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01 avril 2025

Esaïe 45.1 – 46.13

Chapitre 45

Verset 1

Le découpage des chapitres des Textes Sacrés laisse parfois perplexe et à désirer. On dit que le moine chargé de ce travail l’a réalisé alors qu’il traverse les Alpes à dos d’âne, et chaque fois que l’animal cahote, la plume de son maître marque une fin de chapitre. C’est une blague bien sûr, cependant, certaines divisions semblent avoir été faites de cette manière. C’est ainsi que le dernier verset du chapitre 44 et le premier du 45 du livre d’Ésaïe, sont artificiellement séparés alors qu’ils parlent du même personnage et se complètent. Je les lis :

Et je (l’Éternel) dis de Cyrus : “ C’est mon berger, et il accomplira tout ce que je désire ”. Il dira de Jérusalem : “ Qu’elle soit rebâtie ”, et il dira du Temple : “ Posez ses fondations ! ” Ainsi dit l’Éternel à son oint, à Cyrus, qu’il a pris par la main pour abaisser les nations devant lui et désarmer les rois, pour ouvrir devant lui les deux battants afin qu’aucune porte ne lui reste fermée (Ésaïe 44.28-45.1).

Cyrus est le seul roi païen à être nommé « oint » de l’Éternel. Il est appelé ainsi parce que Dieu l’a choisi (comparez Ésaïe 41.2-3) pour libérer son peuple de l’exil babylonien (Ésaïe 44.28). D’une certaine manière, on peut dire que ses conquêtes peuvent être qualifiées de guerres saintes, car Cyrus joue le même rôle qu’un roi israélite. En effet, d’une part, il libère le peuple d’Israël de ses ennemis, et d’autre part, il préfigure le Messie, qui, à la fin des temps, délivrera les Juifs du monde entier des griffes de l’Antichrist.

Les textes de l’Antiquité décrivent la facilité et la rapidité inouïes avec lesquelles Cyrus a réalisé ses exploits militaires. L’historien grec Hérodote écrit : « Où qu’il plût à Cyrus de porter la guerre, cette nation-là était incapable de lui échapper (Hérodote, I, 204) ».

L’Éternel a choisi de coucher sur le parchemin le nom du libérateur de son peuple plus d’un siècle avant sa naissance pour deux raisons : d’une part, il veut rassurer son peuple en lui disant d’avance que l’exil qu’il va subir ne signifie pas sa fin en tant que nation, ce qui est très important, puisque on lit dans le second livre de Samuel (7.24 ; comparez Ésaïe 40.27 ; 49.14-15) que Dieu promet à David qu’Israël existera toujours. Par ailleurs, si la prophétie qui annonce la victoire de Cyrus sur Babylone s’accomplit, alors il n’y aucune raison de mettre en doute la prophétie qui annonce qu’un « Emmanuel » naîtra d’une vierge, et sera le serviteur souffrant qui expirera les péchés du peuple. Il s’en suit que quand Jésus est né, les Juifs auraient dû savoir tout de suite qu’il est « Emmanuel », Dieu avec nous, fait homme, mais leur incrédulité les a aveuglés.

Verset 2

Je continue.

Moi, j’irai devant toi, nivelant les terrains accidentés, fracassant les battants de bronze et brisant les verrous de fer (Ésaïe 45.2 ; Comparez Psaume 107.16)

D’après l’historien Hérodote (I,179), le mur d’enceinte de Babylone comportait cent portes d’airain, mais la nuit où la ville est prise, toutes celles qui donnent sur les deux rives du fleuve sont ouvertes, tellement les Babyloniens se sentent en sécurité.

Verset 3

Je continue.

Et je te donnerai les richesses cachées et les trésors déposés dans des lieux secrets, pour que tu saches que c’est moi, l’Éternel, moi qui t’appelle par ton nom, moi le Dieu d’Israël (Ésaïe 45.3).

Cyrus conquît les deux villes les plus riches d’Asie, Sardes, la capitale du fameux Crésus, roi de la Lydie qui est sur la côte ouest de l’actuelle Turquie, et Babylone, la cité pleine d’or (Jérémie 51.13). Selon l’écrivain romain Pline l’Ancien, à Sardes, Cyrus empocha 950 tonnes d’or ; ça valait vraiment le détour.

Versets 4-6

Je continue.

À cause de mon serviteur, Jacob, et d’Israël que j’ai choisi, je t’ai appelé par ton nom, je t’ai donné un rang d’honneur sans que tu me connaisses. Moi, je suis l’Éternel, il n’y en a pas d’autre, non, en dehors de moi, il n’y a pas de Dieu. Je t’ai doté de force sans que tu me connaisses, afin que du soleil levant jusqu’au soleil couchant, tout homme sache que tout, sauf moi, n’est que néant, que je suis l’Éternel et qu’il n’y en a aucun autre (Ésaïe 45.4-6).

Dieu fait tout pour sa gloire et il veut qu’elle soit reconnue dans le monde entier. Dans ce but, il choisit Cyrus, un païen pur et dur, sans que lui-même ne se doute de quoi que ce soit. Cet homme qui rêve de conquêtes devient ainsi un instrument entre les mains de Dieu pour accomplir les objectifs du Seigneur de l’Histoire.

Selon l’historien juif Flavius Josèphe, le prophète Daniel aurait montré à Cyrus que son nom figurait dans la prophétie d’Ésaïe. C’est peut-être de cette manière que ce conquérant a pris conscience de sa destinée, que le Dieu d’Israël l’avait choisi et qu’il exerçait un contrôle souverain sur les affaires des hommes. En effet, dans le décret de libération d’Israël, il écrit :

Voici ce que déclare Cyrus, empereur de Perse : L’Éternel, le Dieu du ciel, m’a donné tous les royaumes de la terre, et il m’a chargé de lui construire un temple à Jérusalem en Juda (Esdras 1.2).

Ce retour d’exil est un préambule du grand rassemblement de la fin des temps quand tous les Israélites de la diaspora afflueront dans leur pays en Palestine. Alors, la terre entière saura que l’Éternel est le seul vrai Dieu (comparez Ésaïe 43.10 ; 44.6).

Verset 7

Je continue.

J’ai formé la lumière et créé les ténèbres, je donne le bonheur et je crée le malheur. Oui, c’est moi, l’Éternel, qui fais toutes ces choses (Ésaïe 45. 7).

Dans ses « Lamentations », le prophète Jérémie écrit :

Par sa parole, le Très-Haut ne suscite-t-il pas et le malheur et le bonheur ? Pourquoi l’homme se plaindrait-il alors qu’il reste en vie ? Que chacun se plaigne de ses péchés (Lamentations 3.38-39).

Ésaïe affirme haut et fort que l’Éternel est le Dieu unique et le souverain absolu sur tout ce qui se passe dans l’univers. Or c’est de la Perse que vient le Zoroastrisme (ou Mazdéisme), une religion revue et corrigée par Zarathoustra (658-583 av. J-C) selon laquelle, deux divinités principales de forces égales : le dieu de la lumière et du bien (Ormuzd), et le dieu des ténèbres et du mal (Ahriman), luttent l’un contre l’autre ici-bas.

Verset 8

Je continue le texte.

Ô ciel, répands-d’en haut le salut comme une rosée, la victoire comme une ondée. Que la terre s’entrouvre, que le salut bourgeonne et, dans le même temps, que la justice germe ! Moi, l’Éternel, moi, j’ai créé ces choses (Ésaïe 45.8).

On a déjà vu ces images (Ésaïe 4.2 ; 41.18 ; 44.3-4 ; comparez Ésaïe 61.11 ; Osée 2.23-25). En Palestine, les plantes survivent la sécheresse endémique grâce à la rosée. Ici, elle symbolise les bienfaits de Dieu. La libération des Israélites par Cyrus n’est qu’un prélude et un avant-goût de leur salut final et définitif qui aura lieu à la fin des temps, juste avant que Jésus n’instaure le Millénium. Son règne sera alors semblable à une moisson de justice et de prospérité ; et c’est Dieu qui est évidemment l’auteur de cette nouvelle création.

Versets 9-10

Je continue.

Malheur à qui conteste avec son créateur ! Qu’es-tu de plus qu’un pot de terre parmi des pots de terre ? L’argile dira-t-elle à celui qui la forme : “ Qu’es-tu en train de faire ? ” Ou l’œuvre à son potier : “ Tu n’es qu’un maladroit ! ” Malheur à qui dit à un père : “ Qu’as-tu engendré là ? ” Ou bien à une femme : “ Qu’as-tu donc mis au monde ? ” (Ésaïe 45.9-10).

Mécontent de son sort et acariâtre, Israël murmure contre Dieu. Il est comme un enfant qui reproche à ses parents de l’avoir mis au monde. Le peuple rebelle est comme un pot de terre qui conteste au potier le droit de le façonner comme il l’entend. Cette image montre combien une telle conduite est absurde.

Dans son épître aux Romains (9.20-21 ; comparez Ésaïe 29.16 ; 64.8 ; Jérémie 18.1-6), l’apôtre Paul utilise ce passage. Si on y réfléchit, à quoi ça mène de s’opposer à Dieu ? Je ne peux que perdre. Les Grecs ont un proverbe qui dit : « les dés des Dieux sont pipés ». Puisque l’Éternel a décidé d’avance ce qu’il va faire, mieux vaut s’accorder avec lui. Dans le premier chapitre, Ésaïe écrit que l’Éternel dit à son peuple :

Venez et discutons ensemble : si vos péchés sont rouges comme de l’écarlate, ils deviendront aussi blancs que la neige. Oui, s’ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront aussi blancs que la laine (Ésaïe 1.18).

Versets 12, 18

Je continue de lire le chapitre 45 un peu plus loin et en compressant.

C’est moi qui ai fait la terre, et qui sur elle ai créé l’homme ; C’est moi, ce sont mes mains qui ont déployé les cieux, Et c’est moi qui ai disposé toute leur armée (LSG). – Voici ce que déclare l’Éternel qui a créé le ciel, lui qui est Dieu, et qui a fait la terre, qui l’a formée et affermie, il ne l’a pas créée afin d’être un chaos, mais il l’a façonnée pour que l’on y habite : Moi, je suis l’Éternel ; il n’y en a pas d’autre (Ésaïe 45.12, 18).

Les cieux et la terre ne se sont pas faits tout seuls ; Dieu affirme les avoir créés mais il ne dit pas comment il s’y est pris ni comment il a fait surgir l’univers ex nihilo, à partir de rien. Quelle que soit la théorie qu’on adopte pour expliquer l’existence du monde, on est obligé de remonter jusqu’au moment où on est passé du néant à l’univers, et il n’y a pas moyen d’y échapper.

Si vous pouvez m’expliquer comment rien est devenu tout, je vous prêterai une attention sans partage. En attendant, vous pouvez dire sur tous les tons que d’une soupe originelle sont sortis des batraciens qui se sont métamorphosés, qui ont fini par donner des singes puis l’homme. C’est très divertissant comme tout film de science-fiction. Seulement je ne crois plus au Père Noël. La seule explication raisonnable c’est Dieu qui dit : « C’est moi, moi qui ai fait la terre et qui, sur elle, ai créé l’homme ».

Verset 13

Je continue le texte.

C’est moi qui, selon la justice, ai fait surgir cet homme. J’aplanirai toutes ses voies. C’est lui qui bâtira ma ville, et qui libérera les miens que l’on a déportés sans rançon ni présent, a dit le Seigneur des armées célestes (Ésaïe 45.13).

Israël n’aura pas à payer de rançon à Cyrus pour sa libération et pour le droit de rentrer dans son pays pour reconstruire Jérusalem, la ville que l’Éternel a choisi pour y faire résider son nom.

Verset 14

Je continue.

Ainsi dit l’Éternel : Les profits de l’Égypte, les gains de l’Éthiopie et des gens de Seba, si hauts de taille, tout cela passera chez toi (il s’agit d’Israël), cela t’appartiendra. Ils viendront à ta suite en marchant enchaînés et ils se prosterneront devant toi en te disant sur un ton suppliant : “ C’est chez toi seulement que l’on peut trouver Dieu, et en dehors de lui, il n’y en a pas d’autre, car tous les autres dieux ne sont que du néant ” (Ésaïe 45.14).

Les expressions guerrières fortes en couleurs, décrivent le triomphe de Dieu dans des termes de l’époque.

La fin du chapitre est consacrée au sort des nations. Pendant le Millénium, les peuples païens se soumettront volontairement à Israël parce qu’il sera l’intermédiaire entre l’Éternel, le seul vrai Dieu, et les autres nations.

Verset 15

Je continue.

En vérité, ô Dieu, toi, tu es un Dieu qui te caches, Dieu d’Israël et son Sauveur (Ésaïe 45.15).

L’Éternel est un Dieu invisible qu’on ne matérialise pas en une statue comme les idoles qui représentent les fausses divinités (Exode 20.3-5). Ses voies sont mystérieuses et insondables, mais on peut le connaître et celui qui cherche Dieu le trouve. Le prophète Jérémie écrit :

Vous me chercherez, et vous me trouverez, si vous me cherchez de tout votre cœur (Jérémie 29.13 ; LSG).

Verset 17

Je continue plus loin.

Israël, pour toujours, sera sauvé par l’Éternel et vous ne serez plus jamais ni honteux ni confus (Ésaïe 45.17).

Il est vrai que les Israélites seront déportés à Babylone, mais ils seront secourus par Cyrus. Ensuite, ils se détourneront à nouveau de leur Dieu. Aujourd’hui, Israël est un état séculier. Ce n’est qu’à la fin des temps qu’ils connaîtront une transformation spirituelle complète, définitive et éternelle.

Verset 19

Je continue.

Je n’ai pas parlé en secret ni dans un lieu caché, car aux descendants de Jacob, je n’ai pas dit : “ Cherchez-moi dans le vide ”. Moi, je suis l’Éternel, je dis ce qui est juste, je proclame ce qui est droit (Ésaïe 45.19).

Étant donné que l’Éternel est un Dieu d’ordre, il s’exprime en un langage compréhensible avec des paroles pleines de sens, par opposition aux devins au service des divinités païennes, que l’on consulte en secret dans des lieux sombres et dont le langage est obscur (Ésaïe 8.19).

Verset 23

Je continue plus loin.

J’en ai fait le serment en jurant par moi-même (comparez Genèse 22.16), ma bouche a prononcé une parole juste qui est irrévocable : Devant moi tout genou ploiera et toute langue prêtera serment par mon nom (Ésaïe 45.23).

Dans le Millénium, toutes les nations adoreront le seul vrai Dieu, celui d’Israël. L’apôtre Paul cite ce passage dans ses épîtres aux Romains et aux Philippiens (Romains 14.11 ; Philippiens 2.10-11). Aux Philippiens, il identifie le Christ à l’Éternel en disant que le monde entier confessera qu’il est le Seigneur. Ça me fait penser à cette parole que Jésus a dite à son disciple Philippe :

Celui qui m’a vu, a vu le Père (Jean 14.9).

Versets 24-25

Je finis de lire le chapitre 45.

En l’Éternel seul, me dira-t-on, résident la justice et la force ; À lui viendront, pour être confondus, tous ceux qui étaient irrités contre lui. Par l’Éternel seront justifiés et glorifiés tous les descendants d’Israël (Ésaïe 45.24-25 ; LSG).

Que ce soient les non-Juifs ou le reste rescapé d’Israël, seuls ceux qui sont déclarés justes par leur foi en Jésus-Christ (comparez Galates 3.7 ; Ésaïe 44.5) entreront dans le Millénium ; les autres seront jugés.

Chapitre 46

Versets 1-2

Après avoir annoncé Cyrus, le conquérant à venir, Ésaïe décrit les vaincus, Babylone et ses divinités. Quand il émet cette prophétie, l’Assyrie domine tout le Moyen-Orient, mais l’Éternel n’y fait même pas référence. Il saute les étapes et se concentre sur Babylone, le futur empire. Agacé par ses idoles, il prononce leur fin. Je commence de lire le chapitre 46.

Voici : Bel a ployé et Nebo s’est courbé, des animaux et des bêtes de somme emportent leurs images. Ces idoles que vous portiez chargent de tout leur poids des bêtes fatiguées. Ces dieux se sont courbés, ils ont ployé ensemble, ils n’ont pas pu sauver leur image qu’on transportait et ils s’en vont eux-mêmes en captivité (Ésaïe 46.1-2).

Bel, aussi appelé Mardouk ou Mérodac, est identifié à Jupiter, principale divinité des Babyloniens (comparez Jérémie 50.2 ; 51.44). C’est le même dieu que Baal des Phéniciens dont il est souvent question dans les Écritures. Ces noms signifient « seigneur ». Bel occupe le rang suprême car il est considéré comme le père des autres dieux, le créateur, le prince de l’univers, tout comme Zeus chez les Grecs.

Quant à Nebo ou Nabu, c’est le fils de Bel et le dieu de la science, de l’éducation et surtout de l’écriture. Nebo a le même sens que l’hébreu « nabi » qui veut dire prophète. Nabo est identifié à la planète Mercure (comparez Actes 14.12) tout comme le dieu grec Hermès. Voilà, maintenant vous savez tout.

À un moment donné de leur tournée missionnaire, Paul et Barnabas sont respectivement appelés Hermès et Zeus (Actes 14.12). Ces deux divinités qui sont portées avec révérence dans des processions solennelles, ont un avenir sinistre car Ésaïe voit leurs statues chargées sur des bêtes de somme et emportées comme butin de guerre (Ésaïe 21.19). L’impuissance de ces dieux à sauver leurs images montre qu’ils ne sont que néant.

Versets 3-4

Je continue.

Écoutez-moi, gens de Jacob, vous tous qui subsistez du peuple d’Israël, vous que j’ai pris en charge dès avant la naissance, que j’ai portés dès le sein maternel : Je resterai le même jusqu’à votre vieillesse et je vous soutiendrai jusqu’à vos cheveux blancs. C’est moi qui vous ai soutenus, et je vous porterai, oui, je vous soutiendrai et vous délivrerai (Ésaïe 46.3-4).

Alors que les dieux de Babylone doivent être portés par leurs adorateurs dans des processions solennelles, l’Éternel a porté son peuple depuis sa naissance, comme un père son enfant, et il s’est engagé à toujours prendre soin de lui (comparez Exode 19.4 ; Deutéronome 1.31 ; Osée 11.3 ; Ésaïe 41.10-13 ; 43.1-2). Ésaïe utilise la première personne du singulier pour montrer l’implication personnelle de l’Éternel avec son peuple.

Ceux qui vont dans un lieu de culte devraient se poser la question : « Est-ce que ma foi me soutient ou est-ce que ma religion me pèse ? » Dans sa première épître, l’apôtre Pierre rappelle que Jésus a porté nos péchés en son corps sur le bois (1Pierre 2.24 ; comparez Ésaïe 53.4-6 ; Matthieu 11.28).

Verset 5

Je continue.

À qui me comparerez-vous ? De qui me rendez-vous l’égal ? À qui m’assimilerez-vous pour que nous soyons comparables ? (Ésaïe 46.5 ; Comparez Ésaïe 40.18, 25).

Il est très difficile d’expliquer Dieu parce qu’il est infini et transcende l’univers alors que moi et tout ce qui m’entoure sommes constitués de matière périssable. Le langage même le rabaisse à notre niveau et perd son sens. Pour cette raison, il s’est fait homme et est venu vivre parmi nous afin qu’on puisse le connaître.

Verset 6

Je continue de lire dans le chapitre 46.

Ils prennent tout l’or de leur bourse, ils pèsent l’argent au fléau et ils paient un orfèvre pour qu’il leur fasse un dieu devant lequel ils puissent se prosterner et l’adorer (Ésaïe 46.6 ; Comparez Ésaïe 40.19-20 ; 41.6-7 ; 44.9-20 ; 30.22).

L’adorateur qui a les moyens se fait faire un dieu bien doré tandis que le pauvre doit se contenter d’une idole déclassée. Au final, l’homme adore ce qu’il est et l’idolâtrie est une forme puérile d’humanisme.

Verset 7

Je continue.

Ils se le chargent sur l’épaule, ils le soutiennent, l’installent à sa place, et il se tiendra là, de sa place, il ne bouge plus. On a beau l’invoquer, il ne répondra pas, il ne peut délivrer personne du malheur (Jérémie 2.28 ; 10.5) (Ésaïe 46.7).

Ésaïe est très caustique en soulignant l’absurdité de ces pratiques qui étaient et sont encore très répandues.

Versets 8-10

Je continue.

Souvenez-vous de cela, Et soyez des hommes ! Rebelles, prenez la chose à cœur ! (SER). Rappelez-vous les événements du passé, ceux d’autrefois, car c’est moi qui suis Dieu, il n’y en a pas d’autre. Oui, moi seul, je suis Dieu, et comparé à moi il n’y a que néant. Dès le commencement, j’annonce l’avenir, et longtemps à l’avance ce qui n’est pas encore. C’est moi qui dis, et mon dessein s’accomplira, oui, j’exécuterai tout ce que je désire (Ésaïe 46.8-10).

L’homme devrait avoir suffisamment de dignité pour ne pas s’adonner au culte des idoles. Ésaïe invite ses contemporains à reconnaître que par les prophéties qui se sont accomplies et par ses œuvres passées, l’Éternel a prouvé qu’il est le seul vrai Dieu, le Dieu vivant et vrai.

Verset 11

Je continue.

C’est moi qui appelle d’orient (Ésaïe 41.2) l’oiseau de proie ; d’un pays éloigné, l’homme prévu par mes desseins (Ésaïe 44.28 ; 45.1-4). Ce que j’ai déclaré, je le fais arriver ; ce que j’ai résolu, je l’exécuterai (Ésaïe 46.11).

Ésaïe rappelle une fois encore la souveraineté de Dieu sur l’Histoire humaine. Cyrus avait un aigle pour emblème, un oiseau qui évoque la rapidité de ses conquêtes (comparez Ésaïe 8.8 ; Jérémie 49.22).

Versets 12-13

Je finis de lire le chapitre 46.

Écoutez-moi, gens endurcis de cœur, ennemis de la droiture ! (LSG ; Ésaïe 28.14 ; 5.19). Je vais bientôt faire justice et cela n’est pas loin, je ne tarderai pas à faire venir le salut : je vais accorder à Sion la délivrance, et ma splendeur à Israël (Ésaïe 46.12-13).

L’incrédulité du peuple élu n’empêche pas Dieu de manifester sa fidélité et sa justice. Certes, les Israélites iront en exil mais ils en seront délivrés. Et à la fin des temps, Jérusalem sera le trône du Messie, la splendeur d’Israël.

Les idoles ne méritent pas davantage qu’un sourire en coin. L’apôtre Paul déclare qu’elles ne sont rien, mais que leur culte s’adresse en réalité aux démons (1Corinthiens 10.19-20) car nous vivons dans un monde de ténèbres. Par contraste, Ésaïe communique le souffle vivifiant du Dieu invisible, Esprit unique, tout-puissant, saint, éternel, omniscient, plein d’amour et seul capable de sauver ! (Ésaïe 45.20-25).

 

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

déc. 05 2024

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