Les études

22 juin 2022

#07 La futilité de la vie (Ecclésiaste 6.1-7.7)

Comme on entend souvent dire : le monde est injuste ou encore mal fait.

J’ai constaté qu’il y a un mal fréquent parmi les hommes sous le soleil. Voilà quelqu’un à qui Dieu a donné richesses et gloire, si bien qu’il a tout ce qu’il désire, mais Dieu ne lui permet pas d’en profiter car c’est un autre qui en profitera. Voilà bien une futilité et un mal grave (Ecclésiaste 6.1-2).

L’homme n’a pas pu profiter de ses biens à cause d’une mort précoce ou d’une grave maladie.

Un homme peut avoir de nombreux enfants et vivre très longtemps, mais s’il n’a pas été heureux et s’il meurt sans être honoré, je dis qu’un enfant mort-né a un sort meilleur que lui. L’avorton est né en vain et retourne dans la nuit de l’oubli sans avoir vu le soleil, puis son souvenir s’estompe. En conséquence, l’avorton est plus tranquille que cet homme. À quoi bon vivre deux mille ans si on ne goûte pas au bonheur ? Ne vaut-il pas mieux mourir tout de suite (Ecclésiaste 6.3-6).

Le riche qui ne profite pas du bonheur et qui meurt abandonné parce qu’il s’est aliéné sa famille, a un sort pire que le mort-né qui est pourtant l’archétype de la futilité. Son avantage sur le riche est de ne pas avoir connu ses misères.

L’homme ne peine que pour satisfaire ses besoins, et pourtant les besoins de son âme ne sont jamais satisfaits (Ecclésiaste 6.7).

Comme la satisfaction absolue est impossible, il faut savoir se contenter de son sort.

Qu’est-ce que le sage a de plus que l’insensé ? Quel est l’avantage du pauvre qui sait bien se conduire dans la vie ? Mieux vaut ce qu’on possède car tout ce qu’on pourrait désirer est futile ; autant courir après le vent (Ecclésiaste 6.8-9).

Un « tiens » vaut mieux que deux « tu l’auras » et il faut profiter du moment présent car même la sagesse ne permet pas d’échapper à l’insatisfaction due à la condition humaine.

Ce qui arrive a été déterminé longtemps d’avance, et l’homme ne peut pas contester avec plus fort que lui. Plus on multiplie les paroles, plus on est frustré. A quoi cela sert-il ? Qui peut dire en effet, ce qui est bien pour l’homme pendant les quelques jours de son existence futile qui fuient comme une ombre, et qui pourra lui dire ce qui arrivera après lui sous le soleil ? (Ecclésiaste 6.10-12 ; cp 3.14 ; Job 40.4-5 ; Proverbes 20.24 ; Esaïe 40.26).

Avant même la création, tous les événements qui ont déjà eu lieu et qui arrivent encore dans l’univers, ont toujours existé aux yeux de Dieu. Mon attitude morale, toutes mes circonstances et ma destinée étaient déterminées par ses décrets. Multiplier mes plaintes et mes prières pour essayer de forcer la main de Dieu est futile. S’opposer à lui est pure folie et ne fait que provoquer des frustrations. De plus, comme l’homme est un être transitoire, faible et mortel, qui ignore tout de l’avenir, il ne peut pas savoir ce qui est le mieux pour lui.

Mieux vaut une bonne réputation qu’un parfum raffiné, et le jour de la mort est préférable à celui de la naissance (Ecclésiaste 7.1 ; cp 4.3).

Chez les anciens, l’importance des funérailles signalait la réputation du défunt. Bien que prometteuse, la naissance d’un nouveau-né contient aussi le potentiel d’une vie gâchée.

Mieux vaut se rendre dans une maison de deuil que dans celle où l’on festoie, car la première nous rappelle quelle est la fin de tout homme, et il est bon d’y réfléchir pendant qu’on est en vie (Ecclésiaste 7.2).

Un deuil me place devant ma propre mortalité, et c’est l’occasion de me demander ce qui va arriver à mon âme, et si je suis en règle avec le juge de toute la terre, quand mon tour viendra,

Mieux vaut le chagrin que le rire, car avec un visage triste, le cœur fait face à la gravité de la mort. Les sages s’attardent dans la maison de deuil tandis que les insensés font la fête (Ecclésiaste 7.3-4 ; Ps 90.12)

Cette tristesse est due au mal sous toutes ses formes et au spectacle des vies futiles que les gens mènent, à la frivolité et la recherche des plaisirs pour fuir la condition humaine. Le sage est très conscient de la brièveté de la vie et il sait consoler ceux qui pleurent. Mais les bon-vivants et collègues du défunt se retrouvent devant le bistro et pendant la messe funéraire, ils blaguent pour oublier le cercueil et pour éviter de réfléchir à leur mortalité et au jugement à venir. Et après le cimetière, ils prennent un petit repas pour fermer la parenthèse funèbre.

Mieux vaut écouter les reproches d’un sage que la chanson des insensés. Car les rires de l’insensé sont aussi futiles qu’un feu de paille sous une marmite (Ecclésiaste 7.5-6 ; cp Psaume 141.5).

La censure du sage a une influence positive sur celui qui accepte de l’écouter. Par contre, les festivités frivoles et les plaisanteries graveleuses sont creuses. Elles provoquent des éclats de rire de courte durée et un sentiment de vide.

Le sage qui opprime est un insensé et les cadeaux corrompent son cœur (Ecclésiaste 7.7 ; cp Proverbes 17.8).

Grisé par le pouvoir et l’argent, même le sage peut oublier sa moralité, opprimer les petites gens et accepter des pots-de-vin.

avril 19 2024

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