Les études

22 juin 2022

#03 La folie des grandeurs (Ecclésiaste 2.1-16)

La philosophie ne produisant que l’amertume, le prédicateur essaie la jouissance.

Je me suis dit : “ Va donc, teste les plaisirs et goûte au bonheur. ” Mais cela aussi est futile. Du rire, j’ai dit : “ C’est absurde ”, et de la joie : “ À quoi sert-elle ? ” (Ecclésiaste 2.1-2).

Salomon s’est lancé dans les plaisirs à corps perdu et comme il pouvait tout se permettre, il ne s’est rien refusé. Mais là encore, il a été amèrement déçu.

Je décidai alors de mener une vie agréable, tout en me conduisant avec sagesse, sans pour autant abandonner la folie. Je voulais découvrir ce qui est le mieux pour les hommes de faire sous le soleil, pendant les jours qu’ils ont à y vivre (Ecclésiaste 2.3).

Dégoûté d’une vie de plaisirs grossiers, Salomon tente une nouvelle expérience, Il décide de prendre soin de lui et de s’adonner aux plaisirs mondains comme les rois et leurs courtisans.

J’entrepris de grands travaux. Je me bâtis des maisons. Je plantai des vignes. J’aménageai des jardins et des parcs ; j’y plantai toutes sortes d’arbres fruitiers et je creusai des bassins pour irriguer les pépinières (Ecclésiaste 2.4-6 ; cp 1Rois 7.1-12 ; 9.15-19 ; 2Chroniques 8.1-6).

Salomon fit creuser trois réservoirs sur le haut plateau de Juda aux environs de Bethléem et un aqueduc de 11 km de long pour irriguer ses parcs et jardins. On pourrait dire qu’il avait la folie des grandeurs, car il possédait aussi d’innombrables écuries pour ses chevaux.

Je me suis procuré des esclaves et des servantes, j’ai eu leurs enfants nés en ma maison. J’ai possédé en abondance du gros et du menu bétail, bien plus que tous ceux qui m’ont précédé à Jérusalem (Ecclésiaste 2.7 ; cp 1Rois 8.63-66).

Salomon possédait d’immenses fermes. La cuisine du palais consommait 30 bœufs et 100 moutons par jour et pour l’inauguration du temple, il a tué 22 000 bœufs et 120 000 moutons.

J’ai amassé de l’argent, de l’or, les trésors des rois et des provinces. Je me suis procuré des chanteurs et des chanteuses et les délices des hommes : de nombreuses belles femmes. Je suis devenu puissant. Je surpassais tous ceux qui m’avaient précédé à Jérusalem et ma sagesse m’assistait. Je ne me suis privé d’aucun plaisir et je me suis réjoui de tout mon travail et des résultats de toute la peine que je me suis donnée (Ecclésiaste 2.8-10 ; cp 1Rois 9.28 ; 10.10, 14-15, 27 ; 11.3).

Salomon est devenu immensément riche par les lourds impôts qu’il imposait à son peuple, les tributs des rois qui lui étaient soumis, par ses expéditions maritimes, les taxes des caravanes entre l’Asie et l’Afrique qui transitaient par la Palestine et par les présents des souverains qui lui rendaient visite. Après une journée de travail, le soir à la veillée, Salomon disposait de son propre cabaret pour le divertir, puis la nuit venue, il puisait dans son immense harem.

Quand j’ai considéré tout ce que j’avais accompli et les soucis que cela m’avait causé, j’ai réalisé que tout est futile, frustrant, et revient à courir après le vent. Il n’y a aucune satisfaction à tirer de tout ce qu’on fait sous le soleil (Ecclésiaste 2.11).

Salomon a mené sans problème tous ses projets à terme, mais sa satisfaction fut de courte durée. Il en est de même de la jouissance effrénée ou de l’excitation que procurent les sports extrêmes, car il est impossible d’échapper à la condition humaine, la malédiction de Dieu qui pèse sur l’humanité et, en particulier, la mort qui tel un spectre nous hante tous.

Alors, j’ai examiné la sagesse, la folie et la stupidité et je me suis demandé ce que fera celui qui succédera au roi ? Rien de différent que ce qui s’est déjà fait avant lui ! (Ecclésiaste 2.12).

Le bonheur de Salomon fut temporaire car toutes ses réalisations ne lui ont pas permis d’échapper à la triste condition humaine. Puis il s’est demandé ce que ferait son successeur. Or, on sait que par sa stupidité, son fils Roboam a ruiné tout ce qu’avait accompli son père. À quoi donc a servi sa sagesse ?

J’ai constaté que, comme la lumière est supérieure aux ténèbres, la sagesse a l’avantage sur la folie. En effet, le sage a des yeux pour voir alors que l’insensé marche dans les ténèbres. Cependant, j’ai aussi constaté que le même sort attend le sage et l’insensé. Alors je me suis demandé : “ Puisque j’aurai le même sort que l’insensé, quel avantage me procure la sagesse ? ” J’en ai conclu qu’elle aussi était futile. En effet, on ne se souviendra pas longtemps ni du sage ni de l’insensé, car tous deux finiront par tomber dans l’oubli. Oui, le sage mourra comme l’insensé (Ecclésiaste 2.13-16 ; cp Proverbes 4.18-19 ; 17.24).

La sagesse est utile pour éviter les écueils de la vie alors que l’insensé s’y échoue. Cependant, elle ne permet pas d’échapper à la condition humaine et à la dame à la faux. Et le sage ne peut même pas se consoler par la pensée que sa mémoire subsistera car, tôt ou tard, il sera oublié. Certes, notre conduite peut rallonger ou raccourcir notre vie (Proverbes 10.2 ; 11.4, 9 ; 12.28 ; 14.27, 32) mais non pas nous éviter le cimetière. D’un point de vue matérialiste, sous le soleil, la vie est futile parce que la mort lui ôte tout son sens.

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