#04 Jean-Baptiste, le précurseur (Matthieu 2.16-3.10)
Hérode apprend que les mages sont retournés dans leur pays en catimini et alors…
« …il devint furieux et donna l’ordre de tuer à Bethléhem et dans les environs tous les garçons en dessous de deux ans. Ainsi s’accomplit la parole transmise par Jérémie, le prophète : on entend à Rama une voix qui gémit et d’abondants sanglots amers » (Matthieu 2.16-17).
Tous les petits enfants de tous les villages situés entre Bethléhem à 8 km au sud de Jérusalem et Rama 8 km au nord sont sommairement exécutés.
Entre le moment où l’étoile est apparue la première fois et le massacre des innocents, il s’est écoulé un an mais Hérode frappe large afin d’être sûr de tuer Jésus, mais il n’a pas réussi.
« Après la mort d’Hérode, un ange du Seigneur apparut en rêve à Joseph et lui dit : lève-toi, prends l’enfant et sa mère et retourne dans le pays d’Israël. Mais ayant apprit qu’Archélaos était devenu roi de Judée à la place de son père, Joseph eut peur de s’y installer, et, averti par Dieu dans un rêve, il se retira dans la province de Galilée et s’établit à Nazareth » (Matthieu 2.19-22).
Le ministère de Jésus est en Israël, ce qui fait qu’une nouvelle fois la petite famille doit tout quitter.
Sous l’aval romain, Archéalüs règne sur la Judée et la Samarie. Mais tout comme son père, c’est une brute à la gâchette facile. Il fait massacrer 3 000 Juifs lors de la célébration de la Pâque.
La Galilée est au nord de la Samarie et est attribuée à Hérode Antipas, un autre des fils d’Hérode le Grand. A cette époque, Nazareth est méprisée par les Juifs de souche parce que la ville n’est pas en Judée et c’est le terrain de jeu des soldats d’une garnison romaine.
Nous arrivons au chapitre 3 qui fait suite à un silence d’une trentaine d’années.
« En ce temps-là, parut Jean-Baptiste. Il se mit à prêcher dans le désert de Judée. Il disait : repentez-vous, car le royaume des cieux est proche ! » (Matthieu 3.1-2)
Jean-Baptiste tombe du ciel pour ainsi dire, afin d’annoncer l’arrivée d’un personnage important, car qui dit « royaume » dit roi. Il déclare que le Créateur des cieux va restaurer le royaume de David sur terre. Jésus est effectivement venu pour établir le royaume de Dieu mais les Juifs n’en ont pas voulu.
Jean-Baptiste prêche la repentance qui consiste à changer l’orientation de sa vie et à se tourner vers Dieu. La repentance précède la foi en la personne de Jésus.
« C’est Jean que le prophète Ésaïe a annoncé. Jean portait un vêtement de poil de chameau et une ceinture de cuir. Il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage » (Matthieu 3.3-4).
Par son apparence et son message, Jean-Baptiste est un second Élie, un prophète rustre de l’Ancien Testament. Tous deux portent le vêtement et mangent la nourriture des pauvres. Dernier des prophètes de l’Ancien Testament, Jean-Baptiste ressemble à un ermite qui se serait égaré dans les pages de l’évangile. Son mode de vie austère accentue la sévérité de ses avertissements.
« On venait à lui de Jérusalem, de la Judée et de toutes les contrées riveraines du Jourdain. Tous se faisaient baptiser par lui en reconnaissant ainsi leurs péchés » (Matthieu 3.5-6).
La loi de Moïse prévoit des ablutions cérémoniales, mais le baptême de Jean qui est une immersion, n’était pas pratiquée sous le régime de l’Ancienne Alliance.
Accepter ce baptême est une reconnaissance de sa culpabilité devant Dieu et un acte de repentance.
« Beaucoup de Pharisiens et de Sadducéens venaient se faire baptiser par lui. Il leur dit : Espèces de vipères ! Montrez par vos actes que vous avez changé de vie. Ne vous imaginez pas qu’il vous suffit de répéter en vous-mêmes “ Nous sommes les descendants d’Abraham ”. Car, regardez ces pierres, je vous déclare que Dieu peut en faire des enfants d’Abraham » (Matthieu 3.7-9).
Surprise ! Voyez donc qui vient se faire baptiser et le bel accueil que leur réserve Jean.
Les Pharisiens et les Sadducéens croient que leur héritage ancestral les garantit du jugement divin, surtout si en plus ils passent par ce nouveau rite en vogue. Mais par son langage musclé, Jean-Baptiste dénonce leur fausse sécurité et misère spirituelle. Les pierres sont les non-Juifs. Dieu peut et va les intégrer au nouvel édifice qu’il érige, son nouveau peuple.
« Attention ! La hache est déjà sur le point d’attaquer les arbres à la racine. Tout arbre qui ne produit pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu » (Matthieu 3.10).
Le Nouveau Testament met beaucoup l’accent sur les bons fruits. Le jugement annoncé par Jean-Baptiste est la destruction de Jérusalem qui eut lieu 40 ans plus tard.