Les études

22 juin 2022

#02 Vanités des vanités (Ecclésiaste 1.1-18)

L’auteur de l’Ecclésiaste s’adresse à tous les hommes de tous les temps.

Paroles du Prédicateur, fils de David, roi à Jérusalem. Vanité des vanités, dit le Prédicateur, vanité des vanités, tout est futile (Ecclésiaste 1.1-2).

Alors que Salomon était la voix de la sagesse, le Prédicateur va le faire parler selon une perspective humaniste, en insensé, ce qu’il a vraiment été malgré la sagesse que Dieu lui avait donnée. Le prédicateur utilise 38 fois le mot « vanité », qui signifie « un souffle qui passe ».

Quel avantage revient-il à l’homme de toute la peine qu’il se donne sous le soleil ? (Ecclésiaste 1.3).

Le prologue du livre (1.3-11) est un poème sur le temps qui passe et qui n’apporte rien de nouveau. L’expression « sous le soleil » revient 29 fois et ne se trouve que dans ce livre. Même si l’homme tire un bénéfice de son activité, il est éphémère car les accomplissements humains ne sont jamais permanents.

Une génération s’en va, une autre vient et la terre est toujours là. Le soleil se lève, il se couche et il se hâte vers l’endroit d’où il se lèvera de nouveau. Le vent souffle vers le sud, tourne vers le nord, il tourne et tourne encore et recommence. Tous les fleuves vont se jeter dans la mer qui n’est jamais remplie, mais ils continuent de couler vers la mer. Tout bouge sans arrêt. L’œil n’est jamais rassasié de voir ni l’oreille d’entendre (Ecclésiaste 1.4-8).

Le Prédicateur trace un tableau de l’agitation stérile et lassante de toutes les activités ici-bas. Le soleil ne s’arrête jamais dans sa course, les vents sont en perpétuel mouvement et les fleuves tentent en vain de remplir les mers. Les éléments naturels forment des boucles qui se répètent, identiques à elles-mêmes, mais sans rien apporter de nouveau. Les générations se succèdent sans que ni le monde ni la condition humaine ne changent. Notre court passage ici-bas n’engendre aucun réel progrès de l’humanité car il n’y a ni justice ni paix.

Alors qu’il contemplait le ciel étoilé, David adorait le Créateur pour sa grandeur (Psaume 8.1-3 ; 19.1-7), mais le Prédicateur veut juste comprendre les mouvements mécaniques répétitifs de l’univers et la place qu’occupe l’homme au milieu de ces immenses rouages.

Ce qui a été, c’est ce qui sera, et ce qui s’est fait, c’est ce qui se fera : il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Si l’on dit : « Voilà quelque chose de nouveau », en fait cela a déjà existé dans les siècles qui nous ont précédés. On ne se souvient plus de ce qui s’est passé autrefois et il en sera de même pour ce qui se produira dans l’avenir, car ceux qui viendront après nous n’en auront aucun souvenir (Ecclésiaste 1.10-11).

L’histoire est un perpétuel recommencement. Les acteurs et la scène changent mais le scénario est le même ; le registre des crimes, des folies et des malheurs de l’homme ne varie pas et la condition humaine reste misérable. Certes, on a des machines et on va dans l’espace, mais les anciens savaient déplacer et façonner des pierres colossales avec une précision qu’on ne sait pas reproduire. L’homme fait tout pour qu’on l’admire, mais un jour il n’est plus de ce monde et même si une rue porte son nom, il tombera quand même dans les oubliettes de l’histoire.

Moi, le Prédicateur, j’ai été roi d’Israël à Jérusalem. Je me suis appliqué à étudier et à examiner par la sagesse tout ce qui se fait sous le soleil. Dieu impose aux hommes de s’appliquer à cette occupation pénible. J’ai vu tout ce qui se fait sous le soleil et tout est futile et frustrant : autant courir après le vent. Ce qui est tordu ne peut être redressé et ce qui manque ne peut être compté (Ecclésiaste 1.12-15).

À partir d’ici, le Prédicateur parle de ses expériences personnelles et va expliquer comment il est arrivé au résultat qu’il vient d’exposer. C’est comme la voix d’outre-tombe de Salomon qu’on entend, car le vrai Salomon n’aurait pas dit « j’ai été roi » mais « je suis roi » et il n’aurait pas précisé: « à Jérusalem ». Le Prédicateur l’a choisi car bien que la vie lui ait tout donné (1Rois 5.1-14), il n’a pas échappé aux frustrations de la condition humaine. Sa démarche est dite pénible parce qu’elle l’a conduit au découragement. L’homme constate que partout et en tout il y a des scandales et de la corruption mais il ne peut pas trouver de solution durable. Il soupire après une vie meilleure mais il ne peut satisfaire ses aspirations.

Je me suis dit : “ Voici, j’ai surpassé en sagesse et en connaissance tous ceux qui ont régné avant moi à Jérusalem ” (Ecclésiaste 1.16).

Le Salomon fictif sorti de la tombe fait référence à tous les rois issus de la lignée de David.

Je me suis appliqué à expérimenter la sagesse et la folie des plaisirs, et j’ai constaté que c’est courir après le vent car, plus on a de sagesse, plus on est affligé. En augmentant sa connaissance, on augmente ses tourments (Ecclésiaste 1.17-18).

Ayant cherché en vain le bonheur par la sagesse, la folie et l’accumulation des connaissances, Salomon conclut qu’elles n’apportent pas le bonheur.

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