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29 août 2022

Exode 24.8 – 25.22

Chapitre 24

Introduction

L’histoire de l’humanité est une longue suite de conquêtes et de massacres. Les plus forts du moment triomphent, mais tôt ou tard ils sont à leur tour victime de plus puissants qu’eux et disparaissent. Les Israélites aussi ont connu leur apogée sous le règne du roi Salomon. Mais ce zénith fut suivi d’un long et violent déclin malgré quelques lueurs d’espoir ici et là. Au fil des siècles, la terre a été abreuvée de sang juif plus que de celui de n’importe quel autre peuple. Cette histoire sanglante a commencé lorsque Moïse a dit aux Hébreux :

Ceci est le sang de l’alliance que l’Éternel a conclue avec vous, sur la base de toutes ces paroles (Exode 24.8).

De manière très désinvolte, les Hébreux ont accepté les termes de la loi qui reposait sur les sacrifices d’animaux. Pourtant, ils avaient bien été avertis que s’ils ne la respectaient pas, ils le paieraient de leur propre sang. On retrouve cette menace de mort violente jusque dans le Nouveau Testament. Je cite deux exemples :

Malheur à vous ! Que retombe sur vous tout le sang innocent répandu sur la terre depuis le sang d’Abel le juste jusqu’au sang de Zacharie, que vous avez tué. Pilate, prit de l’eau, se lava les mains en présence de la foule et dit : — Je suis innocent du sang de ce juste. Cela vous regarde. Et tout le peuple répondit : — Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants ! (Matthieu 23.35 ; 27.24-25).

Dans le 1er cas, les Juifs étaient coupables d’avoir assassiné les prophètes envoyés par l’Éternel pour les exhorter à abandonner leur mauvaise voie et l’idolâtrie. Dans le deuxième, devant Ponce Pilate, c’est la nouvelle alliance en Jésus-Christ qu’Israël refuse. Ces rejets de l’Ancienne et de la Nouvelle Alliance, provoqueront le châtiment terrible que leur infligèrent les Romains en l’an 70 de notre ère lorsque Jérusalem fut rasée et la population massacrée. Lorsque Jésus a institué le repas-souvenir qu’on appelle la sainte scène ou la communion, il a prononcé les mêmes paroles que Moïse, mais comme il s’agissait de son propre sang et non de celui d’animaux, il a dit : Ceci est mon sang, par lequel est scellée la nouvelle alliance : il va être versé pour beaucoup d’hommes (Marc 14.24). La nouvelle alliance s’est réalisée par la mort de Jésus qui a expié les fautes de tous ceux qui lui font confiance.

Versets 9-10

Je continue maintenant à lire dans le chapitre 24 de l’Exode.

Ensuite Moïse gravit la montagne avec Aaron, ses deux fils Nadab, Abihou et soixante-dix responsables d’Israël. Ils virent le Dieu d’Israël. Sous ses pieds s’étendait comme une plate-forme de saphirs ayant la pureté du ciel (Exode 24.9-10).

Tous ces hommes ont vu une représentation matérielle de l’Éternel, car lui-même est pur Esprit. Le saphir est une pierre magnifique de couleur bleu azur. Une vision similaire de Dieu est rapportée par un des prophètes de l’Ancien Testament que je cite :

Par-dessus cette étendue apparaissait comme une pierre de saphir qui avait la forme d’un trône, et au-dessus de ce qui ressemblait à un trône, au point le plus élevé, se tenait un être ayant l’aspect d’un homme (Ézéchiel 1.26).

Depuis toujours, des gens ont cherché à voir Dieu. C’est une quête quasi universelle à laquelle l’apôtre Jean répond en ces termes :

Personne n’a jamais vu Dieu : Dieu, le Fils unique qui vit dans l’intimité du Père, nous l’a révélé (Jean 1.18).

Le Christ est l’intermédiaire, le trait d’union en quelque sorte, entre Dieu et moi. C’est comme s’il mettait une main dans celle de son Père et l’autre dans la mienne. À un moment donné de son ministère sur terre, un de ses disciples lui a demandé :

Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffira.

Sur quoi Jésus a répondu :

Eh quoi, après tout le temps que j’ai passé avec vous, tu ne me connais pas encore, Philippe ! Celui qui m’a vu, a vu le Père. Comment peux-tu dire : « Montre-nous le Père ? » Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ? (Jean 14.8-10).

La rencontre avec Jésus-Christ est incomparable. C’est une expérience intérieure qui bouleverse la vie de celui qui l’a faite : sa vision du monde, comment il se voit et voit les autres, son système de valeurs, ses priorités sont chamboulés. Le plus important est peut-être le fait qu’il a une réponse aux grandes questions de la vie : D’où je viens, pourquoi je suis ici et qu’y a-t-il après.

Si j’assistais à une manifestation de l’Éternel sous forme de saphir ou de cristal, ou par le biais du tonnerre, des éclairs et de tremblements de terre, je serais fortement impressionné, j’en aurais même la chair de poule comme quand je regarde un film à sensations fortes. Mais ces phénomènes excitants sont extérieurs à moi, alors avec le temps, leur souvenir s’estompera même si je m’enferme dans un monastère. C’est d’ailleurs ce qui va arriver au peuple d’Israël, même à ceux qui étaient aux premières loges. Ainsi, les deux fils d’Aaron, qui ont assisté à cette vision de Dieu, vont se rendre coupables d’une faute très grave envers Lui.

Verset 11

Je continue le texte.

L’Éternel n’étendit pas la main sur ces notables des Israélites ; ils contemplèrent Dieu et puis ils mangèrent et burent (Exode 24.11).

Ce repas marque la conclusion de l’alliance, mais c’est aussi une préfiguration du repas-souvenir que le Christ a institué, la sainte cène, qui a scellé la Nouvelle Alliance en son sang et qui anticipe le festin des noces de l’Agneau prévu pour la fin des temps. Beaucoup d’événements qui figurent dans les Écritures sont liés entre eux et rien ne se produit au hasard.

Versets 12-18

Je finis ce chapitre.

L’Éternel dit à Moïse : — Monte vers moi sur la montagne et tiens-toi là. Je te donnerai les tables de pierre sur lesquelles j’ai transcrit la Loi et les commandements pour que tu les enseignes au peuple. Moïse se mit en route avec Josué, son assistant, et gravit la montagne de Dieu après avoir dit aux responsables d’Israël : Attendez-nous ici jusqu’à notre retour. Aaron et Hour resteront avec vous. Si quelqu’un a un problème à régler, qu’il s’adresse à eux. Moïse monta sur la montagne et la nuée la recouvrit. La gloire de l’Éternel demeura sur le mont Sinaï et la nuée le recouvrit pendant six jours. Le septième jour, l’Éternel appela Moïse du milieu de la nuée. La gloire de l’Éternel apparaissait aux Israélites comme un feu au sommet de la montagne. Moïse pénétra dans la nuée et monta plus haut sur la montagne. Il y demeura quarante jours et quarante nuits (Exode 24.12-18).

L’Éternel appelle Moïse et son aide de camp Josué, à venir à lui pour y recevoir les 10 Commandements. Pendant ce temps, Aaron et tout le peuple doivent attendre au pied de la montagne. Durant ces 40 jours, Moïse et Josué vont s’abstenir de tout aliment. Bien plus tard, Jésus-Christ expérimentera la même période de jeûne et d’isolement avant d’être tenté par le diable. Avec Moïse sur le mont Sinaï se termine la séquence narrative qui décrit l’établissement de l’alliance entre l’Éternel et Israël ainsi que la cérémonie de clôture. Les deux partenaires se sont solennellement engagés l’un envers l’autre et les responsables du peuple ont fait une nouvelle expérience de la présence de Dieu sur la montagne. Moïse est plus que jamais l’homme choisi par l’Éternel comme son intermédiaire avec Israël.

Chapitre 25

Versets 1-4

Nous arrivons au chapitre 25 de l’Exode où il va être question de la construction du tabernacle, ce temple portatif et démontable dans lequel Dieu séjourne au milieu de son peuple. Il était d’une grande beauté et d’un coût considérable. C’était la tente royale de l’Éternel en quelque sorte. Son objectif était de devenir le centre de la vie d’Israël, le lieu de rencontre entre Dieu et Son peuple. Son plan sera repris plus tard par Salomon pour la construction du temple en pierres à Jérusalem. L’Évangile établit un parallèle entre Dieu qui habitait au milieu d’Israël et le Christ, lorsqu’il est dit : La parole est devenue homme et a vécu parmi nous (Jean 1.14). Dans ce chapitre, nous sont également données les instructions précises concernant la réalisation des objets du culte et des habits sophistiqués du grand-prêtre.

Je commence à lire le chapitre 25.

L’Éternel parla à Moïse en ces termes : — Invite les Israélites à me faire des offrandes prélevées sur leurs biens. Vous accepterez de tout homme qui la donnera de bon cœur l’offrande qu’il me fera. Voici ce que vous accepterez en guise d’offrande : de l’or, de l’argent et du bronze, des fils de pourpre violette, de pourpre écarlate et de rouge éclatant, du fin lin blanc et du poil de chèvre (Exode 25.1-4).

Le peuple d’Israël avait reçu des Égyptiens des objets d’or, d’argent, de bronze ainsi que des vêtements dont beaucoup étaient de couleurs vives. Le rouge éclatant était fabriqué avec les œufs et les carcasses d’un ver qui s’attache aux feuilles de houx. La pourpre était tirée d’un coquillage abondant en Méditerranée. Sa récolte et sa transformation en couleur étaient surtout destinées aux cours royales. Son importance économique était telle qu’il a donné son nom à deux pays. En effet, Canaan et la Phénicie, signifient tous deux pays de la pourpre.

Versets 5-7

Je continue la liste des matières premières :

Des peaux de bélier teintes en rouge, des peaux de dauphin et du bois d’acacia, de l’huile pour le chandelier et des aromates pour l’huile d’onction et pour les parfums à brûler, des pierres d’onyx et des pierres précieuses à enchâsser pour l’éphod et pour le pectoral (Exode 25.5-7).

La peau du dauphin était très résistante et utilisée pour fabriquer des sandales. L’acacia est un bois dur et le seul arbre qui pousse en Égypte et en Arabie susceptible de pouvoir donner des planches. L’habit du grand-prêtre était extrêmement élaboré. L’éphod est son vêtement sacré, tandis que le pectoral recouvrait sa poitrine.

Versets 8-9

Je continue. Le peuple me fabriquera un sanctuaire pour que j’habite au milieu de lui. Je te montrerai le modèle du tabernacle et de tous les ustensiles qu’il contiendra, et vous exécuterez tout exactement selon ce modèle (Exode 25.8-9).

Dieu ne s’est jamais confiné à un bâtiment, qu’il soit en dur ou en toile. Dire qu’il est ici où là est une façon de parler parce qu’en réalité il est omniprésent, partout à la fois. Je lis un passage tiré du discours du roi Salomon :

Mais est-ce qu’en vérité Dieu habiterait sur la terre, alors que le ciel dans toute son immensité ne saurait le contenir ? Combien moins ce Temple que je viens de te construire ! (1Rois 8.27).

Il est intéressant de noter que Dieu dit à Moïse que ce qu’il va réaliser doit suivre un modèle précis qui existe déjà. Or dans le Nouveau Testament, il nous est dit que cet original se trouve dans les cieux. Je lis le passage.

Les prêtres sont au service d’un sanctuaire qui n’est qu’une image, que l’ombre du sanctuaire céleste. Le Christ est venu en tant que grand-prêtre et il a traversé un tabernacle plus grand et plus parfait que le sanctuaire terrestre, un tabernacle qui n’a pas été construit par des mains humaines (Hébreux 8.5 ; 9.11).

Pour ce qui est des articles qui servaient au culte de l’Éternel, le Nouveau Testament dit que ces objets représentaient des réalités célestes (Hébreux 9.23-24).

Le tabernacle fut le lieu de rencontre entre le Créateur et ses créatures, un épisode unique dans les annales de l’humanité. Ce temple portatif était vital à la vie religieuse d’Israël et même sa raison d’être. En effet, la nation était une théocratie, dirigée par Dieu et non par le peuple ou par un roi. C’est pour cela que les Textes Sacrés donnent tant de détails concernant la construction du tabernacle et la façon dont les Hébreux doivent rendre un culte à leur Dieu.

Comme l’a dit Napoléon : un petit dessin vaut mieux qu’un grand discours, mais à la radio ce n’est guère possible, alors je vais décrire ce temple portatif le plus brièvement possible. Il devait être placé dans un espace clos de 50 m de long par 25 de large. Le tabernacle était une tente rectangulaire de 15 m de long, 5 de large et 5 de haut. Il avait deux parties : le Lieu saint qui faisait 50 m² et le Lieu très saint en forme de cube de 5 m de côté.

Dans le Lieu saint, il y a une table à pains, un chandelier et un autel sur lequel on brûlait du parfum. Dans le Lieu très saint était l’arche de l’alliance, le trône terrestre de l’Éternel et le gage de sa présence. C’était une sorte de coffre en bois avec un couvercle recouvert d’or qui s’appelle le propitiatoire ou siège de miséricorde. Dans le parvis du tabernacle, se trouvait un autel où étaient offerts les sacrifices ainsi qu’une cuve en bronze qui servait aux ablutions des prêtres.

Versets 10-15

Je continue avec la description de l’arche de l’alliance :

On fabriquera un coffre en bois d’acacia. Il aura cent vingt-cinq centimètres de long, soixante-quinze centimètres de large et soixante-quinze centimètres de haut. Tu le plaqueras d’or pur, à l’intérieur et à l’extérieur, et tu le garniras d’une bordure d’or tout autour. Tu couleras quatre anneaux d’or et tu les fixeras aux quatre coins du coffre, deux de chaque côté. Tu tailleras aussi des barres de bois d’acacia et tu les plaqueras d’or. Tu les engageras dans les anneaux, le long des côtés du coffre pour qu’on puisse le porter. Les barres devront rester en permanence dans les anneaux du coffre, on ne les en retirera pas (Exode 25.10-15).

Ce coffre était le point de rencontre du Dieu trois fois saint et de la nation d’Israël. Tout le tabernacle était conçu de façon à ce qu’il soit démontable et transportable avec des anneaux et des barres. Chaque fois que le peuple s’arrêtait durant sa marche dans le désert, la tribu des Lévites s’occupait de monter le tabernacle. Il était vraiment le cœur de la nation.

Verset 16

Je continue.

Tu déposeras à l’intérieur de ce coffre le témoignage de l’acte de l’alliance que je te donnerai (Exode 25.16).

Il s’agit des deux tablettes de la Loi sur lesquelles étaient gravés les 10 Commandements. Ce document écrit sur la pierre témoigne de l’alliance entre Dieu et son peuple.

Verset 17

Tu feras aussi un propitiatoire d’or pur de cent vingt-cinq centimètres de long et de soixante-quinze centimètres de large qui servira de couvercle pour le coffre (Exode 25.17).

Ce couvercle du coffre est considéré comme un objet à part. Le mot très théologique traduit par propitiatoire dérive d’un verbe qui signifie couvrir et expier. C’est le sang qui était répandu dessus qui rendait l’Éternel favorable au peuple.

Versets 18-20

Je continue.

Tu façonneras au marteau deux chérubins d’or massif, et tu les fixeras aux deux extrémités du propitiatoire. Leurs ailes seront déployées vers le haut pour protéger le propitiatoire et ils se feront face, regardant vers le propitiatoire (Exode 25.18, 20).

Les chérubins sont des figures symboliques qui dans les Écritures sont les gardiens de la sainteté divine. Ils font office de coursiers de l’Éternel et portent son trône. Ils apparaissent la première fois au début du livre de la Genèse, muni d’une épée flamboyante pour empêcher quiconque d’entrer dans le jardin d’Éden, le paradis perdu, après que nos premiers parents en furent chassés. Ici, ils sont sculptés de façon à regarder en direction du propitiatoire.

Versets 21-22

Je continue.

Après avoir déposé dans le coffre l’acte de l’alliance que je te donnerai, tu placeras le propitiatoire dessus. C’est là, au-dessus du propitiatoire, entre les deux chérubins placés sur le coffre, que je me manifesterai à toi ; c’est de là que je te communiquerai tous mes ordres pour les Israélites (Exode 25.21-22).

L’arche de l’alliance était en bois d’acacia recouverte d’or à l’intérieur et à l’extérieur. Ce coffre symbolise Jésus, Dieu fait homme. Le Nouveau Testament déclare :

C’est en lui, c’est dans son corps, qu’habite toute la plénitude de ce qui est en Dieu (Colossiens 2.9).

Ce petit meuble très symbolique est le point focal du tabernacle : l’or évoque la gloire de l’Éternel et la royauté du Christ, et l’acacia représente son humanité. L’arche de l’alliance contenait trois objets. Je cite un passage :

Ce coffre contenait un vase d’or avec de la manne, le bâton d’Aaron qui avait fleuri et les tablettes de pierre sur lesquelles étaient gravées les paroles de l’alliance (Hébreux 9.4).

Ces trois éléments préfigurent le ministère du Christ sur terre. Il est le Pain descendu du ciel venu pour donner sa vie. Le bâton qui a fleuri représente sa résurrection. Les tables de la loi rappellent que d’une part, Jésus a parfaitement rempli toutes ses exigences, et d’autre part, il en a subi la malédiction en étant condamné à mort, le châtiment réservé à ceux qui violent la loi. Son sacrifice est également symbolisé par le propitiatoire qui était badigeonné du sang d’un animal sacrifié. Comme le tabernacle terrestre est une image du céleste, après sa mort Jésus a spirituellement enduit de son sang le propitiatoire qui est dans les cieux. La justice divine est désormais satisfaite et la voie à son trône de grâce est libre.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

déc. 03 2024

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