#49 Ce qui sépare de Dieu (Esaïe 58.13-59.20)
Ésaïe entrevoit à nouveau la reconstruction des villes de Juda suite au retour d’exil.
Si, le jour du sabbat qui m’est consacré, tu ne travailles pas et que tu en fais tes délices, si tu respectes ce saint jour sans te livrer à tes occupations ordinaires et sans plaider devant le tribunal, alors l’Éternel sera ta joie et ta force partout dans le pays et tu posséderas tout le pays que j’ai donné à ton ancêtre. L’Éternel a parlé (Ésaïe 58.13-14).
Observer le sabbat c’est interrompre ses affaires quotidiennes, ce qui était un test qui prouvait la fidélité du peuple à Dieu. Le sabbat et la circoncision étaient les fondements de l’alliance entre l’Éternel et Israël.
La main de l’Éternel n’est pas trop courte pour venir en aide et il n’est pas dur d’oreille, mais c’est à cause de vos fautes qu’il s’est éloigné de vous, qu’il vous cache sa face et ne vous écoute pas. Car vos mains sont tachées de sang et vos lèvres disent des mensonges et des paroles perfides. On prononce de fausses accusations et on viole la justice. On médite le mal et on commet le crime (Ésaïe 59.3-4 ; cp Esaïe 50.1 ; 64.6).
Quand Dieu est silencieux, le problème ne vient pas de lui mais de nos péchés. Ésaïe mentionne plus particulièrement la violence et même des meurtres, ainsi que les médisances et les faux témoignages.
Ils couvent des œufs de vipère et tissent des toiles d’araignée. Qui mange de ces œufs mourra ; de chaque œuf écrasé sort un serpent. Leurs toiles d’araignée ne peuvent servir de vêtement et les œuvres qu’ils produisent sont mauvaises, car de leurs mains ils commettent des actes de violence (Ésaïe 59.5-6).
Les œufs de vipère décrivent les sournoiseries des Israélites impies. Ceux qui se laissent prendre à leurs ruses meurent et ceux qui s’y opposent sont blessés. Mais bien qu’elles soient habilement tramées, les œuvres iniques sont comme des toiles d’araignées qu’on élimine avec un grand coup de balai.
Leurs pieds sont pressés de courir au mal et de verser le sang innocent. Ils ne pensent qu’à mal faire et détruire. Ils n’ont ni paix ni sens moral et toutes leurs voies sont tortueuses (Ésaïe 59.7-8 ; cp Romains 3.15-17).
L’apôtre Paul reprend ce passage qui décrit la corruption de Juda et l’applique à toute l’humanité.
Voilà pourquoi Dieu ne nous fait pas justice, et au lieu de marcher dans la lumière, nous tâtonnons dans les ténèbres, comme des aveugles le long d’un mur ; nous trébuchons en plein jour comme si c’était la nuit ; au milieu de l’abondance, nous sommes comme morts. Nous grondons comme des ours et nous gémissons comme des colombes. Nous espérions être délivrés mais en vain ! (Ésaïe 59.9-11).
À cause de leur mauvaise conduite, Dieu ne délivrera pas les Israélites de leurs ennemis. D’abord attaqués par les Assyriens, ils seront finalement tués ou exilés par Babylone. Là-bas, ils seront entourés de richesses mais malheureux, car à la fois furieux et déprimés, parce que loin de leur patrie.
Nos nombreuses fautes et révoltes témoignent contre nous. Nous sommes bien conscients de tous nos péchés. Nous sommes rebelles à l’Éternel ; nous avons été infidèles et idolâtres. Nous avons rejeté la Loi, pratiqué l’injustice, la violence et le mensonge (Ésaïe 59.12-13 ; cp Esaïe 57.3-13 ; 58.4 ; Jérémie 14.7 ; 19-22).
Ésaïe et les Israélites fidèles et pieux s’identifient à la masse du peuple rebelle et confessent leurs péchés.
La justice et la vérité se sont retirées de la place publique. La justice n’y a pas accès, et celui qui renonce au mal se fait dépouiller. L’Éternel est indigné de ce qu’il n’y a plus de droit et que personne n’intercède. Alors il intervient par sa puissance et sa justice (Ésaïe 59.14-16 ; cp Esaïe 1.23 ; 5.23 ; 63.5).
La justice, le droit et la vérité sont personnifiés et n’ont pas le droit de s’exprimer sur la place de la ville où siègent les notables qui sont censés rendre la justice. Mais comme ils ne défendent pas les opprimés, Dieu va intervenir avec perte et fracas par un châtiment.
L’Éternel endosse la justice comme une cuirasse, il met sur sa tête le casque du salut. Son vêtement est le jugement et son manteau est une ardeur combative (Ésaïe 59.17 ; cp Esaïe 42.13 ; Éphésiens 6.14-17 ; 1 Thessaloniciens 5.8).
L’Éternel est décrit sous les traits d’un guerrier armé parti combattre ceux qui oppriment le petit peuple. L’apôtre Paul applique ce passage aux croyants qui doivent lutter contre les puissances des ténèbres.
Il rendra à chacun selon ses œuvres : la fureur à ses adversaires, à ses ennemis, et aux habitants des régions côtières. Alors, de l’occident à l’orient, on révérera l’Éternel, le Dieu de gloire, car il viendra comme un fleuve en furie poussé par son souffle tel un vent impétueux (Ésaïe 59.18-19 ; cp Esaïe 42.10-12 ; 45.6 ;).
L’Éternel va juger les membres impies de son peuple et tous les païens qui l’oppressent, depuis l’Assyrie jusqu’à l’Antichrist à la fin des temps, en passant par les Babyloniens et tous les antisémites.
Le rédempteur viendra pour Jérusalem, pour ceux qui en Israël renonceront à se révolter. L’Éternel le déclare (Ésaïe 59.20 ; Romains 11.26).