#05 Description de la mariée (Cantique des cantiques 3.1-4.7)
Dixième cliché.
Les nuits dans mon lit, j’ai cherché celui que mon cœur aime mais je ne l’ai pas trouvé. Je me suis dit alors : Il faut que je me lève et que je parcoure les rues et les places de la ville ; il faut que je cherche celui que mon cœur aime. Je l’ai cherché mais je ne l’ai pas trouvé. J’ai rencontré les gardes qui faisaient la ronde. Je leur ai demandé : Avez-vous vu celui que mon cœur aime ? Mais peu après, j’ai trouvé celui que mon cœur aime. Je l’ai saisi bien fort et ne l’ai plus lâché qu’après l’avoir conduit au logis de ma mère, dans la chambre de celle qui m’a donné le jour. Ô filles de Jérusalem, je vous en conjure par les gazelles ou par les biches des champs : n’éveillez pas, non, ne réveillez pas l’amour avant qu’il ne le veuille (Cantique 3.1-5).
La Sulamite désirait que son bien-aimé revienne avant la nuit mais comme il n’a pas pu se libérer, elle angoisse parce que malade d’amour. Quand elle est avec lui, le temps s’arrête et elle est au septième ciel, mais dès qu’il s’absente chaque minute dure une douloureuse éternité. La nuit elle soupire après lui. Elle s’endort mais vit un cauchemar. Tourmentée, elle le cherche partout dans sa maison mais ne le trouve pas. De plus en plus agitée, elle se met en quête de son bien-aimé qu’elle appelle quatre fois : « celui que mon cœur aime ». Dans son rêve, elle le cherche désespérément de rues en places, errant comme une âme en peine. Enfin, elle trouve son bien-aimé qui lui aussi déambule dans la ville en pleine nuit. Elle s’agrippe à lui et ils vont où elle est née car ce lieu représente la sécurité et le bien-être. Ce n’est plus maman mais son bien-aimé qui la réconforte et l’enlace tendrement dans une longue étreinte passionnée. Elle est tellement heureuse qu’elle demande aux filles de Jérusalem de figer le temps et de ne pas la réveiller avant qu’elle soit comblée d’amour.
Nous arrivons maintenant au onzième cliché.
Qui est-elle donc montant du désert et entourée d’un nuage de myrrhe, d’encens et de tous parfums exotiques ? C’est le palanquin de Salomon escorté de soixante hommes, l’élite des guerriers d’Israël. Ils sont tous initiés au combat, maniant l’épée pour parer aux dangers nocturnes. Le palanquin royal est en bois du Liban. Ses colonnes sont en argent, son dossier en or et son siège en pourpre. Les filles de Jérusalem ont tapissé avec amour tout l’intérieur du palanquin. Ô filles de Jérusalem, contemplez le roi Salomon la joie au cœur portant le diadème dont l’a ceint sa mère le jour de son mariage (Cantique 3.6-11).
Avec le désert de Judée comme arrière-plan, on voit arriver une énorme nuée floue et multicolore qui baigne dans une fumée odoriférante. Il s’agit du cortège royal qui est allé chercher la Sulamite chez elle au Liban et maintenant cette procession nuptiale la ramène à Jérusalem. Assis sur son trône, le roi est entouré de sa garde rapprochée, et pour l’occasion, les filles de Jérusalem, qui sont les épouses des gardes. Le palanquin a été fabriqué avec qu’il y a de mieux car Salomon n’utilise que des matériaux nobles et ne voyage qu’en première classe. La Sulamite arrive au palais où tous les invités sont déjà rassemblés et la fête bat son plein. Salomon présente son épouse voilée puis ils quittent la salle de banquet pour aller dans la chambre nuptiale loin des oreilles et regards indiscrets, sauf que le paparazzo y a caché une caméra et un micro, et le douzième cliché nous raconte la nuit de noces.
Que tu es belle, ô mon amie, que tu es belle ! Sous ton voile, tes yeux ressemblent à des colombes, ta chevelure est comme un troupeau de chèvres aux flancs de la colline. Tes dents ressemblent à un troupeau de brebis fraîchement tondues qui revient du lavoir. Tes lèvres sont comme un ruban écarlate et que ta bouche est ravissante ! Sous ton voile, tes joues sont comme des demi grenades. Ton cou élancé paré d’ornements précieux est comme la tour de David où sont suspendus mille boucliers. Tes seins sont comme deux faons jumeaux de gazelle qui vont paître parmi les lis. Avant que ne tombe le jour et que les ombres s’estompent, j’irai vers la montagne de myrrhe, vers la colline d’encens. Que tu es belle, ô mon amie, que tu es belle et sans défaut (Cantique 4.1-7).
Dans l’ancien Proche-Orient, les femmes portent un voile le jour de leur mariage et l’ôtent dans la chambre nuptiale. Alors qu’il contemple la beauté apparemment indescriptible de sa bien-aimée, submergé par ses charmes, Salomon décrit sept parties de son corps de rêve, sept représentant la perfection. Il compare ses yeux à une colombe, symbole d’innocence, de pureté, de douceur et de simplicité. Puis il admire ses longs cheveux ondulés, ses dents lisses, blanches et régulières, la fine découpure de ses lèvres d’une riche coloration rouge, ses joues qui respirent fraîcheur et santé, son cou élancé qui porte plusieurs rangées de perles. Puis le roi admire la fraîche jeunesse et la peau douce et délicate de ses seins. Après s’être enivré des seins de sa bien-aimée, dans un élan passionnel, Salomon dit : « J’irai vers la montagne de myrrhe et la colline d’encens ». Sachant que la Sulamite s’est parfumée pour la nuit de noces, Salomon utilise la poésie pour dire qu’il va savourer les contours féminins de son épouse. Puis il conclut qu’elle est vraiment très belle et parfaite à croquer.