#03 Prière de Jonas (Jonas 2.2-3.5)
Cette expression idiomatique « trois jours et trois nuits » signifie 24 h plus une partie du jour avant et du jour suivant. Ce poisson est un nouvel exemple de la souveraineté de Dieu sur la nature. On connaît des cas de marins retrouvés vivants après avoir été avalés par un animal aquatique. En méditerranée, le rorqual commun (22 tonnes, 70 mètres) aurait pu accommoder Jonas. Mais c’est par miracle qu’il a survécu, tout comme le prophète Jérémie, jeté au fond d’une citerne, Daniel dans la fosse aux lions et ses amis dans la fournaise ardente.
Dans le ventre du poisson, Jonas pria son Dieu et dit : dans ma détresse, j’ai crié à l’Éternel et il m’a répondu. Oui, dans le séjour des morts j’ai crié au secours et tu m’as entendu. Tu m’avais jeté dans l’abîme au fond des océans et les flots déferlaient sur moi. Je me disais : je suis chassé loin de tes yeux, ah si seulement je pouvais revoir ton saint temple. Les eaux menaçaient ma vie, l’abîme m’enveloppait et la mer entourait ma tête. J’étais descendu jusqu’aux racines des montagnes. La terre s’était déjà refermée derrière moi pour toujours. Mais tu m’as fait remonter du fond de la fosse, ô Éternel, mon Dieu ! Quand j’étais désespéré, je me suis adressé à toi, ô Éternel et ma prière est montée jusqu’à ton Temple saint (Jonas 2.2-8 ; cp Psaumes 18.7 ; 30.4 ; 31.23 ; 42.8 ; 69.2-3 ; 71.20 ; 88.7-8 ; 118.5 ; 120.1 ; 130.1-2 ; Lamentations 3.53-54).
Jonas est d’abord descendu au port de Jaffa, puis dans le bateau, puis dans la cale et enfin direction le fond de la mer. Alors qu’il coule à pic et perd connaissance, le poisson arrive et l’engloutit. Il reprend ses esprits et constate que Dieu a entendu son appel au secours, mais il y fait totalement noir et il se sent seul, Il se rend aussi compte des conséquences de son refus d’obéir à Dieu. Mais comme l’Éternel ne l’a pas abandonné, il lui rend grâce de l’avoir sauvé de la noyade. Sa prière est une composition élaborée au moyen de passages des Psaumes. Jonas a prié quand il était dans la mer et une fois en sécurité dans le poisson.
Ceux qui s’attachent aux idoles trompeuses, se privent de la grâce (Jonas 2.9 ; cp Deutéronome 27.15 ; Esaïe 44.15,17).
L’idolâtrie est une tare qui revient constamment dans les Écritures. Jonas établit un contraste entre la vanité des idoles et le secours que le Seigneur lui a accordé par grâce, en réponse à sa prière. Avec Dieu on ne marchande pas ; soit on reçoit des bienfaits par pure grâce, soit on s’en retourne les mains vides.
Je t’offrirai un sacrifice de reconnaissance et je m’acquitterai des vœux que j’ai faits, car c’est de l’Éternel que vient la délivrance (Jonas 2.10 ; cp Lévitique 7.12 ; Psaumes 50.14 ; 66.13; 116.17-19).
Il semble que dans sa détresse, Jonas a fait le vœu d’accomplir la mission que Dieu lui avait confiée : avertir les habitants de Ninive du châtiment qui les attend. Il va certes le faire mais en grinçant des dents. Dieu a agi envers Jonas comme il l’a fait envers les matelots païens. Tous avaient leur vie mise en danger par la mer (1.4 ; 2.4, 6) ; tous prient l’Éternel et sont délivrés (1.4, 15 ; 2.1, 3, 8). Tous expriment leur reconnaissance et s’engagent vis-à-vis de l’Éternel par des vœux et des sacrifices (Jonas 1.16 ; 2.10).
L’Éternel parla au poisson qui vomit Jonas sur la terre ferme (Jonas 2.11 ; cp 1Rois 17.4-6).
Quand l’Éternel ordonne à un animal, celui-ci s’exécute sans jamais broncher ou discuter. Dieu qui contrôle tout, dit au poisson d’aller se débarrasser de son hôte sur la berge et de reprendre ses activités habituelles.
L’Éternel adressa la parole une seconde fois à Jonas et lui dit : va à Ninive, la grande ville, et proclame le message que je te communique (Jonas 3.1-2).
Pour Jonas, c’est retour à la case départ car l’Éternel n’a pas changé son ordre de mission mais il donne une seconde chance à son prophète comme il l’a fait à d’autres personnages bibliques.
Jonas alla donc à Ninive, comme l’Éternel le lui avait demandé. Or, devant Dieu, Ninive était une grande ville car il fallait trois jours de marche pour en faire le tour. Jonas entra dans la ville et y marcha toute une journée en proclamant : Dans quarante jours, Ninive sera détruite ! (Jonas 3.3-4).
D’après le livre de la Genèse (10.22), le grand Ninive comprenait quatre villes. En l’an 100 avant Jésus-Christ, l’historien grec Diodore de Sicile écrit que le rempart de Ninive seule faisait 96 km, et selon l’archéologue André Parrot (1901-1980), la superficie du grand Ninive avec ses champs cultivés et ses canaux faisait 1000 km2. Après avoir parcouru 900 km à pied, Jonas arrive à destination et allant de place en place, il menace ses habitants, sans donner d’explication, mais avec ferveur et conviction, en espérant que personne n’en tiendra compte, car il ne veut pas que les Assyriens se repentent. Quand les religieux demandèrent à Jésus une preuve de sa puissance, il répond avec l’expérience de Jonas (Matthieu 12.38-41 ; 16:4), qui présageait sa mort et résurrection, mais aussi sa prédication qui annonçait un châtiment imminent sur les Assyriens s’ils ne se repentaient pas. Au lieu de se repentir, les Israélites ont rejeté le Sauveur et ils furent anéantis par les Romains en l’an 70. Pareillement, chacun de nous devra rendre des comptes à son Créateur.
Les habitants de Ninive crurent Dieu. Ils publièrent un jeûne et du plus petit au plus grand, ils revêtirent des habits de toile de sac (Jonas 3.5).