#08 Semez le vent pour moissonner la tempête (Osée 7.12-8.12)
C’est par orgueil que quelqu’un refuse de s’humilier devant Dieu. L’idolâtrie a détruit la fibre spirituelle et morale du royaume. Ayant abandonné l’Éternel, Israël achète des alliances avec des peuples païens qui l’appauvrissent. Mais comme l’arrogance des chefs les aveugle, ils ne voient pas que leur politique désastreuse entraîne le déclin de la nation, qui est comparée à une galette brûlée, juste bonne à jeter.
Mais pendant qu’il y va, je lance mon filet sur lui et je le fais tomber comme un oiseau. Je les châtierai, comme on les a prévenus dans leur assemblée. Malheur à eux, car ils m’ont fui ! Ruine sur eux car ils m’ont été infidèles ! Moi, je les délivrerais bien, mais eux mentent à mon sujet (Osée 7.12-13).
En cherchant des alliances païennes, les Israélites se sont complètement détournés de l’Éternel après avoir été déloyaux envers lui ou plutôt des traîtres car ils sont passés à l’ennemi en offrant un culte aux idoles. Dieu voudrait les délivrer, mais eux l’accusent de les avoir abandonnés et être la cause de de leurs malheurs. Le jugement d’Israël sera donc conforme aux menaces des prophètes que le peuple n’a pas voulu entendre.
Quand ils gémissent sur leur couche, ils ne crient pas vers moi du fond du cœur, mais se tourmentent au sujet du blé et du vin, et se détournent de moi. Alors que je les instruisais et les fortifiais, eux méditent le mal contre moi (Osée 7.14-15 ; cp Ezéchiel 30.24-25).
En Israël, une mauvaise récolte entraîne la disette. Mais au lieu d’invoquer l’Éternel, le peuple lui en veut, se lamente sur son sort, et court faire une offrande à Baal, dieu de l’orage, pour qu’il agisse en sa faveur.
Ils se tournent de tous côtés, mais pas en-haut, Ils sont comme un arc faussé. Les chefs mourront par l’épée à cause de leurs propos arrogants, et l’on rira d’eux en Égypte (Osée 7.16 ; cp Ezéchiel 29 suivants ; Esaïe 19,20 ; Jérémie 46).
Menacés par les Assyriens, les Israélites accusent l’Éternel d’être responsable de leurs malheurs, puis ils invoquent leurs idoles, et enfin s’allient avec l’Égypte, qui récupère l’argent et se moque d’eux.
Met le cor en bouche. On voit comme un aigle survoler le pays de l’Éternel, car ils ont violé mon alliance et transgressé ma Loi (Osée 8.1 ; cp Osée 9.15 ; Deutéronome 28.49).
L’armée assyrienne est en marche pour punir Israël qui a transgressé la Loi. Osée doit annoncer ce jugement qu’il voit planer sur Israël, prêt à fondre sur lui. Devant cette vision, il ressent une forte émotion qu’il manifeste par des phrases incomplètes, et qui ressemblent plutôt à des exclamations.
Ils crient vers moi : “notre Dieu, nous te connaissons !” Mais comme Israël a rejeté mes lois, l’ennemi le poursuivra. Il a choisi des rois et des chefs sans me consulter et sans mon approbation. Il a utilisé son or et son argent pour se fabriquer des idoles qui leur seront dérobées (Osée 8.2-4).
Apprenant que les Assyriens sont en route, les Israélites implorent l’Éternel mais il est trop tard. Ils se sont séparés de la lignée de David, la seule légitime, puis ont choisi des rois selon la loi de la jungle, car plusieurs successions se sont faites à coups d’assassinats. Malgré tout, Dieu a béni les Israélites.
Ton veau, ô Samarie, me dégoûte. Je suis en colère contre toi. Jusques à quand seras-tu impure ! Ton veau n’est pas Dieu, il vient d’Israël, un artisan l’a fait. Le veau de Samarie sera mis en pièces (Osée 8.5-6).
Jéroboam Ier avait installé un veau plaqué or tout au nord du pays, et un autre tout au sud à Béthel (1Rois 12.28-30). Les Assyriens ont récupéré l’or et brûlé le bois.
Ils ont semé le vent, ils moissonneront la tempête : rien ne lèvera. Le germe ne produira pas de farine, et s’il en donne, elle sera dévorée par des étrangers. Israël est dévoré. Il est devenu comme un pot dont personne ne veut au milieu des nations. Israël s’est adressé à l’Assyrie. Comme un âne sauvage farouche, Éphraïm s’est acheté des amants. Mais les Israélites auront beau faire des présents aux nations, je les rassemblerai contre eux, et ils périront bientôt sous le joug du roi des princes (Osée 8.7-10 ; cp 2Rois 15.19-20 ; 1Chroniques 5.26).
Le texte décousu exprime l’émotion du prophète. Le temps passé exprime la certitude du jugement. Les idoles sont du vent mais elles créent la tempête provoquée par les armées assyriennes qui ravageront Israël. Têtu comme une mule et fier comme un coq sur son fumier, Israël cherche des alliés, mais ils consument ses ressources. Ménahem, roi d’Israël Nord, a d’abord acheté les Assyriens avec 34 tonnes d’argent. Mais quand Osée, le dernier roi (pas le prophète), a refusé de payer le tribut, Samarie, la capitale, fut assiégée pendant 3 ans, puis détruite ainsi que la nation, par l’empereur assyrien Tiglath-Piléser III (745-727 ; surnommé Poul).
Israël a péché en multipliant les autels qui ont perpétué le péché. Et si je lui écris mille exemplaires de ma loi, il considérera qu’elle ne le concerne pas (Osée 8.11-12).