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26 août 2022

Exode 22.24 – 24.7

Chapitre 22

Introduction

Pour qu’une société évolue et s’épanouisse, il faut qu’il y ait des règles équitables qui s’appliquent à tous. On peut en créer certaines, mais d’autres sont inhérentes à la création dans les domaines physique, moral, éthique, spirituel ou de l’environnement. Beaucoup de peuplades ont disparu pour les avoir violées. La loi de Moïse donne les préceptes de Dieu qui gèrent les comportements des hommes entre eux et vis-à-vis de lui. Le chapitre 22 de l’Exode couvre la législation sociale ce qui inclut l’exercice de la compassion.

Versets 24-26

Je continue le texte en compressant tout au long.

Si tu prêtes de l’argent à un membre de mon peuple, à un pauvre qui est avec toi, tu n’agiras pas envers lui comme un usurier, tu n’en exigeras pas d’intérêts. Si tu prends en gage le manteau de ton prochain, tu le lui rendras avant le coucher du soleil, car c’est là sa seule couverture ; autrement, dans quoi s’envelopperait-il pour dormir ? S’il crie vers moi, je l’écouterai, car je suis compatissant (Exode 22.24-26).

Ces prêts étaient destinés à soulager les nécessiteux, d’où l’interdiction d’y ajouter des intérêts. Le créditeur ne devait pas s’enrichir aux dépens des indigents afin que cet argent puisse vraiment les aider à s’en sortir. Dans les sociétés libérales, c’est le contraire. Les riches vivent beaucoup aux dépens des moins favorisés et s’ils empruntent de l’argent c’est à des taux avantageux, car il est bien connu qu’on ne prête qu’aux riches. Dans les systèmes qui favorisent le capitalisme sauvage, ceux qui ont l’argent écrasent les autres.

Dans une certaine mesure, on peut se demander si la destruction très symbolique des tours du World Trade Center en septembre 2001 n’était pas un châtiment divin sur une société impitoyable à l’égard des défavorisés. En effet, l’Éternel a dit :

Vous n’opprimerez jamais ni la veuve ni l’orphelin. Si vous les opprimez de quelque manière, et qu’ils fassent monter leur plainte vers moi, je ne manquerai pas d’écouter leur cri, je me mettrai en colère contre vous et je vous ferai périr par la guerre (Exode 22.22-24).

Verset 27

Je continue le texte.

Tu ne manqueras pas de respect pour Dieu et tu ne maudiras pas celui qui gouverne ton peuple (Exode 22.27).

C’est un rappel des Commandements qui ordonnent d’honorer l’Éternel comme le seul vrai Dieu. Celui qui gouverne désigne tous ceux qui sont élevés en position et qui, par leur fonction, représentent Dieu conformément à ce qu’enseigne le Nouveau Testament. Je cite le passage :

Que tout homme se soumette aux autorités supérieures, car il n’y a pas d’autorité qui ne vienne de Dieu, et celles qui existent ont été mises en place par Dieu (Romains 13.1).

Versets 28-30

Je finis le chapitre 22.

Tu ne différeras pas l’offrande des prémices de ta moisson et de ta vendange. Tu me donneras le premier-né de tes fils, tu m’offriras également le premier-né de tes bœufs, de tes moutons et de tes chèvres ; ils resteront sept jours avec leur mère, et le huitième jour tu me les offriras. Vous serez pour moi des hommes saints : vous ne mangerez donc pas la viande d’un animal déchiré par des bêtes sauvages, vous le jetterez aux chiens (Exode 22.28-30).

Ce passage explique ce que signifient honorer Dieu et lui manquer de respect. L’Éternel demande les premiers fruits des troupeaux, des récoltes et des fils qui lui appartiennent de droit parce qu’il a délivré les Hébreux de l’esclavage et les a préservés de l’ange de la mort tandis que les premiers-nés égyptiens moururent de la peste. Le peuple de Dieu est appelé à être saint, consacré à l’Éternel en vivant selon des règles morales et en respectant certains préceptes de pureté rituelle, dont les lois alimentaires font partie. Par exemple, un animal déchiré ne pouvait pas être mangé, car il n’avait pas été abattu de manière à drainer son sang.

Chapitre 23

Versets 1-3

Nous arrivons au chapitre 23 de l’Exode que je commence à lire.

Tu ne colporteras pas de rumeur sans fondement. Ne te rends pas complice d’un méchant par un faux témoignage. Ne suis pas la majorité pour faire le mal et, si tu es appelé à témoigner dans un procès, ne te conforme pas au grand nombre pour fausser le droit. Ne favorise pas un pauvre dans un procès (Exode 23.1-3).

Ce passage nous exhorte à dire la vérité en toute circonstance et à tenir sa langue en bride. Entretenir des ragots peut s’avérer aussi destructeur que des violences physiques. Combien ont eu leur carrière ou leur mariage brisé ou se sont même suicidés à cause de médisances ? La justice devrait être équitable, la même pour le riche et le pauvre, mais dans la réalité il n’en est pas ainsi.

Dans l’empire romain, la justice était symbolisée par une femme aux yeux bandés, car elle ne jugeait pas selon les apparences. D’une main, elle portait une balance, car sa décision ne tenait compte que des faits constatés indépendamment du statut des personnes concernées. Dans l’autre main, elle avait une épée, prête à exécuter le châtiment. Le paragraphe suivant que je ne lirais pas exhorte les Hébreux à témoigner la même considération pour les animaux de leurs ennemis que de leurs amis. L’enseignement de Jésus, Aimez vos ennemis (Matthieu 5.44), élargit ces prescriptions de la loi de Moïse.

Versets 8-9

Je continue avec un passage sur la corruption, un sujet toujours brûlant d’actualité :

Tu n’accepteras pas de pot-de-vin, car les présents aveuglent même des hommes lucides et compromettent la cause des justes. Dans toute affaire frauduleuse, les deux parties porteront leur litige devant Dieu (Exode 23.8-9).

On pourrait écrire des montagnes sur la corruption, car les pages de nos journaux sont remplies d’exemples.

Versets 10-11

Je continue le texte :

Pendant six années tu ensemenceras ta terre et tu en récolteras les produits ; mais la septième année, tu la laisseras en jachère. Les pauvres de ton peuple mangeront ce qu’ils y trouveront et ce qu’ils laisseront nourrira les bêtes sauvages. Tu feras de même pour tes vignes et tes oliviers (Exode 23.10-11).

Une année sur sept, la terre devait se reposer. La récolte franche était alors considérée comme un impôt versé à Dieu, le propriétaire du sol, qu’il donnait aux pauvres. Décidément, l’Éternel n’est pas un grand capitaliste. Tous les 50 ans, on célébrait une année jubilaire durant laquelle tous les sols étaient laissés en friche et les esclaves israélites libérés. Et bien sûr, chaque samedi était jour du sabbat, ce qui permettait à tous, animaux inclus, de souffler et aux hommes d’adorer Dieu.

Versets 14-17

Je continue.

Trois fois par an, tu célébreras une fête en mon honneur. Tu célébreras la fête des pains sans levain. Pendant sept jours, tu mangeras des pains sans levain comme je te l’ai ordonné au temps fixé du mois des épis, car c’est au cours de ce mois que tu es sorti d’Égypte. Tu ne te présenteras pas devant moi les mains vides. Tu célébreras aussi la fête de la moisson et des premiers fruits de ton travail, de ce que tu auras semé dans les champs. À la fin de l’année, tu célébreras aussi la fête de la récolte, quand tu rentreras des champs le fruit de ton travail. Trois fois l’an, tous les hommes viendront se présenter devant moi le Seigneur, l’Éternel (Exode 23.14-17).

Trois célébrations nationales conviaient tous les hommes à se présenter devant le Seigneur dans un sanctuaire unique : D’abord la fête des pains sans levain, ensuite la fête de la moisson aussi appelée fête des semaines ou Pentecôte, parce qu’elle était célébrée 7 semaines après la Pâque. Elle coïncidait avec la fin de la moisson du blé. La troisième fête, célébrée en automne, marquait la fin des récoltes.

Versets 20-23

Je continue plus loin où il est à nouveau question de la conquête du pays de Canaan qui est l’ultime objectif du peuple d’Israël.

Je vais envoyer un ange devant vous pour vous protéger en chemin et vous conduire au lieu que j’ai préparé pour vous. Respectez-le et obéissez-lui. Ne lui résistez pas, il ne tolérerait pas votre rébellion, car mon nom est en lui. Mais si vous lui obéissez pleinement et si vous faites tout ce que je vous ai ordonné, je serai l’ennemi de vos ennemis et l’adversaire de vos adversaires. Car mon ange marchera devant vous et vous fera entrer dans le pays des Amoréens, des Hittites, des Phéréziens, des Cananéens, des Héviens et des Yebousiens, et je les exterminerai (Exode 23.20-23).

Cet ange porte aussi le nom de l’Éternel, il est son représentant et lui est identifié. Il ne peut donc s’agir que de la deuxième personne de la Trinité, le Christ dans son état préincarné. Les raisons de l’extermination de ces peuplades sont les pratiques particulièrement horribles qui accompagnaient leur culte idolâtre : toutes les perversions sexuelles possibles et imaginables, sacrifices humains dont des enfants brûlés vifs.

Versets 24-27

Je continue.

Vous n’adorerez pas leurs dieux et vous ne leur rendrez pas de culte, vous n’adopterez pas leurs pratiques religieuses. Au contraire, vous renverserez leurs statues et vous mettrez en pièces leurs stèles sacrées. Vous rendrez votre culte à l’Éternel votre Dieu. Alors je vous bénirai en vous donnant une nourriture excellente et de l’eau en abondance, et je vous préserverai des maladies. Il n’y aura pas dans votre pays de femme qui avorte ou qui soit stérile. Je vous ferai parvenir à un âge avancé. Je sèmerai la panique devant vous, je mettrai en déroute tous les peuples chez lesquels vous entrerez, et je ferai s’enfuir tous vos ennemis devant vous (Exode 23.24-27).

Dans la mesure où les Israélites se soumettront à la volonté de Dieu, ils seront bénis. Par contre, toute rébellion entraîne la malédiction. Le principe de la Loi est d’accorder des privilèges sous conditions d’obéissance.

Verset 28

Je continue.

J’enverrai devant vous les frelons pour chasser les Héviens, les Cananéens et les Hittites devant vous (Exode 23.28).

Le mot traduit par frelons est très rare. Il s’agit d’une image qui exprime le harcèlement soit par des plaies surnaturelles, soit par une expédition militaire égyptienne, car la Basse-Égypte avait le frelon pour emblème.

Versets 29-30

Je continue le texte.

Cependant, je ne les chasserai pas en une seule année, pour que les terres ne soient pas abandonnées et que les bêtes sauvages ne s’y multiplient pas à vos dépens. C’est petit à petit que je les déposséderai en votre faveur, au fur et à mesure que vous deviendrez assez nombreux pour occuper le pays (Exode 23.29-30).

La conquête du pays de Canaan aurait dû prendre le temps d’une génération, mais en réalité elle a duré jusqu’à l’époque du roi David donc pas moins de 3 siècles. La promesse de protection et de succès que Dieu avait faite aux Israélites n’a pas pu s’accomplir pleinement à cause de leur infidélité. Ils n’arrivaient pas à se détacher de l’idolâtrie. Or, toutes les bénédictions promises étaient strictement conditionnelles à leur obéissance.

Versets 31-33

Je finis ce chapitre.

Je fixerai vos frontières, et votre territoire s’étendra de la Mer des Roseaux à la Méditerranée, et du désert du Sinaï à l’Euphrate, car je livrerai les habitants de cette région en votre pouvoir et vous les chasserez devant vous. Vous ne contracterez pas d’alliance avec eux, ni avec leurs dieux. Ils ne demeureront pas dans votre pays, afin qu’ils ne vous incitent pas à pécher contre moi en vous faisant rendre un culte à leurs dieux, car vous seriez alors pris à leur piège (Exode 23.31-33).

L’Éternel fixe les frontières de son peuple comme le faisaient parfois les suzerains du Proche-Orient ancien pour leurs vassaux. Il renouvelle la promesse faite à Abraham concernant le territoire qu’il va leur donner. Ce pays sera soit conquis soit assujetti à Israël au temps du roi Salomon, un fils du roi David.

C’est ainsi que se termine ce premier volet de préceptes divers et variés relatifs à différents domaines de la vie quotidienne des Israélites. Ces règles précises et concrètes expliquent comment servir Dieu. Elles constituent une sorte de guide d’application des 10 Commandements. En politique, on les appellerait : les décrets d’application.

La loi insiste sur l’adoration de l’Éternel seul et sur le respect du prochain et de ses possessions. Le code pénal israélite est bien moins sévère que celui des autres peuples du Proche-Orient ancien qui sanctionnait plus durement les délits à l’égard des biens matériels que les atteintes aux personnes, allant jusqu’à la peine capitale pour certains vols. Dans la Loi de Moïse, ce sont l’idolâtrie et les fautes dirigées contre les êtres humains qui sont considérées comme les plus graves, et plus sévèrement punies que chez les autres peuples. Le code pénal divin traduit un respect de la personne humaine inégalé et inconnu jusque-là.

Verset 4

Je continue.

Moïse mit par écrit toutes les paroles de l’Éternel. Le lendemain, de bonne heure, il bâtit un autel au pied de la montagne et dressa douze pierres pour les douze tribus d’Israël (Exode 24.4).

Moïse met tout par écrit afin de le lire au peuple plus tard selon la coutume de l’époque. Dans les cérémonies de conclusion d’accord du Proche-Orient ancien, les divinités des deux partis étaient prises pour témoins. Comme l’alliance est conclue entre l’Éternel et Israël, ces 12 pierres, une par tribu, sont les garantes de l’alliance.

Chapitre 24

Versets 1-2

Nous arrivons au chapitre 24 du livre de l’Exode qui va conclure la section sur la législation sociale. Je commence à lire.

Dieu dit à Moïse : Monte vers l’Éternel, et prends avec toi Aaron, Nadab, Abihou et soixante-dix des responsables d’Israël. Vous vous prosternerez de loin. Toi, Moïse, tu t’approcheras seul de moi ; les autres ne s’approcheront pas, et l’ensemble du peuple ne montera pas avec toi (Exode 24.1-2).

Nadab et Abihou sont neveux de Moïse et les fils aînés d’Aaron. Ils sont appelés à succéder à leur père dans le rôle de grand-prêtre. L’ordre, Vous vous prosternerez de loin, rappelle la sainteté de Dieu qui tient l’homme à distance. Quelle différence avec le régime de la grâce sous laquelle nous sommes ! Maintenant, l’accès au trône de Dieu est ouvert sans aucune restriction. N’importe qui peut s’approcher de lui en toute humilité par la foi en Jésus-Christ. Je cite un passage du Nouveau Testament :

Nous avons une pleine liberté pour entrer dans le lieu très-saint, grâce au sang du sacrifice de Jésus. Il nous en a ouvert le chemin, un chemin nouveau et vivant à travers son propre corps (Hébreux 10.19-20).

Verset 3

Je continue le texte.

Moïse alla rapporter au peuple toutes les paroles de l’Éternel et toutes ses lois. Et tout le peuple s’écria d’une seule voix : Nous ferons tout ce que l’Éternel a dit (Exode 24.3).

C’est la deuxième fois que les Hébreux, comme un seul homme, affirment sans ambages qu’ils vont suivre sans problème toutes les lois qui leur sont données. Ils se sont montrés imprudents et présomptueux. Aujourd’hui, la situation n’est pas différente pour ceux qui pensent se mettre en règle avec Dieu, parce qu’ils font tous leurs efforts pour suivre autant qu’ils peuvent le Sermon sur la Montagne ou d’autres préceptes moraux. Même avec la meilleure volonté possible, je n’arriverais jamais à satisfaire le Seigneur parce qu’il me demande rien de moins que la perfection. Or je suis corrompu comme une pomme avec un ver dedans. L’apparence extérieure peut être bien agréable, d’un beau rouge brillant, mais l’intérieur est pourri.

Verset 4

Je continue.

Moïse mit par écrit toutes les paroles de l’Éternel. Le lendemain, de bonne heure, il bâtit un autel au pied de la montagne et dressa douze pierres pour les douze tribus d’Israël (Exode 24.4).

Moïse met tout par écrit afin de le lire au peuple plus tard selon la coutume de l’époque. Dans les cérémonies de conclusion d’accord du Proche-Orient ancien, les divinités des deux partis étaient prises pour témoins. Comme l’alliance est conclue entre l’Éternel et Israël, ces 12 pierres, une par tribu, sont les garantes de l’alliance.

Versets 5-6

Je continue.

Puis il chargea les jeunes gens d’Israël d’offrir à l’Éternel des holocaustes et des taureaux en sacrifices de communion. Il recueillit la moitié du sang versé dans des récipients et répandit l’autre moitié sur l’autel (Exode 24.5-6).

La conclusion d’une alliance était généralement accompagnée d’un sacrifice et suivie d’un repas. C’est déjà ce que faisaient les patriarches Abraham, Isaac et Jacob. Le sang recueilli sera aspergé sur le peuple.

Verset 7

Je continue.

Puis il prit le livre de l’alliance et le lut à haute voix au peuple. Les Israélites déclarèrent : — Nous ferons tout ce que l’Éternel a dit, nous obéirons à toutes ses paroles (Exode 24.7).

Une fois encore, les Israélites s’engagent les yeux fermés parce qu’ils prennent les paroles de la loi trop à la légère, alors que l’Éternel les prend très au sérieux. Ils payeront au prix fort leur future désobéissance. L’un des éléments du traité est la lecture publique du document d’alliance. Moïse lit donc le livre de la loi. Cette lecture à haute voix, comme chez un notaire, donne au contrat force de loi.

Verset 8

Je continue.

Alors Moïse prit le sang et en aspergea le peuple en disant : — Ceci est le sang de l’alliance que l’Éternel a conclue avec vous, sur la base de toutes ces paroles (Exode 24.8).

Ce geste symbolique signifie que celui qui transgressera l’alliance aura son sang répandu comme ces animaux. La loi a été établie dans le sang et se terminera de la même manière par celui du Christ répandu sur la croix. C’est à ce prix que fut établi le régime de la grâce.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

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