#24 Le mauvais fondement (Esaïe 28.17b-29.13)
Ésaïe nous projette dans l’avenir lorsque la dynastie de David sera interrompue par l’exil de Juda. Mais elle sera remplacée par le royaume messianique qui, selon le Nouveau Testament, aura pour fondement Jésus-Christ, et alors, le droit et la justice régneront. En attendant, et quoiqu’il arrive, le Seigneur est un refuge sûr pour tous ceux qui lui font confiance.
La grêle balaiera votre abri de mensonge et votre alliance avec le séjour des morts. Toutes vos machinations seront anéanties. La catastrophe qui arrivera repassera matin après matin, de jour comme de nuit, et chaque fois elle vous écrasera. La terreur sera votre maître ; votre lit sera beaucoup trop court et votre couverture trop étroite pour vous mettre à l’aise (Ésaïe 28.17b-20).
Leur force militaire étant impuissante et l’alliance avec l’Égypte futile, les chefs du peuple seront terrorisés quand vagues après vagues, les Assyriens envahiront Juda et camperont devant Jérusalem.
Comme par le passé, l’Éternel se lèvera pour combattre, mais cette fois-ci, son action vous surprendra ! Maintenant, cessez de vous moquer, de peur qu’on ne resserre les chaînes qui vous lient. Car je sais que le Seigneur des armées célestes a décidé la destruction de tout le pays (Ésaïe 28.22).
Alors que sous le roi David, l’Éternel combattait contre les ennemis d’Israël, maintenant, ce sera l’inverse car il va combattre son peuple. Et si les chefs n’arrêtent pas leurs moqueries, les châtiments qui viennent d’être prophétisés seront plus durs encore. On sait que Juda, sauf Jérusalem, fut mis à sac par les Assyriens (701 av. J-C). Et 114 ans plus tard, les Babyloniens détruisirent Juda et sa capitale (en 587).
Ouvrez grandes vos oreilles et écoutez-moi bien : Le laboureur trace-t-il des sillons sans arrêt ? Non, après avoir aplani la surface, il sème, il met le blé en lignes, puis l’orge au bon endroit et l’épeautre à la lisière. C’est son Dieu qui lui dicte comment faire. On ne foule pas non plus les plantes délicates au rouleau, mais on les bat à la main. Et quand on broie le froment pour en faire du pain, on ne le bat pas sans fin. On fait passer dessus la roue et on ne laisse pas les chevaux écraser le grain sous leurs sabots. Toute cette connaissance vient de l’Éternel dont la sagesse est admirable et les ressources infinies (Ésaïe 28.23-29).
Par ces images tirées du monde agricole, l’Éternel annonce que ses jugements seront temporaires et mesurés car il ne punit pas pour punir. Tout comme l’agriculteur traite chaque céréale d’une certaine façon, Dieu agit de même envers chacun de nous ; les moqueurs seront sévèrement châtiés mais il ménagera ses fidèles.
Malheur à la cité-Flamme que David a choisi pour capitale. Ajoutez une année et laissez le cycle des fêtes s’accomplir, puis j’assiégerai la cité-flamme. Elle ne sera que plaintes et gémissements mais elle sera pour moi comme une flamme (Ésaïe 29.1-2).
Nous sommes au printemps avant la Pâque qui ouvre l’année religieuse. Après un cycle complet de fêtes religieuses, c’est-à-dire après la fin des pluies du printemps prochain, Dieu va punir son peuple par une invasion du royaume de Juda et le siège de Jérusalem. Ses habitants seront dans une grande détresse, mais la ville tiendra et sera pour les ennemis comme une flamme entre les mains de l’Éternel.
Je t’assiégerai et j’élèverai des fortifications contre toi. Tu seras abaissée et c’est depuis la poussière de la terre que montera ta voix. Oui, tu chuchoteras comme un revenant (Ésaïe 29.3-4 ; cp Esaïe 1.6-8).
L’angoisse des habitants sera extrême et leur orgueil mis à terre. Ésaïe compare leurs gémissements à ceux d’un médium qui dit prêter sa voix à l’esprit d’un mort.
La multitude de tes ennemis sera comme de la poussière, mais elle sera dispersée, car le Seigneur des armées célestes interviendra soudainement comme un coup de tonnerre, un bruit retentissant, une tempête et la flamme d’un feu dévorant. Toutes les nations qui attaquent et assiègent la cité-flamme disparaîtront comme un songe. Avides, elles rêvaient de te dévorer et de t’engloutir, mais à leur réveil, elles auront encore le ventre creux et la gorge sèche. Ainsi en sera-t-il de ces nations qui assiègent Jérusalem (Ésaïe 29.5-8 ; cp Esaïe 10.16, 24-27 ; 14.25 ; 17.12-14 ; 30.28 ; 37.33-37).
Il s’agit des nombreux peuples qui constituent l’Assyrie et qui attaqueront Jérusalem (701) mais elles disparaîtront comme un rêve qui au réveil s’évanouit. Alors qu’ils croient faire de Jérusalem leur proie, la nuit avant l’assaut, l’Éternel foudroie 185 000 hommes et les survivants plient aussitôt bagages.
Soyez stupéfaits ! Devenez aveugles et restez-le ! Chancelez, mais non de vin ! Car l’Éternel a répandu sur vous un esprit de torpeur, il a bouché les yeux des faux prophètes, il a voilé l’esprit des visionnaires. Les révélations sont comme les mots d’un livre scellé que nul ne peut lire (Ésaïe 29.9-12 ; cp Esaïe 22.1-14).
L’incrédulité entraîne son propre jugement qui est un aveuglement spirituel. Ni les érudits ni le petit peuple ne comprennent les paroles d’Ésaïe parce qu’ils refusent de croire que Jérusalem sera attaquée. Alors pour les punir, l’Éternel va tous les frapper d’un aveuglement supplémentaire.
Le Seigneur dit : Ce peuple se tourne vers moi et me rend hommage mais seulement du bout des lèvres car son cœur est loin de moi, et sa vénération n’est faite que de règles humaines (Ésaïe 29.13 ; cp Matthieu 15.8-9).