#04 Le jugement confirmé (Jude versets 12-18)
Cette triade d’individus sert à illustrer la rébellion contre Dieu. Par jalousie, Caïn tua son frère et devint le premier meurtrier de l’histoire humaine. Balaam est un personnage très ambigu, un prophète de l’Éternel avec la mentalité de mercenaire, qui devint une sorte d’agent double et muta en un prophète à gages. Par cupidité et pour une forte rémunération de la part du roi de Moab, il fomente un plan machiavélique qui réussit à faire tomber Israël dans l’idolâtrie et la débauche, ce qui obligea Dieu à châtier son peuple (Nombres 25.1-3). Par orgueil, Qoré et 250 chefs ont monté un coup d’état contre Moïse que l’Éternel avait choisi. Pareillement, les mercenaires religieux sont comme Caïn, des rebelles qui refusent de se soumettre à Jésus-Christ. Comme Balaam qui voulait s’enrichir coûte que coûte. Les hérétiques prennent les croyants pour des vaches à lait (Psaume 10:3; 1Timothée 6:10; 2Pierre 2:3), à l’opposé des vrais bergers de Dieu (1Timothée 3:3; Tite 1:7; Hébreux 13.5; 1Pierre 5:2). Tout comme Qoré et sa suite, ils sont imbus d’eux-mêmes, jouissent d’une forte popularité, et sont prêts à tout pour prendre le pouvoir.
Leur présence sont des écueils dans vos repas communautaires, où ils se remplissent la panse sans vergogne. Ils sont semblables à des nuages sans pluie emportés par les vents, à des arbres fruitiers qui ne donnent aucun fruit; ils sont deux fois morts, déracinés. Ils ressemblent aux vagues furieuses de la mer qui rejettent l’écume de leurs impuretés et à des astres errants auxquels est réservée pour l’éternité l’obscurité des ténèbres (Jude 12-13; cp Philippiens 3.18-19; 2Pierre 2.17).
Les apostats sont comparés à cinq calamités. Ce sont des profiteurs, des pique-assiette et des occasions de chute pour les croyants. Ils utilisent les agapes pour parler avec grandiloquence, étendre leur influence néfaste, déformer la vérité et amorcer les âmes mal affermies dans la foi. Mais leurs séduisantes promesses ne sont que néant et ne réservent aux âmes que d’amères déceptions. Leur enseignement est comme un arbre fruitier stérile et déraciné. Ils respirent la corruption et la dépravation. Ils sont comme des météorites qui traversent le ciel et disparaissent dans les ténèbres de l’espace sidéral, où ils finiront, rongés de remords et tourmentés par leur culpabilité pour l’éternité (Marc 9.48).
C’est aussi aux apostats que s’applique la prophétie d’Hénoc, le septième patriarche depuis Adam et qui dit : voici, le Seigneur va venir avec ses milliers d’anges pour exercer son jugement sur tous, et pour faire rendre compte à tous ceux qui ne le respectent pas (les impies) de tous les actes impies qu’ils ont commis dans leur révolte (conduite impie) et de toutes les insultes que ces pécheurs impies ont proférées contre lui (Jude 14-15; cp Hénoc 1.9; Genèse 5.21-24; 2Pierre 3.1-10).
La prophétie d’Hénoc est la première faite par un homme. Elle était transmise par la tradition orale jusqu’à ce qu’elle soit incluse dans le livre d’Hénoc écrit autour du début du second siècle avant notre ère. Ce livre contient une suite de révélations et de visions eschatologiques où domine l’idée du jugement dernier. Ces révélations auraient été prononcées par l’Éternel à Hénoc et Noé. Connu des Juifs et des Pères de l’Église, le livre disparaît à part quelques fragments. Mais en 1773, on découvre une copie complète en Éthiopie. Bien que la prophétie d’Hénoc soit vraie, le livre n’est pas inspiré par le Saint Esprit. Sur l’agora d’Athènes (Actes 17.18; cp Tite 1.12), l’apôtre Paul a cité des auteurs païens mais ça ne veut pas dire qu’ils étaient inspirés. Les apostats s’opposent à l’idée du jugement dernier, mais Jude affirme au contraire que le retour du Seigneur a pour but de juger les impies, un mot qu’il utilise quatre fois dans les versets 14 et 15.
Ces gens murmurent et se plaignent. Ils vivent au rythme de leurs convoitises. Ils tiennent des propos hautains et utilisent la flatterie par intérêt personnel (Jude 16; cp Exode 16.6-8; Nombres 14.27-29; Matthieu Hébreux 12.15; Jacques 2.1-4; 5.9).
Les hérétiques ne pensent qu’à leur propre satisfaction, ce qui fait qu’ils ne sont jamais contents. Ils sont comme les Hébreux dans le désert qui manifestaient leur déplaisir et faisaient des reproches à Dieu. Les apostats tiennent des discours pompeux avec la langue de bois; ils sont manipulateurs et flatteurs pour obtenir ce qu’ils désirent. Tout comme son frère Jacques, Jude fustige les pleurnichards, les flatteurs et ceux qui agitent la langue à tort et à travers.
Mais vous, bien-aimés, rappelez–vous des prédictions des apôtres de notre Seigneur Jésus–Christ. Ils vous disaient qu’à la fin des temps viendront des hommes arrogants qui méprisent Dieu et qui vivent selon les mauvais désirs de leur cœur (Jude 17-18; cp Jude 4,15-16; Matthieu 7.15; 24.11; 2Corinthiens 11.13; 2Jean 1.7).