#31 Une voix crie dans le désert (Esaïe 38.21-40.5)
Ce poème s’inspire beaucoup du livre de Job et il est très travaillé, ce qui se comprend parce qu’Ézéchias s’intéressait de près aux écrits des anciens sages et avait réintroduit les Psaumes dans le culte. Les deux premières strophes décrivent l’angoisse du roi pendant sa maladie et les deux suivantes sa reconnaissance pour sa guérison, et en particulier pour la fidélité de l’Éternel à son égard. Il a dit de belles paroles mais plus tard il est devenu arrogant, ce dont il s’est repenti c’est vrai, mais quand même (cp 2Chroniques 32.25-26). De plus, il a donné naissance à une teigne, à Manassé, qui fut le plus idolâtre et le plus méchant des rois de Juda.
Ésaïe avait ordonné : apportez une masse de figues et appliquez-la sur la tumeur et il guérira. Car Ézéchias avait dit : à quel signe saurai-je que je pourrai encore me rendre au Temple de l’Éternel ? (Ésaïe 38.21-22).
Si le roi était atteint d’un anthrax, un emplâtre de figues a pu absorber l’infection. Dieu ne dépend pas des méthodes humaines, mais il s’en sert quand même (cp 2Rois 5.1-27 ; Jacques 5.14).
A la même époque, Merodak-Baladân, roi de Babylone, envoya un message et des présents à Ézéchias, car il avait appris sa maladie et sa guérison. Ézéchias se sentit flatté et leur fit voir tous ses trésors, les aromates et les huiles parfumées, ainsi que son arsenal militaire ; il leur a tout dévoilé (Ésaïe 39.1-2 ; cp 2R 20.13).
Au moment de ces événements, Babylone fait partie de l’Assyrie mais Eroda cherche à s’en détacher. Cette visite est donc un prétexte pour contracter une alliance avec Juda contre l’Assyrie.
Alors Ésaïe se rendit auprès du roi et lui demanda : qui sont ces gens et qu’ont-ils dit ? Ézéchias répondit : ils sont venus de Babylone pour me voir. Ésaïe reprit : qu’ont-ils vu dans ton palais ? Ézéchias répondit : ils ont tout vu ; je ne leur ai rien caché. Alors Ésaïe dit : voilà ce que dit le Seigneur des armées célestes ! Un jour, tout ce qui est dans ton palais et que tes ancêtres ont amassé, sera emporté à Babylone, et plusieurs de tes descendants seront des serviteurs dans le palais du roi de Babylone. Ézéchias dit à Ésaïe : ce que dit l’Éternel est bien parce qu’il y aura paix et sécurité pendant ma vie. (Ésaïe 39.3-8 ; cp 2 Rois 32.11).
Parce qu’Ézéchias a fait une poussée d’orgueil, Ésaïe annonce le châtiment qui frappera Juda et la famille royale. Manassé, le propre fils d’Ézéchias fut le premier à être exilé à Babylone. La réponse d’Ézéchias semble désinvolte, mais c’est parce qu’il sait déjà que ce malheur frappera Juda. Il exprime donc son humble soumission au jugement à venir ainsi que sa reconnaissance pour le temps de paix dont il jouira.
Consolez mon peuple ! dit votre Dieu. Parlez au cœur de Jérusalem et dites-lui que ses malheurs sont terminés et son iniquité est expiée, car elle a été doublement punie pour ses péchés ! (Ésaïe 40.1-2).
Le chapitre 40 débute la deuxième grande section du livre d’Ésaïe, et le ton est à la consolation parce que Juda va subir le jugement de Dieu. A l’affliction succédera le salut le plus glorieux et le retour d’exil n’est que le premier acte de la restauration du peuple élu, car dans son intuition prophétique, Ésaïe voit déjà la gloire du royaume messianique.
Une voix crie dans le désert : préparez un chemin pour l’Éternel notre Dieu ! (Ésaïe 40.3).
Les 4 évangiles identifient cette voix à celle de Jean-Baptiste, qui proclamait la nécessité de la repentance, et qui avait ainsi préparé le ministère de Jésus.
Les vallées seront relevées et les hauteurs rabaissées. Les lieux accidentés se changeront en plaine. Alors l’Éternel manifestera sa gloire à tous les hommes ; telle est la parole de L’Éternel (Ésaïe 40.4-5).