparaître en songe à Jacob et lui confirmer que c’est Lui qui a fait en sorte que les belles bêtes soient bigarrées ; il veut que Jacob sache que c’est Lui qui l’a béni et que son stratagème n’y était pour rien. Jacob va d’ailleurs reconnaître que c’est la main de l’Éternel qui en l’espace de ces 6 dernières années l’a considérablement enrichi.

Chapitre 31

Introduction

Nous voici arrivés au chapitre 31 dans lequel la tension entre Jacob et son oncle atteint son paroxysme. Ça fait maintenant 20 ans que Jacob en bave des ronds de chapeau chez son beau-père ; il a souffert dans la maison de redressement où l’Éternel l’a envoyé faire un stage qui n’en finit plus. Finalement, Dieu décide que Jacob a appris sa leçon et que le moment est venu pour lui de retourner dans le pays promis.

Versets 1-12

Je commence à lire.

Jacob apprit que les fils de Laban disaient : Jacob s’est emparé de tout ce qui appartenait à notre père et c’est avec le bien de notre père qu’il s’est acquis toute cette richesse. Il remarqua aussi que l’attitude de Laban envers lui n’était plus comme avant. De plus, l’Éternel lui dit : Retourne au pays de tes pères, auprès de ta parenté, et je serai avec toi. Alors Jacob fit venir Rachel et Léa aux champs où il était avec ses troupeaux et il leur dit : Je vois que votre père n’a plus envers moi la même attitude qu’auparavant. Mais le Dieu de mon père a été avec moi. Vous savez vous-mêmes que j’ai servi votre père de toutes mes forces, tandis que lui m’a trompé : par dix fois, il a changé les conditions de mon salaire. Heureusement Dieu ne lui a pas permis de me causer du tort. Quand votre père affirmait : Les bêtes rayées constitueront ton salaire, toutes les bêtes mettaient bas des petits rayés. Et quand il affirmait : les tachetées seront ton salaire, toutes les bêtes faisaient des petits tachetés. Ainsi, c’est Dieu qui a pris le bétail de votre père et qui me l’a donné. En effet, à l’époque où les bêtes s’accouplent, j’ai vu en songe que les béliers qui couvraient les brebis étaient tachetés, rayés ou marquetés. L’ange de Dieu m’appela dans ce rêve : Jacob ! Et j’ai répondu : j’écoute ! Lève les yeux, dit-il, et regarde : tous les béliers qui couvrent les brebis sont tachetés, rayés ou marquetés, car j’ai vu tout ce que te fait Laban (Genèse 31.1-12).

Parce que Dieu est intervenu en bénissant Jacob, Laban et ses fils sont jaloux et aigris, alors, bien sûr, les relations entre oncle et neveu se sont fortement dégradées. Cette situation entre dans le plan de Dieu qui veut que Jacob retourne dans le pays qu’il a promis de donner à Abraham. Jacob organise une réunion de famille dans les champs afin que personne du camp opposé ne découvre quelles sont ses intentions.

Il résume en deux mots la situation à ses épouses : Laban s’est joué de lui à maintes reprises, car il ne vit que pour acquérir des richesses. Il devrait s’appeler Picsou, l’oncle usurier de Mickey, le fameux personnage de Walt Disney. Donc, Laban a changé le salaire de notre pauvre Jacob une dizaine de fois. Ce dernier a vraiment eu la vie dure, mais il en avait besoin et Dieu, son tuteur privé, s’est personnellement occupé de son éducation qui n’est d’ailleurs pas terminée.

Versets 13-16

Je continue la vision de l’Éternel à Jacob :

Je suis le Dieu de Béthel, où tu as répandu de l’huile sur une pierre dressée en stèle, et où tu m’as fait un vœu. Maintenant, lève-toi, quitte ce pays et retourne dans ton pays natal. Rachel et Léa lui répondirent : Avons-nous encore quelque chose, ou un héritage, chez notre père ? Ne nous a-t-il pas traitées comme des étrangères puisqu’il nous a vendues ? Et, de plus, il a mangé notre argent. Par conséquent, tous les biens que Dieu a sauvés de notre père nous appartiennent, à nous et à nos enfants. Maintenant, donc, fais tout ce que Dieu t’a demandé (Genèse 31.13-16).

La véritable raison de ce conseil de famille est que l’Éternel est apparu à Jacob pour lui dire qu’il était à l’origine de sa richesse et aussi que l’heure de quitter les lieux avait sonné. Dieu rappelle sa fidélité à Jacob ; il a tenu les promesses qu’il lui avait faites à Béthel, l’endroit où il lui était apparu la première fois alors que notre ami fuyait à bride abattue la peur au ventre à cause de son frère Ésaü qui voulait se venger de lui. L’Éternel ne veut pas que les fils de Jacob grandissent en fréquentant leur grand oncle qui non seulement aime les richesses, mais est idolâtre.

Quand l’Éternel s’est révélé à Abraham dans la ville de Our, en Irak aujourd’hui, il lui avait dit : Va-t-en de ton pays, de ta patrie et de la maison de ton père, Dieu voulait avant tout qu’il se détache de l’idolâtrie qui s’était répandue partout depuis que Nimrod l’avait introduite avant l’histoire de la tour de Babel.

L’Éternel veut préserver les fils de Jacob de l’idolâtrie, car il les a choisis pour qu’ils deviennent les ancêtres du peuple élu. Une fois n’est pas coutume ; ici, Rachel et Léa parlent d’une même voix et admettent que leur père est un tyran, qui les a vendues en échange des 14 années de travail que Jacob a subies sans toucher de salaire. D’autre part, elles reconnaissent que c’est l’Éternel qui a fait passer le troupeau de Laban à Jacob et estiment que ce n’est que justice, car c’est leur part d’héritage. Elles sont donc partantes, tout à fait disposées à suivre leur mari où qu’il aille.

Versets 17-21

Je continue.

Alors Jacob se mit en route : il fit monter ses enfants et ses femmes sur les chameaux ; il emmena tout son bétail et tous les biens qu’il avait acquis, en particulier le cheptel qu’il avait amassé pendant son séjour à Paddân-Aram, pour rentrer chez son père Isaac au pays de Canaan. Quant à Laban, il était parti tondre ses moutons. En partant, Rachel vola les idoles domestiques de son père. Ainsi Jacob partit en cachette de Laban l’Araméen, sans l’avertir de son départ. Il s’enfuit avec tout ce qui lui appartenait et traversa l’Euphrate, puis il se dirigea vers les monts de Galaad (Genèse 31.17-21).

Jacob était seul lorsqu’il s’était enfui devant son frère qu’il avait escroqué de la bénédiction paternelle. Maintenant, c’est avec femmes et enfants, armes et bagages, troupeaux et domestiques qu’il part précipitamment afin d’échapper à la coupe de son oncle et parce que Dieu le lui a ordonné. Rachel vole les figurines de son père qui étaient censées assurer la prospérité du foyer et qui étaient utilisées pour pratiquer la divination ; on les emportait en voyage comme des amulettes porte-bonheur. Mais Rachel s’en est emparée pour une autre raison. En tout cas, on comprend pourquoi l’Éternel voulait que la famille de Jacob quitte ce climat idolâtre et pourri par l’argent.

Versets 22-29

Je continue.

Le troisième jour, on avertit Laban que Jacob s’était enfui. Il prit avec lui des hommes de sa famille, le poursuivit pendant sept jours et le rattrapa dans les monts de Galaad. Mais, pendant la nuit, Dieu vint parler à Laban l’Araméen dans un rêve. Il lui dit : Garde-toi de dire quoi que ce soit à Jacob, ni en bien ni en mal. Quand Laban atteignit Jacob, celui-ci avait dressé sa tente dans la montagne. Laban et ses hommes s’installèrent eux aussi dans les monts de Galaad. Laban interpella Jacob : Qu’est-ce qui t’a pris ? Pourquoi m’as-tu trompé ? Tu as emmené mes filles comme des captives de guerre ! Pourquoi t’es-tu enfui en cachette ? Tu m’as trompé au lieu de me prévenir ! Je t’aurais laissé partir dans la joie avec des chants, au son du tambourin et de la harpe. Tu ne m’as même pas laissé embrasser mes petits enfants et mes filles ! Vraiment, tu as agi de façon stupide ! Je pourrais vous faire du mal, mais le Dieu de votre père m’a parlé la nuit dernière et m’a dit : Garde-toi de ne rien dire à Jacob ni en bien ni en mal (Genèse 31.22-29).

L’oncle Laban est furieux comme une tigresse privée de ses petits. Il s’est fait berner sous toutes les coutures. Ses troupeaux ont changé de propriétaire et sont en route pour le pays de Canaan. Sa main-d’œuvre gratuite, constituée par son gendre, ses filles et petits-fils, a disparu, ce qui représente une perte sèche et le couvre aussi de ridicule. Et pour finir, ses idoles ont disparu. Rouge de colère, il respire la vengeance. Pas de chance pour lui, Jacob est le porteur de la promesse de bénédiction et donc intouchable ; Dieu lui apparaît en route pour lui dire : Tu ferais bien de te calmer mon gars, sinon ça va très mal finir pour toi !

C’est après 7 jours de course effrénée que Laban rejoint enfin Jacob dans le nord du Liban actuel. Il hâtait le pas, car il craignait à juste titre que son oncle, ivre de rage, le poursuive. Par le contenu du discours de Laban, on devine le ton de sa voix et il n’est pas content du tout. Cependant, toujours la ruse aux lèvres et l’hypocrisie au cœur, il fait celui qui ne comprend pas pourquoi son gendre est parti en douce alors que lui, Laban ne veut que son bien. Sournois jusqu’au bout des ongles, il affirme sans sourciller qu’il aurait simplement voulu dire au revoir dignement et célébrer leur départ par un grand banquet en leur honneur.

Versets 31-35

Je continue.

Maintenant si tu es parti parce que tu languissais après la maison de ton père, pourquoi as-tu volé mes dieux ? Jacob répliqua : Je suis parti en cachette parce que j’avais peur que tu ne m’enlèves de force tes filles. Quant à celui chez qui tu trouveras tes dieux, il ne vivra pas. Fouille tout ce que j’ai, en présence de nos gens ! Ce qui t’appartient, reprends-le ! En effet, Jacob ignorait que Rachel avait volé les idoles domestiques. Laban fouilla la tente de Jacob, celle de Léa, puis celle des deux servantes, et ne trouva rien. En sortant de la tente de Léa, il entra dans celle de Rachel. Or Rachel, qui avait pris les idoles, les avait cachées dans la selle du chameau et s’était assise dessus. Laban fouilla toute la tente sans rien trouver. Elle dit à son père : Que mon seigneur ne se fâche pas si je ne peux pas me lever devant toi, car j’ai ce qui arrive habituellement aux femmes. Il fouilla encore, mais ne trouva pas les idoles (Genèse 31.31-35).

Comme l’oncle et Jacob sont aussi tordus l’un que l’autre et que le torchon brûle entre eux, ils se regardent en chiens de faïence. Et la même suspicion existe entre Laban et ses filles. Décidément, toutes les relations étaient pourries entre les membres de cette famille. La raison première de cette expédition longue et coûteuse entreprise par Laban était de récupérer les idoles domestiques.

Ce sont des inscriptions découvertes à Nuzi, dans la région où habitait Laban, qui ont révélé leur importance : lorsqu’un gendre acquérait les idoles domestiques du beau-père, il possédait la preuve légale de son droit à la majeure partie de l’héritage. Cette pratique était très répandue et explique la démarche de Laban. On savait Rachel jalouse, maintenant on découvre que tout comme son père elle est fourbe, opportuniste et avide de richesses. Ces statuettes étaient de petite taille, entre 10 et 15 centimètres, donc faciles à cacher ; plusieurs provenant de différentes villes de Mésopotamie sont exposées au musée du Louvre.

L’imprécation de Jacob : celui chez qui tu trouveras tes dieux ne vivra pas !, était courante de la part d’un patriarche qui avait le droit de vie et de mort sur tous les siens ; ils avaient assurément la gâchette facile en ce temps-là. La Loi de Moïse ne fera qu’entériner ces méthodes expéditives en leur donnant un statut légal ; ce n’est qu’avec la venue du Christ que le Dieu de grâce se révélera pleinement.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

déc. 03 2024

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