#04 Un temps pour chaque chose (Ecclésiaste 2.17-3.15)
Le prédicateur se désespère parce qu’il mourra et tombera dans l’oubli.
Alors j’ai détesté la vie et tout ce qui se fait sous le soleil : autant courir après le vent car tout est frustrant. J’ai détesté tous les travaux que j’avais accomplis avec tant de peine sous le soleil, parce que je devrai tout laisser à mon successeur. Et qui sait s’il sera sage ou stupide ? Pourtant, c’est lui qui disposera de tout ce que j’ai acquis sous le soleil par mon labeur et par ma sagesse. Cela aussi est contrariant. Aussi je me désespère à cause de toute la peine que je me suis donnée sous le soleil. Tout ce qu’on accomplit avec sagesse et compétence, on le laisse à quelqu’un qui n’y a jamais travaillé. Voilà un grand mal frustrant, car que reste-t-il à l’homme de tout son labeur, de ses peines et de ses soucis sous le soleil ? Il a passé tout son temps à se tourmenter et, même la nuit, il ne trouvait pas de repos. Voilà bien une occupation frustrante et futile (Ecclésiaste 2.17-23 ; cp 2 Corinthiens 7.10).
Salomon s’est entouré de tout ce que la nature et les arts offraient de mieux. Il a déployé une activité fébrile et intelligente. Mais quand il pense à la mort qui l’arrachera de son trône et de ses possessions, il ne peut pas se consoler en se disant que son fils serait sage, surtout quand on sait que tout ce que Salomon avait accompli a été ruiné par Roboam, son successeur. Salomon avait tout pour être heureux mais, ayant éprouvé le dépit et la tristesse sous le soleil, c’est-à-dire selon le monde, il conclut que tout est futile.
Si l’homme mange, boit et jouit du bonheur au milieu de son travail c’est grâce à Dieu, car seul peut profiter de la vie celui qui reçoit ce don de Dieu. En effet, Dieu donne à l’homme ce qui lui est agréable : la sagesse, la connaissance et la joie, mais il impose à celui qui fait le mal le soin de recueillir et d’amasser pour celui qui lui est agréable. Cela aussi est futile : autant courir après le vent (Ecclésiaste 2.24-26 ; cp Jacques 1.17 ; Psaume 127).
Après avoir mis toute son énergie à trouver le bonheur, Salomon est frustré. Alors il se dit qu’il est préférable de l’attendre de la main de Dieu. Au lieu d’essayer de forcer le destin, il vaut mieux s’attendre à Dieu et profiter des plaisirs qu’il donne. Car c’est lui qui distribue le bonheur et, en général, il le réserve à ceux qui, par leur vie vertueuse, lui sont agréables.
Il y a un moment pour tout et un temps pour toute activité sous les cieux : un temps pour naître et un temps pour mourir, un temps pour planter et un temps pour arracher le plant, un temps pour tuer et un temps pour soigner, un temps pour démolir et un temps pour construire, un temps pour pleurer et un temps pour rire, un temps pour se lamenter et un temps pour danser, un temps pour jeter des pierres et un temps pour les ramasser, un temps pour embrasser et un temps pour s’en abstenir, un temps pour chercher et un temps pour perdre, un temps pour conserver et un temps pour jeter, un temps pour déchirer et un temps pour recoudre, un temps pour ne rien dire et un temps pour parler, un temps pour aimer et un temps pour haïr, un temps pour la guerre et un temps pour la paix. Quel avantage celui qui travaille retire-t-il de la peine qu’il se donne ? (Ecclésiaste 3.1-9 ; cp Psaume 127.1-2).
Le prédicateur décrit la plupart des activités humaines sous leurs aspects positifs et négatifs. Comme Dieu décrète tous les événements ainsi que leur durée, il est inutile de se tourmenter. La sagesse consiste donc à ne pas s’opposer aux voies de Dieu, mais à adapter, à chaque instant, notre conduite sur ce que sa providence nous indique. D’un côté, Dieu a tout ordonné d’avance, mais d’un autre, je peux changer le cours des événements si je me conforme à sa volonté. Il est impossible de savoir comment se joue cette apparente contradiction mais notre tâche est d’entrer dans les plans de Dieu en ayant confiance en lui.
J’ai considéré les tâches contraignantes que Dieu impose aux hommes. Tout ce qu’il fait est bien et il a même mis au tréfonds de l’homme le concept d’éternité. Pourtant, l’être humain est incapable de comprendre l’œuvre que Dieu accomplit du commencement à la fin (Ecclésiaste 3.10-11).
Tout arrive au moment voulu par Dieu, mais l’homme ne peut saisir son œuvre dans son ensemble. Cependant, nous avons une idée de l’éternité, et le sentiment que nos connaissances sont très limitées par rapport aux choses éternelles. L’existence humaine a une apparence absurde à cause du mal et des contradictions de la vie. Pourtant, au regard de l’éternité, notre vie éphémère a un sens, même s’il reste hors de notre portée.
J’ai donc conclu que ce qui est bon pour l’homme pendant sa vie, est de jouir du bonheur et de se donner du bon temps. Mais si quelqu’un peut manger et boire et être heureux au milieu de son dur labeur, c’est un don de Dieu (Ecclésiaste 3.12-13).
Le prédicateur est très axé sur la quête du bonheur et il a découvert qu’il faut savoir attendre les moments de joie, les cueillir quand ils se présentent, être reconnaissant à Dieu et ne pas se montrer trop difficile car la vie est courte.
Je sais que tout ce que Dieu fait est irrévocablement résolu : il n’y a rien à y ajouter et rien à en retrancher. Et Dieu agit ainsi pour qu’on le révère (Ecclésiaste 5.6 ; 7.18 ; 8.12 ; 12.13). Ce qui est et ce qui sera dans l’avenir a déjà été car Dieu fera en sorte que le passé se reproduise (Ecclésiaste 3.14-15).
Non seulement il n’y a rien de nouveau sous le soleil, mais les décrets de Dieu, tout ce qu’il fait ou défait, ne peuvent être changés. Il n’y aura jamais de durable amélioration de la condition humaine et tout ce que l’homme peut espérer sont des petits bonheurs passagers providentiels.