#29 Jérémie délivré du cachot (Jérémie 37.5-38.23)
Sédécias est un parfait incapable mais c’est la deuxième fois qu’il demande à Jérémie d’intercéder pour Juda. En l’an 605, Nabuchodonosor a pillé le temple et imposé un tribut à Yehoyakim. En 597 il fait le siège de Jérusalem et déporte l’élite de la nation. Il est de retour car Sédécias s’est révolté contre lui.
L’armée du pharaon s’était mis en marche pour secourir Juda, ce qui obligea les Chaldéens à lever le siège de Jérusalem. Mais l’Éternel dit à Jérémie : tu diras au roi de Juda : soyez sans illusion, les Égyptiens vont repartir et les Chaldéens reviendront, prendront la ville et la brûleront (Jérémie 37.5-9 ; cp Jérémie 44.30).
Les Égyptiens veulent secourir Juda mais ils sont vaincus et le siège reprendra de plus belle.
Dès la levée du siège, Jérémie se rendit dans Benjamin pour toucher son salaire. Mais arrivé à destination, il est arrêté par le chef des sentinelles qui lui dit : tu veux passer aux Chaldéens ! Jérémie lui répond : c’est faux. Mais il est battu et jeté dans un cachot pendant très longtemps (Jérémie 37.11-16 ; cp Jérémie 21.9 ; 36.12).
Jérémie va chercher son salaire de prêtre, car pendant le siège, les dîmes ne sont pas acheminées au temple. Mais comme il recommande la capitulation, sa venue peut faire croire à un acte de trahison et les fonctionnaires influents qui le soutenaient ont été soit déportés soit écartés du pouvoir.
Par la suite, Sédécias le fait chercher en secret et lui demande : as-tu un message de la part de l’Éternel ? Oui, répond Jérémie : tu seras livré au roi de Babylone. Puis il dit au roi : quel mal ai-je commis pour que vous m’ayez jeté en prison ? Où sont vos prophètes qui vous assuraient que le roi de Babylone ne reviendrait plus contre ce pays ? (Jérémie 37.17-19).
De toute évidence, les faux prophètes ont disparu depuis que les événements ont démenti leurs paroles.
Mon seigneur le roi, écoute ma supplication je te prie : ne me renvoie pas dans la prison pour y mourir. Alors le roi ordonna de transférer Jérémie dans la cour de la prison et de lui donner chaque jour une miche de pain, jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus. Ainsi Jérémie y demeura (Jérémie 37.20-21).
Après avoir parlé en tant que prophète, Jérémie s’adresse à son roi en tant que sujet. Sédécias n’est pas foncièrement méchant. Il fait autant de bien que sa lâcheté lui permet et tout le mal que sa faiblesse lui dicte.
Quatre ministres du roi entendirent Jérémie qui disait au peuple : celui qui restera dans cette ville mourra, mais celui qui se rendra aux Chaldéens aura la vie sauve, car ainsi parle l’Éternel : cette ville sera livrée au roi de Babylone. Alors les chefs dirent au roi : Qu’on fasse mourir cet homme, car il décourage les hommes de guerre et tout le peuple. Il ne veut pas le bien, mais le mal de ce peuple. Alors Sédécias dit : faites comme bon vous semble, car le roi ne peut rien contre vous (Jérémie 38.1-5 ; cp Jérémie 21.9).
Jérémie annonce fidèlement la parole de Dieu, même s’il doit être accusé de trahison. Il est courageux, tandis que Sédécias est un faible et un lâche qui se lave les mains comme Ponce Pilate.
Ils saisirent donc Jérémie et le descendirent dans la citerne de la cour du corps de garde. Il n’y avait pas d’eau et Jérémie s’enfonça dans la vase. Mais Ébed-Mélek, un eunuque Éthiopien attaché au palais royal, alla dire au roi : mon seigneur le roi ! Ces hommes ont mal agi envers le prophète Jérémie car il mourra de faim. Le roi dit alors : prends trois hommes et tire Jérémie de la citerne. Ébed-Mélek jeta des cordes et des linges usés à Jérémie, et lui dit : met les sous tes aisselles par dessous les cordes. Puis ils le hissèrent hors de la citerne. Après cela, Jérémie resta dans la cour du corps de garde (Jérémie 38.6-13).
Ébed-Mélek a probablement la charge du harem royal et sa compassion sera récompensée.
Le roi Sédécias envoya chercher Jérémie et le fit conduire dans un endroit dérobé aux regards et lui dit : ne me cache rien. Jérémie répondit : si je te parle, ne me feras-tu pas mourir et si je te donne un conseil, m’écouteras-tu ? Le roi répondit : l’Éternel est vivant, je ne te ferai pas mourir et je ne te livrerai pas à ceux qui en veulent à ta vie. Alors Jérémie lui dit : l’Éternel, Dieu d’Israël déclare : si tu te rends au roi de Babylone, tu auras la vie sauve, toi et ta famille, et cette ville ne sera pas incendiée. Mais si tu ne te rends pas, cette ville sera incendiée, et toi, tu ne leur échapperas pas. Sédécias répondit à Jérémie : j’ai peur d’être outragé par les Juifs qui sont passés aux Chaldéens. Jérémie répondit : on ne te livrera pas à eux, écoute donc ce que dit l’Éternel et tu auras la vie sauve. Mais si tu refuses, les femmes de ton palais se riront de toi et diront : tes bons amis t’ont tendu un piège, car pendant que tu t’enfonces dans la boue, eux se sont esquivés. Tes femmes et tes enfants seront captives des Chaldéens ; tu ne leur échapperas pas et la ville sera incendiée (Jérémie 38.14-23).