#05 Malheurs et jugements (Esaïe 4.1-5.12)
Jérusalem personnifiée est comparée à une veuve qui a tout perdu et qui est dans une profonde détresse.
En ce jour-là, sept femmes saisiront un homme et lui diront : “ Nous pourvoirons à nos besoins, mais permets que nous portions ton nom afin de mettre fin à notre déshonneur ” (Ésaïe 4.1).
Suite à l’invasion babylonienne et le grand nombre de morts, il reste peu d’hommes, et plusieurs veuves veulent le même pour mari, car à cette époque, une femme non mariée avait mauvaise réputation.
En ce jour-là, le germe de l’Éternel sera glorieux. Le salut des nations et le règne de justice sera un sujet de grande fierté pour les survivants d’Israël. Tous ceux qui, à Jérusalem, sont inscrits afin d’avoir la vie seront appelés saints. Cela arrivera quand, par son juste jugement, le Seigneur aura lavé la souillure des filles de Sion et nettoyé Jérusalem du sang des meurtres. Alors, sur le mont Sion et sur le peuple, l’Éternel créera une nuée pendant le jour et un feu flamboyant pendant la nuit. Et il y aura un abri, qui protégera de la chaleur, et qui servira de refuge contre la tempête. Et toute l’assemblée sera couverte par la gloire de Dieu (Ésaïe 4.2-6 ; cp Jérémie 23.5 ; 33.15 ; Zacharie 3.8 ; 6.12 ; Exode 13.21-22 ; 40.34-38).
Sans transition, Ésaïe passe brusquement du jugement de la fin des temps à la gloire du règne du Christ. Les rebelles étant éliminés, le peuple est purifié et ceux qui restent entrent dans le royaume terrestre du Messie appelé « germe de l’Éternel » et plus loin : rameau et rejeton. Des représentants de tous les peuples sont parmi les rescapés de la grande tribulation. Ils sont saints parce que séparés des pécheurs qui ont péri, et parce que leurs noms sont inscrits dans le livre de vie, aussi appelé « registre céleste ». Cette explication provient de la coutume des Israélites de répertorier les habitants de chaque ville (Nombres 1.18 ; 1Chroniques 9.1 ; Esdras 2). Tous ces survivants constitueront un peuple nouveau sacerdotal consacré à l’Éternel (cp Exode 19.5-6). Maintenant que l’immoralité, les exactions, les crimes et l’idolâtrie des habitants de Jérusalem sont lavés par le jugement, l’Éternel créera un feu qui produira une nuée donnant de l’ombre pendant le jour et une flamme éclairante pendant la nuit (cp Exode 3.2).
Je veux chanter le chant de mon ami concernant sa vigne. Mon ami avait une vigne sur un coteau fertile. Il sarcla le sol, ôta les pierres et y planta des ceps de choix. Il bâtit une tour de guet et creusa un pressoir. Il attendait donc de belles grappes, mais sa vigne n’a produit que des mauvais raisins (Ésaïe 5.1-2).
Ésaïe adresse le chant de la vigne à Israël au nom de l’Éternel et pour lui. Son divin ami a composé cette complainte pour se plaindre de sa vigne et pour annoncer son châtiment. Dieu a prodigué beaucoup de soins à son peuple mais il a été très mal récompensé.
Maintenant donc, habitants de Jérusalem et de Juda, jugez entre moi et ma vigne ! Qu’aurais-je pu faire à ma vigne que je n’ai pas fait ? Pourquoi, alors que j’attendais de bons raisins, ne n’en a-t-elle produit que des mauvais ? Voilà donc ce que je vais faire à ma vigne : j’arracherai sa haie pour qu’elle soit broutée, et sa clôture pour qu’elle soit piétinée par les passants. Elle ne sera ni taillée ni sarclée. Je la laisserai en friche pour que les ronces y poussent, et j’interdirai à la pluie de l’arroser. La nation d’Israël est la vigne du Seigneur des armées célestes. Les ceps de choix sont les habitants de Juda. Il attendait d’eux la moralité et la justice, et ce sont des meurtres et des cris de détresse (Ésaïe 5.3-7 ; cp Esaïe 7.23-25 ; 9.17 ; 27.4 ; 32.13).
L’Éternel demande à qui est la faute si les habitants de Juda sont rebelles ? La réponse est évidente et le jugement tombe. Les passants sont des envahisseurs et les animaux qui broutent et profitent du pays sont des païens installés à la place des Israélites. Défaites militaires et sécheresse sont des châtiments prévus par la loi de Moïse (Deutéronome 28.23-24 ; cp 1Rois 17.1). Depuis la conquête de Canaan par Josué, l’Éternel a protégé son peuple, mais comme il a été très ingrat en retour, trois armées piétineront le royaume de Juda.
Malheur à vous qui ajoutez maison à maison, et champ à champ jusqu’à occuper tout le pays et y être seul. Le Seigneur des armées célestes m’a dit : Ces nombreuses maisons seront dévastées et inhabitées. Trente cinq hectares de vigne ne produiront que trente cinq litres de vin, et dix mesures de semence n’en donneront qu’une seule de blé (Ésaïe 5.8-10).
Ésaïe décrit une société cruelle et prononce six malédictions contre Juda. La formule « Malheur à vous » précède chaque injustice qui attire le jugement de Dieu. Le premier vice s’adresse aux grands propriétaires qui concentrent la plus grande partie des terres au détriment du petit peuple (Michée 2.1-2), alors que la Loi garantit à chacun sa propriété (Lévitique 25). Mais les rapaces qui se sont enrichis sur le dos des pauvres finiront massacrés ou déportés, et en attendant leurs récoltes seront maudites.
Malheur à vous qui déjà de bon matin courrez après les boissons fortes et qui le soir vous attardez, excités par le vin ! La lyre et le luth, le tambourin, la flûte et le vin animent vos festins. Mais vous n’avez aucun regard pour les œuvres de l’Éternel (Ésaïe 5.11-12 ; cp Amos 4.1-3 ; 6.6-7 ; 2Timothée 3.4 ; 2Pierre 2.13).