Ézéchiel 18.4 – 20.32
Verset 4
Ça fait bien et très intellectuel d’expliquer l’univers et notre présence sur terre avec la théorie de l’évolution, mais on oublie qu’elle a des conséquences morales et sociales. Si l’homme est vraiment le fruit du hasard, il ne vaut pas mieux que la fourmi ou la bactérie, et il n’y a donc pas de quoi s’émouvoir face aux épurages ethniques, aux massacres d’innocents ou à l’avortement. Cependant, selon la perspective biblique du monde, seul le Créateur a le droit de vie et de mort sur ses créatures car il est leur juge. Je continue de lire dans le chapitre 18 d’Ézéchiel.
Voici : toutes les vies m’appartiennent, celles des fils comme celles des pères sont à moi. Eh bien, c’est la personne qui pèche qui devra mourir (Ézéchiel 18.4).
Dieu ne fait pas de favoritisme car il met tout le monde sur le même pied d’égalité. Dans ce texte, il s’agit de la mort physique car la destinée éternelle n’est pas prise en compte.
A partir d’ici, Ézéchiel émet une série de suppositions qui s’étendent sur trois générations : le cas d’un père juste ; le cas de son fils injuste et enfin le cas du fils juste du fils injuste. Au moyen de l’exemple de ce père, son fils et son petit-fils, le prophète explique comment fonctionne la justice divine.
Versets 5, 9
Je continue.
Voici un homme qui est juste et qui agit avec droiture et selon la justice. Il vit en accord avec mes lois et obéit à mes commandements pour agir loyalement. Un tel homme est juste et il vivra, le Seigneur, l’Éternel, le déclare (Ézéchiel 18.5, 9).
La justice personnelle d’un homme est le fondement de son salut. « Vivre » désigne ici l’ensemble de toutes les bénédictions terrestres et spirituelles promises par la loi de Moïse. Mais qui est juste ? Car selon l’enseignement du Nouveau Testament, tout ce qu’un homme peut faire de bien ne peut pas le rendre juste devant Dieu car mes actes conformes à la volonté de Dieu ne peut jamais effacer ceux qui ne l’étaient pas.
Sous le régime de l’Ancien Testament, c’est en offrant un culte à l’Éternel, en l’adorant, en l’aimant et en le servant que l’Israélite obtient la justice qui est ici décrite. Il est accepté par Dieu sur la base de sa foi et de sa fidélité. Mais celles-ci étant évidemment déficientes, elles sont compensées, en quelque sorte, par le système des sacrifices d’animaux institué par la Loi.
Versets 10-13
Je continue en compressant.
Mais si cet homme a un fils qui est un brigand, un criminel, et qui est coupable de l’une des choses mentionnées alors que son père n’en a commis aucune. Ce fils-là vivrait-il ? Non, vous dis-je, il ne vivra pas et il sera seul responsable de sa mort (Ézéchiel 18.10-13).
Le fils corrompu d’un homme juste ne sera pas au bénéfice de la bonne conduite de son père. La justice est une affaire personnelle, elle ne s’hérite pas et ne se transmet pas.
Versets 14-17
Je continue en compressant.
Voici un homme dont le fils a été témoin de toutes les fautes commises par son père. Bien qu’il ait vu ces fautes, ce fils ne les a pas imitées. Il a appliqué mes lois et vécu selon mes commandements. Eh bien, ce fils-là ne mourra pas pour les fautes de son père : il vivra (Ézéchiel 18.14-17).
Ce scénario s’est répété plusieurs fois avec les rois de Juda. L’impie Ahaz, fils du pieux Yotam, fut le père d’Ézéchias, l’un des meilleurs rois de Juda. Mais ce dernier eut pour fils l’immonde et cruel Manassé, qui eut pour fils Amon, aussi mauvais que son père, mais pour petit-fils Josias, un roi pieux exemplaire.
Verset 20
Je continue plus loin.
C’est l’homme qui pèche qui mourra et le fils ne portera pas le poids de la faute de son père, ni le père le poids de la faute de son fils. À celui qui est juste, sa droiture sera portée à son compte, et l’on portera au compte du méchant sa méchanceté (Ézéchiel 18.20).
N’en déplaise à Jean Jacques Rousseau, devant Dieu, chacun est responsable de sa conduite et nul ne peut blâmer la communauté, ses parents, ses circonstances, son patrimoine génétique ou que sais-je encore (Deutéronome 24.16 ; 2Rois 14.6).
Versets 21-23
Je continue.
Si le méchant se détourne de toutes les fautes qu’il a commises, s’il obéit à tous mes commandements et agit avec droiture et selon la justice, il ne mourra pas, il vivra. Parce qu’il mène à présent une vie juste, on ne tiendra plus compte de tous les péchés qu’il a commis, et il vivra. Pensez-vous que je prenne le moindre plaisir à voir mourir le méchant ? demande le Seigneur, l’Éternel. Mon désir n’est-il pas plutôt qu’il abandonne sa mauvaise conduite et qu’il vive ? (Ézéchiel 18.21-23).
Un changement de vie qui fait suite à la repentance efface un lourd passé ; le casier devient vierge et le compteur remis à zéro. A la fin de sa vie, Manassé qui fut le pire des rois de Juda s’est repenti de ses crimes et Dieu lui a pardonné (2Chroniques 33.12, 13).
Sous le régime de l’Ancien Testament, le pardon est possible parce que les sacrifices d’animaux couvrent les péchés. Ce rite anticipe la mort expiatoire du Christ qui a effacé à tout jamais la totalité des fautes commises par ceux qui, sous l’Ancienne Alliance, étaient fidèles à l’Éternel, et ceux qui aujourd’hui acceptent Jésus comme leur Sauveur. Il faut bien savoir que c’est toujours à contrecœur que Dieu juge et punit, alors quand un pécheur se repent, c’est avec empressement qu’il lui fait grâce. Le plus grand des criminels peut venir à lui avec la certitude d’être accepté (Comparez Luc 15.7, 18-20 ; 1Timothée 2.4 ; 2Pierre 3.9).
Verset 24
Je continue.
Mais si le juste abandonne sa droiture et se met à faire le mal, en imitant toutes les pratiques abominables du méchant, pensez-vous qu’il vivra ? On ne tiendra plus compte de tous les actes justes qu’il a accomplis par le passé et il mourra à cause de ses transgressions et de ses fautes (Ézéchiel 18.24).
Un juste qui retourne sa veste et s’adonne à une vie de péché fait penser à la truie qui après avoir été lavée, retourne se vautrer dans son purin (comparez 2Pierre 2.22). Son comportement montre que cette justice initiale n’était peut-être pas authentique mais une façade (1Jean 2.19) ce qui fait que Dieu ne la prend pas en compte. Ce ne sont pas des bonnes œuvres qui pèsent dans la balance divine mais la disposition intérieure qui les produit.
Versets 30-32
Je continue plus loin et finis de lire le chapitre 18.
Ainsi donc, je jugerai chacun de vous, gens d’Israël, selon sa conduite, le Seigneur, l’Éternel, le déclare. Changez donc d’attitude et détournez-vous de tous vos péchés, pour que vos fautes ne causent pas votre perte. Rejetez loin de vous tous les péchés que vous avez commis contre moi. Faites-vous un cœur nouveau et un état d’esprit nouveau, car pourquoi faudrait-il que vous mouriez, gens d’Israël ? Vraiment, moi, je ne prends aucun plaisir à voir mourir qui que ce soit, le Seigneur, l’Éternel, le déclare. Convertissez-vous et vivez ! (Ézéchiel 18.30-32).
Suite au discours précédent, Dieu prie, supplie même son peuple de revenir à lui afin qu’il n’ait pas à le juger. Les paroles du prophète me rappellent que Jésus a dit aux foules :
Votre Père céleste est parfait. Soyez donc parfaits comme lui (Matthieu 5.48).
Facile à dire, mais comment faire ? Le cœur soumis à Dieu dit : « Commande ce que tu veux et donne ce que tu commandes » (Philippiens 2.13). Pour l’homme, faire, c’est demander et consentir à recevoir, c’est ouvrir son cœur de telle sorte que Dieu puisse lui-même faire.
Chapitre 19
Versets 1-2
Nous arrivons au chapitre 19 qui est un chant funèbre dont le style littéraire est très proche du livre des Lamentations de Jérémie. Cette complainte s’adresse aux derniers rois de Juda qui ont tous mal fini. Par son prophète, Dieu exprime sa peine d’être obligé de juger son peuple et ses chefs. Je commence à lire.
Et toi, entonne une complainte sur les princes d’Israël, et dis : Ah ! Quelle lionne était ta mère, parmi les lions ! Elle était étendue au milieu des lionceaux et elle élevait ses petits (Ézéchiel 19.1-2).
« La lionne » est le peuple de Juda, la tribu dont l’emblème est le lion (Genèse 49.9). « Les lionceaux » sont « les princes d’Israël », c’est-à-dire les rois de Juda, fils du roi Josias. Il s’agit de Yoahaz, Yehoyakim auquel on peut adjoindre son fils Yehoyakîn, car l’identification du fils au père est permise dans un texte poétique. Le troisième lionceau est Sédécias qui règne quand Ézéchiel écrit ces lignes. Ce poème est une menace qui résonne contre lui.
Versets 3-4
Je continue.
Elle (La lionne) éduqua tout particulièrement l’un d’entre eux. Il devint un jeune lion et il apprit à déchirer sa proie ; il dévora des hommes. Les nations étrangères ont entendu parler de lui, il fut pris dans leur fosse et on l’emmena en Égypte, avec des crochets aux narines (Ézéchiel 19.3-4).
Ce lionceau est Yoachaz qui fut emmené en Égypte par le pharaon Néko après seulement trois mois de règne (comparez 2Rois 23.31-34 ; Jérémie 22.10-12).
Versets 5, 8
Je continue.
Alors la lionne vit que toute son attente avait été déçue, dès lors elle choisit un autre lionceau et elle en fit un jeune lion. Cependant les nations des pays d’alentour se mirent contre lui et tendirent sur lui leurs filets pour le prendre : il fut pris dans leur fosse (Ézéchiel 19.5, 8).
Yehoyakim (609-598 avant J-C), fils aîné de Josias, fut substitué à son frère par le pharaon Néco. Il commit le même genre d’atrocités que Yoahaz. Il est probablement mort en tentant une sortie de Jérusalem assiégée. Son fils Yehoyakîn lui succède, mais (597) après seulement trois mois de règne il est emmené à Babylone et pas pour des vacances. On l’a enfermé enchaîné dans une cage et exposé publiquement en spectacle.
Versets 10-11
Je continue plus loin.
Ta mère ressemblait à une vigne plantée au bord de l’eau au temps de ton repos. Elle donnait du fruit et poussait du feuillage, grâce à l’eau abondante. Il lui poussa des branches qui étaient vigoureuses et devinrent des sceptres de souverains. Sa taille s’éleva entre l’épais feuillage, elle frappait la vue par sa grandeur et ses nombreux sarments (Ézéchiel 19.10-11).
Ici, commence la seconde partie de la complainte qui concerne directement le roi Sédécias. La « mère », c’est la nation d’Israël. A l’apogée de la dynastie de David, Israël est semblable à une vigne prospère. Les « branches » sont les douze tribus d’où sortirent de nombreux dirigeants renommés. Il y eut Moïse, les chefs des douze tribus, les juges, les prophètes, les rois.
Verset 12
Je continue.
Mais elle (la vigne) a été arrachée avec fureur, on l’a jetée par terre. Le vent d’orient l’a desséchée et ses fruits sont tombés, ses rameaux vigoureux se sont flétris, le feu les a brûlés (Ézéchiel 19.12).
Cette image décrit la destruction du royaume de Juda par Nabuchodonosor qui est comparé au « vent d’Orient ». Cependant, seuls les fruits et les rameaux sont détruits parce que la souche subsiste toujours, Israël et la dynastie de David étant indestructibles en vertu des promesses de Dieu (Ésaïe 6.13 ; 11.1).
Verset 13
Je continue.
La voici maintenant transplantée au désert dans une terre aride, sur un sol desséché (Ézéchiel 19.13).
La belle vigne qu’était Israël est dorénavant un désert parce qu’au lieu d’être une nation puissante, c’est un peuple en captivité.
Verset 14
Je finis le chapitre 19.
Un feu a jailli de ses branches et dévoré sarments et fruits. Il ne poussera plus de rameaux vigoureux : plus de sceptre royal, c’est là une complainte, à chanter comme telle (Ézéchiel 19.14).
Si Jérusalem fut mise à sac et incendiée, la faute finale en revient au roi Sédécias qui a désobéi à l’Éternel (Jérémie 38.20-23).
Cela fait maintenant 2600 ans qu’Israël n’a pas eu de roi issu de la lignée de David. Quand Jésus est venu, il s’est présenté comme roi mais fut rejeté au profit de l’empereur romain (Jean 19.15), mais un jour il reviendra pour établir son royaume sur terre et devenir le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs.
En post-scriptum, Ézéchiel précise que ce poème est une complainte admise dans le recueil populaire, ce qui est une façon d’affirmer la certitude du malheur annoncé et de le pleurer à l’avance.
Chapitre 20
Introduction
Nous arrivons au chapitre 20 où commence la dernière série de prédications d’Ézéchiel concernant le jugement de Jérusalem. Ce message est étiré en longueur parce que jusqu’à la dernière minute, Dieu est prêt à épargner son peuple s’il se repent. Il se serait alors débarrassé des Babyloniens comme il l’a fait dans le passé des armées assyriennes (700 avant J-C ; Ésaïe 10.5, 12, 16, 24-25, 32 ; 14.25 ; 31.8 ; 37.36 ; 41.12 ; 2Rois 19.32-36). Malheureusement, les Israélites persistèrent dans leur rébellion et la nation fut détruite.
Comme dans le chapitre 16, le vingtième est une récapitulation de l’histoire d’Israël. Mais au lieu de s’étendre sur l’ingratitude du peuple, ici c’est la fidélité incommensurable de l’Éternel qui est mise en avant. Chaque désobéissance d’Israël qui aurait dû amener son châtiment fut au contraire suivie d’une manifestation de la bonté divine, et il en sera de même dans l’avenir après la captivité.
Versets 1-4
Je commence de lire ce chapitre 20.
Le dixième jour du cinquième mois de la septième année, quelques responsables du peuple d’Israël vinrent consulter l’Éternel. Ils s’assirent devant moi. Alors l’Éternel m’adressa la parole en ces termes : Fils d’homme, parle aux responsables du peuple d’Israël et dis-leur : Voici ce que déclare le Seigneur, l’Éternel : Vous osez venir me consulter ? Aussi vrai que je suis vivant, je ne me laisserai pas consulter par vous, le Seigneur, l’Éternel, le déclare. Fils d’homme, porte un jugement sur eux ! N’hésite pas à le faire ! Dénonce les actions abominables que leurs ancêtres ont commises (Ézéchiel 20.1-4).
Nous sommes le 14 août 591 avant J-C. Tout comme dans les chapitres huit et quatorze, Dieu parle par son prophète au moment où les chefs du peuple viennent le consulter. Nous ne savons pas ce qu’ils viennent lui demander, mais on peut être sûr que ce n’est pas au goût de l’Éternel puisqu’il refuse de se laisser interroger. Pourtant, il leur répond quand même en leur rappelant combien Israël lui a été rebelle tout au long de son histoire.
Le peuple commence enfin à réaliser que Dieu va vraiment le punir, mais il se plaint que ce n’est pas juste. Ézéchiel doit alors leur rappeler une fois encore leurs actions abominables. Dieu ne se lasse pas de répéter les mêmes choses.
Le prophète prend ici le rôle du procureur et présente un foudroyant réquisitoire contre Israël.
Versets 5-9
Je continue en compressant.
Et dis-leur : Voici ce que déclare le Seigneur, l’Éternel : Le jour où j’ai choisi Israël, j’ai prêté serment envers les descendants de Jacob. Ce jour-là, je leur ai promis de les faire sortir d’Égypte pour les amener dans un pays ruisselant de lait et de miel. Je leur ai dit alors : Ne vous souillez pas avec les idoles de l’Égypte. Je suis l’Éternel votre Dieu. Mais aucun d’eux n’a abandonné les idoles de l’Égypte. Je me proposai alors d’assouvir ma colère contre eux en Égypte. Mais j’ai agi par égard pour ma renommée (Ézéchiel 20.14, 22, 44 ; comparez Nombres 14.13), pour que je ne sois pas méprisé par les nations parmi lesquelles ils habitaient (Ézéchiel 20.5-9).
Depuis toujours, Israël est coupable d’idolâtrie et son départ d’Égypte n’a rien changé (Exode 32 ; Lévitique 17.7 ; Josué 24.14 ; Amos 5.25-26).
Versets 10-21
Je continue en compressant.
Je leur ai donné mes lois. Je leur ai aussi fait don de mes jours de sabbat pour qu’ils sachent que moi, l’Éternel, je les consacre à moi-même. Mais la communauté d’Israël s’est révoltée contre moi dans le désert, ils n’ont pas vécu selon mes lois et ils ont rejeté mes commandements qui font obtenir la vie à celui qui les applique (comparez Lévitique 18.5 ; Deutéronome 30.16, 19 ; Ézéchiel 18.9). Ils ont constamment profané mes jours de sabbat. Je me suis proposé alors de déchaîner ma colère contre eux dans le désert pour les exterminer. Mais, en les voyant, j’ai eu trop pitié d’eux pour les détruire, aussi je ne les ai pas exterminés dans le désert. Cependant, j’ai dit à leurs enfants dans le désert : Ne suivez pas les principes de vos pères, n’appliquez pas leurs lois et ne vous souillez pas avec leurs idoles. Mais les fils aussi se sont révoltés contre moi (Ézéchiel 20.10-21).
Tous les six jours, le sabbat rappelle aux Israélites qu’ils adorent le Dieu unique, créateur, et distinct de sa création. Mais ils l’ont violé. Cependant, au lieu d’en finir avec ce peuple rebelle, Dieu épargna la génération suivante afin d’en tirer un nouvel Israël (Psaumes 78.32-40), mais lui aussi fut rebelle (Nombres 25).
Versets 25-26
Je continue plus loin.
C’est pourquoi je leur ai donné des lois qui leur étaient funestes et des commandements qui ne pouvaient les faire vivre. Je les ai souillés par leurs offrandes quand ils sacrifiaient tous leurs premiers-nés, pour les frapper de stupeur afin qu’ils reconnaissent que je suis l’Éternel (Ézéchiel 20.25-26).
Ces lois funestes sont un acte de jugement par lequel l’Éternel a livré son peuple infidèle à ses penchants naturels et aux pratiques païennes auxquelles il était enclin (comparez Romains 1.24-32). La loi de Moïse qui devait conduire les Israélites à la vie fut une loi qui les condamnait à mort à cause de leur désobéissance.
Dieu avait ordonné qu’on lui consacrât les premiers-nés en payant une somme d’argent pour leur rachat (Exode 13.12). Mais à cause de leur idolâtrie, les Israélites mettent cette ordonnance à exécution à la façon des peuples païens, en sacrifiant leurs premiers-nés au dieu Moloch, ce qui est une monstrueuse caricature de la consécration que l’Éternel avait demandée (comparez 2Rois 16.3).
Dans une certaine mesure, la Bonne Nouvelle de la grâce de Dieu en Jésus-Christ joue le même rôle que la Loi. En effet, dans sa seconde épître aux Corinthiens, l’apôtre Paul écrit :
Oui, nous sommes, pour Dieu, comme le parfum du Christ parmi ceux qui sont sur la voie du salut et parmi ceux qui sont sur la voie de la perdition (2Corinthiens 2.15).
Il est bien préférable de ne jamais avoir entendu parler de Jésus-Christ plutôt que de le rejeter.
Versets 27-29
Je continue en compressant.
Vos ancêtres m’ont outragé par leurs rébellions contre moi. Je leur ai demandé alors : C’est pour quoi ce haut-lieu où vous allez ? (Autre). Et ce nom de “ haut-lieu ” a subsisté jusqu’à ce jour (Ézéchiel 20.27-29).
Un « haut-lieu » est une simple colline, mais c’est là que les Israélites s’adonnent à l’idolâtrie. En hébreu, « haut lieu » est composé de deux syllabes : ba – ma qui signifient : il est allé – faire quoi ? En jouant sur ce mot, le prophète veut lui donner un sens accusateur. Désormais, chaque fois qu’on prononcera : ba – ma, haut lieu, c’est comme si Dieu lui-même disait : « Que vas-tu faire là-haut ? »
Versets 30, 32
Je continue en compressant.
C’est pourquoi, dis à la communauté d’Israël : Ne vous souillez-vous pas en suivant le chemin de vos ancêtres ? Ne vous prostituez-vous pas avec leurs idoles ? Le rêve qui hante votre esprit ne se réalisera pas. Car vous dites : “ Nous voulons être comme les autres nations, comme les peuples des autres pays, nous voulons aussi rendre un culte à des dieux en bois et en pierre ” (Ézéchiel 20.30, 32).
La génération contemporaine d’Ézéchiel continue dans la voie idolâtre de ses pères. Pire ! Elle met le comble à son infidélité en nourrissant l’espoir coupable de pouvoir se confondre avec les païens qui l’environnent et donc de renoncer à sa position privilégiée de peuple de Dieu. Ézéchiel formule ici la pensée secrète d’un bon nombre de Juifs modernes.
Cette attitude rappelle Israël dans le désert qui se plaint de ce que Dieu l’a fait sortir d’Égypte et qui demande à y retourner. C’est comme le croyant qui, las des obligations de la vie nouvelle, désire secrètement repasser la barrière qui l’a séparé du monde afin de pouvoir se livrer sans scrupule aux vices de notre époque. Ce comportement est un outrage suprême à Dieu qui choisit son peuple d’entre tous les hommes.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.