#38 Les bontés de l’Éternel ne sont pas à leur terme (Lamentations 3.19-66)
Jérémie donne libre cours à son désespoir. Il décrit Dieu sous les traits d’un ennemi implacable. Tantôt c’est lui qui parle, tantôt c’est Jérusalem. Mais il finit par se tourner vers l’Éternel pour l’implorer.
Oh ! souviens-toi de ma misère, de ma persécution, de l’absinthe et du poison dont je suis abreuvé ! Sans cesse, je m’en souviens et je suis désespéré. Mais voici ce dont je veux me souvenir et qui me redonne l’espoir : les bontés de l’Éternel ne sont pas à leur terme, et ses compassions ne sont pas épuisées. Chaque matin, elles se renouvellent. Oui, ta fidélité est grande ! Je me dis : l’Éternel est mon bien et je m’attends à lui. L’Éternel est plein de bonté pour celui qui lui fait confiance, pour celui qui le cherche. Il est bon d’attendre en silence la délivrance de l’Éternel, et pour l’homme de porter le joug dans sa jeunesse, de se tenir à l’écart et de garder le silence quand l’Éternel le lui impose. Qu’il s’incline dans la poussière car il y a peut-être de l’espoir. Méprisé, qu’il présente la joue à celui qui le frappe ! (Lamentations 3.19-30).
Jérémie se remémore la bonté et la fidélité de l’Éternel et l’importance de se soumettre à lui. Après avoir médité, il s’humilie et se prosterne devant Dieu, et accepte la persécution.
Le Seigneur ne rejette pas indéfiniment, et s’il afflige, il a aussi compassion selon son grand amour. Ce n’est pas de bon cœur qu’il humilie et qu’il afflige les hommes (Lamentations 3.31-33).
Jérémie a suffisamment confiance en la bonté de Dieu pour savoir que si le jugement est nécessaire, il est aussi passager, et Dieu l’exerce à contre-cœur. Ces versets sont un grand encouragement dans la détresse.
Quand on piétine tous les prisonniers, quand on viole le droit d’un homme devant le Très-Haut, et quand on fait du tort à l’accusé dans un procès, le Seigneur ne le voit-il pas ? (Lamentations 3.34-36).
Dieu n’est pas indifférent aux injustices et exactions et un jour les coupables lui rendront des comptes.
Qui parle et la chose existe ? Le Seigneur seul. Par sa parole, le Très-Haut suscite le malheur et le bonheur. A quoi bon se plaindre ? Que chacun se plaigne de ses péchés (Lamentations 3.37-39 ; cp Esaïe 45.7 ; Amos 3.5).
Toute action, même la plus vile, est permise par Dieu, car sa souveraineté est totale sur les affaires humaines et sur nos destinées. Il faut avouer que ces versets sont déconcertants.
Considérons notre conduite et revenons à l’Éternel. Élevons nos cœurs et nos mains vers Dieu. Nous avons été infidèles et rebelles. Tu ne nous as pas pardonné. Tu nous a poursuivis et massacrés. Tu as ignoré nos prières. Tu as fait de nous le rebut des peuples. Nos ennemis nous ont dévorés. Tu nous a destinés à la terreur et à la destruction (Lamentations 3.40-47).
L’Éternel repoussait sans cesse le châtiment d’Israël, mais sous le roi Sédécias, la coupe de sa colère a débordé et le jugement est tombé. Maintenant, Jérémie exhorte le peuple à se repentir de ses fautes.
Je pleure des torrents de larmes à cause de la ruine de mon peuple. Je pleure sans répit jusqu’à ce que l’Éternel regarde et voie. Je souffre devant le malheur des filles de Jérusalem. Ceux qui me haïssent sans cause m’ont fait la chasse, et jeté dans une citerne pour que j’y meure. Ils m’ont jeté des pierres. L’eau montait au-dessus de ma tête, je me disais : je vais mourir (Lamentations 3.48-54).
La foi de Jérémie n’efface pas sa souffrance et il a besoin de l’exprimer. Il se rappelle les outrages qu’il a subis de la part de ses ennemis pendant le siège de Jérusalem.
Mais du fond de la fosse, ô Éternel, j’ai fait appel à toi et tu m’as entendu. J’ai dit : ne ferme pas l’oreille à mes cris de détresse ! Quand je t’ai invoqué, tu es venu et tu m’as dit : “ n’aie pas peur ! ” Seigneur, tu as plaidé ma cause, tu m’as sauvé la vie (Lamentations 3.55-58).
Jérémie remonte la pente en se rappelant la délivrance dont il a été l’objet
Tu as vu et entendu toutes leurs machinations, leurs moqueries et le mal qu’ils méditent contre moi. Fais moi justice, ô Éternel, rétribue-les selon ce qu’ils ont fait : endurci leur cœur et frappe-les. Poursuis-les de ta colère et fais les disparaître, ô Éternel (Lamentations 3.59-66).