#24 Cantique de reconnaissance (2 Samuel 20.4-22.51)
Maintenant que Absalom est mort et que David est à nouveau sur son trône, l’affaire pressante est de mâter la rébellion du Benjaminite Chéba.
« Le roi ordonne à Amasa de mobiliser les hommes de Juda, mais comme il tarde, il dit à Abichaï : Pars avec la garnison royale et poursuis Chéba avant qu’il ne nous échappe. Abichaï part avec le contingent commandé par Joab et les soldats de métier. Ils rencontrent Amasa. Joab lui dit : Vas-tu bien, mon frère ? De la main droite, il saisit sa barbe pour l’embrasser et de la gauche il lui plonge son épée dans le ventre » (2Samuel 20.4-10).
Joab n’hésite jamais à jouer du couteau. Après Abner, général des tribus du nord et Absalom, c’est au tour de son cousin Amasa. Et Joab a une telle autorité qu’il peut, en toute impunité, assassiner le chef choisi par David, reprendre son poste de général, et l’armée lui obéit.
« Puis Joab et son frère Abichaï arrivent à la ville où Chéba s’est réfugié. Les soldats creusent des sapes sous la muraille pour qu’elle s’effondre. Alors une femme avisée crie à Joab : Nous sommes des gens paisibles et loyaux et toi tu veux détruire une ville qui fait partie du pays de l’Éternel ? – Livre-moi Chéba et je lève le siège. La femme consulte ses concitoyens qui coupent la tête de Chéba et la lancent à Joab. Alors les soldats lèvent le siège et rentrent chez eux, et Joab reste à la tête de toute l’armée » (2Samuel 20.14-23).
Cette ville est à l’extrême nord d’Israël. Pensant que ses habitants se sont rebellés, Joab l’attaque, alors que selon la Loi il doit d’abord lui proposer la paix. Cette femme énergique se rend compte qu’il y a un malentendu et tranche le problème vite fait bien fait.
Le règne de David n’est plus menacé mais toute ses tentatives d’écarter Joab ont échoué, ce qui mine son autorité et fait partie des châtiments de Dieu contre lui.
Je commence le chapitre 21.
« Pendant le règne de David, une famine sévit pendant trois ans. David en demande la raison à l’Éternel qui lui répond : C’est parce que Saül a fait périr les Gabaonites. Le roi convoque les survivants et leur demande : Que puis-je faire pour réparer le mal que vous avez subi. Saül a voulu nous détruire. Livre-nous sept de ses descendants et nous les pendrons. Le roi épargna Mephibocheth mais leur livra deux fils de Ritspa concubine de Saül et les cinq fils de Mérab, fille de Saül et les Gabaonites les pendent sur une colline » (2Samuel 21.4-9).
Quatre siècles plus tôt, Josué avait juré au nom de l’Éternel d’épargner les Gabaonites, mais ce serment solennel a été violé puisqu’on apprend ici que Saül a fait un massacre. Or, comme le sang appelle le sang, cette mise à mort est un acte de justice divine et de rétribution du mal.
« Alors Ritspa étendit son habit de toile de sac sur le rocher et y demeura depuis le début de la moisson jusqu’à la pluie afin de chasser charognards et bêtes sauvages » (2Samuel 21.10).
Elle veille pendant des semaines ou des mois à la conservation des corps afin qu’ils soient inhumés intacts. Dès qu’il a plu, signe de la bénédiction de Dieu, les cadavres ont été enterrés.
« Quand on rapporte à David ce que Ritspa a fait, il va chercher les ossements de Saül et de Jonathan, les joint à ceux des suppliciés et les fait ensevelir dans le tombeau du père de Saül » (2Samuel 21.11-14).
C’est le dernier témoignage de respect de David envers Saül. Puis l’auteur cite quatre faits de guerre entre Israël et les Philistins qui ont eu lieu au début du règne de David.
« Une guerre éclate entre les Philistins et Israël. David mène le combat mais il est épuisé. Un géant essaie de le tuer mais Abichaï, frère de Joab, vient à son secours et tue le Philistin. Alors ses hommes adjurent le roi de ne plus combattre pour ne pas qu’il risque sa vie » (2Samuel 21.15-17).
Le texte continue avec encore trois géants tués par les hommes de David, dont le frère de Goliath et un autre qui avait 12 doigts et 12 doigts de pied.
Je commence le chapitre 22.
« David adressa à l’Éternel ce cantique quand l’Éternel l’eut délivré de tous ses ennemis, et surtout de Saül : L’Éternel est ma forteresse, mon rocher, mon libérateur. Il est mon Dieu, le roc solide où je me réfugie. Il est mon Sauveur tout-puissant, mon rempart et mon bouclier. Tu me délivres des hommes violents. Loué soit l’Éternel : quand je l’ai appelé, j’ai été délivré de tous mes ennemis » (2Samuel 22.1-4 ; comparez 2Samuel 8).
Ces premières paroles résument tout le cantique. Il est presque identique au psaume 18, et avec celui d’Anne, mère de Samuel, il encadre les deux livres qui portent son nom. Composé vers la fin de sa vie et dans un style grandiose, cet hymne de David exprime sa reconnaissance à Dieu pour sa protection.