#02 Les propagateurs de faux enseignements (Jude versets 2-5)
Jacques présida le Concile de Jérusalem (Actes 15:13) et il est le chef de l’église de Jérusalem. Lui et Jude sont demi-frères de Jésus (Matthieu 13:55; Marc 6:3; Galates 1:19), ce qui leur ont conféré prestige et autorité dans l’Église primitive. Très tôt, on commence à vénérer les membres de la famille de Jésus comme s’ils étaient nés saints, mais c’est de la superstition, car comme vous et moi, ils ont besoin d’être pardonnés (Luc 1.47). D’ailleurs, et comme l’apôtre Paul, Jude se déclare serviteur, littéralement esclave, de Jésus-Christ, le Seigneur de gloire. En se donnant ce titre, Jude se distingue nettement des apostats orgueilleux.
Le style de Jude est très animé et, en plus, il affectionne le rythme produit par des triades ; il y en a dix-huit. Dans ce premier verset, on a : Jude, serviteur et frère. Il salue ceux que Dieu a « appelés, aimés, et gardés ». Avec la première triade, Jude se présente et avec la seconde, il décrit ses destinataires. Au verset 2, Jude utilise la triade : miséricorde, paix, amour. Au verset 4, il porte trois accusations contre les apostats : ils n’ont aucun respect, ils travestissent et ils renient. Au verset 8 trois autres : ils souillent, rejettent et insultent. Au verset 11, Jude les compare à une triade de renégats : Caïn, Balaam et Qoré. Le moins qu’on puisse dire est que ces personnes sont imbuvables, infréquentables et un poison mortel pour les églises.
Bien que les croyants juifs soient engagés dans une lutte contre l’hérésie, Jude veut les rassurer en leur rappelant que Dieu les a appelés, qu’il les aime et les garde. « Appelé » fait allusion à l’élection de la grâce. Dieu appelle une personne au salut (Romains 1.6; 8.30; 1Corinthiens 1.24; Éphésiens 4.4; 2Pierre 1.3) en lui donnant la capacité de se confier en Jésus-Christ et de bénéficier de son sacrifice. Il le met à part pour être son enfant d’adoption et lui insuffle la vie. Cet appel est adressé aux pécheurs prédestinés d’avance, et c’est Dieu qui fait tout (Exode 33.19; Jean 6.44; 2Timothée 1.9). Ceux qui reçoivent la grâce divine n’y sont pour rien et n’ont aucun mérite. Ceci dit, Dieu offre le salut à quiconque car il ne veut pas qu’un seul périsse (Jean 3.16; 2Pierre 3.9). Dieu choisit les élus, les appelle et les aime et son amour pour eux est éternel; il n’a ni commencement ni fin. Ils ne se perdront pas en route car ils sont gardés par Jésus-Christ, leur berger, jusqu’à ce qu’ils entrent dans l’enclos céleste (Jean 10.11, 27-29). Une brebis est un animal stupide et sans aucun moyen de défense. Elle n’a pas conscience du danger et n’est en sécurité que si son berger la protège (2Timothée 1.12; 1Pierre 1.5; Jude 24).
« Que la miséricorde et la paix et l’amour vous soient multipliés (Jude 2).
Jude est le seul auteur à utiliser la triade : miséricorde, paix, amour. Dieu est amour (1Jean 4.8,16) et miséricordieux, toujours prêt à pardonner le pécheur qui reconnaît ses fautes. Mais comme il est aussi trois fois saint et parfaitement juste, Dieu ne peut faire grâce au pécheur que sur la base de la mort expiatoire de Jésus sur la croix (Hébreux 9.22). Il s’en suit qu’un pèlerinage, même à plat ventre, ou une petite bougie ici et là, ne peut effacer la moindre faute (Hébreux 9.22).
Mes bien-aimés, comme j’avais le vif désir de vous écrire au sujet de notre salut commun, je me suis senti obligé de le faire maintenant, afin de vous exhorter à combattre pour la foi qui a été transmise une fois pour toutes aux croyants (Jude 3; cp 1Corinthiens 15:1-4; 2Timothée 1.14; 2Jean 1.9-11).
Jude éprouve une affection profonde envers ses lecteurs et il avait le projet de leur envoyer une lettre pastorale au sujet de leur salut commun. Mais quand il a reçu la nouvelle alarmante que des loups s’étaient glissés dans la bergerie du Seigneur, il s’est précipité sur sa plume, mais au lieu de parler des bénédictions que Dieu accorde à ses enfants, il déclare la guerre aux ouvriers du diable qui menacent ses brebis. Il exhorte ses lecteurs, littéralement, à se battre de toutes leurs forces pour défendre la foi, c’est à dire l’enseignement apostolique des vérités bibliques.
Car il s’est glissé parmi vous certains hommes dont la condamnation est écrite depuis longtemps. Ce sont des impies qui n’ont aucun respect pour Dieu, qui travestissent en débauche la grâce de notre Dieu et qui renient Jésus-Christ, notre seul Maître et Seigneur (Jude 4; cp 2Corinthiens 11.13-15; Tite 1.16; 2Pierre 2.1-6).
« Glissé » n’apparaît que sous la plume de Jude. Ce mot décrit un avocat véreux qui trompe le jury. Ces imposteurs noyautent les églises en douce et sans déclarer leurs croyances. Hypocrites, ils disent ce que le conseil des anciens veut entendre. Quel que soit l’hérétique, il n’a aucun respect pour Dieu et n’accorde pas à Jésus l’honneur qui lui est dû. Par contre, il sert ses propres intérêts, ambitions et passions dépravées. Dans l’Ancien Testament, il est appelé faux prophète (Esaïe 8.19-22; Jérémie 5.13,14) et fustigée.
Je veux vous rappeler ce que vous savez déjà, que le Seigneur, après avoir sauvé son peuple en le tirant d’Égypte, sa seconde action fut de faire périr les incrédules (Jude 5; cp Nombres 14.21-23, 29-33, 35; 1Corinthiens 10.1, 5-11; Hébreux 3.16-19).