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30 mars 2022

Genèse 3.16 – 4.6

Chapitre 3

Introduction

Dans les pays de tradition catholique, ce que la plupart des gens connaissent du diable se résume aux représentations souvent grotesques des gravures du Moyen Âge. Cette façon de le considérer lui va fort bien, parce que ça ne correspond pas du tout à la réalité, ce qui lui permet d’agir en douce sans se faire repérer. Ce sinistre personnage est très dangereux et il a une postérité fort nombreuse ici sur terre.

Tout au long des Écritures, les auteurs bibliques font une distinction très nette entre les enfants de Dieu et ceux du diable ; il y a bel et bien deux races d’hommes, deux descendances antagonistes ; tous les apôtres le soulignent. Jean rapporte que Jésus a dit aux prêtres juifs de son époque :

Votre père, c’est le diable, et vous voulez vous conformer à ses désirs (Jean 8.44).

C’est Satan qui est à l’origine de la tentation d’Adam et Ève dans le jardin d’Éden et je rappelle le châtiment que Dieu prononça sur lui :

Je susciterai l’hostilité entre toi-même et la femme, entre ta descendance et sa descendance. Celle-ci t’écrasera la tête, et toi tu lui écraseras le talon (Genèse 3.15).

Dans l’ensemble des Écritures, il est toujours question de la postérité de l’homme et jamais de celle de la femme sauf ici. Cette anomalie s’explique par le fait que quelqu’un viendra qui aura une mère, mais pas de père humain ; c’est une référence à la naissance miraculeuse du Christ de la vierge Marie, que nous célébrons chaque année pour Noël. La prophétie : Celle-ci t’écrasera la tête, et toi, tu lui écraseras le talon, s’est réalisée il y a deux mille ans ; la blessure subie au talon par la postérité de la femme est la crucifixion du Christ qui fut horrible, mais provisoire puisque en tant que champion et représentant de l’humanité, Jésus remporta la victoire décisive sur Satan et sur la mort par sa résurrection.

Contrairement aux apparences, la croix fut un triomphe pour Dieu et pour l’homme. En effet, les dernières paroles du Christ furent : Tout est accompli ! Cette courte phrase qui en grec n’est qu’un seul mot signifie qu’en portant les fautes de tous les hommes de tous les temps sur la croix, le Christ a parfaitement satisfait la justice divine pour le compte de ceux qui se confient en lui, et d’autre part il a juridiquement affranchi la race humaine du joug de Satan, une des conséquences désastreuses de la faute de nos premiers parents.

En effet, en obéissant à la tentation du diable, Adam et Ève lui ont cédé la magistrature suprême de prince de la création que Dieu leur avait donnée. Jésus a défait Satan et lui a repris ce droit qu’il avait volé à Adam et Ève pour le redonner à l’humanité. Le Christ a ainsi dépossédé le diable du principal pouvoir dont il disposait contre nous. La prophétie La postérité de la femme t’écrasera la tête s’est donc accomplie grâce à la croix et la résurrection du Christ.

 

Dieu a créé trois ordres de créatures différents : les anges, les hommes et les animaux. Ces derniers n’ont pas la possibilité de faire de choix vis-à-vis de Dieu. Les anges choisirent leur camp dans l’éternité passée lorsque Lucifer tenta un coup d’état contre Dieu. En ce qui nous concerne, chacun d’entre nous est responsable de se positionner par rapport à la personne de Jésus-Christ.

 

Quand le Créateur a mis en garde Adam et Ève disant : si tu désobéis, tu mourras, il parlait à la fois de l’état de mort spirituelle pour l’éternité, et de la mort physique. Dieu a néanmoins pallié aux conséquences dramatiques de leur acte d’insubordination en leur offrant un plan de salut qui se développera tout au long de l’histoire de l’humanité. La première étape de ce plan de repêchage eut lieu quand Dieu partit à la recherche d’Adam et Ève qui s’étaient cachés dans le jardin d’Éden.

Verset 16

Je continue maintenant à lire dans le chapitre 3 de la Genèse le jugement d’Adam et Ève pour leur faute.

Dieu dit à la femme : Je rendrai tes grossesses très pénibles, et tu mettras tes enfants au monde dans la souffrance. Ton désir se portera vers ton mari, mais lui te dominera (Genèse 3.16).

À partir d’ici, douleurs et maladies devinrent le lot quotidien du genre humain ; elles sont la conséquence directe de la rébellion, de la désobéissance de nos premiers parents. C’est ce qui explique qu’il y ait tant d’injustices et de souffrances dans le monde. La relation jusqu’alors harmonieuse du couple humain va faire place à des rapports de domination, de crainte, et de frustration.

La femme ne sera plus aide semblable comme Dieu l’avait voulu, mais sera asservie à l’autorité de l’homme capable de l’exploiter de manière scandaleuse. De plus, une des plus grandes joies de la femme, qui consiste à donner la vie à un nouveau-né, se fera désormais dans la souffrance.

Versets 17-19

Je continue.

Il dit à Adam : Puisque tu as écouté ta femme et que tu as mangé du fruit de l’arbre dont je t’avais défendu de manger, le sol est maudit à cause de toi. C’est avec beaucoup de peine que tu en tireras ta nourriture tout au long de ta vie. Il te produira des épines et des chardons. Et tu mangeras des produits du sol. Oui tu en tireras ton pain à la sueur de ton front jusqu’à ce que tu retournes au sol dont tu as été tiré, car tu es poussière et tu retourneras à la poussière (Genèse 3.17-19).

Après avoir goûté l’air sublime des sommets du jardin d’Éden, l’homme est maintenant précipité dans l’abîme où l’atmosphère délétère du mal l’asphyxie. Bien que le travail en soi soit une bénédiction, afin de tirer subsistance d’un sol maudit il s’accompagne désormais d’un dur labeur, de frustrations et d’épuisement.

Dès que Dieu a prononcé son jugement, la mauvaise végétation a commencé à envahir la terre entière. Songeons aux immenses surfaces incultivables où les composants minéraux du sol ne servent qu’à faire croître maquis, épineux, cactus et scorpions, alors que des millions d’êtres humains ne mangent pas à leur faim ! C’est là un des effets désastreux de la désobéissance de nos premiers parents.

Et l’homme deviendra progressivement le principal artisan de cette malédiction, d’une part en exploitant de manière inconsidérée les sols et d’autre part en polluant toujours davantage les eaux et l’air pour servir ses intérêts mercantiles, perturbant ainsi la création que Dieu lui a donnée. Mais un jour, la malédiction sera levée ; je cite un passage de l’Ancien Testament :

Où croissent les broussailles, poussera le cyprès et au lieu des orties croîtra le myrte (Ésaïe 55.13).

Le jugement le plus sévère de Dieu fut la condamnation à mort. Quand on assiste à un enterrement, on est devant une dépouille séparée de son esprit, un corps sans âme, une carcasse vide en somme. Un texte de l’Ancien Testament l’exprime ainsi :

la poussière retourne à la terre d’où elle était venue, et le souffle de vie remonte vers Dieu qui l’a donné (Ecclésiaste 12.7).

Vous et moi, à la fin de notre vie devrons rendre des comptes. Cependant, Adam ne mourut pas physiquement sur le champ, puisqu’il vécut jusqu’à l’âge de 930 ans. Néanmoins le jour où ils désobéirent, tous deux moururent spirituellement, que leur relation avec Dieu fut suspendue. Cette rupture est illustrée par l’histoire de l’enfant prodigue, une des paraboles de Jésus les plus célèbres de l’Évangile. Lorsque ce fils vagabond revient vers son père qui l’attendait sur le pas de la porte, celui-ci déclare :

Voici mon fils était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et je l’ai retrouvé ! (Luc 15.24).

Son enfant était bien vivant, mais tant qu’il n’était pas revenu au bercail, c’était comme s’il avait été mort ; père et fils étaient séparés. Dans le Nouveau Testament, l’apôtre Paul écrit :

Autrefois vous étiez morts à cause de vos fautes (Éphésiens 2.1).

C’est étonnant parce que ceux qui lurent la lettre étaient bien vivants, par contre avant de placer leur foi en Jésus-Christ, ils étaient effectivement morts spirituellement, dans un état de séparation d’avec Dieu. Adam ressentit pleinement cette rupture, car il devint irrationnel dans son comportement puisqu’il se cacha dans le jardin pour se protéger de Dieu ce qui n’a pas de sens.

Versets 20-21

Je continue le texte.

L’homme nomma sa femme Ève parce qu’elle est la mère de toute vie humaine. L’Éternel Dieu fit à Adam et à sa femme des vêtements de peaux pour les habiller (Genèse 3.20-21).

Alors qu’il vient d’être condamné à mort, Adam par un acte de foi appelle sa femme Vie, un nom chargé d’espérance. S’il garde les yeux rivés sur le sol qui désormais lui dispute ses produits, il ne peut que désespérer. Mais Dieu fait ici encore une fois, preuve de sollicitude envers l’homme et la femme en les habillant correctement. Les ceintures de feuilles de figuier qu’ils s’étaient hâtivement cousues ne suffisaient pas pour cacher leur faute.

En attendant la venue du Sauveur, Dieu leur confectionne des vêtements de peaux provenant d’animaux qu’il a fallu tuer. Ces bêtes innocentes ont dû mourir à cause du péché d’Adam et Ève.

C’est ici l’origine du système de sacrifices que nos premiers ancêtres ont commencé à pratiquer ; des animaux étaient immolés et leur sang versé en réparation des fautes des coupables, ce qui leur ouvrait la voie à Dieu. Cette pratique évolua en un rituel complexe que Dieu révéla à Moïse et que le peuple d’Israël était dans la stricte obligation de suivre. C’est vrai que ces sacrifices ont de quoi vous retourner le cœur, car ils font penser aux abattoirs.

Mais c’est exactement ce que Dieu veut que nous éprouvions, du dégoût, de l’aversion afin de nous donner une petite idée du crime scandaleux de lèse-majesté, de la puanteur, de la gravité de nos fautes à ses yeux. Le Créateur n’est pas un papa gâteau qui se promène sur un petit nuage rose et qui excuse nos transgressions ; sa justice exige réparation. J’aurais préféré qu’il y ait un autre moyen d’accéder à Dieu que par le biais de sacrifices d’animaux innocents, puis par la croix du Christ, mais c’est Dieu qui a choisi cette voie.

L’enseignement de ce passage est que je ne peux rien faire pour réparer mes fautes et Dieu seul est à même de fournir le sacrifice nécessaire pour recouvrir l’homme fautif du sang innocent dont il a besoin pour s’approcher de lui. Ces peaux d’animaux préparaient l’humanité à la venue de la descendance de la femme, le sauveur qui naîtrait d’une vierge.

Versets 22-24

Je finis le chapitre.

Puis Dieu dit : Voici que l’homme est devenu comme l’un de nous pour le choix entre le bien et le mal. Maintenant il ne faut pas qu’il tende la main pour cueillir aussi du fruit de l’arbre de la vie, qu’il en mange et qu’il vive éternellement. Alors l’Éternel Dieu le chassa du jardin d’Éden pour qu’il travaille le sol d’où il avait été tiré. Après avoir chassé l’homme, il posta des chérubins à l’est du jardin d’Éden, avec une épée flamboyante tournoyant en tout sens pour barrer l’accès de l’arbre de la vie (Genèse 3.22-24).

Comme l’avait dit le serpent, l’homme connaît désormais le bien et le mal. Ce que le diable avait omis de dire c’est que la désobéissance d’Adam et Ève entraînerait une condamnation lourde de conséquences. L’homme est désormais doté d’une nature rebelle prompte à faire le mal.

Nous portons tous cette tare de culpabilité originelle en nous. Le péché entraîne toujours la mort et la seule façon pour l’homme déchu de retrouver la vie est par le biais de sacrifices sanglants. Dans le livre de l’Apocalypse qui clôt le Nouveau Testament, il est dit que l’humanité rachetée aura à nouveau accès à l’arbre de vie.

 

Les trois premiers chapitres de la Genèse font ressortir avec force le contraste entre la bonté et la générosité du Créateur et l’ingratitude et la désobéissance de l’homme. Dieu place Adam et Ève dans un jardin paradisiaque, les invite à jouir des fruits délicieux de tous les arbres qui s’y trouvent à l’exception d’un seul ; il leur donne la vie et la joie de partager ensemble le bonheur dans un sanctuaire qui est aussi un lieu de communion avec Dieu.

Mais piégés par le serpent, l’homme et la femme en viennent à douter de la bonté et de la générosité de leur Créateur, lui désobéissent et revendiquent leur autonomie pour décider d’eux-mêmes ce qui est bien et ce qui est mal ; c’est là l’essence même de ce que les Écritures appellent le péché. Cet acte de rébellion est la source de conséquences tragiques : rupture entre Dieu et l’être humain, conflits dans le couple, exploitation de la femme et des faibles, lutte entre les hommes ; malédiction de la nature, la maladie, la souffrance, et finalement la mort physique et éternelle.

Pourtant en pleine tragédie, le texte laisse entrevoir une espérance : Adam et Ève ne sont pas totalement livrés à eux-mêmes, car Dieu pourvoit à leurs vêtements ; la procréation est encore possible tout comme le travail de la terre et l’humanité va ainsi pouvoir subsister. Mais surtout, promesse leur est faite de la venue d’un sauveur et sa victoire sur le diable, l’ennemi des hommes.

Chapitre 4

Introduction

Nous arrivons au chapitre 4 de la Genèse avec la naissance des fils et des filles d’Adam et Ève, mais seulement 3 garçons sont mentionnés : Caïn, Abel et Seth. Alors que le chapitre précédent raconte l’origine du péché, la tendance en chaque homme de faire ce qui est mal aux yeux de Dieu, maintenant le texte va nous faire part des premières conséquences catastrophiques de cette nature humaine pervertie. En se détournant de son Créateur, Adam a entraîné un jugement sur lui-même et sur tous ses descendants.

Verset 1

Je commence à lire le chapitre 4.

L’homme s’unit à Ève, sa femme ; elle devint enceinte et donna naissance à Caïn. Elle dit : Avec l’aide de l’Éternel, j’ai formé un homme (Genèse 4.1).

Ève, issue comme Adam des mains du Créateur, exprime son étonnement à mettre au monde un homme et reconnaît en Dieu la source ultime de la vie. Il y a tout lieu de croire qu’Ève pensait que son fils premier-né serait la postérité promise qui vaincrait le serpent, mais au lieu d’un sauveur, il sera un meurtrier. Le Messie ne viendra qu’après plusieurs milliers d’années de conflit entre les descendants d’Adam et Ève et les instruments de Satan dont d’ailleurs Caïn fait partie.

Versets 2-5

Je continue.

Elle mit encore au monde le frère de Caïn, Abel. Abel devint berger et Caïn cultivateur. Au bout d’un certain temps, Caïn présenta des produits de la terre en offrande à l’Éternel. Abel, de son côté, présenta les premiers-nés de son troupeau et en offrit les meilleurs morceaux. L’Éternel porta un regard favorable sur Abel et sur son offrande : mais pas sur Caïn et son offrande. Caïn se mit dans une grande colère, et son visage s’assombrit (Genèse 4.2-5).

Le vocabulaire employé indique que les deux frères ont fait leur offrande à un endroit spécifique qui leur a certainement été révélé. Le texte ne précise pas la raison pour laquelle Dieu n’agrée pas ce que Caïn apporte. On est cependant en droit de penser que les dispositions intérieures d’Abel étaient pures, car motivées par la foi, ce que confirme un passage du Nouveau Testament que je lis :

Par la foi, Abel a offert à Dieu un sacrifice meilleur que celui de Caïn, grâce à elle, il a été déclaré juste par Dieu qui a témoigné lui-même qu’il approuvait ses dons (Hébreux 11.4).

Abel a apporté son offrande conformément à ce que Dieu avait demandé. Le texte dit qu’il offrit les meilleurs morceaux des premiers-nés de son troupeau, ce qui veut dire qu’il a sacrifié des animaux tout comme Dieu, lorsqu’il avait revêtu Adam et Ève de peaux en remplacement des feuilles de figuier qu’ils portaient. Afin de s’approcher de Dieu, Abel avait immolé un agneau, une victime innocente et un sacrifice qui préfigurait celui du Christ.

Le texte laisse entendre que les produits de la terre que Caïn présenta n’étaient pas de premier choix ; il a offert ce que lui voulait bien donner ; ils firent donc sur Dieu le même effet que les feuilles de figuier dont Adam et Ève s’étaient recouverts ; ils étaient inacceptables. Caïn s’est contenté d’apporter ce qu’il avait à la portée de la main, désobéissant ainsi aux directives qu’il avait reçues. Les Écritures exigent que nous adoptions une attitude de profonde révérence vis-à-vis de notre Créateur parce qu’on ne se moque pas de Dieu.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

oct. 16 2024

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