#48 L’Éternel guérira (Esaïe 57.15-58.12)
Ésaïe saute à nouveau les siècles et voit, en un seul événement, le retour des Juifs de l’exil babylonien et la venue à Jérusalem du peuple de Dieu pour entrer dans le règne de mille ans de Jésus-Christ.
Ainsi parle le Dieu Très-Haut dont le trône est éternel et qui s’appelle le Saint : J’habite un lieu très élevé et saint mais je demeure aussi avec l’homme accablé et humilié pour ranimer son esprit et son cœur contrits (Ésaïe 57.15).
Bien que la demeure de Dieu soit loin de nous dans une autre dimension, il est très présent ici-bas auprès de celui qui s’humilie devant lui et implore sa miséricorde.
Car je ne fais pas sans arrêt de reproches et je ne suis pas constamment en colère, sinon les êtres que j’ai créés disparaîtraient (Ésaïe 57.16).
Dieu est patient et miséricordieux. Il n’exige pas une sainteté parfaite que, de toute façon, nul ne saurait produire, par contre, il demande à ce qu’on s’humilie devant lui.
La convoitise coupable du peuple d’Israël m’a mis en colère. Alors je l’ai frappé et abandonné à son sort. Et comme il est rebelle, il a suivi la voie que lui dictait son cœur (Ésaïe 57.17).
La convoitise est le principe actif du péché et l’opposé de la contrition de celui qui sait qu’il n’a aucun droit.
J’ai bien vu sa conduite, mais je le guérirai, je le conduirai et je consolerai les affligés. Je mettrai la louange sur leurs lèvres. Paix à qui est loin et paix à ceux qui sont près, déclare l’Éternel. Oui, je le guérirai (Ésaïe 57.18-19 ; cp Hébreux 13.15 ; Éphésiens 2.13,17).
D’après l’apôtre Paul, ce sont les païens qui sont loin et les Juifs qui sont près. Le jugement n’a pas encore eu lieu mais Ésaïe annonce à nouveau que l’Éternel libérera son peuple de l’exil à cause des Israélites humbles, affligés par leur péché. Et une fois délivrés, ceux-ci rendront hommage à l’Éternel.
Mais les méchants ressemblent à la mer agitée incapable de se calmer, et ses flots agitent la vase et la fange. Mais, a dit Dieu, il n’y a pas de paix pour les méchants (Ésaïe 57.20-21 ; cp Esaïe 48.22).
L’homme qui s’humilie devant Dieu trouve la paix, mais celui qui lui est rebelle vit dans l’agitation continue d’un cœur qui ne connaît pas la paix, ce qui conduit à des conflits souvent féroces entre êtres humains.
Crie à pleins poumons, ne te retiens pas et fais retentir ta voix comme une trompette pour dénoncer à mon peuple leur péché ! Ils me recherchent chaque jour et disent qu’ils veulent connaître ma volonté, comme ferait un peuple qui pratiquerait la justice et n’aurait pas abandonné les commandements de son Dieu. Ils voudraient que Dieu s’approche et qu’il exerce son juste jugement (Ésaïe 58.1-2).
Alors que le peuple de Juda est dans la détresse, il demande à l’Éternel le châtiment de ses oppresseurs, mais sa piété d’apparat et manière de vivre, ne correspondent pas du tout aux exigences de la Loi.
Que nous sert de jeûner et de nous humilier si tu n’y prends pas garde ? C’est parce que quand vous jeûnez, vous traitez vos affaires, vous exploitez vos ouvriers, et vous déclenchez des conflits. Toutes vos actions sont méchantes et violentes. Ce n’est pas par de tels jeûnes que vos prières seront exaucées ! Croyez-vous que le jeûne d’humiliation auquel je prends plaisir consiste à courber la tête et à s’étaler sur la cendre vêtu d’un sac ? C’est ça que vous appelez un jeûne agréable à l’Éternel ? (Ésaïe 58.3-5).
Les jeûnes volontaires doivent être pratiqués dans un esprit d’humilité et de contrition. Or les Israélites se comportent comme des mercenaires. Pour eux, le jeûne est un formalisme religieux qui donne un sentiment de propre justice qui sert à masquer une vie corrompue au plus haut degré.
Le jeûne qui me plaît consiste à cesser tout acte de méchanceté, à ne pas exploiter son prochain, et à libérer les opprimés. C’est partager ton pain avec ceux qui ont faim et offrir l’hospitalité aux pauvres sans abri, c’est donner un vêtement à celui qui est nu et ne pas être indifférent envers ton prochain (Ésaïe 58.6-7 ; cp Jérémie 34.8-11 ; Jacques 1.27).
Sous les rois idolâtres Ahaz et Manassé, les Israélites étaient sans cœur envers les faibles et les démunis. Dieu demande donc un changement radical de comportement. Ésaïe vise les juges corrompus qui, pour un pot de vin, condamnent des innocents, les veuves et les orphelins, pour que leurs oppresseurs puissent piller leurs biens, ainsi que les créanciers impitoyables et les maîtres qui maltraitent leurs esclaves.
Alors, ta lumière jaillira comme l’aurore et tu seras rapidement rétabli. La justice te précédera et la gloire de l’Éternel te suivra (Ésaïe 58.8).
La détresse est représentée par l’obscurité et la maladie et la lumière par le salut et la délivrance.
Quand tu appelleras et crieras à l’aide, l’Éternel répondra ! ” Si tu fais cesser l’oppression et le mépris envers les faibles et les propos méchants, si tu nourris celui qui a faim et si tu pourvois aux besoins de l’opprimé, alors, au milieu de tes ténèbres, la lumière brillera comme à midi. L’Éternel sera constamment ton guide, il pourvoira à tes besoins dans les déserts arides, il te fortifiera et tu ressembleras à un jardin bien arrosé et à une source d’eau intarissable (Ésaïe 58.9-11 ; cp Esaïe 44.3-4).
Le conditionnel « si tu » est répété trois fois. L’Éternel est prêt à bénir son peuple, s’il change de conduite.
Tu rebâtiras tes villes en ruines et on t’appellera : “ réparateur des brèches ” (Ésaïe 58.12).