30 – Moisson et vendange de la terre (Apocalypse 14.12-20)
Ce passage fait froid dans le dos. Les prophètes comparent souvent la colère de Dieu à du vin qui remplit peu à peu une coupe. Puis, quand elle est pleine, le coupable est obligé de la boire jusqu’à la lie. Le vin pur signifie l’absence de toute miséricorde (Psaume 75.9 ; Ésaïe 51.17 ; Jérémie 25.15). Tous les adorateurs de l’Antichrist subiront la condamnation éternelle (Apocalypse 19.20 ; 20.10 ; 21.8 ; Luc 16.23 ; Hébreux 10.31). Devant l’Agneau et les anges qu’ils verront dans la gloire, ils ressentiront leur culpabilité et seront rongés de regrets et de remords (Marc 9.43, 48 ; cp Ésaïe 34.10 ; 66.24 ; Daniel 12.2 ; Matthieu 3.12 ; 18.8 ; 25.41 ; Luc 3.17 ; 2Thessaloniciens 1.9). Les 24 vieillards (id les rachetés) ne sont pas mentionnés parce qu’ils ne verront pas les damnés et ne se souviendront pas de ceux qui leur étaient chers sur terre et qui sont perdus.
C’est maintenant que les croyants, ceux qui obéissent aux commandements de Dieu et qui ont la foi en Jésus, doivent faire preuve de persévérance (Apocalypse 14.12 ; cp Apocalypse 13.10 ; Jean 8.31 ; 14.21 ; 15.13-14 ; 1Jean 5.3).
Par loyauté envers Jésus, les croyants authentiques feront preuve de persévérance dans la foi envers et contre tout et jusqu’à la fin, parce que Dieu les préservera et les soutiendra (Matthieu 24.12-13 ; Actes 14.22 ; Romains 2.6-8 ; 8.30 ; Philippiens 1.6 ; Colossiens 1.21-23 ; 1Thessaloniciens 5.23-24 ; Hébreux 3.14 ; 10.39 ; Jean 10.27-30 ; 1Jean 5.4). Ils ne peuvent pas se perdre car ils ont leur place réservée au ciel. Comme la foi qui sauve est d’essence divine, elle ne peut être ni détruite ni perdue.
Puis j’entendis une voix venant du ciel me dire : écris : Heureux, dès à présent, ceux qui meurent dans le Seigneur. C’est ce qu’atteste l’Esprit, afin qu’ils se reposent de leurs peines car leurs œuvres les suivent (Apocalypse 14.13).
C’est la sixième fois que Jean entend une voix et c’est la dixième fois qu’on lui dit d’écrire. C’est aussi la deuxième béatitude (heureux qui…) sur les sept de l’Apocalypse (Apocalypse 1.3 ; 14.13 ; 16.15 ; 19.9 ; 20.6 ; 22.7, 14). Cette bénédiction est adressée à tous les croyants et pas seulement aux martyrs (Apocalypse 6.9, 11 ; 7.9, 14). Chacun sera récompensé pour sa dévotion à Jésus (1Corinthiens 3.12-14 ; 2Corinthiens 5.10 ; Hébreux 6.10 ; 2Timothée 4.7-8). Il est donc important de résister aux péchés et d’œuvrer pour le Seigneur tant qu’on en a la possibilité (Ecclésiaste 9.19 ; Jean 9.4).
Alors je vis une nuée blanche sur laquelle était assis quelqu’un qui ressemblait à un fils d’homme. Il portait une couronne sur la tête et tenait une faucille tranchante à la main. Puis un autre ange sortit du temple, criant d’une voix forte au fils d’homme : lance ta faucille car la moisson sur terre est mûre ; c’est l’heure de moissonner. Celui qui siégeait sur la nuée mit la faucille à la moisson et la terre fut moissonnée (Apocalypse 14.14-16 ; cp Joël 3.13).
Cette nouvelle vision de Jean et la mention de « fils d’homme » rappelle la vision du prophète Daniel (7.13-14) ; Jésus y a fait allusion quand il a parlé de son retour sur terre (Matthieu 24.30). Anticipant sa victoire contre Satan, l’Antichrist et le faux prophète, Jésus porte la couronne du vainqueur, et la faucille à la main signifie qu’il est prêt à déclencher les jugements des coupes pleines de la fureur de Dieu. Puis un ange transmet l’ordre de Dieu le Père à Dieu le Fils de déverser les coupes sur les impies. Le Seigneur commence à assumer le pouvoir que le Père lui a donné (Psaume 2.8-9 ; Matthieu 13.40-42 ; 28.18 ; Actes 10.42 ; 17.31 ; Jean 5.26-27). « La terre fut moissonnée » est d’une brièveté brutale. Les détails sont donnés dans le chapitre 16.
Un autre ange sortit du temple céleste tenant, lui aussi, une faucille tranchante, puis une autre encore, l’ange préposé au feu, sortit de l’autel et cria d’une voix forte à celui qui tenait la faucille tranchante : lance ta faucille tranchante et vendange les grappes de la vigne de la terre, car ses raisins sont mûrs (Apocalypse 14.17-18).
Les êtres célestes défilent et ce n’est pas fini. On a déjà rencontré des anges préposés aux vents et aux eaux (Apocalypse 7.1 ; 16.5). Deux nouveaux anges apparaissent : le premier était auprès de Dieu et le second sort de l’autel de bronze céleste (autel des holocaustes) dont Moïse a fait une copie (Hébreux 8.2, 5) et sous lequel résident les âmes des martyrs (Apocalypse 6.9). C’est peut-être aussi l’ange préposé au feu qui a jeté des braises sur terre après l’ouverture du septième sceau (Apocalypse 8.3-7). Vendanger et moissonner décrivent les jugements de Dieu.
L’ange lança sa faucille et vendangea la vigne de la terre. Il jeta sa récolte dans le grand pressoir de la colère de Dieu dans lequel les raisins furent écrasés, hors de la ville. Le sang qui en sortit éclaboussa les chevaux jusqu’à leur mors, sur une distance de trois cent kilomètres (Apocalypse 14.19-20).