#05 Mieux vaut travailler à deux (Ecclésiaste 3.16-4.16)
Ici-bas, l’injustice et la méchanceté règnent suprême.
J’ai encore constaté que sous le soleil, à la place du droit et de la justice, il y a le mal et la corruption. Je me suis dit : “ Dieu jugera toutes les actions du juste et de l’injuste ” (Ecclésiaste 3.16-17).
La société compte beaucoup de désordres fâcheux. La présence du mal est une excuse toute faite pour rejeter Dieu. Mais les croyants attendent patiemment que Dieu établisse le droit.
Je me suis dit que Dieu éprouve les hommes afin de leur montrer qu’ils ne valent guère mieux que les bêtes, car les uns comme les autres meurent. Comme ils ont tous le même souffle, l’homme n’a aucun avantage sur l’animal et donc la vie est futile. Tout a été tiré de la poussière et retourne à l’état de poussière (Ecclésiaste 3.18-20).
Il est vrai que l’homme et l’animal meurent, ce qui est une autre excuse facile pour épouser la vision matérialiste du monde et vivre sans Dieu selon ses pulsions animales.
Qui peut dire que le souffle de l’homme se dirige vers le haut et celui de la bête dans la terre ? Le bonheur de l’homme et sa part est donc de se réjouir de ses œuvres car il ne reviendra pas pour voir ce qui sera après lui (Ecclésiaste 3.21-22 ; cp 1Corinthiens 15.32).
Comme en apparence l’homme et la bête ont la même destinée, il n’y a rien de mieux à faire que de profiter de la vie. Mangeons et buvons car demain nous mourrons.
Puis j’ai considéré toutes les oppressions qui se pratiquent sous le soleil. Les opprimés versent des larmes et il n’y a personne pour les consoler ; la force est du côté de leurs oppresseurs et il n’y a personne pour les consoler (Ecclésiaste 4.1).
Les injustices sont partout et les faibles se font toujours exploités.
J’estime plus heureux les morts qui sont déjà morts que les vivants qui sont toujours en vie. Et le plus heureux est celui qui n’existe pas encore car il n’a pas vu tout le mal qui se commet sous le soleil (Ecclésiaste 4.2-3 ; cp Job 3).
Le Prédicateur donne libre cours à son amertume, ce qui nous rappelle les paroles de Job.
J’ai constaté que tous les efforts et habiletés des hommes dans leur travail sont motivés par la jalousie des uns envers les autres. Cela aussi est futile : mieux vaut courir après le vent (Ecclésiaste 4.4).
Il est bien vrai que la jalousie, l’envie et la rivalité sont très présentes dans le monde du travail.
Celui qui se croise les bras est un insensé car il tombera dans la misère. Il vaut mieux une main pleine de repos que deux mains pleines de travail à courir après le vent (Ecclésiaste 4.5-6 ; cp Proverbes 6.10-11 ; 10.4 ; 24.33-34).
L’activité dévorante de celui qui cherche à satisfaire quelque vice est bien futile, mais le sage travaille sans une fiévreuse ambition car mieux vaut une juste mesure avec du repos.
Voilà une autre futilité que j’ai constaté sous le soleil : un homme seul qui n’a ni fils, ni frère, qui travaille dur sans jamais s’arrêter et qui n’est jamais rassasié de richesses. Pourtant il se dit : “ Mais pour qui donc est-ce que je travaille sans relâche et me prive de jouir de la vie ? (Ecclésiaste 4.7-8).
Si le paresseux et l’envieux sont insensés, celui qui travaille que pour amasser est le pire. Le comble est qu’il se rend compte qu’il est stupide, mais il ne peut pas changer de voie.
Mieux vaut être à deux car la satisfaction au travail est plus grande (Ecclésiaste 4.9).
À deux, l’un entraîne l’autre et le travail avance plus vite que si chacun avait œuvré seul de son côté. L’effort collectif produit un résultat synergique. De même, une joie partagée est doublement satisfaisante et un fardeau porté à deux est moitié moins lourd.
Et si l’un tombe, l’autre le relève, mais malheur à celui qui est seul et qui tombe sans avoir quelqu’un pour l’aider à se relever. De même, si deux personnes dorment ensemble, elles se tiennent chaud, mais la personne seule, comment se réchauffera-t-elle ? Un homme seul peut être maîtrisé par un adversaire, mais à deux ils pourront lui tenir tête. Et une corde à trois brins de fil ne se rompt pas facilement (Ecclésiaste 4.10-12 ; cp Psaume 127.3-5).
Vivre ou randonner seul est dangereux car un accident est vite arrivé. À plusieurs on s’entraide. Par une nuit froide, à deux on se réchauffe mutuellement et l’union fait la force
Mieux vaut un jeune homme pauvre mais sage qu’un roi âgé et stupide qui n’écoute plus les conseils. Même s’il est né pauvre ou qu’il soit sorti de prison, les hommes sous le soleil préféreront se rallier au jeune homme qu’au roi en place. Il n’y a pas de fin au cortège du peuple dont il a pris la tête. Et pourtant, la génération suivante ne voudra pas davantage ce roi ! Voilà encore une futilité ; mieux vaut courir après le vent (Ecclésiaste 4.13-16).
C’est une description des instabilités politiques et des changements de régime, fréquents en Orient. Un monarque est supplanté par le premier venu, mais la faveur populaire est frivole, et bien vite, un nouvel homme fort s’impose. Ambition et pouvoir sont futiles.