Les études

30 mars 2022

#04 Malade d’amour (Cantique des cantiques 1.15-2.17)

Le sixième cliché prend les amoureux sur le vif alors qu’ils sont seuls dans la campagne.

Que tu es belle, ma bien-aimée, que tu es belle ! Tes yeux ressemblent à des colombes. Que tu es beau, mon bien-aimé, tu es délicieux ! Moi, je suis une fleur de la plaine, un lis de la vallée. Comme un lis parmi des ronces est ma bien-aimée parmi les filles. Comme un pommier parmi les arbres de la forêt est mon ami parmi les jeunes gens, j’ai grand plaisir à m’asseoir à son ombre et son fruit est doux à mon palais (Cantique 1.15-2.3).

Les deux amoureux aiment se retrouver dans le cadre radieux de cette nature enchanteresse où leur amour est né, où l’herbe des champs constitue leur divan et la cime des cèdres le toit de leur maison. Ce premier dialogue montre combien ils sont affectueux l’un envers l’autre et libres d’exprimer leurs sentiments quand ils sont en pleine verdure. Le roi peut enfin dire à sa bien-aimée combien il la trouve belle, en la comparant à une colombe, symbole de paix, de douceur et de pureté. Alors que dans le palais la Sulamite était une âme en peine, maintenant que son bien-aimé a chanté ses louanges, elle se voit au travers de ses yeux et se compare à des fleurs, mais par modestie, à des fleurs ordinaires. Cependant, pour Salomon, toutes les autres femmes sont comme de la mauvaise herbe. Et pour la Sulamite, tous les hommes sont comme de simples arbres, tandis que l’élu de son cœur est un pommier de Syrie, un arbre recherché pour son ombre et ses fruits exquis, c’est à dire qu’elle aime être en sa présence afin de goûter l’affection et la tendresse qu’il lui porte.

Nous arrivons au septième cliché qui les saisit dans la salle des fêtes du palais royal. La Sulamite est radieuse et ivre de l’amour de son bien-aimé.

Il m’a conduite dans la maison du vin et il a déployé sur moi l’étendard de l’amour. Restaurez-moi avec des gâteaux de raisins, soutenez-moi avec des pommes car je suis malade d’amour. Que son bras gauche soutienne ma tête, et que son bras droit m’enlace. Ô filles de Jérusalem, oh, je vous en conjure par les gazelles ou par les biches de la campagne : n’éveillez pas, non, ne réveillez pas l’amour avant qu’il ne le veuille (Cantique 2.4-7).

L’invocation des filles de Jérusalem apparaîtra encore deux fois (Cantique 3.5 ; 8.4). Ce refrain structure le texte en indiquant la fin d’une section. Les gazelles et les biches sont des animaux charmants et gracieux qui représentent la délicatesse de l’amour qui unit les deux jeunes gens. La maison du vin décrit l’amour passionnel des amoureux. La tendresse et l’affection de Salomon pour sa bien-aimée sont aussi évidents que si elles étaient déployées sur un étendard. La Sulamite est follement amoureuse, tellement heureuse et radieuse qu’elle en est exténuée, au point où elle a même besoin de gâteaux et de pommes pour se fortifier. Elle souhaite de tout son être que son bien-aimé la serre dans une étreinte ardente. L’amour qu’elle éprouve est si intense qu’il la rend ivre et elle brûle de le lui manifester en se donnant à lui.

Nous arrivons maintenant au huitième cliché qui saisit la férie printanière avec ses couleurs vives et tons pastels, mais surtout la visite de Salomon qui fait la cour à sa bien-aimée.

J’entends la voix de mon bien-aimé, oui, le voici, il vient, sautant sur les montagnes et bondissant sur les collines. Il ressemble à la gazelle et à un jeune cerf. Le voici : il est là, derrière notre mur, regardant par les fenêtres. Mon bien-aimé me dit : “ Lève-toi, mon amie, ma belle et viens, car l’hiver est passé et les pluies ont cessé. On voit les fleurs éclore, et la voix des tourterelles retentit dans les champs. Les premières figues mûrissent et la vigne en fleur exhale son parfum. Lève-toi, mon amie, ma belle et viens. ” Ma colombe qui te tiens dans les fentes des rochers, qui te cache dans les parois escarpées, fais-moi voir la silhouette de ton corps et entendre ta voix, car ta voix est douce et ta figure charmante (Cantique 2.8-14).

Il semble qu’un nuage se soit glissé dans la relation des amoureux et la Sulamite est retournée chez elle au Liban. Alors Salomon profite de la venue du printemps, qui est la saison des amours, pour lui rendre visite en vue d’une réconciliation. Il arrive, il l’appelle de loin. Elle reconnaît sa voix, elle sursaute, court à la fenêtre et le regarde approcher, mais comme une tourterelle effrayée, elle se cache. Lui arrive, court d’une fenêtre à l’autre et la cherche des yeux entre les lattes entrecroisées de la claire-voie, puis par deux fois il l’appelle et l’invite à une promenade champêtre. Elle hésite à répondre.

Mais au neuvième cliché, le paparazzo l’entend dire :

Attrapons les renards, les petits renards ravageurs de vignes, car notre vigne est en fleur. (Cantique 2.15).

La vigne en fleur est la relation amoureuse mais des conflits ont surgi et la Sulamite voudrait qu’ensemble, ils chassent les petits renards qui minent leur union.

Mon bien-aimé est à moi et je suis à lui, lui qui fait paître son troupeau dans les prés couverts de lis (Cantique 2.16 ; cp Cantique 6.3 ; 7.11).

La Sulamite exprime l’exclusivité de leur amour, ce qui prouve que les amoureux ont mis les petits renards en cage et aussi que la Sulamite n’est pas une femme de harem parmi d’autres.

Avant que le jour ne se rafraîchisse et que les ombres s’enfuient, reviens, ô toi mon bien-aimé, sois semblable à la gazelle ou à un jeune cerf sur les monts escarpés (Cantique 2.17).

Ils sont partis faire une promenade, mais comme Salomon doit la quitter sans qu’on sache pourquoi, la Sulamite le prie de revenir à la hâte avant la tombée de la nuit.

avril 19 2024

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