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02 avril 2025

Esaïe 47.1 – 48.22

Chapitre 47

Introduction

Avant de se convertir à Jésus-Christ et de devenir le plus célèbre des évangélistes anglais, Charles Spurgeon, comme la plupart des gens de son époque, fréquente régulièrement une église. Un dimanche, une violente tempête de neige s’abat sur Londres ce qui l’empêche d’aller à son culte habituel. Il se rend alors dans une petite chapelle près de chez lui. Mais à cause du temps exécrable, le pasteur n’a pas pu venir pour assurer la prêche. Au bout d’un moment, un vieux monsieur se lève, monte en chaire, ouvre le livre d’Ésaïe et lit :

Tournez-vous donc vers moi, et vous serez sauvés, vous tous qui habitez les confins de la terre ! Car moi seul je suis Dieu, il n’y en a pas d’autre (Ésaïe 45.22).

Après avoir lu ce passage une seconde fois, le vieux monsieur est à court de munitions. Alors, ce qui lui manque en éclair de génie, il le compense par du tonnerre en tapant du poing sur le pupitre et en répétant :

Tournez-vous vers Dieu, vous tous qui habitez les confins de la terre, et vous serez sauvés !

Il remarque Charles Spurgeon qui est assis au fond de la salle et qu’il ne connaît pas. Il s’adresse alors directement à lui et dit : « Regarde à Jésus et tu seras sauvé ». Et c’est ainsi que celui qui allait devenir le plus grand évangéliste anglais s’est tourné vers Jésus.

Le passage d’Ésaïe que ce brave homme avait choisi est inséré dans une prophétie qui annonce la chute de Babylone 150 ans avant qu’elle ne tombe aux mains des Perses (539 av. J-C), et alors que cette ville est toujours sous domination assyrienne.

Babylone tire son nom de la fameuse Tour de Babel (Genèse 11) qui selon l’historien grec Hérodote faisait 91 m de haut sur une surface au sol de 1 600 m2 ; un gros truc. Elle se composait de terrasses décalées superposées, un type d’architecture qui s’appelle « ziggourat ». C’est à partir de Babel que l’idolâtrie s’est répandue dans le monde. La Babylone antique est aujourd’hui en ruines et sa gloire enfouie dans ses décombres. Mais à la fin des temps et comme le phénix légendaire, elle renaîtra de ses cendres et rassemblera autour d’elle le pouvoir économique, politique et religieux de l’Antichrist.

Verset 1

Je commence de lire le chapitre 47.

Descends, et assieds-toi dans la poussière, Vierge, fille de Babylone ! Assieds-toi à terre, sans trône, Fille des Chaldéens ! On ne t’appellera plus délicate et voluptueuse (Ésaïe 47.1 ; LSG).

Dans cet hymne funèbre, ou chant de malédiction, au rythme saccadé, Babylone est personnifiée. Après avoir dénoncé son idolâtrie dans les chapitres précédents, Ésaïe annonce maintenant son humiliation. Il n’y a aucune miséricorde pour cette capitale car elle n’en a témoigné aucune.

Cette ville était réputée pour ses richesses, son luxe et ses plaisirs (Daniel 5.1-30). L’Éternel a jugé Babylone à cause de son idolâtrie, de son arrogance et de sa dureté envers Israël, que Nabuchodonosor avait déporté. Dieu ordonne sa chute comme on commande à un animal. Soit dit en passant que c’est aussi sur ce ton que Jésus a parlé à la violente tempête qui s’était abattue sur le lac de Galilée. Dans l’évangile selon Marc, on lit :

Il se réveilla, parla sévèrement au vent et ordonna au lac : — Silence ! Tais-toi ! Le vent tomba, et il se fit un grand calme (Marc 4.39).

Il va sans dire que les disciples qui l’entouraient furent plutôt impressionnés.

Versets 2-3

Je continue le texte.

Saisis la double meule et mouds de la farine, dénoue tes tresses, relève les pans de ta robe et découvre tes jambes pour traverser les fleuves. Ainsi ta nudité sera vue au grand jour et ton opprobre apparaîtra. Je vais exercer ma rétribution et je n’épargnerai personne (Ésaïe 47.2-3).

Babylone personnifiée en vierge royale, est forcée d’échanger ses belles parures pour une tenue d’esclave. Elle est emmenée en captivité et doit accomplir les travaux les plus pénibles. La ville fut détruite par le roi assyrien Sennachérib (en 689). Reconstruite, elle réussit à devenir la tête d’un nouvel empire (612), mais fut conquise par Cyrus (539). Plus tard et à deux reprises (520 et 514), Babylone se rebelle mais Darius I (Hystaspe 522-514) qui succède à Cyrus mate la révolte et la deuxième fois, il massacre la population et démolit ses murailles.

Verset 4

Je continue.

Notre libérateur s’appelle le Seigneur des armées célestes ; c’est le Saint d’Israël (Ésaïe 47.4).

Ce cri de victoire provient des Israélites qui apprennent que Babylone est tombée aux mains des Perses.

Versets 5-6

Je continue.

Assieds-toi en silence, entre dans les ténèbres, communauté des Chaldéens, car on ne t’appellera plus la reine des royaumes. J’ai été indigné contre mon peuple, j’ai profané mon héritage, je te les ai livrés. Tu les as traités sans pitié. Tu as fait peser lourdement ton joug sur les vieillards (Ésaïe 47.5-6).

Babylone dominait sur beaucoup de royaumes, mais les ayant tous perdus, elle se cache pour pleurer. Le Dieu souverain lui avait livré Israël pour le punir, mais Babylone en a profité pour l’opprimer et maltraiter les plus faibles (comparez Jérémie 51.24).

Versets 7-11

Je continue de lire le chapitre 47 en compressant.

Tu t’es dit : “ Je serai reine pour toujours ”. Maintenant donc, écoute, toi qui trônes, confiante, et qui dis en ton cœur : “ Moi, moi et rien que moi ! Je ne serai pas veuve et je ne serai pas privée de mes enfants ! ” Eh bien, ces deux maux-là, fondront soudain sur toi : la privation de tes enfants et le veuvage. Le même jour, ils t’atteindront dans toute leur horreur malgré la multitude de tes enchantements, malgré tes sortilèges dont le nombre est immense ! Mais le malheur fondra sur toi et tu ne sauras pas comment le conjurer. Oui, une catastrophe t’arrivera et tu ne pourras pas la détourner de toi, une dévastation dont tu n’as pas idée viendra subitement sur toi (Ésaïe 47.7-11).

À cause de sa puissance militaire et commerciale, Babylone se croit invincible. Cette arrogance est particulièrement marquée chez Nabuchodonosor qui un jour s’exclame :

N’est-ce pas là Babylone la grande que moi j’ai bâtie pour en faire une résidence royale ? C’est par la grandeur de ma puissance et pour la gloire de ma majesté que j’ai fait cela (Daniel 4.27).

D’après le récit du prophète Daniel, Dieu l’a alors frappé et il a manifesté les symptômes de la lycanthropie, une sorte de folie dans laquelle le malade s’imagine être un animal (Daniel 4).

Babylone est une cité partagée en deux par l’Euphrate et séparée des rives du fleuve par une muraille qui comprend 25 portes s’ouvrant chacune sur un chemin descendant jusqu’au fleuve. Ésaïe annonce que Babylone sera conquise subitement (Daniel 5.28, 30). Effectivement, les Mèdes et les Perses qui assiègent la ville détournent le cours de l’Euphrate puis empruntent le lit asséché pour entrer dans la ville en passant sous les murailles. Puis ils sont entrés par les portes qui étaient restées ouvertes.

Le prophète annonce la double peine qui sera infligée à Babylone : elle sera abandonnée de tous les peuples qui autrefois la courtisaient (comparez Apocalypse 18.7-9), et sera dépeuplée, ses habitants étant tués ou en fuite (comparez Ésaïe 13.14-15 ; 43.14). La Chaldée étant la patrie de l’astrologie et des rites magiques. Babylone compte sur ses devins et astrologues pour la protéger, mais ils ne lui seront d’aucun secours.

Versets 12-13

Je continue.

Continue donc avec tes sortilèges, avec la multitude de tes enchantements pour lesquels, depuis ta jeunesse, tu t’es tant fatiguée ! Peut-être pourras-tu en tirer un profit, peut-être sauras-tu te rendre redoutable ! Tu t’es tant fatiguée à consulter tous tes devins… Qu’ils se présentent donc, et qu’ils te sauvent, ceux qui compartimentent des zones dans le ciel, qui lisent dans les astres, qui, aux nouvelles lunes, te font savoir d’avance ce qui va t’arriver ! (Ésaïe 47.12-13).

C’est avec une ironie mordante qu’Ésaïe encourage Babylone à se donner à fond dans les pratiques divinatoires pour échapper à l’envahisseur. Cette ville était connue pour ses astrologues qui prédisent l’avenir en interprétant les configurations astrales et les conjonctions des corps célestes (Daniel 2.2, 4-5 ; 10).

Chaque mois, les devins, qui vivent à la charge de leur souverain, lui communiquent ce qu’il veut entendre. Les archéologues ont trouvé des tables astronomiques et leurs doubles, déposés dans plusieurs villes de l’empire ; ce sont les Babyloniens qui ont inventé ce que les Arabes ont appelé plus tard « l’Almanach ».

Aujourd’hui, l’astrologie a toujours le vent en poupe et encore de beaux jours devant elle, comme l’atteste l’omniprésence des horoscopes dans les journaux. Selon le livre de l’Apocalypse (18.23), à la fin des temps, les pratiques occultes seront très en vogue dans la nouvelle Babylone reconstruite

Versets 14-15

Je finis ce chapitre.

Les voilà devenus tous comme de la paille que consume le feu. Non, ils ne pourront pas sauver leur vie des flammes, ce ne sera pas une braise que l’on allume pour se réchauffer, ni un feu devant lequel on s’assoit. Voilà ce que feront pour toi ceux pour qui tu t’es fatiguée, et ceux avec qui tu trafiques depuis le temps de ta jeunesse. Chacun erre de son côté, et il n’y a personne pour te sauver ! (Ésaïe 47.14-15).

Les astrologues et les devins vivent très bien aux frais de l’État ; ils ont même leur propre quartier dans la ville et le petit peuple travaille dur pour les entretenir. Mais qu’ils soient magiciens ou hommes d’affaires, tous subiront le feu du jugement divin (Ésaïe 44.25). Une fois les envahisseurs aux portes de la ville, aucun sortilège ne les empêchera d’y pénétrer ; ce sera du « chacun-pour-soi » et les divinités babyloniennes (Bel et Nebo) pour tous.

Chapitre 48

Introduction

Nous arrivons maintenant au chapitre 48 qui termine le premier cycle de prophéties (Ésaïe 40-48) de la deuxième section du livre d’Ésaïe, qui a commencé au chapitre 40. Cette clôture reproduit et résume les idées principales des 8 chapitres précédents. Elle consiste en reproches, exhortations et promesses se succédant tour à tour. Le chapitre 48 se termine sur une note solennelle qui sert de refrain et qui dit :

Mais, a dit l’Éternel, il n’y a pas de paix pour les méchants ! (Ésaïe 48.22).

Verset 1

Je commence de lire ce chapitre.

Écoutez bien ceci, ô communauté de Jacob, vous qui vous réclamez de ce nom d’Israël et qui êtes issus des sources de Juda, vous qui prêtez serment au nom de l’Éternel et qui, dans vos prières, invoquez le Dieu d’Israël, mais sans sincérité et sans droiture ! (Ésaïe 48.1).

Quand le royaume des 10 tribus du nord est envahi par les Assyriens, beaucoup d’Israélites se réfugient chez leurs frères de sang du sud et sont assimilés aux Judéens. Ce discours d’Ésaïe s’adresse spécifiquement à Juda mais aussi aux réfugiés du nord, car tous sont issus d’Abraham, Isaac et de Jacob leurs ancêtres.

À cette époque, prêtez serment au nom de l’Éternel et pas au nom de fausses divinités, est un acte cultuel et l’un des traits distinctifs des adorateurs du seul vrai Dieu (comparez Ésaïe 19.18). Mais Ésaïe les accuse d’hypocrisie parce qu’ils obéissent à un rituel alors que leur cœur reste froid et indifférent à l’Éternel.

Verset 2

Je continue.

Car ils prennent le nom de la ville sainte et ils s’appuient sur le Dieu d’Israël, dont le nom est l’Éternel des armées (Ésaïe 48.2 ; OST).

Les habitants de Juda sont très fiers d’avoir Jérusalem pour capitale et d’être considérés comme le peuple de Dieu, mais Ésaïe leur reproche le manque de cohérence entre leur identité et leur comportement, car, tout comme les autres peuples, ils sont idolâtres et s’adonnent à la divination (comparez Ézéchiel 14.3).

Versets 3-5

Je continue.

J’ai annoncé depuis longtemps les choses du passé, j’en ai parlé, je les ai fait entendre, puis, soudain, j’ai agi, et cela s’est produit. Parce que je savais que tu es obstiné, que ton cou est semblable à un tendon de fer, et que tu as un front de bronze, moi, je t’ai annoncé ces choses bien longtemps à l’avance, je t’en ai informé avant qu’elles n’arrivent, pour que tu ne puisses pas dire : “ C’est mon idole qui a fait toutes ces choses, c’est ma statue de bois, mon image de fonte, qui en a donné l’ordre ! ” (Ésaïe 48.3-5).

Ésaïe souligne une nouvelle fois la souveraineté de l’Éternel sur l’Histoire et donc sa capacité d’annoncer à l’avance les événements futurs (comparez Ésaïe 41.22, 26). « Les choses du passé » sont toutes les promesses que l’Éternel a faites aux patriarches depuis Abraham, et qui se sont réalisées.

C’est la sixième fois qu’Ésaïe utilise comme argument des prédictions anciennes qui se sont accomplies. Il les rappelle ici afin d’en tirer une application pratique. Si l’Éternel a autrefois annoncé à l’avance tant d’événements qui ont eu lieu, c’est à cause de l’incrédulité du peuple. En effet, comme Dieu sait que son cœur est dur (comparez Deutéronome 31.27 ; Jérémie 5.3 ; Ézéchiel 3.7, 9) et enclin à l’idolâtrie, il a voulu lui ôter toute possibilité d’attribuer les prophéties accomplies à une fausse divinité plutôt qu’à lui-même.

Versets 6-8

Je continue.

Tu as bien entendu, regarde de tes yeux : tout s’est réalisé. N’allez-vous pas l’annoncer vous aussi ? Maintenant, je t’annonce des choses nouvelles, cachées, que tu ne connais pas. Elles sont créées maintenant et non depuis longtemps ; jusqu’à ce jour, tu n’en avais pas entendu parler pour que tu ne puisses pas dire : “ Je le savais déjà ! ” Non, tu n’en savais rien, tu ne l’avais pas entendu ; jamais auparavant, ce n’était parvenu à tes oreilles. Car je te connaissais, et je te savais traître. Oui, tu t’appelles : “ Révolté de naissance ” ! (Ésaïe 48.6-8).

« Les choses nouvelles » sont de plusieurs ordres : d’une part, celles qui vont arriver dans un avenir moyennement proche, comme l’exil babylonien et la délivrance par le Perse Cyrus, et d’autre part, les événements qui sont plus éloignées ou qui auront lieu à la fin des temps concernant le salut futur, c’est-à-dire la venue de Jésus et son sacrifice pour les péchés du monde, son retour en tant que Messie, l’établissement de son royaume, la restauration d’Israël, et la création des nouveaux cieux et d’une nouvelle terre.

Versets 9-11

Je continue.

Par égard pour moi-même, je retiens ma colère ; par égard pour ma gloire, je me refrène, pour ne pas te détruire. Je t’ai fait fondre, mais non pour en retirer de l’argent. Oui, je t’ai éprouvé au creuset du malheur. C’est par égard pour moi, uniquement pour moi, que j’ai agi ainsi : comment me laisserais-je déshonorer ? Je ne donnerai pas ma gloire à quelqu’un d’autre (Ésaïe 48.9-11).

Israël mérite d’être jugé aussi sévèrement que les autres nations, mais l’Éternel va seulement le punir par l’exil bien qu’il sache d’avance qu’il n’obtiendra pas de l’argent fin (comparez Jérémie 6.28-30), c’est-à-dire que l’opération ne donnera pas de bons résultats. Malgré cela, Dieu délivrera son peuple des griffes de Babylone et lui fera grâce par égard à lui-même (comparez Ésaïe 43.25 ; Ézéchiel 36.20-23).

Versets 12-15

Je continue de lire dans le chapitre 48.

Écoute-moi, Jacob, Israël, que j’appelle : je suis toujours le même ; moi, je suis le premier et je suis aussi le dernier. C’est de mes propres mains que j’ai fondé la terre et déployé le ciel. Dès que je les appelle, ensemble, ils se présentent. Cet homme que l’Éternel aime accomplira ce qu’il désire à l’encontre de Babylone, son bras se lèvera contre les Chaldéens. C’est moi, c’est moi qui ai parlé, moi qui l’ai appelé et qui l’ai fait venir. Je ferai réussir ses entreprises (Ésaïe 48.12-15).

Le prophète a déjà mentionné les deux caractéristiques uniques à l’Éternel : sa puissance créatrice (Ésaïe 40.21-22 ; 43.10 ; 44.6 ; comparez Psaumes 33.9), et sa capacité de prédire les événements futurs (Ésaïe 43.9). Ésaïe répète ici la prophétie du triomphe de Cyrus sur les Babyloniens (comparez Ésaïe 41.2, 25 ; 43.14 ; 44.24-28 ; 45.1-5 ; 46.1).

Verset 16

Je continue.

Approchez-vous de moi, écoutez bien ceci : Dès le commencement je n’ai jamais parlé dans le secret. Quand les événements se sont produits, j’étais présent. Et maintenant le Seigneur, l’Éternel, m’a envoyé et son Esprit est avec moi (Ésaïe 48.16).

Ce passage est un peu compliqué. Ésaïe rappelle d’abord que les prophéties qu’il a faites sont connues de tous (Ésaïe 45.19), et leur accomplissement est la preuve que l’Éternel est le seul vrai Dieu. Ensuite, il dit :

Et maintenant le Seigneur, l’Éternel, m’a envoyé et son Esprit est avec moi (Ésaïe 48.16).

Ces paroles sont tout à fait applicables au prophète, cependant quand Ésaïe mentionne l’Esprit de Dieu qui accompagne quelqu’un, il s’agit du « serviteur de l’Éternel » (Ésaïe 11.1-2 ; 42.1). Ésaïe veut donc, d’une part, introduire le Messie parce qu’il parlera de lui un peu plus loin, et d’autre part, souligner que la délivrance d’Israël de l’exil babylonien par Cyrus le Perse annonce une libération bien plus grande, et qui sera opérée par le « Serviteur de l’Éternel ».

Versets 17-19

Je continue.

Ainsi, dit l’Éternel, celui qui te délivre et le Saint d’Israël : “ Moi, je suis l’Éternel, ton Dieu, et je t’instruis pour ton profit, je te fais cheminer dans la voie où tu marches (comparez Ésaïe 30.21). Oh ! si tu étais attentif à mes commandements ! ta paix serait comme un fleuve et ta justice comme les flots de la mer ; ta descendance serait comme le sable et ta progéniture comme les grains de sable ; ton nom ne serait pas retranché, anéanti devant moi ” (Ésaïe 48.17-19 ; SER).

Ce soupir de l’Éternel exprime toute sa tendresse à l’égard de son peuple. Si ce dernier lui était fidèle, il ne partirait pas en exil mais connaîtrait dès à présent la paix, la justice (comparez Ésaïe 32.17) et la prospérité comme Dieu l’avait promis à Abraham (Genèse 12.2 ; 13.16 ; 22.17), et qui sont symbolisées par les images du fleuve et de la mer. Indirectement, Ésaïe souligne ici que l’Ancienne Alliance est un échec en raison du refus d’Israël de marcher dans la voie que Dieu lui a tracée.

Versets 20-21

Je continue de lire dans le chapitre 48.

Sortez de Babylone ! Fuyez les Chaldéens ! Avec des cris de joie, publiez la nouvelle ! Proclamez-la partout, répandez-la au loin, jusqu’au bout de la terre ! Dites que l’Éternel a délivré son serviteur Jacob. Quand il les a conduits à travers le désert, ils n’ont pas souffert de la soif car il a fait couler pour eux l’eau du rocher ; il a fendu le roc, et les eaux ont jailli (Ésaïe 48.20-21).

Israël est sommé de sortir de Babylone tout comme autrefois Abraham a dû quitter son pays natal (Genèse 11.31 ; 12.1), et les Hébreux, l’Égypte (Exode 12.31). Mais chaque fois, c’est l’Éternel qui a pris l’initiative. Le retour de l’exil est comparé à un nouvel exode et comme Dieu a pris soin de son peuple quand il marchait dans le désert, il prendra soin de lui quand il quittera Babylone (comparez Ésaïe 35.6 ; 43.29 ; 49.10).

Verset 22

Je finis de lire le chapitre 48

Mais, a dit l’Éternel, il n’y a pas de paix pour les méchants ! (Ésaïe 48.22 ; Comparez Ésaïe 57.21).

« La paix » est tout ce qui fait la santé de l’âme et de la société. Le triste réalisme de ce verset réapparaît plus loin (57.21), et le livre s’achève sur une note encore plus dure (66.24).

Cette première section de la deuxième partie du livre se termine avec cet avertissement solennel adressé aux idolâtres qui persistent dans leur rébellion contre Dieu. Ceux qui refusent de se soumettre à l’Éternel ne connaîtront jamais la paix, car ils seront exclus du salut et de la vie éternelle (comparez Hébreux 4.1, 11).

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

avril 26 2024

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