#22 – La destruction de Sodome et de Gomorrhe (Genèse 19.12-20.17)
Les dés sont jetés, Sodome va se trouver sous le feu de deux anges, mais ils doivent d’abord en faire sortir Lot et sa famille.
« Là-dessus, Lot sortit et alla trouver les fiancés de ses filles. Allons, leur dit-il, il faut quitter ce lieu, car l’Éternel va détruire la ville ! Mais ses gendres prirent ses paroles pour une plaisanterie. Dès que l’aube parut, les anges se firent pressants : debout ! Emmène ta femme et tes deux filles. Comme il hésitait, les deux hommes les prirent de force par la main, lui, sa femme et ses deux filles, et les entraînèrent hors de la ville. L’un des hommes lui dit : sauve-toi ! Il y va de ta vie. Ne regarde pas derrière toi ! Fuis vers la montagne si tu ne veux pas périr ! Oh non, mon seigneur. Il y a cette ville là-bas ; elle est assez proche pour que j’aie le temps de m’y réfugier. Bon, lui dit l’ange, mais dépêche-toi de t’y sauver ! » (Genèse 19.12-22)
À cette époque, un an séparait les fiançailles du mariage proprement dit, mais les fiancés étaient légalement mariés. Englué dans Sodome et très riche, Lot a beaucoup de mal à tout quitter. Cependant, l’apôtre Pierre dit qu’il était juste (2 Pierre 2.7-8), et sa justice aurait pu sauver ses deux gendres mais ils n’ont pas cru à un jugement imminent.
« Au moment où le soleil se levait, Lot arrivait à Tsoar. Alors, l’Éternel fit tomber sur Sodome et sur Gomorrhe une pluie de soufre enflammé. Toute la population de ces villes périt. La femme de Lot regarda derrière elle et fut changée en une statue de sel. » (Genèse 19.23-26)
Le sol imprégné de pétrole a littéralement explosé formant un immense cratère dans lequel s’est répandue l’eau d’un lac voisin engloutissant les villes de cette vallée luxuriante. C’est ainsi que s’est créée la mer Morte.
Le texte dit aussi que la femme de Lot trop attachée à la ville maudite fut recouverte d’une épaisse croûte de sel. Jésus a dit à ses contemporains :
« Souvenez-vous de la femme de Lot. Celui qui cherchera à conserver sa vie mondaine la perdra, mais celui qui la perdra en obéissant à Dieu, la retrouvera. » (Luc 17 32-33)
« Abraham porta son regard vers Sodome et Gomorrhe et il vit s’élever de la terre une épaisse fumée d’un immense brasier. » (Genèse 19.27-28)
De toute évidence, Sodome ne comptait pas 10 justes. Plusieurs historiens antiques, 20 et 21 siècles en arrière, attestent la destruction de Sodome capitale des 13 villes de la vallée de Siddim. Par ailleurs, nous possédons l’atlas établi par la cité antique d’Ebla. Il comporte 290 noms de villes, or la deux cent onzième se nomme Sadome.
« Lot alla habiter avec ses deux filles dans une caverne. L’aînée dit à la cadette : notre père est déjà âgé et il n’y a pas d’autres hommes dans ce pays. Faisons-lui boire du vin et couchons avec lui pour lui donner une descendance. » (Genèse 19.30-32)
Aussitôt dit, aussitôt fait. L’une et l’autre se couchent avec leur père qui ne s’aperçoit de rien dit le texte, tellement il est ivre. Comme par hasard, les deux filles tombent enceinte. L’aînée donne alors naissance à l’ancêtre des Moabites (Moab = « issu du père ») et la cadette aux Ammonites (Ben-Ammi = « fils de mon parent). Les Écritures relatent froidement ce qui s’est passé et souvent sans commentaire ni jugement de valeur. Le texte explique simplement l’origine de ces peuples qui s’établirent à l’est de la mer Morte et qui furent des ennemis héréditaires des Israélites.
Nous arrivons au chapitre 20 qui est du déjà vu car la mésaventure en Égypte se répète.
« Abraham quitta cette région pour aller dans le Néguev. En parlant de sa femme Sara, il disait : c’est ma sœur ! De sorte qu’Abimélek (roi de Guérar) la fit enlever. Mais Dieu lui dit en songe : tu vas mourir, à cause de cette femme que tu as enlevée, car elle est mariée. » (Genèse 20.1-3).
Abraham s’installe sur la côte méditerranéenne dans ce qui est la bande de Gaza et comme d’habitude, il se cache derrière Sara qui, à 90 ans, est apparemment bien conservée puisque le même scénario et le même fiasco qu’en Égypte se répète ; la foi légendaire d’Abraham fait naufrage alors que Dieu lui a promis que d’ici à un an ils auront un héritier.
Interrogé par Abimélek, roi des Philistins, Abraham explique :
« Sara est fille de mon père, mais pas de ma mère. Elle est devenue ma femme. Quand Dieu m’a fait quitter la maison de mon père, j’ai dit à ma femme : aie la bonté de dire que je suis ton frère. » (Genèse 20.12-13)
Abimélek dédommage Abraham assez grassement pour le dérangement et ne les éjecte pas comme l’avait fait Pharaon. C’est tout le contraire puisqu’il lui dit de s’établir où il veut.
Je finis le chapitre 20.
« Abraham pria Dieu, et Dieu guérit Abimélek ainsi que sa femme et ses servantes. » (Genèse 20.17)
Apparemment, la malédiction de Dieu pesait sur Abimélek mais tout rentre dans l’ordre, et on a presque envie d’ajouter : « Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ». En fait, c’est presque ça, puisque le sujet du chapitre 21 est la naissance d’Isaac, le fils de la promesse.