#09 Prêtre selon l’ordre de Melchisédek (Hébreux 6.13-7.17)
La persévérance est un concept qui revient souvent dans les Écritures. Le croyant mène un combat sur de multiples fronts et il ne doit jamais se relâcher. Ce n’est qu’une fois dans les cieux qu’il se reposera.
Lorsque Dieu fit sa promesse à Abraham, il prêta serment par lui-même et déclara : certes, je te comblerai de bénédictions et je multiplierai ta descendance. Abraham attendit patiemment et vit s’accomplir la promesse. Les hommes prêtent serment par un plus grand qu’eux, car c’est une garantie qui met fin à toute contestation. Voilà pourquoi, voulant donner aux héritiers de sa promesse la preuve qu’elle était irrévocable, Dieu s’est engagé par un serment. Comme il est impossible que Dieu mente, ces deux actes irrévocables constituent un puissant encouragement pour nous, dont le seul refuge a été de saisir l’espérance qui nous était proposée (Hébreux 6.13-18 ; cp Genèse 12.2-3 ; 22.16-18 ; Jacques 1.17).
Dieu a bien voulu prêter serment pour donner une preuve absolue à Abraham qu’il accomplirait sa promesse.
Pareillement, Dieu promet la vie éternelle à ceux qui font confiance à son Fils, et leur donne le Saint Esprit comme garant de sa promesse. Mais comme Abraham, il nous faut être patient et persévérer jusqu’à la fin.
Cette espérance est l’ancre de notre âme. Sûre et solide, elle pénètre au-delà du rideau du Lieu très-saint où Jésus est entré pour nous en précurseur, étant devenu grand-prêtre pour toujours selon l’ordre de Melchisédek (Hébreux 6.19-20).
Tout comme l’ancre permet à un bateau de braver vents et tempêtes, notre espérance est plantée dans le Lieu très saint du royaume des cieux où Jésus nous a précédé et où il officie pour nous comme grand-prêtre.
Melchisédek était roi de Salem et prêtre du Dieu très-haut. Il a béni Abraham qui lui a donné le dixième de son butin après sa victoire sur les rois. Melchisédek signifie roi de justice et roi de paix et l’Écriture ne mentionne ni père, ni mère, ni généalogie, ni sa naissance, ni sa mort, et il demeure prêtre pour toujours, ce qui fait de lui un précédent du Fils de Dieu. Cet homme occupait un rang éminent car Abraham le patriarche, lui donna la dîme de tout son butin. Sous la Loi, les prêtres lévites lèvent la dîme sur les israélites alors que tous sont descendants d’Abraham. Abraham qui avait reçu les promesses divines, a donné la dîme à Melchisédek, qui n’est pas prêtre selon la Loi, et a été béni par lui. Or, c’est toujours l’inférieur qui est béni par le supérieur. (Hébreux 7.1-7; cp Genèse 14.1-20).
Précédant de cinq siècles le grand-prêtre Aaron, frère de Moïse, Melchisédek est grand-prêtre de l’Éternel et il faisait régner la justice et la paix dans son royaume. La Genèse ne dit rien de son état civil afin de mettre en valeur ses fonctions. En donnant la dîme à Melchisédek, Abraham le reconnaît comme supérieur à lui-même.
Par ailleurs, les prêtres lévitiques qui perçoivent la dîme sont des hommes mortels, alors que selon le témoignage de l’Écriture, Melchisédek vit. Par ailleurs, Lévi, qui était encore en puissance dans les reins de son ancêtre Abraham, a versé la dîme à Melchisédek quand ces deux personnages se sont rencontrés (Hébreux 7.8-10 ; cp Psaume 110.4).
Comme Lévi descend d’Abraham, par son intermédiaire, les Lévites ont versé la dîme à Melchisédek, ce qui veut dire que sa prêtrise est supérieure au sacerdoce lévitique. Le deuxième argument en sa faveur est que les prêtres lévitiques meurent et se succèdent tandis que Melchisédek continue à vivre au travers de sa prêtrise, car elle est permanente, n’a jamais été révoquée, seulement interrompue jusqu’à ce que Jésus la reprenne à son compte. L’auteur s’appuie sur un Psaume de David qu’il a déjà cité plusieurs fois.
S’il avait été possible d’atteindre la perfection par le sacerdoce lévitique selon l’ordre d’Aaron, il n’aurait pas été nécessaire d’établir une autre prêtrise selon l’ordre de Melchisédek. Or, ce changement de sacerdoce entraîne forcément un changement de loi (Hébreux 7.11-12 ; cp Jérémie 31.31-34).
Dieu désire que tous les hommes viennent à lui, mais le sacerdoce d’Aaron permettait seulement aux Juifs de se préserver de la colère de Dieu. Ce n’était qu’un pis-aller en attendant que Jésus expie le péché et ôte tout obstacle qui se dressait sur le chemin qui mène à Dieu. Mais les Juifs ont du mal à accepter que le judaïsme était temporaire, insuffisant, qu’il ne pouvait pas conduire l’homme à Dieu et donc qu’il devait être remplacé. Si la prêtrise d’Aaron, qui est le cœur du judaïsme, est caduque, tous les rites institués par la Loi le sont aussi.
Car notre Seigneur n’est pas de la tribu de Lévi, mais de Juda. Or, Moïse n’a pas donné le sacerdoce à cette tribu. C’est encore plus évident quand on considère que c’est sur le modèle de Melchisédek qu’un autre prêtre a été établi, non pas selon une règle liée à la filiation naturelle, mais par la puissance d’une vie indestructible. Car il est écrit au sujet du Messie : tu es prêtre pour toujours dans la ligne de Melchisédek (Hébreux 7.13-17).