#47 Un changement est nécessaire (Esaïe 56.9-57.14)
Dans le royaume messianique, le peuple de Dieu est constitué des Juifs qui reviennent de toutes les nations, et des non-Juifs convertis. Jésus a également dit qu’il rassemblera toutes les brebis en un seul troupeau.
Vous tous les animaux sauvages, venez, repaissez-vous ! (Ésaïe 56.9 ; cp Jérémie 12.9 ; Ezéchiel 34.5).
Le prophète quitte abruptement la gloire du royaume messianique et invite les nations païennes à s’emparer de Juda. Les Assyriens ont déjà détruit le royaume des dix tribus du Nord et ravagé Juda et, dans l’ombre, se constitue peu à peu l’empire babylonien qui mettra fin au royaume de Juda. Puis, les Grecs, Rome, l’Europe, l’église catholique et l’Islam persécuteront les Juifs. Jérusalem a été détruite au moins vingt fois.
Les sentinelles d’Israël sont aveugles. Ils ne voient rien venir et ressemblent à des chiens qui n’aboient pas. Ils sont couchés, rêvassent et somnolent. Ce sont aussi des chiens voraces jamais rassasiés et des bergers indignes. Ils poursuivent chacun uniquement leurs propres intérêts. Ils disent : venez, je vais chercher des boissons fortes et nous boirons jusqu’à l’ivresse, et comme il en reste, demain nous recommencerons (Ésaïe 56.10-12 ; cp Esaïe 28.7 ; Jérémie 29 ; Ezéchiel 33.1-7 ; Philippiens 3.2).
Cette violente diatribe est adressée aux faux prophètes, prêtres, et chefs politiques de Juda, car au lieu de guider et veiller au bien-être du peuple, ils tirent profit de leur position pour se livrer aux pires excès.
Des innocents périssent mais nul ne s’en soucie ; des hommes justes sont enlevés pour échapper au malheur à venir sans que nul ne cherche à comprendre pourquoi. C’est dans la paix que celui qui aura suivi le droit chemin reposera dans sa tombe (Ésaïe 57.1-2; cp 2Rois 22.20).
Pendant que les dirigeants corrompus et méchants mènent grande vie, les justes meurent prématurément, mais personne ne comprend que c’est Dieu qui les retire pour leur épargner le jugement à venir.
Approchez-vous de moi, fils de sorcières, race d’adultères idolâtres ! De qui vous moquez-vous ? Et contre qui ouvrez-vous grand la bouche, contre qui tirez-vous la langue ? (Ésaïe 57.3-4a ; cp Esaïe 37.23).
Ésaïe demande aux Israélites, coupables de pratiques païennes, de s’approcher pour entendre tous les malheurs qui vont les frapper. Mais ils font un pied de nez au prophète, ce qui revient à insulter Dieu qui l’a envoyé.
N’êtes-vous pas infidèles et une race fourbe, vous qui vous échauffez auprès des chênes et sous chaque arbre vert, vous qui égorgez les enfants en sacrifice dans les ravins et les grottes ? Les pierres polies du torrent sont devenues ton dieu et c’est à elles que tu fais des offrandes ! Et tu crois que je vais te laisser faire ? (Ésaïe 57.4b-6 ; cp 2Rois 23.10 ; Jérémie 7.31 ; 19.5 ; Ézéchiel 16.20).
Sous les rois impies Ahaz, puis Manassé, des sacrifices humains étaient pratiqués dans des endroits retirés en l’honneur des idoles Moloch et Baal. Ils étaient accompagnés de cérémonies secrètes et de partouzes. En plus, les Israélites adoraient des cailloux, un fétichisme qui se rapproche des menhirs utilisés dans le culte des morts. Au lieu du Dieu vivant, les Israélites adorent des pierres informes et mortes.
Tu offres des sacrifices sur de hautes montagnes où tu as dressé ta couche. Tu as relégué les paroles de la Loi derrière ta porte ! Loin de moi tu t’es mise nue ; tu es montée dans ton lit, tu as fait une grande place pour tes amants et tu leur as fait connaître ton salaire de prostituée. Tu aimes leur étreinte et tu t’es souillée en jouissant de leur nudité (Ésaïe 57.7-8 ; cp Esaïe 1.21 ; Osée 4.13).
Comparaison allégorique des Israélites idolâtres à une femme de petites mœurs, dont les amants sont des faux dieux qui ont totalement remplacé l’Éternel. Les sacrifices des cultes idolâtres sont suivis d’un festin qui dégénère en une immense orgie. La crudité du texte hébreu ne peut être rendue en français.
Tu envoies tes messagers avec de l’huile et des aromates au loin auprès du grand roi. Tu t’abaisses jusqu’au séjour des morts devant lui. À force de marcher tu te fatigues mais tu n’y renonces pas et tu persévères encore (Ésaïe 57.9-10 ; cp 2Rois 16.7).
Description de l’idolâtrie politique de Juda, qui s’est humilié plus bas que terre, afin d’obtenir au prix de gros sacrifices, une alliance avec le roi d’Assyrie, ce qui implique l’adoration de leurs idoles.
Qui donc as-tu craint pour m’avoir renié et mis de côté. Parce que je ne dis rien depuis longtemps, tu ne m’honores plus mais je ferai connaître tes injustices, et les idoles que tu t’es fabriquées ne te profiteront pas. Qu’ils te délivrent donc tous ces faux dieux, quand tu les invoqueras, mais le vent les balaiera tous ! (Ésaïe 57.11-13a).
Juda a remplacé l’Éternel par des faux dieux et Dieu a tardé à punir. Mais le châtiment va tomber et révéler au grand jour la folie de faire confiance à des idoles incapables de sauver.
Mais celui qui me fait confiance héritera le pays et accédera à ma montagne sainte. On dira alors : enlevez tout obstacle et ouvrez la route pour mon peuple (Ésaïe 57.13b-14).