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25 août 2022

Exode 21.12 – 22.23

Chapitre 21

Verset 12

Lorsque quelqu’un est assassiné, surtout un enfant, l’émotion soulevée est très vive, et d’autant plus forte qu’on se rapproche du lieu du drame. On voit alors des personnes défiler en protestation contre ce meurtre ou veiller devant l’habitation de la victime. Par contre, ils ne réclameront pas que l’assassin soit lui-même exécuté pour son crime. Bien que la peine de mort ait été abolie depuis longtemps, le débat continue.

Je continue à lire dans le chapitre 21 de l’Exode qui traite de ce sujet.

Celui qui frappera un homme et causera sa mort, sera puni de mort (Exode 21.12).

La loi de Moïse applique la peine capitale comme elle est dictée dans le livre de la Genèse après le jugement du déluge. Les abolitionnistes partent de l’idée que l’homme est fondamentalement bon, un principe défendu par Jean-Jacques Rousseau, écrivain humaniste du 17e siècle. La portée de son œuvre reste immense et marque encore la sensibilité de nos contemporains. Les Écritures proclament exactement le contraire, que le cœur de l’homme est foncièrement méchant, tortueux au-delà de tout ce qu’on peut imaginer. Néanmoins, ceux, qui sont contre la peine capitale, ont raison de dire qu’elle n’est pas dissuasive, ce qui est évident aux États-Unis où la violence fait partie des mœurs. Cependant, cet argument n’a aucune valeur. La véritable raison pour laquelle la peine de mort n’enraye pas les crimes nous est donnée par un texte de l’Ancien Testament que je cite :

Parce qu’une mauvaise action n’est pas vite sanctionnée, les hommes sont portés à faire beaucoup de mal (Ecclésiaste 8.11).

Un système judiciaire qui tergiverse ne peut fonctionner efficacement, ce qui fait que les criminels savent très bien que leurs chances de s’en tirer à bon compte sont fort élevées.

Versets 13-14

Je continue le texte.

Cependant, s’il n’avait pas l’intention de donner la mort, mais que Dieu a fait tomber l’homme entre ses mains, je te désignerai un endroit où il pourra se réfugier. Par contre, si quelqu’un agit avec préméditation, et qu’il assassine son prochain par ruse, vous irez jusqu’à l’arracher à mon autel pour le faire mourir (Exode 21.13-14).

L’homicide involontaire était traité différemment du meurtre, surtout s’il était prémédité. L’explication de l’accident : Dieu a fait tomber l’homme entre ses mains est surprenante. Souvent, les Écritures m’interloquent. Dans l’absolu, le hasard n’existe pas, ce qui veut dire que Dieu est impliqué dans tout ce qui se passe dans son univers. J’y reviendrai plus tard. Les villes de refuge qui seront réparties sur tout le territoire d’Israël étaient des lieux où la cause de la mort serait évaluée et décidée. Un coupable poursuivi par la justice pouvait chercher un ultime refuge dans le temple et demander la médiation du prêtre. Mais cette possibilité n’existait pas en cas de meurtre prémédité.

Versets 15-17

Je continue.

Celui qui frappe son père ou sa mère sera puni de mort. Celui qui commet un rapt sera également mis à mort, qu’il ait vendu sa victime comme esclave ou qu’on la trouve encore entre ses mains. Celui qui maudit son père ou sa mère sera puni de mort (Exode 21.15-17).

La mention de la mère à côté du père est un phénomène rarissime dans une législation antique, car les femmes, assimilées au bétail, n’avaient aucun droit. Frapper père ou mère, implique mépris et méchanceté. Cet acte était considéré comme tellement ignoble que rien ne pouvait le justifier. L’offense entraînait la peine capitale. Celui qui maudissait son père ou sa mère ou qui proférait des imprécations contre eux était coupable du même crime. Honorer ses parents c’est honorer Dieu, leur manquer de respect c’est mépriser Dieu. Se rebeller contre l’autorité parentale est une insurrection contre l’Éternel.

Les rapts de personnes sont aussi graves que le meurtre. Dix des 12 fils de Jacob avaient conspiré contre leur frère Joseph et vendu comme esclave. Ils s’étaient donc rendus coupables de la peine capitale. Elle ne leur fut pas appliquée parce qu’à cette époque la Loi de Moïse n’existait pas. Bien que ces hommes n’aient pas les mains propres, Dieu, dans sa miséricorde, les a choisis pour devenir les têtes des tribus d’Israël.

Versets 18-19

Je continue.

Si, au cours d’une dispute, un homme en frappe un autre du poing ou à coups de pierres sans causer sa mort, mais en l’obligeant à s’aliter, si la victime se relève et peut de nouveau se promener dehors, fût-ce en s’appuyant sur une canne, celui qui l’aura frappé sera acquitté. Toutefois, il dédommagera l’autre pour son temps d’arrêt de travail et il se chargera de le faire soigner (Exode 21.18-19).

Celui qui était responsable du préjudice devait faire amende honorable et rembourser à la fois la perte de salaire soufferte et les frais médicaux encourus par la victime. Cette clause a inspiré les lois civiles, car elle apparaît dans les jugements pour coups et blessures prononcés par les cours de justice des pays démocratiques. De plus, aujourd’hui la victime peut également faire un procès et toucher des dommages et intérêts.

Versets 20-21

Je continue.

Si quelqu’un fait mourir son esclave ou sa servante en le frappant à coups de bâton, il devra être puni. Toutefois, si le blessé survit un jour ou deux, son maître ne sera pas puni, car il l’a acquis avec son propre argent (Exode 21.20-21).

Tous les peuples antiques étaient cruels et un propriétaire d’esclaves n’était jamais puni. Chez les Hébreux, tous les meurtres étaient sanctionnés, mais ici le maître est acquitté, car le doute plane sur les raisons qui l’ont motivé à frapper son serviteur. Ces esclaves provenaient des nations qui étaient vouées à l’extermination par l’Éternel à cause de leurs pratiques abominables.

Versets 22-27

Je continue.

Si des hommes, en se battant, heurtent une femme enceinte et causent un accouchement prématuré, mais sans qu’il y ait d’autre conséquence grave, l’auteur de l’accident devra payer une indemnité dont le montant sera fixé par le mari de la femme et approuvé par arbitrage. Mais s’il s’ensuit un dommage (pour la mère ou l’enfant), tu feras payer vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, brûlure pour brûlure, blessure pour blessure, contusion pour contusion. Si un homme blesse son esclave ou sa servante à l’œil au point de lui en faire perdre l’usage, ou lui fait tomber une dent, il lui rendra la liberté en compensation de l’œil perdu ou de sa dent (Exode 21.22-27).

C’est le premier exposé de la fameuse loi du Talion, ou de la réciprocité. Si un esclave étranger conserve des séquelles de ses blessures, il devra être remis en liberté. Il faut aussi noter que d’après ce texte, aux yeux de Dieu, le fœtus a autant de valeur qu’un être humain. Cette loi condamne donc l’interruption volontaire de la grossesse et punit de mort celui qui la pratique. Si elle était appliquée, ça ferait du vide dans les rangs des obstétriciens qui avortent à tour de bras.

Versets 28-32

Je continue.

Si un bœuf tue quelqu’un à coups de corne, il sera abattu à coups de pierres. On n’en mangera pas la viande, mais son propriétaire ne sera pas puni. Toutefois si, depuis quelque temps, ce bœuf avait l’habitude d’attaquer les gens à coups de corne et que son propriétaire en a été formellement averti, mais ne l’a pas surveillé, et si ce bœuf tue quelqu’un, il sera abattu à coups de pierres et son propriétaire sera puni de mort. Si on impose au propriétaire une rançon pour sa vie, il devra donner tout ce qu’on lui réclamera. Si le bœuf frappe un garçon ou une fille, on lui appliquera la même loi. S’il heurte de sa corne un esclave ou une servante, le propriétaire de l’animal versera au maître de la victime trente pièces d’argent, et le bœuf sera lapidé (Exode 21.28-32).

30 pièces d’argent étaient le prix moyen d’un esclave étranger. Un Hébreu en valait 50. Cette série de lois souligne l’importance que revêt la personne humaine aux yeux de Dieu. À partir d’ici, il aurait fallu commencer le chapitre suivant, parce qu’il va être question de l’interdiction de voler, mais étendue à tout ce qui peut déposséder ou nuire à mon prochain.

Versets 33-34

Je continue.

Si quelqu’un, après avoir enlevé le couvercle d’une citerne ou après avoir creusé une citerne, la laisse ouverte et qu’un bœuf ou un âne tombe dedans, le propriétaire de la citerne paiera au propriétaire de la bête l’argent qu’elle valait, et la bête morte lui appartiendra (Exode 21.33-34).

Ces lois soulignent le principe des responsabilités individuelles. On doit assumer les conséquences de sa négligence en réparant les torts causés à autrui.

Versets 35-36

Je continue.

Si le bœuf de quelqu’un blesse mortellement celui d’un autre, le bœuf vivant sera vendu et les deux propriétaires se partageront l’argent et le bœuf tué. Mais si l’on savait que le bœuf qui en a tué un autre avait l’habitude de donner des coups de corne et si son maître ne l’a pas surveillé, celui-ci devra remplacer le bœuf qui a été tué et l’animal mort lui appartiendra (Exode 21.35-36).

Dans le premier cas, il s’agit d’un accident imprévisible d’où le partage entre les deux éleveurs. Dans le second cas, il y a eu imprudence de la part du propriétaire de l’animal violent ; il en subit donc seul les conséquences.

Verset 37

Je finis le chapitre.

Si quelqu’un vole un bœuf ou un mouton et qu’il l’abatte ou le vende, il devra donner cinq bœufs pour le bœuf volé ou quatre moutons pour le mouton volé (Exode 21.37).

Plus loin, il est dit que dans le cas où l’animal dérobé est retrouvé entre les mains du voleur, ce dernier ne doit donner qu’un seul animal en plus de celui qui est restitué. Ici, la faute est plus grave, car le voleur a prémédité son coup sans remord puisqu’il a déjà dépecé l’animal volé, rendant la restitution impossible. La règle stipule que la punition sera de 4 moutons ou de 5 bœufs selon ce qui est dérobé. Cette différence est due au fait que le propriétaire du bœuf a perdu un animal qui était aussi son instrument de travail, ce qui demande un dédommagement supplémentaire. Dans l’Évangile, un péager utilise ce passage pour expliquer son comportement. Je lis le texte :

Zachée se présenta devant le Seigneur et lui dit : — Écoute, Maître, je donne la moitié de mes biens aux pauvres et, si j’ai pris trop d’argent à quelqu’un, je lui rends quatre fois plus (Luc 19.8).

Zachée considère la valeur de l’argent comparable à celle du mouton.

Chapitre 22

Versets 1-2

Le chapitre 22 de l’Exode continue les règles de législation sociale. Ces lois fondamentales sous-tendent ce que nous appelons une société civilisée où règnent le droit et l’ordre. Aujourd’hui, on a relativisé au maximum le bien et le mal qui dit-on relèvent de facteurs socio-économiques et culturels. C’est sûr que si je n’accepte pas les Écritures comme référence, alors le bien et le mal, ce qui est juste ou faux, dépendent de celui qui est le plus rusé ou qui crie le plus fort ce qui revient à la loi de la jungle.

Je commence à lire le chapitre 22.

Si l’on surprend un voleur en train de pénétrer dans une maison par effraction et qu’on lui assène un coup mortel, celui qui l’aura frappé ne sera pas coupable de meurtre. Par contre, si cela se passe en plein jour, celui qui l’aura frappé sera coupable de meurtre. Tout voleur devra verser une indemnité. S’il ne possède rien, il sera lui-même vendu comme esclave pour compenser ce qu’il a volé (Exode 22.1-2).

À cette époque, les murs en pisé, un mélange de terre argileuse et de cailloux, étaient faciles à percer. Le principe de cette loi qui sanctionne les vols sans violence, se trouve dans nos législations modernes. Tuer un voleur de nuit était considéré comme de la légitime défense parce qu’on ne pouvait pas savoir s’il était armé ou pas. On a le droit de protéger les siens et ses biens. De jour, il était interdit d’infliger un mal disproportionné au tort que l’auteur du délit voulait causer.

De nos jours en France, la police ne se déplace guère pour de simples vols, car on vous dit : De toute façon, on ne peut rien faire !, ce qui crée un climat d’insécurité et d’autres problèmes que nos gouvernements sont incapables de résoudre parce qu’ils ont une vue erronée de l’être humain.

Verset 3

Je continue.

S’il a volé un animal, bœuf, âne ou mouton, et qu’on le retrouve vivant en sa possession, il rendra deux animaux en compensation (Exode 22.3).

L’objet du vol est restitué deux fois. La sanction est équitable puisqu’elle est équivalente au tort causé : le voleur a privé sa victime d’un animal, il doit donc être dépossédé pareillement.

Versets 4-5

Je continue.

Si quelqu’un fait brouter ses bêtes dans l’espace clôturé d’autrui, il indemnisera le propriétaire lésé en lui donnant le meilleur produit de son champ et de son vignoble. Si quelqu’un allume un feu et que celui-ci, rencontrant des buissons d’épines, se propage et brûle les gerbes du voisin, ou son blé sur pied, ou bien son blé en herbe, l’auteur de l’incendie sera tenu de donner compensation pour ce qui aura été brûlé (Exode 22.4-5).

Il s’agit toujours de clauses de restitution qui gèrent la vie quotidienne de ceux qui habitent ensemble et qui sont soit négligents, soit convoitent les biens d’autrui et s’en emparent.

Versets 6-9

Je continue.

Si un homme confie à la garde d’autrui de l’argent ou des objets de valeur et qu’ils soient volés dans la maison de celui qui en avait accepté la garde, si le voleur est retrouvé, il restituera le double de ce qu’il a volé. S’il ne l’est pas, le maître de la maison comparaîtra devant Dieu pour savoir s’il ne s’est pas emparé du bien de son prochain. Dans toute affaire frauduleuse, qu’il s’agisse d’un bœuf, d’un âne, d’un mouton, d’un vêtement ou de n’importe quel objet perdu dont deux personnes revendiqueront la propriété, les deux parties porteront leur litige devant Dieu ; celui que Dieu déclarera coupable restituera le double à l’autre (Exode 22.6-9).

Voilà comment ça se passait. Le grand-prêtre posait une question à Dieu qui appelait une réponse affirmative ou négative. Il utilisait pour cela deux objets qui étaient soit des bâtonnets, soit des osselets soit deux sortes de dés. Ils s’appelaient l’ourim et le toummim, une expression qui signifie de A à Z. L’un avait valeur de oui et l’autre de non. Il tirait l’un de ces deux objets de sa poche et cela correspondait à la réponse de l’Éternel. Ce tirage au sort servait à départager des personnes ou à faire un choix entre deux alternatives. Le texte continue avec des règles concernant les bêtes gardées, empruntées ou louées et le processus à suivre lorsqu’il y a un problème. C’est intéressant et plein de bon sens, mais un peu fastidieux.

Verset 15

Je continue donc le texte un peu plus loin.

Si un homme séduit une jeune fille non encore fiancée et couche avec elle, il devra payer sa dot et la prendre pour femme. Si le père refuse absolument de la lui accorder, il paiera en argent la dot habituelle des jeunes filles vierges (Exode 22.15).

La dot était versée par la famille du futur marié au père de la jeune fille. Cette loi montre que l’acte sexuel n’est pas anodin et engage complètement la responsabilité du jeune homme vis-à-vis de la jeune femme. Plus loin, il est précisé que si la femme est légalement liée selon le contexte juif des fiançailles, le Don Juan séducteur devait être lapidé.

Verset 17

Je continue.

Tu ne laisseras pas vivre de magicienne (Exode 22.17).

La sorcellerie était surtout exercée par des femmes. Elle consistait à invoquer des puissances maléfiques ou des divinités ce qui était une révolte contre l’Éternel.

Versets 18-19

Je continue.

Quiconque s’accouple à une bête sera puni de mort. Celui qui offrira des sacrifices à d’autres dieux qu’à l’Éternel devra être exécuté (Exode 22.18-19).

De tels accouplements, souvent liés aux cultes de fertilité, étaient pratiqués par les Cananéens et les Babyloniens. C’est ainsi qu’auraient été engendrés des dieux mi-bête, mi-homme. Les châtiments dictés par la Loi de Moïse étaient sévères parce qu’elle considérait de telles mœurs comme un cancer au sein d’Israël, et qu’il fallait l’extirper afin de préserver la nation.

Versets 20-23

Je continue.

Tu n’exploiteras pas l’étranger qui vit dans ton pays et tu ne l’opprimeras pas, car vous avez été vous-mêmes étrangers en Égypte. Vous n’opprimerez jamais ni la veuve ni l’orphelin. Si vous les opprimez de quelque manière, et qu’ils fassent monter leur plainte vers moi, je ne manquerai pas d’écouter leur cri, je me mettrai en colère contre vous et je vous ferai périr par la guerre, de sorte que vos femmes deviendront elles-mêmes veuves et vos fils orphelins (Exode 22.20-23).

Le souci de protéger les plus faibles, les pauvres, les veuves, les orphelins, les étrangers, se trouve dans toutes les Écritures : dans la loi à maintes reprises, dans les Psaumes souvent, dans les écrits des prophètes continuellement et dans l’enseignement de Jésus et des apôtres. En Angleterre, le Parlement vota des lois régissant le travail des enfants suite à un réveil spirituel associé au ministère de l’évangéliste John Wesley, le fondateur des Églises méthodistes.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

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