#06 Les premiers disciples (Matthieu 4.17-5.3)
Au premier siècle, la Galilée consiste en un brassage de populations fort diverses. C’est là à Capernaüm que Jésus a élu domicile et a exercé son ministère pendant deux ans.
« À partir de ce moment, Jésus commença à prêcher en public en disant : repentez-vous car le règne des cieux est proche » (Matthieu 4.17).
A la différence des prophètes qui annonçaient la venue du royaume dans l’avenir, Jésus est l’accomplissement des prophéties et le roi qui offre le royaume maintenant.
« Un jour Jésus vit deux frères, Simon Pierre, et André, son frère, qui lançaient un filet dans le lac. Il leur dit : suivez-moi et je ferai de vous des pêcheurs d’hommes. Ils abandonnèrent aussitôt leurs filets et le suivirent » (Matthieu 4.18-20).
Ces deux frères sont déjà disciples de Jésus mais à mi-temps. Maintenant il leur demande de tout laisser pour le suivre. Leur obéissance immédiate montre la forte autorité qui émanait de Jésus.
A cette époque, des rabbins itinérants parcourent le pays et certains les suivent. Jésus aussi est un rabbin mais c’est lui qui choisit ses disciples, et au-delà de son enseignement, il est le centre de toute sa pédagogie et il demande un engagement total à ceux qu’il appelle.
« Poursuivant son chemin, Jésus vit Jacques et Jean, son frère. Ils étaient dans leur barque avec Zébédée leur père, et ils réparaient leurs filets. Il les appela et, aussitôt, ils laissèrent leur barque, quittèrent leur père et le suivirent. Jésus faisait le tour de toute la Galilée ; il enseignait dans les synagogues, proclamait la bonne nouvelle du règne des cieux et guérissait ceux atteints de maladies et de douleurs diverses, des démoniaques, des lunatiques, des paralytiques ; il les guérissait tous » (Matthieu 4.21-25).
Matthieu prend soin d’établir une distinction entre les maladies physiques, les démoniaques et les lunatiques. Colporteur de l’amour de Dieu, Jésus va de village en village. Des milliers viennent à lui pour être guéris. Il suffit à Jésus de vouloir une guérison et le malade retrouve instantanément toutes ses capacités. En établissant ainsi sa crédibilité d’Homme-Dieu, Jésus gagne l’attention des foules et beaucoup écoutent son enseignement.
Nous arrivons au chapitre 5. Le Sermon sur la montagne est la charte du roi, sa plate-forme politique, la constitution du royaume messianique. Jamais le monde n’avait entendu un enseignement aussi beau, aussi noble, aussi percutant, aussi profond et simple à la fois.
Aujourd’hui déjà, ceux qui acceptent Jésus comme maître ont à cœur d’obéir à ces préceptes de vie. Cependant, je dois me garder de les prendre pour un code de bonne conduite que je dois mettre en pratique afin d’être accepté aux yeux de Dieu, car la barre de la sainteté de Dieu est à un niveau que je ne puis atteindre, et si c’est ce qu’il exige de moi, je suis perdu. Devant les paroles du Christ, on se sent fondre, on ressent sa profonde indignité tellement ce que Jésus dit perce l’âme et révèle les pensées enfouies dans les tréfonds du cœur. Pourtant, j’aime bien le Sermon sur la montagne car il permet de me situer par rapport aux exigences divines. Il me culpabilise, il me convainc de péché, alors je cours me réfugier sous le manteau de la grâce de Dieu.
Le Sermon sur la montagne va beaucoup plus loin que la loi de Moïse parce qu’il dicte la conduite du cœur. Jésus enseigne que les pensées et les attitudes sont tout aussi importantes que la façon dont je me conduis. La lettre de la Loi est : « Tu ne commettras pas de meurtre ». Mais Jésus en précise l’esprit quand il dit : « Celui qui se met en colère contre son frère mérite d’être traduit en justice ». La Loi dit de ne pas commettre d’adultère, mais Jésus dit : « Si quelqu’un regarde une femme et la désire, il a déjà commis adultère dans son cœur » (Matthieu 5.28).
Qui oserait penser avoir la moindre chance d’être justifié devant Dieu en suivant tant bien que mal les préceptes du Sermon sur la montagne ?
Matthieu choisit de le placer au début de son évangile pour contrebalancer le Christ guérisseur qu’il a décrit jusque-là.
Je commence le chapitre 5.
« Voyant ces foules nombreuses qui le suivaient, Jésus monta sur une colline. Il s’assit, ses disciples se rassemblèrent autour de lui et il se mit à les enseigner. Il leur dit : heureux ceux qui se reconnaissent spirituellement pauvres, car le royaume des cieux leur appartient » (Matthieu 5.1-3).
« Heureux » est une formule fréquente dans le livre des Proverbes et des Psaumes. Il revient 9 fois dans le Sermon sur la montagne car qui ne veut pas être heureux ?
Jésus-Christ énonce 8 béatitudes. Les pauvres en esprit sont ceux qui reconnaissent leur misère morale et spirituelle. Cette attitude d’humilité leur attire la faveur du ciel.
« Heureux ceux qui pleurent, car Dieu les consolera » (Matthieu 5.4).
Ce sont ceux qui se lamentent sur leurs fautes et manquements.
« Heureux ceux qui sont humbles » (Matthieu 5.5).
Ce sont les complaisants, doux et dociles.